Problème technique [Feat. Lennon P. Daugherty]

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Joyce n'avait jamais été très à l'aise lorsqu'il s'agissait de tenir une conversation avec quelqu'un, de nature timide, elle avait tendance à plutôt laisser mener la discussion et l'orienter selon des sujets qu'elle maîtrisait pour éviter de se retrouver décontenancée par la suite. Mais avec cet homme qui partageait désormais la cabine de l'ascenseur en panne, ça avait été plus fort qu'elle, elle avait été forcé de laisser parler sa colère.

Elle se doutait que tout le monde ne pouvait pas avoir le même avis qu'elle sur divers sujets. Il est vrai qu'elle râlait souvent quand elle devait faire la queue pendant de longues minutes au supermarché, mais, de toute façon, est-ce qu'un jugement quelconque pourrait changer le monde et notamment le comportement des gens ? Non, il était clair que c'était impossible. C'est la raison pour laquelle elle lui demanda de continuer ses propos, autant aller jusqu'au bout quand on commence quelque chose, mais il semblait buté et refusait de continuer sur sa lancée.

Exaspérée, la blonde avait décidé de ne pas insister plus longtemps, il était inutile de le faire en voyant le comportement enfantin de cet homme, mais au fond elle pouvait le comprendre, elle était semblable à lui. La foule ne la mettait pas à l'aise et le fait d'être enfermée ici encore moins.

" - Je suis désolée d'avoir réagi comme ça.. Sous la colère j'ai tendance à dire des choses idiotes et le stress d'être enfermé dans cette cabine ne m'aide pas à avoir les idées claires.."

Joyce n'était pas du genre à prendre les gens de haut, elle savait reconnaître quand elle avait tord, quand elle faisait une erreur, mais d'autres étaient du genre borné et de mauvaise foi, espérons que ce ne soit pas le cas du jeune homme.

" - Je m'appelle Joyce.. Vous avez dit que vous veniez de terminer votre service, vous travaillez dans quoi ?"

Quitte à rester bloquer, autant essayer de rendre le moment plus agréable si on pouvait le dire ainsi. Et pour détendre l'atmosphère, quoi de mieux que de faire connaissance ? Ils ne se reverront probablement jamais une fois que l'incident sera clos, et puis, il n'avait pas l'air méchant au fond.

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Joyce & Lennon

Problème technique

Alors que je commençais à être persuadé que nous étions dans une situation irréconciliable, idiote et sans issue, la jeune femme me prit de court, en venant à s’excuser de sa réaction, mettant cela sur le compte du stress, de la colère qu’elle avait pu ressentir par rapport à mes propos. Inutile de mentionner que je m’en montrai particulièrement étonné, mais je ne pus la repousser ou le lui reprocher de quelconque façon, sachant que cela me soulageait de savoir que je n’aurais pas à subir son regard désapprobateur et son ton haineux envers ma personne pendant tout le temps que nous allions être enfermés en ces lieux. Bien sûr, dans le cas contraire, j’aurais fait avec, ce n’était pas comme si je n’avais pas l’habitude que les gens me considèrent étrangement, me repoussent en raison de mon comportement un peu particulier. C’était à un tel point que je m’étonnais quand, au contraire, ils étaient un peu plus amicaux. Mais là, sachant que je n’avais pas à craindre plus longtemps la conversation, toutefois pas totalement confortable n on plus, ce fut de façon maladroite que je lui dis: « C’est… Ce n’est pas grave, je sais que je ne suis pas clair… » Je ne me permis même pas d’ajouter que je n’étais pas clair qu’à l’occasion, je savais que c’était presque souvent, la majorité du temps. Et puis, le temps que je trouve comment ajouter ces explications, la jeune femme eut le temps de prendre la parole, en venant à se présenter, puis en venant à me demander quel était mon métier. Soudainement, je me sentis un peu plus confortable, parce que s’il y avait un endroit où je me sentais bien, en contrôle de ce que je faisais et tout ce qui venait avec, c’était quand j’exerçais mon boulot. De ce fait, lorsque j’en parlais, c’était un peu la même chose. Et ce fut certainement pour cela que je n’attendis pas pour répondre: « Je suis infirmier, sur une base militaire. » Fier d’avoir pu tenir cette phrase avec un certain contrôle de moi-même, ce sentiment ne dura pas bien longtemps, puisque je me rendis compte que dans mon enthousiasme, je m’étais avéré totalement malpoli. Confus, j’écarquillai les yeux, et reprenant mon ton peu convaincu, je tentai de me rattraper en ajoutant: « Oh je suis désolée je… Enchanté, Joyce… Je m’appelle Lennon. » Et sans aucun tact, j’eus de nouveau un rire nerveux, en venant à me gratter la nuque, me trouvant ridicule de ne pas être capable de relever le niveau de ma conversation alors que Joyce venait de me donner une nouvelle chance de rendre ce moment un peu moins désagréable. Allait-elle m’en vouloir de nouveau ? J’espérais que non, même si je ne pouvais pas le garantir, bien malgré moi.

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Dans un ascenseur, enfermée et sans issue possible pour le moment, il n'était pas étonnant que la jeune femme ne soit pas très à l'aise. Qui l'aurait été ? Peut-être un couple ou bien des membres d'une famille, mais cet homme n'était ni l'un ni l'autre, c'était un parfait inconnu qui semblait être aussi inconfortable qu'elle, à l'idée de rester enfermée avec elle dans cette boîte métallique. Et pourtant, ils n'avaient pas décidé de se retrouver bloqués mais le hasard faisait parfois des choses qu'on ne pouvait expliquer. Alors même si Joyce n'avait pas réellement apprécié les propos venant de l'inconnu, parce qu'elle se sentait concernée par son discours, elle s'était excusée. Ce n'était nullement le moment de se prendre la tête pour des broutilles, mais elle avait laissé ses émotions prendre le dessus et ainsi montrer une facette d'elle qui n'était pas vraiment sienne.

Elle s'était excusée auprès de cet homme qui finalement, pour son plus grand soulagement, accepta ses excuses sans pour autant paraître plus confortable. Que pouvait-elle faire de plus ? Essayer de faire la conversation ? En temps normal, elle n'est pas la plus douée dans ce gente de tâches, mais elle essaya quand même, peut-être qu'en étant bloquée dans un ascenseur ça allait l'aider ? Elle le questionna sur son métier, et presque instantanément, elle sentit le jeune homme se détendre et même prendre un certain plaisir à lui répondre.

Son métier semblait être quelque chose qui lui permettait d'être lui-même, de se sentir à l'aise parce qu'il aimait ce qu'il faisait et qu'il était doué là-dedans. Joyce ne pouvait pas vraiment dire la même chose concernant son poste. Bien sûr qu'elle était heureuse d'avoir trouvé un emploi, mais ce n'est pas forcément un boulot qu'elle rêvait lorsqu'elle était petite, bien qu'avec Tommy, elle se sentait plus à l'aise, il ne l'avait pas jugé sur une apparence ou autre.

" - Wahou.. Vous devez en voir tous les jours.."

Dans sa voix, il y avait un brin d'admiration pour cet homme. Tous les jours il devait soigner des personnes, peut-être parfois simplement légèrement blessé, peut-être parfois à l'article de la mort. Ce ne devait pas être facile, surtout que les blessures de guerre n'étaient que rarement jolies à voir.

" - Enchanté Lennon, ça fait longtemps que vous êtes infirmier ?"

Elle avait évité de laisser s'installer un blanc, voyant bien que dès lors qu'il s'agissait de tenir une conversation "basique" il n'était pas nécessairement à l'aise, alors, voyant que son métier permettait de le mettre à l'aise, elle continua la conversation sur ce sujet là, en espérant qu'elle n'était pas à le faire pendant encore plusieurs heures. Non pas qu'elle n'aimait pas sa compagnie, mais elle se sentirait mieux une fois rentrée.

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Joyce & Lennon

Problème technique

Qui aurait cru qu’en l’espace d’un instant, l’attitude de la jeune femme avec qui j’avais échangé certaines paroles depuis que nous étions coincés dans cet ascenseur changerait d’attitude du tout au tout avec moi ? Pendant un bon moment, elle semblait penser tout sauf du bon de ma personne, se basant que ce que j’avais pu dire précédemment. Elle avait eu raison de le faire, au vu de ma maladresse, mais pour tout dire, je préférais qu’elle se soit radoucie. Pour moi, c’était bien suffisant, et je n’en aurais pas demandé davantage. Par contre, je n’avais pas le contrôle sur les réactions de Joyce et par conséquent, je ne sus contrôler l’air à la fois surpris ou admiratif qu’elle eut quand je lui fis part de mon métier. Et même si au fond, celui-ci me faisait plaisir, je me serais aussi peut-être passé du commentaire qu’elle fit, qui me rendit soudainement un peu plus stressé qu’à la normale, si bien que je passai ma main sur ma nuque, tandis que je lâchai un rire nerveux, incapable d’ajouter quoi que ce soit. Pendant un instant, j’aurais aimé avoir un métier qui m’aurait poussé à dire que ce n’était pas si pire que ça, mais il était vrai que j’avais vu des vertes et des pas mûres depuis que j’étais en service. Mais après, l’affirmer ainsi était vantard, signifiait s’étaler sur la question alors que peut-être la demoiselle ne voulait pas en savoir davantage pour le coup. Que me restait-il alors ? De ne rien dire, tout simplement. Enfin, ce n’était pas probablement la seule solution, mais pour moi, ce l’était, à défaut d’avoir des capacités d’entretenir une conversation quand je ne savais que dire de plus. Pour cette même raison, il fut bienvenu d’entendre Joyce poursuivre sur sa lancée une fois que je me fus présenté. Les questions simples comme cela, je parvenais quand même à y répondre, en tout cas, c’était moins compliqué, d’où le fait qu’il me fallut peu de temps pour dire: « Ça fait… huit ans, environ… » Encore une fois, je passai outre les détails certainement peu intéressants dans le cas présent. Mais cette fois-ci, parce que je ne voulais pas que cette conversation ne se transforme pas à quelque chose similaire à un interrogatoire pour moi, parce que même si le tout était banal pour le moment, je ne savais pas combien de temps je serais en mesure de soutenir tout cela. Après une brève réflexion donc, je me décidai à lui demander: « Et vous… Vous faites quoi ? » C’était idiot comme question, cherchée peut-être trop peu loin, mais ce n’était pas comme si je lui avais demandé un truc trop indiscret, ou qui allait dévier complètement la discussion en cours.

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Joyce est une jeune femme tout ce qu'il y a de plus doux, de tendre et en même temps de timide. Parce que oui, malgré son sourire apparent, la jolie blonde renfermait bien des secrets, pas forcément très joli à entendre, mais l'essentiel c'est qu'elle avait caché tout cela derrière son masque de femme souriante. La vérité était tout autre.

Au début, lorsqu'elle s'était basé sur les propos de Lennon, bien sûr qu'elle n'avait pas pu faire autrement que de le prendre personnellement. Elle s'était légèrement énervé sur lui, pensant peut-être que ça allait arrangé les choses. Loin de là. Ils étaient tous les deux enfermés dans un ascenseur et pour le moment, ils ignoraient combien de temps ils allaient encore l'être. Joyce avait essayé de se ressaisir, de s'excuser de s'être ainsi laissée emporter par le stress qui l'envahissait, et le jeune homme ne semblait pas lui en avoir tenu rigueur. Heureusement pour elle.

Bien que ce ne soit pas vraiment son fort, elle essayait tout simplement de faire un semblant de conversation, elle ignorait quels sujets elle pouvait ou non aborder, alors pour éviter les questions trop indiscrètes ou déplacées, elle s'orienta vers le métier du jeune homme. D'autant plus qu'il l'avait évoqué avant. Et puis, Joyce était comme ça, elle s'intéressait aux gens, bien plus que l'on ne s'intéressait à elle, mais ça lui allait très bien ainsi.

Lennon était donc infirmier militaire depuis huit ans, il avait vraiment dû voir de tout passer, Joyce avait toujours admiré les infirmiers ou médecins. Ces personnes qui sauvent des vies au péril de la leur, qui voient des horreurs et qui arrivent pourtant à garder les idées claires. Elle ignorait comment elle réagirait si elle devait ouvrir les boyaux de quelqu'un ou bien, ouvrir un cerveau pour en retirer des éclats de balle par exemple. Non pour Joyce, ces personnes étaient des héros. West en était un et Lennon aussi.

" - Rien de très passionnant, je suis secrétaire.. Vous savez la jolie blonde à gros seins qui apportent le café au patron, bah c'est moi. Bon dans les critères, il n'y a que blonde que je respecte, le reste c'est des clichés."

En temps normal, Joyce n'était pas forcément très axé sur l'humour, était-ce le stress ou bien le fait de voir que Lennon n'était pas plus à l'aise qu'elle ? Elle l'ignorait mais sa blague allait sans doute casser le peu de conversation qui s'était installé entre eux. D'autant plus qu'elle avait la chance qu'avec Tommy, elle n'était pas cette femme uniquement là pour apporter des cafés ou bien faire des photocopies. Elle avait de réelles tâches au sein de l'entreprise.

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Joyce & Lennon

Problème technique

Même si j’étais de nature plutôt passive, que je n’avais pas tendance à réagir quand on tenait des propos, qu’importe s’ils étaient sarcastiques ou autres, je ne pus m’empêcher d’avoir un semblant de réaction suite aux propos de la jeune femme, c’est-à-dire que je vins à froncer les sourcils, ne sachant pas si j’étais vraiment à l’aise qu’elle en vienne à décrire son métier comme étant quelque chose de limite dégradant et stéréotypé. Bon d’accord, j’avais beau avoir été à l’étranger pendant longtemps, il n’en demeurait pas moins que j’avais vu quelques films, et il était vrai que les réceptionnistes étaient toujours présentées de la même façon. Mon souci avec ça, c’était qu’en vérité, ça me rendait triste. Je trouvais ça triste parce que personnellement, je ne pensais pas que c’était un métier qui se devait d’être aussi dégradant. Et c’était ça qui me chiffonnait le plus dans tout cela. Mais après, est-ce que mon avis personnel était suffisant pour m’opposer contre ses propos ? Clairement, je ne voulais pas jeter un nouveau froid, à un tel point que ça me rendait nerveux, encore une fois. Sachant que je ne saurais pas me prononcer autrement, puisque je ne savais être hypocrite, et sachant que si je le faisais, ce serait chose délicate, je m’obligeai à réfléchir mes propos. Le tout installa un silence, moment d’hésitation peut-être anormalement un peu long, mais je décidai de ne pas m’en faire avec ça, autrement je n’y arriverais jamais. Ce que je finis par dire, ce fut donc: « Vous savez, je ne crois pas que votre métier devrait être basé que sur des clichés… » Bien sûr, mon propos était très loin d’être précis, alors il me fallut le clarifier, ce que je fis en ajoutant: « Enfin… Personnellement je trouve ça admirable, parce que je ne parviendrais pas à le faire. Une fois, on m’a demandé de rester à l’accueil de la base où je travaille en ce moment, et j’ai complètement paniqué… » Après, il fallait dire que ma condition n’était pas venu m’aider dans cette situation bien précise, mais il n’en demeurait pas moins que me tenir debout devant les gens qui arrivaient, ne pas toujours savoir ce qu’ils attendaient, ne pas avoir quoi que ce soit de prévu, ne pas savoir exactement quoi faire chaque fois, ce n’était pas fait pour moi. Voilà pourquoi j’aimais tant mon métier; même si les situations changeaient toujours, il n’en demeurait pas moins que les soins, eux, ne changeaient pas. De ce fait, il me suffisait de quelques informations, un diagnostic bref, et je savais quoi faire. Et puis, l’interaction avec les gens n’était pas aussi importante, voire même pas obligatoire dans mon cas. Personnellement, je ne parlais pas trop quand je bossais, et à mon étonnement, certains n’aimaient pas trop parler quand ils étaient soignés non plus, et je le respectais, je l’acceptais même pleinement. Mais ça, ce n’était que moi, et il n’était pas question de ma personne, alors en guise de conclusion, je finis par dire à Joyce: « Enfin, ce que je veux dire, c’est que vous ne devriez pas laisser quelconque cliché dégrader votre métier… » Était-ce clair pour le coup ? Je n’en savais rien, tout ce que j’espérais, c’était que j’avais tenu des propos à peu près clairs, et que je n’allais pas avoir provoqué un autre inconfort dans cet ascenseur pour avoir donné mon avis, encore une fois.

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