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 regular decorated emergency ≡ lowen

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Rhys ZimmerFriendship is easier made than kept
Rhys Zimmer
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MessageSujet: regular decorated emergency ≡ lowen   regular decorated emergency ≡  lowen EmptySam 2 Juin - 20:28

Lowen & Rhys

regular decorated emergency

because the anesthetic never set in
Rhys avait toujours été un bosseur. Il était facile de ne pas y faire attention, indéniablement attirés par les traits de caractère bien plus expressifs et clinquants chez sa personne. Sa vanité, pour commencer, et sa manière d’agir comme si tout lui était dû. Mais il n’était pas arrivé là en claquant des doigts. Fils de personne et venu de nulle part, Rhys avait gravi les échelons péniblement jusqu’à se faire une place dans le monde impitoyable du cinéma. Bien avant encore, il s’était penché sur ses livres, compensant par l’assiduité un entrain qu’il ne ressentait pas dans le système éducatif. Il avait néanmoins fallu se rendre à l’évidence : l’école n’était pas pour lui, et l’université n’aurait été qu’une perte de temps et d'argent. Acteur, donc. Rhys savait s’impliquer, être professionnel et donner le meilleur de lui-même. Il savait aussi être difficile, et dans sa mauvaise foi, il était tout aussi appliqué. Rhys n’avait pas prévu de trouver du boulot à Washington, mais puisque sa carrière rencontrait un léger creux, son agent l’avait poussé à accepter la pièce qu’on lui proposait. En toute honnête, le rôle lui plaisait énormément. Il n’avait pas une très grande expérience du théâtre, mais les planches ne l’inquiétaient pas plus que ça. Il avait pourtant été amer lors des premières répétitions, affligé par un sentiment de défaite et de résignation; lui qui voyait son séjour à Washington se prolonger alors qu'il aurait dû être à Los Angeles, à regagner la confiance des studios et reprendre le cours normal de sa vie. Qui allait prêter attention à sa petite performance dans la capitale ? Personne. Mais Rhys n'est rien si ce n'est orgueilleux, et il lui aurait été inconcevable de ne pas donner le meilleur de lui-même. La cadence constante et familière des répétitions, l'adrénaline d'une première sur scène et la subtilité satisfaisante de représentations qui s'enchaînent mais ne se ressemblent pas forcément. Il savait admettre que ça lui faisait du bien, lui permettait de s'ancrer dans le moment et de se délester des soucis qu'il avait apporté avec lui en ville. Ce soir là, le public avait été enclin mais peu enthousiaste. Les aléas d'un monde aussi imprévisible. Rhys avait été prêt à rejoindre certains de ses collègues pour un verre en ville, lorsqu'un sms de sa mère coupa court à tous ses projets. Son père avait eu un accident de voiture en rentrant de la base. Il va bien, qu'elle lui disait. Juste quelques fractures. Un foutu sms. Peut-être aurait-elle daigné l'appeler s'il était entre la vie et la mort. Rhys l'imaginait déjà: son père sur son lit d'hôpital, à critiquer dans un même souffle le chauffard et le personnel hospitalier, profondément agacé par sa condition et son impuissance. Il avait toujours été fier son père. Voir ses enfants venir à son chevet comme pour témoigner de son dernier souffle n'allait pas l'enchanter plus que ça. Rhys sauta malgré tout dans le premier taxi qu'il croisa. Cela faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas vu ses parents. Ni son frère ou sa sœur d'ailleurs. Il n'y avait pas d'excuses pour ça, vivant tous dans la même ville, mais ils n'avaient jamais eu ce type de relation de toute manière, à être toujours dans les jambes des uns des autres. Lorsque Rhys arriva à l'hôpital, il remarqua une silhouette familière à l'accueil. Il n'aurait pas parié sur Lowen pour être le premier sur les lieux. Dans son esprit, il l'imaginait toujours éparpillé aux quatre coins du mondes, impossible à intercepter et peu désireux d'être rattrapé. Mais il était bel et bien là. « Moi qui pensais faire l'enfant aîné parfait en arrivant le premier » dit-il en se glissant à ses côtés, parce qu'il était incapable de savoir quoi lui dire.  Parce qu'il ne s'attendait pas à le voir, et qu'il détestait ce contexte glauque: réunis dans un hôpital pour un accident qui aurait pu tourner de la pire des manières, perdus entre l'obligation implicite d'être là, le besoin de voir et de se rassurer, et l'envie stridente d'être n'importe où sauf ici.  
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Lowen ZimmerTrust always hurts in the long run
Lowen Zimmer
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MessageSujet: Re: regular decorated emergency ≡ lowen   regular decorated emergency ≡  lowen EmptyDim 17 Juin - 3:34

Lowen & Rhys

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because the anesthetic never set in
Les urgences, un endroit où Lowen n’est très certainement pas à sa place. Les hôpitaux, il les a en horreur. Cette odeur de médicament, de mort qui plane dans les couloirs et les chambres. Ces murs aux couleurs de malade, ces gens qui arborent des têtes d’enterrement et les cris d’enfant qu’on ne sait pas tenir en laisse. Non, ce lieu n’est pas fait pour le cadet Zimmer, et pourtant, il est assis dans une petite salle d’examen, les néons au plafond lui brule la rétine en lui offrant un décor beaucoup trop blanc, trop pure, trop médicale pour ses yeux. On s’adresse à lui, une voix douce, presque timide face au chef de renom, mais ce n’est pas son identité qui met l’infirmière mal à l’aise. C’est surtout l’attitude d’aborde Lowen, les bras croisés, grommelant et pestant dès que la jeune femme tente de faire son travail. Piètre patient, il se montre désagréable, sarcastique, mauvais, alors que la jeune femme n’a rien demandé de tel. Si en d’autre circonstance il lui aurait dit des mots plutôt mal placé, qu’il l’aurait sans doute charmé malgré qu’elle ne soit pas son genre de femme, là, la simple idée de draguer ne lui vient pas. C’est pourtant sa faute, s’il n’avait pas joué au plus malin, il ne serait pas là. Sa soirée avait pourtant bien commencé, délaissant le restaurant au beau milieu de l’après-midi, prétextant un rendez-vous important, il avait passé son temps assis à une table de poker. Les jetons ainsi que les cartes tournaient à plein régime. Il avait de la veine, son bluff était tout simplement parfait. Peut-être un peu trop au goût des autres joueurs. Mais lorsqu’on profite du système, on en paye les frais. Son visage est celui qui en a payé les frais. Une arcade sourcilière, la lèvre fendue et le pourtour de son œil qui commence à être une accumulation de couleur bleu, vert et jaune, rien de bien joli. L’allemand a pourtant l’habitude d’aborder ce genre de visage, mais si habituellement il ne fait pas tout un plat pour quelques blessures ici et là, cette fois, on ne lui a tout simplement pas donné le choix. La femme qui a arrêté la bagarre n’a pas voulu le laisser partir, prétextant qu’il pouvait avoir une commotion cérébrale. S’il a besoin de son cerveau pour son travail, il démontre très peu d’intérêt envers celui-ci dès l’instant où il sait qu’on l’enverra à l’hôpital. Aussi enfantin qu’un gamin, il rouspète lorsque l’infirmière veut simplement nettoyer sa plaie qui a laissé du sang couler sur son œil. Cette sensation poisseuse le gêne, mais il est trop fier pour admettre que c’est bel et bien le cas. Son portable vibre et si habituellement, il ne prend pas la peine de le regarder, il peut toujours le faire en d’autre temps, cette fois-ci, il y voit un échappatoire. Que ce soit Avri, Trent ou peu importe, il s’en fiche pas mal, tant que cela lui donne une raison valable de foutre le champs de cet endroit. Un sms de sa mère, quelque chose de bref, inutile de tourner autour du pot quand on lit ce message. Elle n’a pas fait de flafla, comme si elle savait que de toute manière son fils ne prendrait pas la peine de décrocher son téléphone. Elle n’a pas tort. Il vient pour se lever, mais la femme sort une force herculéenne et l’oblige à reprendre place sur la chaise. Évacuant son tourment, il fini par sortir de la salle, l’arcade reprisée, le sang épongé. Lessivé, il se dirige vers l’accueil pour demander l’endroit où son père se trouve. Il doit bien y avoir des dossiers, parce que franchement, il n’a pas l’intention de fouiller de fond en comble l’endroit. Il ne sait même pas pourquoi il reste. Son père ne démontrera pas le plaisir de le voir, mais comme il n’a pas pris de leur nouvelle plus que cela depuis qu’il a débarqué à DC, soit il y a un peu plus d’un an, il se sent coupable – si on peut dire. Une femme lui indique où se trouve Zimmer senior. Une voix qu’il connait, mais qu’il n’a pas entendu bien souvent ces dernières années. « Manque de bol, j’étais déjà là en fait. » dit-il en se retournant pour regarder son frère. « Capitaine est au second étage, il a une chambre privée. » Jamais Lowen n’a appelé son père « papa ». Trop de crainte. Mais on ressent dans son malaise de parler de cet homme qui est son géniteur. Cet homme qui l’a toujours sous-estimé et rabaissé.
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MessageSujet: Re: regular decorated emergency ≡ lowen   regular decorated emergency ≡  lowen EmptyMer 20 Juin - 21:33

Lowen & Rhys

regular decorated emergency

because the anesthetic never set in
Rhys aurait aimé être étonné, mais il ne l'était pas vraiment. Lorsque son petit frère se retourna, ce n'est pas le visage radieux et un tantinet arrogant que l'on pouvait voir sur les pages des magazines spécialisés ou à la télévision qui lui faisait face. Rhys cataloguait le visage tuméfié de Lowen avec zéro appréhension et tout autant de jugement. De sa lèvre gonflée, aux points de suture sur son arcade sourcilière, en passant par la teinte caractéristique du pourtour de son œil. Un beau tableau. Rhys n'avait plus la fougue de ses jeunes années; celles qui lui conféraient un élan surprotecteur à l'égard de ses cadets. Cela faisait bien longtemps que Lowen n'avait plus besoin qu'il le protège. Pas sûr qu'il en ai réellement eu l'utilité. Ils avaient toujours tous été assez égoïste à leur manière. Individualiste d'abord, plutôt. Mais soudés. Cela avait été indispensable avec toutes les absences de leur parent. Aujourd'hui, la complicité d'autrefois était plus théorique qu'autre chose et, pourtant, voir le visage amoché de Lowen faisait ressurgir une forme de contrariété qu'il n'avait pas ressentie depuis longtemps. Sans doute que Lowen l'avait cherché; peut-être même l'avait-il provoqué, mais ça n'était pas pour autant moins désagréable de le voir dans cet état. Rhys n'avait jamais été du genre à se battre. Pas comme Lowen qui levait les poings comme un réflexe, là où Rhys se tenait à l'écart de toute forme de violence. Il était extrêmement rare que la colère le submerge jusqu'à ce qu'il en vienne aux mains. Et quand il le faisait, il en payait le prix fort. Lowen, lui, semblait moins inquiets des conséquences de ses actions. Ou peut-être était-ce faux. Rhys ne prétendait plus connaître les particularités et la logique de son frère. Quelle étrange coïncidence tout de même, qu'il se trouve justement là où était hospitalisé leur père. « Je vois ça » répondit-il. « T'as gagné au moins? » demanda-t-il d'un ton plat en désignant son visage d'un geste vague de la main. Il avait au moins le mérite d'avoir trouvé dans quelle chambre était leur père. Une chambre privée, bien évidemment. Le Capitaine. Voilà comment son frère l'appelait, ce géniteur peu démonstratif, éternellement indissociable du militaire qu'il était. Rhys s'était prêté à ce surnom lui aussi, d'abord par mimétisme puis par une forme de fierté. Son père était un capitaine, un métier tangible et dur et respectable; bien loin des frivolités de sa propre profession. Une autre vérité était que Rhys avait toujours été un fils à papa. Une relation plus à sens unique qu'autre chose; l'admiration naïve d'un gamin qui aspirait à une toute autre forme d'affection et d'attention. Leur père n'était pas un homme cruel. Juste occupé, et peut-être un peu surpassé par sa situation de père de famille avec trois enfants à charge; parfois incompatible avec la rigidité de son emploi du temps. « Tu vas lui changer les idées au moins avec ta sale gueule » dit-il, une pointe d'humour acerbe aux lèvres. L'occasion parfaite pour rouspéter après Lowen plutôt que de passer pour un infirme sur son lit d'hôpital, fixé par le regard lourd de pitié ou d'embarras de ses enfants.  
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MessageSujet: Re: regular decorated emergency ≡ lowen   regular decorated emergency ≡  lowen EmptyMer 16 Jan - 4:32

Lowen & Rhys

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Rhys et Lowen n’avaient jamais été le même genre de personne, le cadet en savait quelque chose. Par le passé, ils avaient su se forger un lien, se dessoudant avec les années. Ils savaient être présent l’un pour l’autre, mais Lowen n’avait jamais cherché à savoir l’histoire de son frère, il ne s’intéressait pas aux ragots, autant pour lui que pour une star en général. Plus individuel, plus centrer sur sa propre personne. Il savait simplement que ce dernier se trouvait dans la capitale, comme le reste de leur famille. Passant sa langue sur sa lèvre, grimaçant légèrement en sentant la douleur ressurgir. « Mmh… Je dirais pas ça. » concédait-il en se passant une main dans ses cheveux clairs. Il n’avait pas défoulé sa rage et puis Lowen avait la fâcheuse tendance à plus souvent se faire casser la gueule que tout le contraire. Il faut dire qu’avec sa tendance à mettre le pied dans le plat, il n’y avait pas beaucoup de variante dans ces histoires. Il faisait une magouille et on lui faisait payer. Un rythme dont Lowen ne se formalisait plus avec le temps. « Qu’importe la gueule que j’ai il risque de la ramener… » Les liens entre son père et lui tenait sur la corde raide. Le cuisto ne cherchait pas à se faire aimer, de toute manière à la vue de certain discours que lui faisait son père, il avait vite compris qu’il n’avait pas l’étoffe pour lui plaire. Sans rien ajouté de plus, il prenait la direction qu’on lui avait gentiment indiqué, prenant l’ascenseur pour gravir les étages. Laissant planer un long moment de silence, loin d’être le genre de personne à entretenir une conversation. Il préférait de loin laisser la musique de l’ascenseur combler le vide de la conversation inexistante. À l’étage, il sortait le premier pointant d’un vague signe de la main la direction. « Par là. » Il prenait la direction qu’il indiquait, regardant les numéros sur les portes défilées sous son regard. 2-110. La porte ouverte, une conversation qui se voulait restreinte, sans grand succès. La voix de leur père qui s’emportait sans grand étonnement face à ce qui se passait. Lowen inspirait un bon coup avant d’entrer pour y voir son père alité, cet air sévère de ce militaire qu’il était. À son chevet, sa femme qui tentait tant bien que mal de le résonner, le calmer. Une chose que sans doute elle seule pouvait parvenir à faire. Puis un silence s’alourdissant lorsqu’ils remarquaient la présence de leur fils. « Vous êtes venus. » disait la mère en se levant de sa chaise, s’approchant de ses fils pour les prendre dans leur bras. Un geste que Lowen peinait à rendre. « Capitaine. » saluait-il avant que l’homme ne le dévisage et s’emporte sur l’apparence de son fils. Cette allure de bagarreur. Cette conversation commençait à agacer le cadet, qui dans une tentative de fuite choisissait de pointer Rhys, lui léguer l’attention plutôt que celle-ci ne reste sur lui. « Alors un nouveau film en vue ? » demandait-il avant même de s’enquérir de l’état de son paternel qu’il estimait parfaitement bien vu comment il lui parlait.  
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MessageSujet: Re: regular decorated emergency ≡ lowen   regular decorated emergency ≡  lowen EmptySam 2 Fév - 18:49

Lowen & Rhys

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Rhys pouvait l’imaginer : son frère et sa grande gueule se faire malmener à l’angle d’une rue ou contre les murs délavés d’un bar à la clientèle difficile. Quiconque ayant un jour côtoyé Lowen s’était déjà vu confronté au désir ardent de lui en mettre une, d’appuyer quelque part où ça fait mal et surtout – surtout – d'effacer le sourire suffisant de son visage. Il fallait s’habituer à sa manière d’agir et de parler, réussir à le cerner pour ce qu’il était sans se laisser happer par la façade brusque et fière qu’il arborait constamment. Trop d’effort pour de simples inconnus à la recherche d’un peu d’adrénaline. Rhys esquissa un sourire; un bref tressaillement à la commissure de ses lèvres. Ça n’était pas particulièrement drôle. Mais Lowen était un grand garçon, parfaitement capable d’assumer ses décisions peu réfléchies. Une meilleure personne que lui aurait sans doute demandé plus de détails, mais Rhys n’imaginait pas recevoir le moindre confort de la part d’une histoire dont la véracité était à débattre. C’était trop tard maintenant pour prendre un intérêt concret dans la vie de son frère cadet. Des années d’anecdotes et de familiarités qu’il ne pouvait espérer rattraper. Il n’était pas non plus sûr d’en avoir envie. « Au moins tu sais d’avance sur quoi il va te critiquer » dit-il en réponse, las et nonchalant. C’était mieux, parfois. De pouvoir anticiper le coup avant de le voir venir, plutôt que d’imaginer quel aspect de leur vie allait être décortiqué sur le moment. Leur carrière, leur vie sentimentale ou l’ignorance mutuelle qu’ils se montraient tout en vivant dans la même foutue ville. Les choix ne manquaient pas et Rhys n’éprouvait aucun remord à laisser son frère se jeter en pâture, toutes ses fautes pleinement affichées sur sa peau. Il emboîta le pas de Lowen lorsque celui-ci pris la direction de l’ascenseur. Une ascension lente et lourde où aucun mot ne fut échangé. Leur famille n’était qu’une parodie d’elle-même et Rhys se surpris à penser aux nombreux personnages qu’il avait joué; à ces hommes fictifs qu’il avait réussis à animer dans des situations familiales qui lui étaient complétement étrangères. Lowen et lui marchèrent comme des ombres jusqu’à la porte de la chambre. Son frère s’arrêta un instant avant d’ouvrir la porte, laissant le flot d’un monologue houleux leur parvenir dans la plus grande clarté. Leur père était allongé sur son lot d’hôpital, les traits emplis de fatigue et d’irritation. Ça lui fit un petit quelque chose de le voir de la sorte. Lowen se moquerait inlassablement de lui s’il savait – peut être le suspectait-il – l'indulgence naïve que Rhys conservait toujours vis-à-vis de leur paternel. Rhys avait passé sa vie à lui trouver des excuses, à l’admirer de loin et s’imaginer un jour être à la hauteur de ses attentes. Il avait bien vite appris la futilité de tels sentiments, notamment grâce au contraste que lui apportait l’attitude de Lowen. Et pourtant. En silence, il constatait les faits inébranlables en parallèle d’espoir infantiles. Leur mère fut la première à briser le silence lourd qui s’était installé à leur entrée. Rhys lui adressa un sourire avant de poser un bref baiser sur sa joue lorsqu’elle l’enlaça. A ses côtés, Lowen saluait leur père d’un ton stérile. Rhys hésitait à se montrer plus familier lorsque Lowen le jeta métaphoriquement sous les roues du bus. Rhys pivota un regard plat sur son frangin. Celui-ci se foutait pas mal de sa carrière et se cherchait simplement une foutue distraction. Rhys pouvait sentir le regard de leur père sur lui, prêt à entendre sa réponse et la commenter sèchement. « Rien de confirmé, non» dit-il d’un ton expéditif. Les allers-retours avec son agent promettaient des choses sans qu’elles se mettent vraiment en place. Beaucoup de conditions et de compromis qui ralentissaient tout un processus que Rhys supportait de moins en moins. Malgré son hésitation première, il se plaisait assez de son retour sur les planches. Moins de stress, moins de comptes à rendre. Il savait qu’une absence prolongée des plateaux d’Hollywood ne rendait son retour sur le devant de la scène que plus compliqué. Il commençait à se faire oublier, et cette perspective l’angoissait autant que celle de retomber dans un système qui n’avait jamais été très clément avec lui. « Tu sors quand?» demanda-t-il à son père, redirigeant la discussion vers le but premier de leur visite. Il n’était pas assez stupide pour lui demandait comment il allait.  
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