Cela faisait bien quelques mois que Emma et moi ne nous étions pas revu. Non pas que nous ne voulions pas, mais nous avions chacun l’esprit absorbé par notre petit train-train. Entre faire semblant d’être un bon inspecteur, et mon activité secondaire, il était tendu de trouver du temps libre à consacrer à ma vie sociale. Et le peu que cela arrivait, je m’occupais de courir les jupons de ces demoiselles. Pour Emma, je ne sais pas trop. Aux dernières nouvelles, elle était à fond dans la politique. Je ne comprenais rien à tout ce charabia. Tout ce qui m’intéresse en ce bas-monde, c’est les thunes, les fêtes et les nanas. En dehors de ça, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez.
Quoiqu’il en soit, j’étais bien décidé, en ce dimanche, à rendre visite à mes vieux. Ils allaient sûrement encore me taxé de mauvais fils, que je devrais prendre exemple sur Derrick, qui lui est beaucoup plus sage et beaucoup plus famille. Bien que je doute que ce soit une référence en termes de vie parfaitement équilibrée, il ne faut pas grand-chose pour être beaucoup plus moral que moi. Quel tords avais-je eu de venir dès le dimanche matin. Notre chère mère voulait déjà que nous partagions le repas ensemble. M’man s’était déjà précipité de me dire : « En plus, il y aura ta sœur qui sera là ! » C’est peut-être bien le seul argument qui m’aurait convaincu, si le père ne m’avait pas forcé la main en ajoutant « Eh puis, tu peux bien faire ça pour nous, on te voit tellement peu ! On ne sait même pas ce qui se passe dans ta vie ! » Et il ne valait mieux pas savoir ! Alors, le paternel s’était dépêché de sortir son bon vieux whisky et deux de ces cigares qu’il déguste lorsqu’il regarde les rediffusions du super-bowl. « Je suppose que maintenant tu as l’âge pour ça, fils. Il faut savoir savourer ce genre d’instant en famille ! » ajoutait-il en me tendant le verre d’alcool et le cigare. J’avais déjà fumé ce genre de truc. C’était immonde. Ça donnait un vieux goût de tabac dégueulasse en bouche. Et en prime, ça foutait la gerbe. Mais j’acceptais, plus par politesse qu’autre chose. On s’était installé dans le salon, face à la télévision qui, pour l’occasion, était éteinte. Nous discutions de choses et d’autres. Enfin, surtout eux qui discutaient. Ils me parlaient tour à tour de leurs amis et voisins. J’avais l’impression que c’était le même refrain à chaque fois. « Tu te souviens de Monsieur Hanningan ? Tu sais, celui qui tondait sa pelouse tous les dimanches matins à 6 heures ? Il est mort ! » Il suffisait de remplacer le nom de famille, la caractéristique de la personne, et le tour est joué. Pour ma part, je filtrais les infos. J’évitais de dire que je détournais de l’herbe du commissariat pour vendre le tout dans la rue. Ou encore que j’avais un nombre important de conquêtes. Je me contentais de raconter deux-trois anecdotes sur mon boulot, et mes colocs en restant le plus vague possible.
La sonnette retentit enfin. Mère s’empressait de dire « Voici enfin ta sœur ! Oh, chéri, évite de parler politique cette fois… » finissait-elle en s’adressant au père, avant de disparaître dans l’entrée. Lorsque je vis Emma et son minois de femme d’affaire, je me levais, reposant le cigare sur le bord du cendrier et lui fit la bise. Frangine ! Tu peux pas savoir à quel point je suis heureux de te voir… Surtout en ce moment même pour que les parents me lâchent un peu la grappe.
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Sujet: Re: Retour aux sources Dim 29 Jan - 14:55
Shane & Emma
Retour aux sources
Depuis quelques semaines je n’avais pas spécialement eu le temps de passer chez mes parents ou même chez mes frères. Cela fait maintenant quelques jours que ma mère n’arrête pas de me harceler au téléphone pour que je passe faire un tour chez eux pendant le week-end. Si bien que j’ai fini par accepter de venir manger chez eux aujourd’hui. Après avoir passé une bonne partie de ma matinée à terminer un rapport pour le partie des républicains, je m’active pour me préparer. J’enfile un jean avec un pull assez léger et je m’active pour ranger un peu mon appartement. En ce moment, je n’ai vraiment le temps de rien ! Et je n’imagine même pas lorsque je vais prendre une place au sein de la maison blanche. Enfin si c’est toujours d’actualité. Bref, je finis par quitter mon domicile pour prendre ma voiture et je pars en direction du quartier de mes parents. Je n’ai aucune idée si mes frères seront là ou pas. Mais, j’avoue que j’aimerais bien qu’ils soient présents, ça éviterait que mes parents commencent à me faire quelques petits reproches avec mon boulot. Surtout qu’au passage de Trump en tant que président, il y a eu une vague d’émeute à Washington. Je soupir rien qu’à l’idée de trouver d’autres choses à dire. Comme essayer de dévier sur mon frère Derrick et son envie de repeupler la terre de mini Holloran. Une fois arrivé dans le quartier de mes parents, je me gare devant la jolie petite maison de banlieue de mes parents. Je descends en prenant mon sac à main et la bouteille de Whisky que j’avais ramenée de la maison blanche pour mon père. J’avais eu le droit de me servir dans la réserve donc j’en ai profité d’en prendre une pour le père et une pour Shane mais, celle-ci est resté à l’appartement. Je sonne à la porte, puis quelques secondes après je vois le visage de ma mère apparaitre avec la porte qui m’ouvrir. « Je suis heureuse de te voir Emma ! » Dit-elle avec un large sourire. Puis elle m’annonce que mon père et mon frère sont dans le salon. Je me dirige alors vers la pièce et je dis avec un petit sourire : « Me voilà ! » Mon frère se léve après avoir reposé sa clope sur le bord du cendrier pour me faire la bise. J’étais vraiment heureuse de le savoir ici. « Je suis aussi heureuse de te voir. Je dois avouer que je m’attendais à être la seule présente à midi. » Dis-je avec un léger rire. Puis je me tourne vers mon père qui est assis pour regarder le match, je me penche vers lui pour déposer un baiser sur sa joue : « Bonjour père ! » Je sais qu’il n’aime pas que je l’appelle ainsi. D’ailleurs il ronchonne déjà ! « J’avais ramené une bonne bouteille de Whisky de la maison blanche pour papa mais, finalement je pense qu’on va l’ouvrir à midi pour la goûter ensemble. » Je regarde Shane avec un petit sourire : « D’ailleurs, j’en ai une juste pour toi chez moi. »
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