Dites-moi d’où il vient, et je saurai où je vais • Driam

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Dites-moi d’où il vient, je saurai où je vais

Adam & Adriano

J’avais ce bout de papier entre les doigts. Je le tenais aussi fort que je le pouvais, comme si j’avais peur qu’il puisse un jour s’envoler. Mon ventre était noué, ma gorge serrée. Je crois, que je n’ai jamais entendu mon cœur battre aussi fort que maintenant. Je sentais ma tête qui était prête à exploser, et ma peau qui était parcourue de milles frissons. Mes lèvres étaient sèches, mes jambes tremblantes. Mon corps tout entier semblait se détacher de mon âme, comme si j’allais devoir affronter la journée la plus compliquée de ma vie. Le vent soufflait doucement mais violemment, et ses bourrasques étaient semblables à des coups de fouet sur mes joues. Je n’avais pas pris la peine de mettre une écharpe en sortant de chez moi, j’avais fait trop vite, j’avais eu les idées trop en vrac et je ne réfléchissais plus correctement depuis que j’avais inscrit l’adresse où je me trouvais sur mon petit bout de papier. Est-ce que je devais entrer dans ce bar ? Est-ce que je devais mettre enfin un visage sur ce qui n’avait été qu’un nom pendant tout ce temps ? Est-ce que je devais prendre le risque de détruire ce qui me restait de ma famille pour un homme ? J’avais soupiré, observant les allers et venues des clients, certains sortaient fumer, d’autre retournaient boire à l’intérieur. J’avais les mains dans les poches, et je lisais le nom de l’endroit sans pouvoir m’arrêter. Je ne l’avais pas imaginé en barman, ma mère avait toujours aimé les hommes plutôt fortunés et en costumes trois pièces. Sans doute que plus jeune, elle avait été une autre femme. J’avançais doucement vers la porte d’entrée, le regard flou et l’âme confuse. Est-ce que je devais pousser cette porte. Pour le moment, entrer n’engageait à rien. Je pouvais juste jeter un regard furtif, et puis, peut-être qu’il ne travaillait pas aujourd’hui. Il était un peu tard, mais j’avais préféré mettre toutes les chances de mon côté. L’ambiance et les gens autour, ça me permettra peut-être d’éviter un conflit ouvert. Je sentais la pression qui montait en moi, et qui ne redescendait pas. Les minutes passaient, et moi, j’avais enfin pris ma décision. Prenant une grande inspiration, j’avais poussé la porte du bar, entrant.

Encore pas plus tard que ce matin, j’avais pu retrouver qui était, en tout cas, je l’espérais, mon père. Cela faisait presque trois ans que j’étais arrivé en Amérique, mais avec seulement un prénom, je n’étais pas arrivé à grand-chose. J’avais fouillé des archives, j’avais contacté des compagnies, j’avais fait les agences de tourisme, espérant que leurs archives étaient assez lointaines. Pendant tout ce temps, j’avais cherché où je le pouvais, juste pour trouver un homme qui ne savait même pas, que quelque part en ville, un jeune garçon le chercher en vain. Un jeune garçon avait pensé à lui pendant des années, juste dans l’espoir de connaître enfin sa famille, son autre famille. Je me demandais, si je lui ressemblais. Je n’avais pas trop le physique de ma mère, alors, que peut-être, j’avais tout hérité de lui. Ma mère m’avait toujours fait croire qu’il m’avait abandonné, elle m’avait menti tout ce temps. Il n’avait jamais su que j’existais, c’était tout. Si elle lui avait avoué, les choses auraient-elles été différentes ? On ne le saura jamais, mais j’avais décidé de prendre ma vie en main et de changer le cours des choses, pour lui, pour moi, pour nous tous. Mes parents m’ont eu assez jeunes, mais ma mère avait été soutenue par ses parents. J’avais grandi dans l’amour et le soleil, je n’avais jamais manqué de rien à part d’un père. Le temps était venu pour moi de le retrouver enfin. Tant pis, si il ne me croirait pas, tant pis, si il ne voulait pas de moi. J’avais besoin de mettre un visage sur cette silhouette qui hantait mes jours depuis mon enfance. J’avais besoin de le voir au moins une fois dans ma vie. Je voulais qu’il sache que je suis en vie, et que j’ai besoin de lui. Le monde ne tournerait plus de la même façon, une fois que j’aurai un père. J’en voulais un plus que tout au monde. Alors, maintenant, que je me retrouvais là, presque certain d’avoir trouvé la bonne personne, je n’y croyais pas. Et j’espérais tout au fond de moi, je priais doucement, pour qu’il ne me rejette pas.

Autour de moi, les serveurs s’activaient. Un en particulier, grand et blond, le sourire craquant, regardait de temps en temps le gérant. Je cherchais du coin de l’œil, quelqu’un qui pouvait me ressembler, quelqu’un qui devait être plus vieux que les autres. Je n’ai pas mis longtemps à comprendre que le propriétaire des lieux était l’homme en question, derrière son bar, il était plutôt grand, plutôt bel homme. Je me sentais étrange, peut-être qu’il était mon père. Après tout ce temps, je l’aurai enfin trouvé. J’avais le cœur qui s’emballait. Je me dirigeais vers le comptoir, me posant sur un siège. Je n’avais pas osé me mettre en face, j’étais un peu en retrait. Les mains posées sur le bar. Je fixais le barman, un peu trop peut-être. Si ça se trouve, il me trouverait bizarre à le regarder sans arrêt. J’étais mal à l’aise, j’étais censé faire quoi maintenant. J’attendais, le ventre tordu et l’âme en vrac. Je me sentais perdu, excité, impatient, peureux. Je me sentais vivant, en fait.

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Adriano & Adam

Comme la vie est difficile, toujours a travailler pour avoir une situation, pour avoir de l'argent, pour avoir un toit, pouvoir s'acheter tous ce dont on a besoin. C'est tellement ridicule l'argent, ce n'est qu'un bout de papier précieux. Un bout de papier qui peut s'envoler comme ça, en un seul courant d'air. Par chance, moi j'ai mon bar mais heureusement que le vieillard m'a fait confiance pour me redonner les reines, sinon je me serais retrouver a la rue une deuxieme fois. Je n'étais pas riche mais vivant seul et sans enfant, je n'avais pas grand chose acheter. Enfin... maintenant, il y a Eloan a la maison, parfois je fais des efforts pour acheter un peu plus de nourriture, mais lui aussi faisait des efforts dans notre vie de colocataire. C'était etrange la relation qu'il y avait entre nous, je ressentais une attirance envers lui mais je ne la comprenais pas très bien encore. Il me plaisait, son caractere me faisait vibrer et j'enviais son corps. Je voudrais toujours l'avoir contre moi mais je devais penser a autre chose.

J'étais au bar ce jour là, comme tous les jours sauf le mercredi ou jeudi, car il faut bien que je reprenne des forces. C'est pas le tout, mais je fais je ne sais combien d'heure par semaine, et je suis toute la journée debout, a servir, a parler, a nettoyer, ou a faire les papiers, a signer les factures, a faire les inventaires.. bref, je bougeais constamment. Heureusement, j'avais des employers pour me soulager la tâche mais ça rester un travail pesant bien que j'adorais ce que je faisais. Quoi qu'il en soit, j'avais apercu un jeune homme plutot mignon entrer entres mes murs. Il avait une allure séduisante, un regard craquant, et j'avais envie de faufiler mes doigts dans sa belle crinière. Il avait neanmoins l'air perdu, comme si il n'avait jamais entrer dans un bar de toute sa vie. C'était amusant à voir. Bien sûr, j'avais vu qu'il me regardait alors je prenais ça pour une approche. Moi, ce n'est pas du tout ce qui me dérange puisque je ne suis pas en couple er qu'un petit coup par-ci par-la ne pouvait que faire du bien. Bon.. faudrait quand même que je me calme un peu avec les jeunes, mais ils étaient tellement pleins de vies que je ne peux resister. Je met mon torchon sur mon épaule avant de me placer face a lui tout en restant derriere le comptoir. Si lui, ne voulait pas venir a moi, moi, je viendrais a lui. J'affichais un sourire en coin sur mes lèvres en le detaillant du regard. Il était encore plus mignon de pret. « bonjour, qu'est-ce que je te sers ?» demandais-je en gardant un sourire charmeur sur le visage. Je n'allais pas le lâcher, il etait bien trop mignon pour ça. « alors qu'est ce qui t'ammene dans mon bar ? Le beau patron?» Je m'adosse un peu sur le comptoir. Je n'étais pas timide sur les bords, alors cela ne me deranger absolument pas de le draguer.

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Adam & Adriano

Le bar était vraiment typique, un comptoir, des tables disposées dans les coins, un billard en plein milieu, un jeu de fléchettes au mur. Il était plutôt bien entretenu, et j’aimais bien les allures du pub qu’il se donnait. Lorsque je m’étais enfin installé, j’avais tellement de questions qui me venaient en même temps, que je n’étais même pas capable de lire correctement la carte des bières qui était affichée juste au-dessus de ma tête. Je jetais des rapides regards sur le serveur blond aux tatouages colorés. Il était vraiment beau garçon, il aurait sans doute plu à Kalya. Je soupirais, pourquoi je pensais à elle dans un moment pareil ? Sans doute parce que j’avais besoin de relativiser et de me détendre. Le serveur m’adressa un petit sourire en coin. Manifestement, il était du genre désinvolte. Et puis il s’en alla faire son service tranquillement, avant de quitter le bar, sans que je ne comprenne seulement pourquoi. Sûrement un étudiant qui travaillait ici de temps en temps. Je soupirais doucement, observant le peu de monde qui était présent. A part deux mecs sûrement au chômage et qui n’avait rien à faire de particulier. De toute façon, ils allaient souvent fumer dehors. C’était donc le moment parfait pour parler au propriétaire. C’était sans aucun doute le mec qui se tenait devant moi, et qui était occupé à essuyer les verres. J’étais nerveux, et je sentais une boule dans ma gorge, mes boyaux se tordaient de douleur, et j’aurai voulu me lever, quitter ce bar le plus rapidement possible, faire comme si je n’avais jamais trouvé cette adresse. J’avalai alors ma salive, pensif. Est-ce que je faisais le bon choix, si ça se trouve, je me suis trompé de personne. C’était probable, mais après tellement d’années de recherches, ça m’étonnerait fort. Il n’y avait pas une centaine d’Adam barman qui avait voyagé à Florence et qui s’était tapé une Lucia. Je pris une grande inspiration, et posa mon regard sur le barman. Mon cœur battait tellement vite, que j’ai cru un moment qu’il allait déchirer ma poitrine. Je me sentais devenir pâle subitement, et heureusement, que j’étais assis. J’allais dire quelque chose, mais mes lèvres restaient closes. Finalement, il était venu vers moi de lui-même, ça prouvait au moins qu’il était bon barman. Sa façon de se positionner, de me fixer, et sa voix suave, me surpris d’abord. J’avais eu un temps d’arrêt, me demandant pourquoi il se comportait ainsi, mais après tout, sans doute était-il comme ça de nature, sait-on jamais, je ne le connais pas, comment pourrais-je deviner son caractère. « Une bière brune. N’importe laquelle. » Je n’avais pas le temps de choisir et de me concentrer, d’ailleurs la façon dont il me dévisageait commençait sérieusement à me mettre mal à l’aise. J’essayais de fuir son regard du mieux que je le pouvais, mais je crois que je commençais à rougir malgré moi. Tout était intimidant. Le fait que nous étions seuls, le fait que je devais lui annoncer d’un moment à l’autre que je le soupçonnais d’être mon père biologique. La journée était vraiment étrange, et son attitude ne m’aidait pas du tout à me sentir en confiance. Je raclai un peu ma gorge, juste pour reprendre mes esprits, essayant de maîtriser la situation du mieux que je le pouvais, même si le contrôle semblait m’échapper de plus en plus.

C’était quoi cette phrase. Le beau patron ? Sérieusement ? Est-ce que mon père était un genre de dragueur du dimanche avec des phrases des années 90 ? Et surtout, est-ce qu’il aimait les hommes ? Je me suis trompé de personne ou quoi ? J’avais été tellement étonné de cette phrase. Je me suis demandé s’il plaisantait ou si au contraire, il était sérieux. Je crois que finalement, le pire, c’est que je suis vraiment venu pour le patron en fait. Donc il n’avait pas tort. Bien qu’il ne pensait sûrement pas aux mêmes raisons que moi. Je baissais un peu les yeux, je préférais ne pas affronter son regard charmeur, je ne me sentais pas en état de le faire, et je me demandais toujours si il était réellement e en train de draguer ou si je me faisais des films. « En fait je…On peut dire ça, j’ai…Je cherche Adam Foster, c’est vous ? » Je me sentais terriblement mal. Ma voix partait en latte, tremblante, alors que j’essayais de la reprendre correctement. Je voulais paraître plus assuré, mais comment l’être, quand après 24 ans, on retrouve enfin celui qui aurait dû vous voir grandir, vous voir rire, vous apprendre la vie. J’étais frissonnant, tremblant, comme si j’avais de la fièvre. J’attendais de savoir.

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Adriano & Adam

J'aimais accueillir les petits nouveaux ou nouvelles dans mon bar. Cela me permettait de me faire soit de nouvelles conquêtes ou alors de nouveaux clients tout simplement. Bon, s'il est là, c'est sûrement qu'il n'a pas entendu de mauvaise chose sur mon bar. Je sais que les autres barmans des autres pubs ou bar critiques le miens pour la simple et bonne raison que je ne suis pas les règles. Moi, parfois je bois avec mes clients sans gêne, je peux les draguer, je peux aller coucher avec je ne sais qui à l'arrière du bar, ou encore, je peux me battre ou me mêler à la bagarre. Je suis souvent réprimandé pour ça d'ailleurs.. Le fait que j'aime me battre et que je ne fais souvent rien pour stopper les gens en froid. C'est sûrement pour me décompressé ou pour évacuer toute la colère qui est en moi. C'est vrai qu'en y réfléchissant, j'avais beaucoup de colère enfouie au fond de moi mais je ne la dévoile pas en parlant... Je la dévoile dans mes gestes. Quoi que parfois, je suis vraiment froid envers les autres alors, ça y joue aussi. Cependant, ça ne fais pas de moi un homme sans coeur, disons que je m'éloigne de tout sentiment humain. Ce qui est assez compliqué car j'avais de plus en plus d'amis et il y avait ce Eloan qui hantait mon esprit. Ah les sentiments, comme je les déteste. Je servais alors le beau jeune homme bien bronzé. J'ignore où il a été pour l'être autant, mais ça lui aller affreusement bien ce teint. Néanmoins, je le sentais un peu nerveux... Est-ce la première fois qu'il se faisait aborder par un homme ? Peut-être bien, et l'idée me plaisait assez en fait. Je lui servais alors une bière, posant une shot devant lui. " et voilà. " Je restais cependant face à lui, le détaillant du regard. " tu es nouveau toi, tu as l'air perdu." J'affichais un fin sourire sur mes lèvres masculines. " Puis, détend toi,on dirait que tu vas chier sur ta chaise." Disais-je en riant un peu, non pas pour me moquer mais surtout pour le décontracter.

Puis, je fronçais un peu les sourcils. D'où il connaissait mon nom ? Tout le monde ici m'appeler Adam ou Damdam pour les habituer mais je n'avais jamais dis mon nom et je crois que peu de monde le connaisse. Du moins, les clients ne le connaissent pas, sauf mes amis proches. Je croisais les bras contre mon buste, je me demandais ce qu'il me voulait du coup. Il n'était pas venu là pour rien, alors, je voulais savoir qui l'envoyer pour me parler. Je réfléchissais quand même, ce n'était pas un coup d'un soir,je l'aurais vite reconnu,surtout avec une tête aussi mignonne. Peut-être que c'est une femme qui s'est plein et lui, il vient me donner une leçon. " C'est moi. D'où tu me connais ?" disais-je plus sérieusement, j'ai bien envie de connaître la réponse. " Mais si c'est pour me foutre la merde, tu peux sortir, j'ai pas envie de crise de gaminerie." soufflais-je en roulant des yeux.

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Adam & Adriano

Le patron du bar m’avait servi ma bière, petit shooter en plus. L’air qu’il prenait avec moi ne m’inspirait pas vraiment confiance, et je ne savais pas où me mettre. C’était le genre de situation où j’aurai aimé pouvoir me planquer dans un trou de souris. Je commençais à croire que venir ici pour le rencontrer avait simplement été une erreur. Je fixai la boisson posée devant moi. Je ne savais plus quoi penser, je ne savais plus quoi dire. J’avais passé des années à préparer ce moment, et maintenant que j’y étais, je ne savais pas quoi faire, j’étais perdu, et j’avais l’impression d’être à nouveau un petit garçon perdu. Je soupirais doucement. Mon cœur battait de plus en plus vite sous la pression, et plus je me posais de questions, plus je me sentais mal. Sans réfléchir, je pris alors le shooter devant moi, le vidant d’une traite, tête en arrière, claquant le verre vide sur le comptoir. « Pas mal. » J’avais bien aimé ce petit mélange, mais j’avais bu bien trop vite pour pouvoir dire ce qu’il y avait dedans. Mais au moins, ça avait eu le mérite de me réveiller un peu. Ma gorge était moins sèche mais mon cœur ne battait pas moins vite et je ne n’étais pas moins angoissé par la situation. Il avait une allure assez fière, sa voix grave et son ton hautain voir agacé, ne m’encourageait pas du tout à dévoiler mon identité, et je voulais vraiment partir sans rien avouer. Ça aurait été bien dommage de faire tout ce chemin pour rien. J’avais bousculé toute ma vie et celle de ma famille pour pouvoir étudier ici, et espérer un jour le retrouver enfin. Sauf qu’il n’avait rien du père que j’avais imaginé. Je le trouvais rustre, angoissant et puis, il avait un petit comportement bizarre avec moi que je n’arrivais pas à comprendre. Peut-être qu’il était simplement charmant avec tous ses clients, je n’en savais trop rien. Toujours est-il, que pour le moment, je me sentais terriblement mal à l’aise, vissé sur ma chaise de bar. Je pris alors la bière en main, histoire d’occuper mes doigts que j’avais envie de tordre entre eux sous l’effet du stress. Je le trouvais terriblement agressif, et ça me faisait perdre toute confiance en moi. Déjà que je n’en avais pas beaucoup, là, c’était pire, j’avais presque atteint le point de non-retour. J’avalais doucement ma salive, prenant une gorgée de bière. Je ne devais pas me laisser abattre. Sinon, il penserait que son fils est un gamin qui ne sait pas répliquer face à un homme. Je ne voulais pas qu’il puisse se faire cette image de moi au moment où je lui avouerai tout. Enfin, si je le ferais un jour. Parce que pour le moment le regard qu’il me lançait ne m’aidait pas du tout à me lancer. Heureusement, sentir la chaleur de l’alcool dans ma gorge me rendait peu à peu le sourire et la motivation de lui parler. « Nouveau ? En ville depuis quelques années, mais ouais c’est la première fois que je viens ici. Puis, je vais pas chier sur ma chaise, sauf si tu prends plaisir à nettoyer, mais je trouverai ça plutôt bizarre. » Je m’étais un peu surpris moi-même à parler comme ça. J’essayais simplement de me mettre à sa hauteur, de l’étonner un peu, comme si j’essayais de lui prouver quelque chose. J’avais maintenant un air de faux méchant, plutôt craquant, mais ça je ne pouvais pas m’en rendre compte. Je voulais juste réussir à le remballer. Ce n’est pas parce que c’est sûrement mon père qu’il doit me parler comme à un con.

« J’te connais pas sinon, j’aurai pas besoin de demander ton nom. » Je soupirais doucement, reprenant un peu de bière en levant les yeux au ciel. Il avait un caractère de merde, en tout cas, de première impression, il n’avait pas l’air commode. Je n’étais pas habitué à ça, dans ma famille, on ne supporte pas les personnes comme ça. Alors me dire que j’avais des gênes en commun avec lui, ça me faisait plutôt bizarre. Mais c’était mieux que d’en n’avoir avec personne. En tout cas je crois. Je me demandais bien ce qui avait pu attirer ma mère chez lui. Il était bel homme, c’était sans doute ça, sinon je crois que je ne serais pas en mesure de comprendre. Je jetai un regard rapide autour de moi, observant encore un peu le bar. C’était plutôt cool d’avoir réussi à devenir propriétaire d’un tel endroit. C’était sûrement rentable. L’alcool ça l’est toujours. « Pas la peine de t’exciter comme ça, je vois pas pourquoi je serais là pour foutre la merde. J’viens juste parce qu’on m’a recommandé ce bar, apparemment il est animé et le patron est sympa. Apparemment on m’a dit des conneries. » Je n’aimais pas qu’il soit aussi agressif, il n’avait pas de raison de l’être. Sur le moment, j’ai eu un mouvement de recul, j’avais été sur le point de prendre ma veste, la ramenant près de moi. Je ne comprenais pas pourquoi il était comme ça, mais si c’était vraiment mon père, ça ne m’intéressait pas. Je ne voulais pas avoir à faire avec un homme si brutal. « Dommage. » J’haussai les épaules.

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Adriano & Adam

Ce garçon m'intriguait, il n'était pas comme tous les autres clients, on avait l'impression qu'il y avait quelques choses qui le tracassé ou qui le déranger. Quoi ? Je n'en sais rien. Dans tous les cas, ça venait de mon bar ou de quelqu'u qui travailler ici. Enfin, je suppose. Je pensais que je parvenais à mettre à l'aise les clients, même si j'ai un caractère plutôt spéciale, mais disons que tout le monde le sait, ici, faut pas chercher à ce que je sois le mec super doux et mielleux. Mais bon, je ne veux pas non plus le faire fuir, surtout qu'il était plutôt mignon et qu'on dirait qu'il ne le remarque même pas. Moi, je l’emmènerais bien à l'arrière du bar juste pour pouvoir le déshabiller un peu, et lui montrer la vie mais il n'a pas l'air de saisir mon approche. J'aime bien les petit naïf comme ça, ça donne un côté innocent et ça rend la chose encore plus excitante. Après.. Il y avait Eloan qui hantait mon esprit, ce garçon était différent de lui,il n'avait pas de répondant,du moins,pas à première vue. Puis, je me demandais ce qu'il dirait s'il me voyait agir de la sorte... Est-ce que ça le blesserait ? Je secouais la tête, je ne devais pas pensé à lui. Surtout quand je drague, c'est assez perturbant. Puis, à ses paroles, je me mis à rire, moi qui disait qu'il n'avait pas de répondant, j'avais un peu tort. A moins qu'il en fasse exprès, j'en sais trop rien, je ne le connais pas après tout. Mais ça m'amuser, il me faisait rire. " Non, la merde c'est pas ma tasse de thé. Néanmoins, je prendrais plaisir à faire autre chose. Tu as du répondant, ça me plais bien. " Je souriais en coin en le regardant d'un regard plutôt dragueur, avant de passais une de mes mains dans mes cheveux pour les ébouriffer un peu. " Mais tu m'as l'air un peu ... je ne sais comment dire... je ne dirais pas timide, ni réservé, mais peut être hésitant. C'est mignon."

J'arquais ensuite un sourcil en haussant les épaules. C'est vrai que j'avais posé une question ridicule mais on ne sait jamais, il aurait pu jouer avec moi ou faire je ne sais quoi. Quoi qu'il en soit, ça me perturber qu'il connaissait mon nom en plus de mon prénom. Puis à ses paroles, je fus un peu surpris. Je me demandais bien qui avait bien pu dire une chose pareille. Je n'étais pas réputé pour ma gentillesse, bien au contraire. " Ecoute, j'ai rien contre toi, tu es beau, craquant, et honnêtement, tu me plais bien comme gars, mais c'est juste que tu connais mon nom tu vois ? Ici, pratiquement personne ne le connais, alors, ça me fais assez bizarre d'entendre quelqu'un le dire alors que je ne l'ai dis à personne." Je haussais les épaules en faisant le contour du bar pour me poser à ses côtés, m’asseyant sur l'un des tabourets. " Et je suis surpris qu'on est dit ce genre de chose aussi, parce que tu vois, parfois je suis cool, mais c'est rare que je sois SUPER cool. " Je ris un peu avant de reprendre. " Quand on vient ici, généralement, on le sait. Mais je ne suis pas méchant quand on ne me fait pas chier. Mais toi, avec ta bouille angélique, tu ne vas pas me faire chier, si ?" Je posais mon regard dans le sien. Il était vraiment mignon, et encore plus de prêt bien que je fronçais les sourcils à son dommage. J'avais l'impression qu'il cherchait vraiment quelques choses. " Quoi qu'il en soit, tu es vraiment venu ici pour la bonne ambiance et le patron cool ? Parce que tu m'as l'air vraiment déçu, et c'est assez étonnant, car ce n'est qu'un bar après tout..."

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Adam & Adriano

Dans ce bar, en ce jour d’hiver, il y avait moi, et il y avait lui. Contrairement à tout à l’heure, je n’avais plus vraiment envie de fuir. Je n’avais plus envie de me détourner de cet homme, de claquer la porte sans avoir pris le temps de lui parler, même un peu, de découvrir sa voix, de découvrir qui il était vraiment. J’étais toujours dans l’hésitation, j’étais toujours un peu confus et intimidé, mais cette fois, j’étais plus que décidé. Le calme qui s’était installé dans le bar, ne me rendait plus docile. J’avais su lui répondre comme je le devais, à ses commentaires que j’avais jugé peu sympathiques. Je fixais ma bière, et mon shooter vide que j’avais avalé d’une traite. J’avais imaginé beaucoup de choses petits, mais pas qu’il était barman. Moi qui était issu d’une famille de droit et aux postes plutôt élevés, je trouvais ça vraiment agréable, de pouvoir constater que quelqu’un de ma famille pouvait avoir une idée précise et réelle de la vie et de la société actuelle, qui vivaient dans des conditions banales, sans artifices et sans postes mondains. J’aimais l’idée de le voir servir les clients, écouter leur vie, et même si ça ne devait pas être un métier toujours facile, j’adorais m’imaginer un père en train de rire derrière un comptoir, qui me raconterait ses histoires de bar et d’adolescence compliquée. Je crois qu’au fond, j’avais envie de changer d’air, j’avais envie que mon père soit totalement différent de tout ce que j’avais vécu jusqu’à présent. Et j’avais comme l’impression que c’est ce qui allait se passer. Je n’aurai pas trop su dire pourquoi exactement, mais j’avais cette sensation au fond des tripes, que je devais me faire confiance et tout lui avouer, qu’il me rejette ou non, je ne voulais rien regretter plus tard, une fois que je me retrouverai père de famille à mon tour. Je ne voulais pas me demander, si j’avais raté une occasion de retrouver mon père, je voulais faire ça ici et maintenant, je voulais lui imposer la réalité. Je savais désormais que ma mère m’avait menti, et qu’il n’avait jamais ri su de ma naissance, ça me donnait des chances supplémentaires qu’il ne m’en veuille pas, qu’il décide de me connaître. En prenant une grande inspiration, je buvais une gorgée de bière, laquelle se vidait de plus en plus dans ma gorge, tandis qu’il me parlait encore, le visage si près du mien. Je commençais d’ailleurs, à trouver son attitude étrange, et le ton mielleux qu’il prenait, était tout à fait curieux. J’avais haussé un sourcil d’un air interrogatif, me demandant pourquoi il était aussi bizarre dans ses propos. Certaines phrases sonnaient presque comme des sous-entendus, et je me demandais de plus en plus si il n’était pas attiré par les hommes. Je ne m’étais pourtant pas trompé, après tant d’années de recherches. Ou bien il était bisexuel, pour ce que j’en savais. Je soupirai, essayant de ne pas m’influencer, je devais à tout prix lui parler, peu importe si je me plantais ou non, je le saurai bien assez vite. Je reprenais une gorgée de bière, écoutant ses commentaires plutôt explicites, qui commençaient à me mettre mal à l’aise, très.

« Hésitant ? Ouais sûrement. Je sais pas si c’est vraiment mignon, mais merci du compliment, ça fait toujours plaisir je suppose. On me le dit souvent d’ailleurs. » Jusque-là j’essayais de paraître poli, même si ses commentaires me paraissaient de plus en plus dirigés. Est-ce que c’était réellement possible qu’il puisse seulement me…draguer ? Je n’osais pas vraiment y penser, c’était tellement glauque. Même si il ne savait pas qui je suis, il avait bien remarqué que je devais avoir au moins vingt ans de moins que lui. J’essayais de me conforter en me disant qu’il essayait simplement d’être courtois, comme n’importe quel barman, de parler et de rendre la soirée agréable avec quelques compliments. Ça commençait à se bousculer dans ma tête subitement. Je me demandais pourquoi il agissait aussi rapidement, et si il aimait vraiment les jeunes garçons. Je me raclais la gorge. Je ne devais vraiment pas commencer à me faire des idées, mais la situation ne m’aidait pas vraiment à penser le contraire. Tant pis, j’étais là, et je devais faire ce pourquoi j’étais venu. Peu importe qui il est, qui il aime et ce qu’il fait de sa vie, je ne voulais pas m’en aller, quitter un jour le monde sans qu’il sache. « Le répondant ça vient de ma mère, c’est une vraie tornade. Mais ravi que ça plaise à quelqu’un. » C’est sûr, que je ne pouvais que dire ça. Je ne savais pas si j’avais quelque chose de mon père en fin de compte, et en venant dans ce bar j’espérais pouvoir le savoir un jour. A bien regarder, je lui ressemblais physiquement, au moins un peu. Même si j’avais beaucoup gardé des origines Italiennes de ma mère, ce qui ne me dérangeait pas, ça avait au moins le don de plaire aux filles, et ça, ça m’aidait pas mal.

Beau et craquant, sérieusement ? Ok, là je crois que j’avais plus trop de doutes possibles. L’ambiance allait devenir vraiment gênante. Mais je ne pouvais pas le remballer et lui balancer que je suis son fils en jetant ma bière et lui demandant si il se tapait sérieusement des garçons de mon âge. J’allais donc essayer de lui faire comprendre, que je ne suis pas comme ça, sans paraître brusque ou quoi. Je soupirais un peu, la situation était vraiment dingue, et pire que ce que j’avais imaginé. Honnêtement, je m’étais préparé à beaucoup de choses mais pas à ça. « Personne ne connait votre nom sérieusement ? Pourtant on me l’a donné assez facilement. J’ai juste demandé à un serveur tatoué, un grand blond qui fumait à l’entrée qui était le patron et il m’a donné votre nom comme ça. » Je souriais un peu, haussant les épaules. « En même temps il vaut mieux qu’un employé connaisse le nom de son employeur, c’est plus recommandé. » Je buvais une gorgée de bière, elle était encore fraîche. « Promis je vais pas vous faire chier, sauf si vous y tenez vraiment. » Je souriais encore. J’aimais bien cette joute verbale même si il semblait prendre ça sur un ton plus flirt que moi. « A vrai dire…Je suis pas venu que pour ça. Mais je suis réellement venu pour voir le patron. Parce que j’ai besoin de lui parler. C’est…Compliqué. Mais, j’aimerai qu’il m’écoute attentivement et jusqu’au bout. Ce n’est pas pour affaires, c’est personnel. » Je soupirais doucement, me donnant du courage.

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Adriano & Adam

Le fait qu'il ne remarquait pas que je le draguais était plutôt amusant en fait. Je trouvais ça mignon et ça me donner encore plus envie de continuer dans cette voie mais j'avais des doutes sur le fait qu'il aime la compagnie des hommes. Après, essayer de faire tomber un homme dans la bisexualité ne me dérange pas spécialement, au contraire,ça me plairait beaucoup. Au moins, ça me prouverais que j'ai quand même un certain charme et que je peux exciter n'importe qui. C'est plaisant comme idée. Quoi qu'il en soit,je ne suis pas une personne qui lâche l'affaire aussi vite, non, d'autant plus qu'il apprécie mes compliments à ce que j'entends alors autant ne pas s'arrêter en de si bonnes voies. " Oh mais si, moi je te le dis, c'est très mignon. Cela donne du charme un peu je dirais !" Je souriais grandement alors que je laissais mon regard sur le jeune homme. " Tu vois, cela ne m'étonne pas que tout le monde te le disent ! ça prouve que j'ai bon goût. " Disais-je sans gêne tout en le fixant. Puis, je souraisi en coin à ses paroles, quand il fait allusion à sa mère. Une femme avec du caractère c'est toujours plaisant, surtout dans un lit. C'est électrique mais ça fais un petit bout de temps que je n'avais pas coucher avec une femme et je pense que ça n'arrivera plus d'aussitôt puisque Eloan hantait mes pensées tout le temps. Même en draguant ce jeune homme, je pensais à lui.

D'ailleurs, quand on parle du loup, il me faisait sa description ce qui me faisais sourire. Je haussais les épaules alors avant de répondre : " Eh bien écoute, c'est normal, puisque ce n'est pas un employer comme les autres. Donc, ouais, lui, il connait mon nom mais tu peux demander à n'importe qui d'autres, ils ne le savent pas. On va dire que tu as eu de la chance de tomber sur Eloan. " Je haussais ensuite les épaules en soupirant un peu. " Ouais, enfin, moi, je ne le donne pas. Mon prénom suffit, tout le monde connais Adam ici, donc, voilà..." Je ricanais par la suite en secouant la tête négativement. Je n'avais pas envie de me prendre la tête aujourd'hui, surtout avec ce beau jeune homme. Je fronçais ensuite les sourcils à ses mots, je me demandais ce qu'il avait à me dire,surtout si c'est personnel car je ne le connaissais pas. J'étais curieux de savoir ce qu'il avait à me dire, mais ça me faisait peur. On aurait dit qu'il avait vraiment quelques choses d'important à me dire et c'était assez angoissant. " Bon, d'accord...je t'écoute. Et je te promet d'essayer à ne pas te couper!" Je fronçais les sourcils en le regardant. " c'est pas quelques choses de grave rassure moi ? "

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Adam & Adriano

Alors cette fois, c’était certain. J’étais en train de me faire draguer par un barman en Amérique. Pire, je me faisais draguer par un homme qui, était certainement mon père biologique. J’avalais ma salive avec peine, tandis que mes oreilles étaient obligées de supporter son discours mielleux, et quelque peu…Déplacé ? Je ne savais pas trop quoi penser de cet homme. S’il était bien mon père, qu’il aime les garçons, je m’en fichais pas mal. Après tout, chacun fait ce qu’il veut, et je ne me permettrai jamais de juger quelqu’un sur ses préférences sexuelles ou amoureuses. Pour l’heure, je buvais encore une autre gorgée de bière, essayant de me donner du courage comme je le pouvais. Cette fois, je devais lui dire toute la vérité, je n’avais plus le choix. Déjà, ça me permettrait d’éviter de continuer à me faire draguer, parce que mine de rien ça devenait plutôt gênant, mais j’étais quand même venu pour ça à la base. Je soupirais doucement, relevant les yeux vers lui. J’essayais de détailler les traits de son visage pour voir si je lui ressemblais vraiment, mais je ne voulais pas qu’il croit que je le matte. Je faisais donc mon investigation physique de la façon la plus discrète possible, même si c’était compliqué, puisqu’il était juste en face de moi et qu’il ne semblait pas vouloir regarder ailleurs. Mes yeux évitaient les siens, mais je restais bien évidemment troublé par toute cette histoire. Je me retenais de soupirer, ne voulant pas qu’il croit que je puisse être affligé. J’étais surtout stressé, car le moment que je redoutais arrivait doucement mais sûrement, il s’imposait à moi de par notre conversation. Je n’avais pas le choix, il faudrait bien que je m’y mette à un moment donné de toute façon. « Sans doute…En général ce sont plutôt les femmes qui me disent ça mais ça fait toujours plaisir. » Ouais, enfin je crois. J’essayais de ne pas le vexer. Je ne voulais pas faire fuir mon père ou faire en sorte qu’il me déteste avant même de lui avoir avoué qui j’étais ce serait quand même un peu con. Je repoussais ma bière que je venais de terminer, sentant que j’aurai sûrement encore besoin de quoi me remonter. Je venais de boire et pourtant, je sentais ma gorge qui séchait encore. Mon cœur se serrait doucement, tandis que je continuais de l’écouter à me déverser des compliments encore et encore. Je croisais les doigts pour que tout se passe bien. Au moins, il me trouvait beau garçon, c’était déjà ça, physiquement au moins, il ne me repoussera pas. Et puis, j’avais cru voir comme des airs de famille. Peut-être que je me faisais des films, après tout, j’avais tant eu envie d’avoir un père pendant toutes ces années que j’espérais.

« Eloan ? Ah ok. Il a l’air sympa en tout cas, c’est le seul qui a bien voulu me répondre. » C’est vrai que, il avait tout de suite accepté de m’aider en m’indiquant qui était le patron, bien que j’aie sans doute fini par deviner en regardant l’âge du personnel, qui était en général presque au mien. Mais il m’était apparu comme un mec sympa, et je serais resté fumer avec lui pour discuter, si seulement j’avais été fumeur, ce qui n’est de toute façon pas le cas. Je me raclais la gorge silencieusement, tandis que mes membres commençaient à frissonner un peu. J’angoissais doucement, et j’essayais de me contrôler. Mais voilà, quand on attend ce moment depuis des années, impossible de se calmer en deux minutes. Mon cœur battait tellement vite qu’il semblait prêt à sortir de ma poitrine. J’aurai pu en avoir mal. Mais j’avais l’habitude, c’était comme ça depuis que j’avais franchis la porte du bar. Une chance que nous étions tous seuls dans le bar, nous pouvions au moins discuter tous les deux. Prenant mon courage à deux mains, je plongeais mon regard dans le sien. C’était maintenant ou jamais. Il fallait que je commence à débiter le discours que j’avais en tête depuis tout ce temps. Je ne pensais ni aux conséquences, ni à ce qui se passera ensuite avec ma mère, j’avais besoin, de connaître ce père. J’avais besoin, qu’il me connaisse. « Non rien de grave enfin…Ce sera sûrement à vous de juger. » J’avais pris une grande inspiration. Mes mains tremblaient presque d’angoisse, et j’essayais de le cacher comme je le pouvais, même si ce n’est pas évident. Un long frémissement me parcourut le long du dos. C’était là que tout allait changer pour moi, mon monde, ma vie, mon avenir. Qu’importe si il me jette dehors, j’aurai eu le courage de lui avouer. « Je m’appelle Adriano Serantoni. Je viens d’Italie, de Florence. Il y a 24 ans, vous êtes allez en vacances là-bas avec des amis. Vous avez rencontré une jeune fille qui s’appelait Lucia, et…Enfin, vous l’avez vu une nuit. » Je soupirais, tentant de reprendre mon calme, lui laissant monter les informations au cerveau, le temps de comprendre. « C’est ma mère. Et je crois que…Vous êtes mon père. »

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Adriano & Adam

Il était mignon à réagir comme ça. J'avais l'impression de l'intimidé. Bon, il est clair qu'il y a de quoi... Je suis quelqu'un de baraqué, qui a un caractère de cochon et qui est très expressif. Je pense que je pourrais liquéfier une personne sur place rien qu'en un seul regard. Mais dans le fond,je reste une personne humaine avec un grand coeur. Après... Je fais en sorte de le cacher, je n'aime pas montrer mes faiblesses et en ce moment, je ressens ces faiblesses. Eloan les ressorts, et je ne sais pas si c'est une bonne chose. Je n'avais pas envie de changer mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui. D'ailleurs, faudrait peut être que je cesse de penser à lui en ce moment même, après tout, je parle avec un beau jeune homme. Un peu étrange car il a l'air vraiment tendu, mais vraiment craquant, je devrais en profiter plutôt que de me lamenter sur mon sort. " Mais les mecs sont timides de nos jours. " Je levais les yeux au ciel en ricanant. " Puis, les femmes dès qu'elles tombent sur un mec sexy, elles ne se sentent plus. C'est la crise dans leurs culottes et elles font n'importe quoi !" Je riais alors à cette idée. Bien que je sois déjà sorti ou plutôt eu quelques relations d'un soir avec certaines femmes, je sais que je n'arriverais pas à les supporter en vie commune. Elles sont toujours entrain de critiquer, de faire des crises de jalousies, ou autres choses incompréhensibles. Du coup, je me contente des hommes...Les hommes, c'est mieux et ne se prennent pas la tête. Enfin, pas comme les femmes quoi.

Je souriais en coin à ses mots. Oui, Eloan était vraiment sympa, c'était l'homme parfait à mes yeux. Il était serviable, beau, attention et chiant. Mais, c'est tout ce que j'aime chez lui. Contrairement aux autres employés, il savait montrer sa place et son importance et j'aimais ça. Puis, il n'envoie pas bouler les clients donc c'est aussi un bon point. Dans tous les cas, ça doit être le seul à connaitre mon nom de famille. Ce qui devrait un peu plus m'inquiéter en faite. " Il est gentil ce coco. Puis, c'est le seul qui me connait vraiment, donc voilà." Je haussais les épaules en gardant un sourire bête sur le visage. Je fronçais alors les sourcils à ses mots,je me demandais de quoi il parlait. Juger de quoi ? Ma curiosité était très haute, et j'attendais avec hâte ce qu'il avait à me dire. J'écoutais sa présentation, son explication tout en essayant de me remémorais mon voyage en italie. Il est vrai que j'y suis allé, et ça faisait bien longtemps d'ailleurs. A l'époque, je n'avais pas eu de soucis d'argent.. Puis, je me mis à rire à sa dernière phrase. Au départ, je pensais à une blague, mon fils? C'était bien la première fois qu'on me sortait ça. Mais il avait l'air sérieux alors je reprenais mon calme bien que je m'étais levé de ma chaise. " Pardon..?" Disais-je en le regardant plus sérieusement, le détaillant même du regard. Puis, je ris nerveusement en passant ma main dans mes cheveux. " Non mais...t'es pas sérieux là ?" Je secouais la tête en soupirant longuement. " Et genre, ça serait que maintenant que je le serais ? Non mais c'est n'importe quoi... Tu veux quoi honnêtement ? Hun ? Tu veux de l'argent ? Désolé pour toi, mais j'en ai pas. Je ne suis pas aussi riche que ça. Puis, si tu es vraiment mon fils comme tu dis, pourquoi ta mère ne me l'a pas dis ? Même si c'était qu'une nuit comme tu dis, elle aurait pu me retrouver. Elle connaissait mon nom !" J'avais vraiment du mal à me faire cette idée. Je n'avais jamais penser un jour à avoir des enfants, et là, ça me tombe sous le nez et je me dis que même si c'est vrai, j'aurais aimé le savoir. Je n'aurais certainement pas abandonner l'enfant, je ne suis pas comme ça et aussi, ma vie aurait été sûrement différente. Quoi qu'il en soit, mes pensées étaient confuses, et j'étais vraiment perdu. " C'est pas possible..." murmurais-je à moi même.

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