Gimme what I don't know

Aujourd’hui, les élèves à qui j’enseignais se rendaient à une sortie sportive, faisant en sorte que compte tenu de ma grossesse, je ne pouvais pas me permettre d’y participer. Normalement, j’étais toujours la première personne à m’inscrire pour ce genre d’activité, mais là, il me fallut affirmer que je ne serais pas présente. Cependant, cela ne me fâcha pas totalement, puisque rapidement, je sus trouver une consolation dans l’idée de profiter de cette journée de congé qui m’était octroyée non seulement pour terminer quelques trucs dans ma planification pour la lecture du prochain roman en classe, mais également pour aller passer plus de temps qu’une heure une fois par quelques jours au centre de désintoxication, à la fois pour aller voir s’ils avaient besoin de moi pour leur venir en aide et pour aller visiter Andy, profiter de sa présence autrement que pour une simple discussion dans la salle commune autour d’un reste de dessert du déjeuner. Ne me levant donc pas plus tard qu’à mon habitude, je préparai le petit-déjeuner à mon fils, le laissai quitter pour aller prendre le bus l’emmenant à l’école, puis je m’installai au salon pour terminer les travaux sur le dit roman. Puis, je pris une douche, m’habillai convenablement, et je me rendis finalement au centre. Dans un premier temps, j’allai à la réception pour faire part de ma disponibilité en cas de besoin, ce qui fut apprécié, sommes toutes, puisque je leur servis à aller donner un coup de main dans la salle commune pour quelques détails. C’est tandis que je m’affairais à cela que je rencontrai une autre bénévole, Sheila, avec qui je m’entendais relativement bien. Compte tenu que nous avions toutes les deux fort à faire chacune de notre côté, la discussion fut brève, mais elle ne fut pas vaine, puisque nous nous séparâmes avec la promesse d’aller boire un café une fois que nous aurions terminé. Ravie de cette proposition, je ne la laissai toutefois pas gâcher le moment que je passai en compagnie d’Andy dans sa chambre, la porte fermée, qu’importe ce que les préposés du centre pouvaient dire. En fait, personne ne dit rien, comme si limite, ils avaient l’habitude, ou bien comprenaient notre situation qui nécessitait certains moments plus intimes comme cela. Enfin, la seconde partie, je n’en étais pas totalement convaincue, mais cela m’importait peu, puisque l’essentiel, c’était que nous avions pu passer du temps en compagnie l’un de l’autre. Une fois que je fus obligée de le laisser pour la journée, ce fut quelque peu à contrecoeur que je le fis, mais pas complètement triste, puisqu’avant de retrouver Wesley plus tard, je pourrais passer un peu de temps en compagnie d’une de mes amies, ce qui n’était clairement pas pour me décevoir. Après un dernier baiser, je m’éloignai de sa chambre et je me rendis à la sortie du centre, prenant ensuite la voiture pour me rendre au Starbuck’s le plus près, là où Sheila et moi nous nous étions données rendez-vous. Lorsque j’arrivai, je constatai que non seulement, elle était arrivée, mais que de plus, elle avait déjà commandé quelque chose. Légèrement angoissée à l’idée de l’avoir faite patienter, je l’abordai en disant:  « J’espère que je ne t’ai pas trop faite attendre ! » Puis, sur ces mots, je pris place, totalement apte à faire la conversation. Cela fit en sorte que ce fut sans trop d’hésitation que je répondis aux questions de Sheila en affirmant:  « Il fait comme il peut, mais je crois que cette journée ensemble nous a fait du bien à tous les deux. » En effet, il était rare, en raison de sa cure et de mon quotidien à l’école, puis avec Wesley, que nous pouvions passer plusieurs heures d’affilée en compagnie l’un de l’autre. Évidemment, j’avais espoir que cela serait plus simple une fois qu’il serait sorti, mais il faudrait encore patienter un peu avant que ce moment arrive, malheureusement. Mais ça, je n’en fis pas part à mon amie pour le moment, me contentant de répondre à sa nouvelle question en lui répondant:  « Et moi ça va… La fatigue se fait sentir parfois, mais ça va. » Cette fatigue, elle était grandement due à ma grossesse, alors tout à fait normale, pas suffisamment inquiétante pour que je m’éternise sur le sujet. De ce fait, je pus rapidement en venir à demander à mon amie à mon tour:  « Et toi, comment ça va ? Tu as eu pas mal de boulot aujourd’hui au centre ? »