Parlons d'homme à homme ♠ Percy

Kelvin avait vraiment rendu toute cette histoire plus facile, il n’était certes pas parvenu à diminuer la peine que tout ça avait engendrée, la peine que j’avais ressentie en perdant mon père, en perdant ma vie et mon identité. Mais il était un réel plus de cette nouvelle vie. Je m’étais énormément rapproché de lui et je ne m’imaginais plus vivre sans l’avoir dans ma vie. Il était devenu mon confident, celui à qui je disais tout, celui qui me protégeait et qui accourait encore plus vite que ma mère quand je tombais. En si peu de temps il était parvenu bien malgré lui à se créer une place d’honneur dans notre cœur, ou du moins dans le mien. Et ce moment promenade avec lui pour moi ça voulait dire énormément. Nous continuons à jouer avec la brave Mizie qui s’amusait à ramener le bâton encore et encore sans aucune lassitude. Kelvin l’avait énormément bien dressé à tel point qu’elle lui obéissait parfaitement bien, pour ma part j’avais crée un lien particulier avec la chienne. J’aimais tellement les animaux et j’avais tellement toujours voulu avoir un chien que j’avais saisi l’occasion de suite de m’attacher à l’animal alors que je la rencontrais à peine. « J’ai toujours raison ! » Bon, cette information était vraiment à revoir mais nous étions dans la plaisanterie du début à la fin, jusqu’à ce que je devienne plus sérieux et que je pose une question qui me taraudait un peu, craignant de le perdre, ou qu’il finisse par disparaitre comme mon père. « Bon alors je te fais confiance ! » lui répondais-je lorsqu’il me promettait de ne jamais me laisser. Joignant le geste à la parole je lui avais tendu mon petit doigt pour qu’il le serre, signant ainsi notre promesse par le pacte du petit doigt. Toutefois pour ne pas plus rendre la situation gênante et changer un peu de sujet, j’étais partie jouer avec le chien avant de faire semblant de tomber au sol. Je voulais faire une blague à Kelvin et même si je me doutais qu’il ne rentrerait pas dedans, je faisais juste le pitre comme j’aimais le faire quand j’étais à l’aise. Rare était les gens à pouvoir voir ma vraie nature démonstrative et drôle, la plupart du temps je me dissimulais derrière un calme immense et une politesse irréprochable. Il avait alors posé son pieds sur mon ventre qui eut l’effet immédiat de me faire sursauter et rire en même temps pendant que Mizie ma rinçait le visage de léchouille. C’était bon enfant et je riais de bon cœur tout en me redressant pour respirer. J’en profiter pour le traiter de vieux babouin. Il savait bien que c’était dans le contexte du jeu, je ne lui avais sinon jamais manqué de respect. Je pense qu’il avait déjà dû rencontrer des enfants moins coopératifs que moi. « Moi je suis un petit singe très mignon ! » Je riais de bon cœur avant de râler lorsqu’il passait sa main dans mes cheveux. Déjà qu’il ne tenait pas en place, si en plus il désordonnait d’avantage mes boucles blondes on allait frôler la catastrophe. Ni une ni deux, je me redressais et j’avais bondit sur son dos, ne tenant définitivement pas en place. « Non je veux pas de cheval de course, un Kelvin c’est mieux ! » Il m’avait ensuite secoué un peu dans tous les sens pour que je descende sans que je ne capitule alors qu’il me disait que j’étais mignon. J’avais souri, bon mignon ça fait un peu gamin mais j’acceptais toujours. C’était alors que j’avais fait cette erreur, manquant de l’appeler papa, et ce faux pas m’avait grandement calmé. J’étais redescendu sans trop rien dire avec les larmes aux yeux. Je m’en voulais de cette erreur, et je craignais que Kelvin tout comme mon père de là où il était à présent m’en veuille de cette erreur. Il proposait alors de faire demi-tour car maman devait sans doute être rentré ce que j’acceptais, souriant timidement lorsqu’il passa sa main sur mes épaules. « On devrait plutôt acheter pour ce midi sinon ça va refroidir ? » Je riais légèrement, quelle drôle d’idée de déjà vouloir acheter le repas du soir si tôt. Je reprenais peu à peu mon sourire tandis que je me décidais. « Italien ça te dirait ? » J’avais envie de manger des pâtes. A mon âge, je ne jurais définitivement que par ça. Et nous continuons la journée comme elle avait commencé oubliant peu à peu cette fausse note.

FIN