Cartes sur table + Simon&Sheri

Aujourd’hui, je travaillais à la maison, c’était plus simple et surtout je n’osais plus tellement sortir. Les lettres se faisaient de plus en plus menaçantes et l’envie d’aller voir Rhett pour m’aider était de plus en plus pressante. Pourquoi ? Car je savais qu’il pouvait m’aider, Isobel avait fait une petite gourde que je n’avais pas oublié, m’expliquant qu’il se débrouillait bien sur l’ordinateur. Il ne m’en fallait pas plus pour avoir compris le reste. Mais je m’en fichais, ce que je voulais, c’était de son aide. Alors que je me passais une main dans les cheveux, je reçus un texto de la part de Simon. Je ne l’avais pas ouvert que je savais déjà ce qu’il contenait. Enfin, il apparaissait. Je laissai un soupir m’échapper mais ce n’était pas avec gaieté de cœur. J’étais en tort et quand je lui répondis que j’étais à l’appartement, j’étais sûre de le voir apparaître dans peu de temps. Me levant de mon fauteuil, je pris le temps de ranger mes affaires, les lettres qui traînaient puis de mettre le tout dans mon armoire du bureau. Refermant derrière moi, je filais dans ma chambre et me regardais dans le miroir. J’étais pitoyable. Je faisais peine à voir. Comment avais-je pu être aussi cruelle avec Simon ? Comment j’avais pu lui faire cela alors qu’il avait été un pilier pour moi pendant ces quelques mois. J’avais appris la vérité sur mon accident et Simon avait été là quand Rhett m’avait tout balancé. J’avalais difficilement ma salive en continuant de me regarder. Je ne méritais même pas qu’il vienne me voir pour mettre les choses au clair mais au fond, je savais ce qu’il venait chercher. La vérité. Et je la lui devais. Fermant les yeux, je serrais les poings avant de les rouvrir pour regarder ma silhouette. Je l’avais apprécié énormément, il m’avait fait redécouvrir la beauté de l’insouciance quand on aime quelqu’un puis Rhett avait débarqué. Je le savais, j’étais faible. Faible devant lui, je savais que je craquerai de nouveau même si je lui avais dit que c’était fini. Je m’étais retrouvée le cul entre deux chaises ce soir là et au lieu de refermer la porte pour vivre quelque chose avec Simon, je l’avais ouverte et j’avais couché avec lui. Je me bougeais, ne pouvant plus me regarder tellement j’étais odieuse. Je sentais le stress monter et les minutes qui ne s’écoulaient pas vite. Et pourtant, il serait là d’un instant à l’autre et quand il arriverait… J’avouai que je ne savais pas ce que je ferais. Mais j’allais bientôt être fixée. Rangeant deux, trois trucs qui dépassaient, j’entendis les coups sur la porte. Des coups modérés, je sentais d’ici qu’il était tendu et qu’il se maîtrisait. Simon était quelqu’un en or et je venais de le briser en mille morceaux. Je me dirigeais vers la porte, posant ma main dessus et mon front, comptant dix secondes. Dix longues secondes avant de l’ouvrir et de croiser son regard qui voulait dire tant de choses. Je savais rien qu’en le voyant, qu’il voulait la vérité et qu’il était en colère, furieux, plein de rage. « Salut… » Disais-je avec un peu de contenance avant de refermer derrière lui et de le suivre dans mon appartement, prenant place au milieu du salon. Qu’est-ce que je devais faire, l’inviter à s’asseoir ? Lui expliquer de but en blanc ? Lui donner un verre d’eau ? « Donc, ton message disait que c’était urgent. » Ce n’était pas une question mais une affirmation. Je me dirigeais vers la cuisine, ouvrant le placard qui contenait les verres pour en sortir deux et les poser sur le comptoir avant de le regarder bien dans les yeux. « C’est vrai. » Furent les seuls mots que je pouvais dire à cet instant. Ma voix était franche, dure et surtout claire. Je ne pouvais pas flancher devant lui, je ne pouvais pas non plus me permettre de pleurer alors que c’était moi la fautive dans l’histoire. Et surtout, je préférais lui dire maintenant que de tourner autour du pot en faisant monts et merveilles pour dévier la conversation. Je n’étais pas comme ça, je préférais qu’il arrête de se tourmenter en se demandant si c’était vrai ou non. « Et je suis entièrement responsable. » Ou presque, au fond. Je venais d’avouer que c’était de ma faute mais celle de Rhett aussi. Cependant, c’était moi qui avait donné le premier baiser. Mais Simon n’avait pas besoin de détail, il devait juste comprendre que je n’étais qu’une garce. Et c’était sûrement ce que j’étais à ses yeux…