Une petite sortie imprévue (Sebastian)

J’étais seule chez moi ce soir-là. Papa avait une réunion de travail et je ne savais pas quoi faire. Ma cousine et mes quelques amies, n’étaient pas disponibles pour sortir, de ce fait, je tournais en rond dans la maison. Ou plutôt, pour être exact, j’étais vautrée dans le canapé en mode « mollusque », avec un vieux pyjama en pilou et un pot de glace à la vanille. Je regardais un film d’amour à la télévision. Le grand amour, ça n’a jamais été un truc qui m’attire. Je prends la vie comme elle vient et si je tombe amoureuse un jour, je ne dirais pas non, mais en attendant, je profite. C’est pour ça que c’est un peu étrange de me trouver à lambiner devant ce genre de film, mais c’était ça ou la politique, et pour être franche, voir Donald Trump se pavaner, ça ne m’intéresse pas. Ce type, je ne peux pas le supporter ! Bref, du coup, j’ai zappé et j’ai finis par échouer sur ce film et bien que ça ne me plaise pas, je chiale comme une madeleine ! Je dois surement être une romantique refoulée, que voulez-vous ! Finalement, quand le film se termine, je constate qu’il est encore tôt, mais ce qui suit est encore pire, alors je me décide à sortir. Je n’ai pas vu Seb depuis une éternité, autant aller lui rendre visite. Contente de mon projet, je grimpe à l’étage pour me changer et, fidèle à mon habitude j’enfile une robe ultra moulante et surtout ultra courte. Mais comme je dis toujours, la vie est courte, alors autant en profiter avant qu’il ne soit trop tard. Une fois prête, j’appelle un taxi ; c’est hors de question que j’y aille à pieds je ne veux pas bousiller mes chaussures hors de prix. Ce dernier me dépose à la boîte et après avoir donné mon nom au vigile ; qui me connait bien ; je passe devant tout le monde. J’adore ça. Voir la tronche des gens, outrés de voire que je passe devant eux, j’aime me payer leur tête, ce n’est pas de ma faute, si je connais les bonnes personnes. Une fois à l’intérieur, je repère mon ami au bar et vient me posée sur l’un des tabouret, tout sourire. Je dois crier pour me faire entendre, lorsque je le salue.

Ça me faisait tout drôle de revenir ici après tout ce temps. D’autant que si je m’étais faite rare ces dernières semaines, ça n’était pas à cause de mon emploi du temps. Car je ne faisais toujours rien de mes journées. Ce n’était donc pas le temps qui me manquait. Disons que sortir seule, ce n’est pas toujours amusant. Et il est vrai que je n’aimais pas être seule. Je n’étais pas le genre de fille à garder les mêmes amis toute sa vie, je changeais assez souvent pour être franche, parce que je préférais m’entourer de personne qui pouvaient m’apporter quelque chose. Si une amitié n’avait aucune chance de m’être bénéfique sur le long terme, alors j’y mettais fin. Il en était de même pour mes petits amis. J’ai laissé tomber plusieurs mecs avec qui j’étais sortie, uniquement parce que j’avais réussi à obtenir ce que je voulais. Une certaine popularité par exemple. J’y pensais en ce moment précis, car je venais de reconnaitre le visage et la silhouette de Garrett Fergusson. J’étais sortie avec lui au bahut, parce qu’il était capitaine de l’équipe de basketball, sortir avec lui, c’était faire partie de l’élite du lycée, alors je n’avais pas hésiter. Sauf que j’étais loin de deviner que cet imbécile allait tomber amoureux. La poisse. Il m’avait complètement pourrie quand je l’avais largué. Je l’avais recroisé, il y a quelques mois alors que je sortais de chez le médecin, je ne savais pas qu’il était de retour en ville et voilà qu’il était là, ce soir. J’avais l’impression de le voir partout, ça me rendait dingue ! C’est pourquoi, avisant la présence de mon ami au bar, je m’approchais de lui. Il se pencha au-dessus du bar pour me permettre de l’entendre et me demanda comment j’allais. « Bien et toi ? » je lui demande, tout sourire. Je lui essayais la joue en riant, je l’avais tartiné de rouge à lèvre en lui faisant la bise. Il me proposa de m’offrir un verre, afin de célébrer mon retour à la vie nocturne. C’est vrai, que je n’étais plus sortie le soir depuis longtemps. Il était temps d’y remédier, je ne voulais pas finir par m’encrouter dans la routine, comme les vieux. « Un cosmo, s’il te plait ! » lui dis-je alors. Le cocktail préféré de mon héroïne de série préféré.