Ce soir tu te produis une nouvelle fois dans la boite la plus réputée de la ville. Tu adores cet endroit et du coups ça ne te dérange pas du tout d'aller y bosser, bien au contraire. Tu as mis du temps à choisir ta tenue mais tu as opté pour quelque chose d'assez sobre, une tenue passe partout. Il est 19 heure lorsque tu te mets en route pour la boite de nuit. Ton premier tour de scène n'est pas avant 21 heure mais tu préfères toujours être en avance pour te préparer sans te presser une fois là-bas. En arrivant à la boite de nuit tu salue le patron qui vient t'ouvrir puis tu te diriges dans les vestiaires pour commencer à te préparer. Tu maquille tes yeux de noir comme d'habitude lorsque tu danses et boucle tes cheveux. La coiffure est ce qui te prend le plus de temps étant donné que tu as tout de même une sacré tignasse. Une fois en tenue tu regardes l'heure, tu entre sur scène dans exactement dix minutes et encore une fois tu te mets à stresser. Tu as déjà fait tes preuves plus d'une fois en tant que danseuse dans cette boite mais tu stresse toujours avant d'entrer en scène, c'est plus fort que toi. Tu fais quelques étirements puis on vient te chercher pour t'emmener sur le podium, juste en face du DJ. Et c'est partie, tu commences à danser, tu donnes tout ce que tu as et surtout tu tentes de mettre un maximum ton corps en avant. Il ne faut pas se mentir, les personnes qui regardent les danseuses sont le plus souvent la gente masculine et ils ne regardant pas souvent pour la beauté de la danse mais plutôt pour la beauté du corps. Soudain tu lance un regard à la foule et tu la vois. Elle est là, au beau milieu de tout le monde et elle te fixe. Plus rien ne compte à tes yeux désormais et tu n'as qu'une envie.. Que ton tour se termine. Tu ne peu pas fuir cette fois-ci, tu vas devoir l'affronter. Tu ne peu pas partir directement après ta danse terminée car tu es censée passer deux autres fois dans la soirée. Le coeur battant la chamade tu essayes tant bien que mal de te concentrer sur tes pas de danse. Lorsque ton tour se termine tu t'empresses de retourner au vestiaire et d'enfiler une tenue plus décente avant de te diriger vers le bar où tu commandes un mojito. Il faut du courage pour affronter Lexie, tu te doutes qu'elle va finir par te trouver malgré le monde présent dans la boite.
Ce soir j’étais de fermeture et je dois dire que je n’allais pas finir tard. C’était si calme. Enfin ça m’arrangeait, j’allais pouvoir rentrer plus vite chez moi et peut être évité les engueulades de mon père. Je ne dis pas que c’est jamais bien avec lui, mais plus je traîne, plus je lui mens et plus je lui fais face et plus il devient horrible. C’était mon père depuis que ma mère était décédée. Repenser à cette partie de mon adolescence me donna la chair de poule et je me frottai les bras afin de me réchauffer. J’attendis que le dernier client sorte afin de tourner la pancarte et de m’activer à nettoyer les salles pour que ce soit propre demain matin. Trois quart d’heure plus tard, je sortais, en laissant les clés dans la boîte à lettre puis partis en direction de ma voiture pour rentrer chez moi. Je jetais un œil à mon portable et souriais en voyant un message d’Austin. Ce brun me faisait toujours sourire ou me mettait en colère à n’importe quel moment de la journée. C’était mon meilleur ami quoi. Je lui répondais avant de voir une invitation à une boîte de nuit de la part d’une autre bande. Pourquoi pas ? Au fond, j’avais gagné un bon pourboire donc je pouvais me permettre de l’utiliser afin de me faire plaisir. Puis comme ça, je ne rentrais pas à la maison. Cependant, pour ne pas avoir de remords et ne pas que mon père s’inquiète, je préférais lui envoyer un message. Chose faite, je me rendais donc en voiture à l’adresse indiquée. La musique à fond et les fenêtres ouvertes, je chantais –affreusement faux- au rythme de la musique, inventant, je pense, des paroles par la même occasion. Je conduisais correctement cette fois-ci sans prendre le risque de me faire arrêter. La dernière fois, le flic avait été bien gentil de ne rien retenir sur mon dossier. Je pense que je lui en dois une et pas que. J’avais pu lui raconter ce qui se passait aussi par la même occasion, lui disant ce que je souhaitais faire, ce qui n’allait pas et ce que je pensais des hommes en général. Pas de bol pour lui. J’attrapais mon paquet de cigarette dans la poche de mon manteau et attrapais une cigarette de mes lèvres. Une main sur le volant, je l’allumais en aspirant cette première taffe qui me détendit directement. J’arrivais tranquillement devant la boîte indiquée et je pouvais déjà entendre les basses résonnées dans le sol. Parfait, une soirée comme je pouvais les aimer. Cependant, je sentais que ce n’était pas la boîte de d’habitude et je tiquais en m’arrêtant devant. J’envoyais un texto à mes potes qui m’indiquèrent de passer par derrière. Apparemment, j’avais le droit à un laisser-passer. Pas mal d’avoir des potes bien placés en popularité. Je terminais ma clope et l’écrasais au sol avant de m’annoncer où on ne me posa pas de questions, ni même de vérifier mon identité ainsi que mon âge. Cool. Là, je sentis la chaleur m’étouffer, c’était toujours ainsi dans les boîtes de nuit. Je laissais mon manteau au vestiaire et frottais mes bras nus. J’étais habillé d’un jean, des boots et un haut noir classique. Ma tenue de boulot en somme, mais bon, ça faisait assez branché quand même avec les bracelets que je portais ainsi sur mes bagues. J’étais dans l’ambiance. Je m’avançais dans la foule et regardais les podiums pour voir où elles pouvaient se trouver. Quand je disais que ce n’était pas une boîte comme les autres, c’est que j’avais raison. Il y avait des filles en train de danser. Je levais les yeux au ciel, sans jamais comprendre le pourquoi du comment elles pouvaient faire ce genre de chose. Puis, alors que j’allais retrouver mes amies à qui j’avais fait un signe, je bloquais sur un visage. Le sien. J’étais bouche-bée, grande ouverte, choquée en fait ! Zoey. C’était donc bien elle que j’avais vu l’autre soir dans la rue. J’en étais sûre. Cependant, je ne savais pas comment réagir, ni quoi dire. J’arrivais à peine à avaler ma salive tellement sous le choc de ma découverte. Je la vis quitter la scène et là, je sus que je ne devais pas la laisser partir une deuxième fois. J’allais dire à mes amies que j’avais vu une amie et je repartis dans la direction opposé, me mettant sur la pointe des pieds pour mieux voir sa tête. C’est dingue comment j’avais ressenti cette boule d’énergie quand j’eus croisé son regard. Elle était au bar, je m’avançais et commandais une bière avant de m’accouder sur le comptoir, laissant ma tête tomber dans ma main pour l’observer. « Hé bah. » Je levais les sourcils et finis par reprendre en remerciant le serveur. « Je… Je ne savais pas que tu bossais là. Je ne savais même pas si tu étais vraiment à Washington. » Disais-je en haussant les épaules et baissant le regard sur ma boisson. Je pris une gorgée, espérant que le si peu d’alcool me redonnerait du courage pour l’affronter. Pour le moment, je ne trouvais rien d’autre à dire, en fait, je préférais ne rien dire, voulant qu’elle parle. Si elle ne le faisait pas, j’attaquerai dans ce cas.
En restant au bar tu espérais peut-être qu'elle ne te trouve pas, tu espérais qu'elle reste avec ses amis et qu'elle oublie ce qu'elle venait de voir. Seulement tu avais passé assez de temps avec elle en clinique pour savoir qu'elle allait te retrouver, elle ne laisserait pas passé cette chance de pouvoir avoir des explications. Tu soupires tout en buvant une gorgée de ton cocktail, tu espères que ça va te donner de la force. Ouais, t'as besoin de force pour ce qui va bientôt se produire. T'as envie de la revoir pourtant.. Mais t'as peur, peur de ce qu'elle va te dire. Alors que tu t'adosses contre le bar, tu entends une voix plus que familière s'adresser à toi. Le moment est venu, tu ne peux plus faire machine arrière désormais. Vous habitez toutes les deux la même ville, il était évident que vous alliez finir par vous croiser à nouveau. Tu tournes la tête afin de lui faire face et tu affiches un large sourire, peut-être qu'en paraissant courtoise elle oubliera que tu lui avais menti sur ton adresse et peut-être même qu'elle oubliera le fait que la dernière fois tu avais préférée fuir plutôt que de l'affronter. Oh mon Dieu Lexie, ça fait longtemps ! Tu reprends ton verre pour en boire une bonne partie seulement le courage ne te vient pas pour autant. Tu fais alors signe au barman de t'en servir un autre. Peut-être qu'un deuxième fera l'affaire, tu espères en tout cas. Je bosse pas spécialement ici enfaite.. Je bosse un peu partout. Tu grimaces en regardant autours de toi. Il est vrai que tu te produits énormément dans cette boite de nuit mais il t'arrive même de faire des shows dans d'autres villes carrément et c'est ce genre de show que tu préfères. Le patron de la boite de nuit qui t'embauche te paye carrément l'hôtel et le repas pour la soirée où tu bosses pour lui. Pour toi qui n'a pas de logements fixes c'est carrément le pieds ce genre de plan. Puis tu sais.. J'vais un peu où le travail m'appelle. J'suis pas tout le temps à Washington non plus. Tu glisses une main dans tes cheveux avant de reprendre. Bon.. Sinon .. Je suppose que t'as des tas de questions à me poser, j'me trompe ? Tu grimaces, tu n'entends presque rien avec la musique de la boite qui va vraiment fort. Si tu veux on peut aller dans mes vestiaires ? On sera plus au calme pour parler. Tu n'as pas trop envie de t'expliquer devant des milliers de personnes et au moins ça te laissera le temps de te préparer tranquillement pour ton deuxième tour de danse.
Je ne savais pas comment réagir à vrai dire. En la voyant tellement d’émotion venait de refaire surface. Heureuse de la voir, mais aussi choquée de voir Zoey faire ce genre de chose. Jamais je n’aurais cru qu’elle mettrait à profit son corps pour gagner de l’argent. Elle qui défendait les droits de la femme, je l’entendais encore m’en parler au centre. C’était l’hôpital qui se foutait de la charité pour le coup. Je serrais les poings en voyant ses yeux dans les miens, je détestais ressentir l’accélération de mon pouls. Ca n’avait donc pas cessé depuis toutes ses années séparées ? Zoey avait été si importante pour moi quand j’étais rentrée dans la clinique que maintenant, quand je la voyais danser auprès de ces hommes, ça me donnait des hauts le cœur… Je fermais les yeux en la voyant partir, me mettant en tête de ne pas la laisser partir comme la dernière fois dans la rue. J’étais certaine que c’était elle et je ne voulais pas qu’elle m’échappe encore. Je laissais mes amis de côté, préférant pour une fois revoir celle qui m’avait soutenu pendant la période la plus difficile de ma vie. Je la vis, au bar, elle m’attendait sûrement et à en voir son verre vide, elle était stressée. Je m’approchais d’elle et fus presque surprise par son sourire. Il sonnait faux pour moi et je ne pouvais faire qu’autrement que de rester de marbre. Je ne voulais pas jouer, je ne voulais pas montrer à quel point elle me décevait alors qu’au fond, elle faisait bien ce qu’elle voulait de sa vie. « Sans déconner. » Lâchais-je en serrant la mâchoire. Longtemps ? Seulement quelques années et encore, moi je l’avais cherché, elle, je n’en étais pas certaine. C’est ce qui me faisait le plus mal. Hochant la tête, je demande une bière, autant que ce soit sur son compte après tout, elle me doit bien ça. Je ne sais pas quoi dire en fait, l’accuser de la voir travailler ici, qu’est-ce que je peux dire ? Rien en fait. Je prends ma bière et bois une gorgée tout en regardant autour de moi. Je ne suis pas fervente de ses endroits mais quand mes potes me proposent, généralement, je ne dis pas non. Au fond, je ne suis pas déçue d’avoir été, ça m’a permis de la revoir. « D’accord. » Dis-je en la laissant se justifier seule alors qu’au fond, je sens que ce n’est pas si vrai que cela. Je vois bien qu’elle cherche à me donner des explications alors qu’en fait, je ne lui demande pas grand-chose. Je tourne la tête vers elle en grimaçant. Si j’ai des questions ? J’en ai des tas si elle savait. Je suis prête à répondre quand elle me demande d’aller dans son vestiaire pour être plus au calme. Je hoche la tête et prends mon verre tout en la suivant dans ce dédale de couloir aux filles très peu vêtues. Je ne comprends pas comment on peut vendre son corps. Je ferme les yeux et essaie de ne pas faire d’amalgame… Une fois dans son vestiaire, je regarde autour de moi et soupire, m’asseyant dans un fauteui. « Ca va, t’es bien là. » Dis-je en la regardant dans les yeux avant de me passer une main sur le front pour reprendre. « J’ai tellement de questions en fait. » Je ris légèrement mais ce n’est pas de gaité de cœur. « Tu étais où tout ce temps ? Je t’ai cherché tu sais… J’ai été à l’adresse que tu m’as dit mais je ne t’ai pas trouvé. Enfin on m’a dit que jamais il y avait eu une fille de ce prénom là ici. » Avouais-je en croisant les doigts et plantant mon regard dans le sien. Je ne supporterai pas qu’elle me mente et je sais que le regard peut en dire long. Je sais aussi que mentir en regardant la personne est impossible. Alors il n’est pas question qu’elle se défile. Je l’observe, entièrement, dans cette tenue, son corps, son visage, ses cheveux. J’ai tellement l’impression qu’elle manque de vie… Ce n’est plus la Zoey que j’ai connu à la clinique et au fond de moi, j’en ai un pincement au cœur.
Lorsque tu l'avais vu devant toi après avoir été sans nouvelles d'elle pendant des années, ton coeur s'était mis à battre subitement la chamade, tu ne savais pas comment agir pour paraître "normale". Elle devait t'en vouloir terriblement et tu savais que t'étais sur le point de passer un sale quart d'heure. Comment lui expliquer tous ces mensonges pour qu'elle finisse par te pardonner ? Tu n'en savais trop rien.. Pourtant t'aurais aimé la revoir à sa sortie du centre, t'aurais aimé voir ce que ça pouvait donner cette amitié en dehors mais t'avais eu peur. Peur d'affronter la réalité, peur d'affronter les sentiments que t'éprouvais à son égard. D'ailleurs, il faut dire que depuis la demoiselle a bien changé, elle est devenue encore plus jolie que dans tes souvenirs. Bordel, mieux vaut ne pas s'aventurer dans ce chemin-là, pas tout de suite en tout cas, reste focus sur ton objectif. Il faut que tu trouves les bons mots et ce ne sera pas chose facile, tu en as bien conscience. Elle accepte facilement de t'accompagner dans ta loge, en même temps elle doit également se rendre compte qu'en plein milieu d'une boite de nuit ce n'est pas forcément l'endroit le plus adéquate pour régler ses comptes. Tu lui prends alors le bras pour l'accompagner jusqu'à ton vestiaire. Ce simple contact pourtant banal produit un très drôle d'effet sur toi, tu sens comme un frisson te parcourir le corps au contact de vos peaux. Une fois arrivée dans ton vestiaire, tu prends soin de fermer la porte avant de t'installer près de ton miroir, là où se trouve tout tes produits de beauté. Sans plus attendre, tu commences à faire quelques retouches sur ton maquillage. Après tout, tu dois encore te produire sur scène tout à l'heure. J'ai pas à me plaindre enfin.. On me traite bien ici. Il est vrai que même si ce n'est pas du tout un travail que tu te vois faire toute ta vie, tu n'as pas à te plaindre. Ton patron est plutôt sympa avec toi et il est très arrangeant au niveau des horaires. Et puis.. Il te paye à la prestation, ce qui est plutôt cool ! Et merde. Lâches-tu alors qu'elle te demande des explications par rapport à la fausse adresse que tu lui as donné. Prise de panique tu as dérapé et foutu du mascara partout dans tes sourcils. Tu soupires, cette conversation ne va pas être facile du tout. J'suis désolée pour tout ça, Lexie. Je voulais pas qu'on en arrive là toutes les deux. J'voulais que l'on se voit à l'extérieur, je te le jure mais... Je sais pas. J'ai pris peur. J'avais peur que tout ne se passe pas comme prévu une fois toutes les deux dehors. J'ai été complètement débile, désolée. C'est la vérité et pourtant tu te rends compte qu'au fur et à mesure que tu tentes de t'expliquer que tu t'enfonces peut-être d'avantage. Sans te mentir t'as vraiment été un coup de coeur pour moi lorsque j'étais dans ce centre, t'étais la seule sur qui je pouvais compter et pour ça, je te remercierais jamais assez, vraiment. Tu stop tout pour la regarder. Puis j'voulais pas que tu vois dans quel merdier je vie. Ma vie est pitoyable, regarde ce que je suis obligée de faire pour vivre.. Tu grimaces, t'es pas fière du métier que t'exerce mais tu n'as pas le choix, il te faut de l'argent pour manger et payer tes études.
Je la regardais avec cette force que je n’avais pas ressentie depuis un moment. L’envie de lui foutre une claque était aussi présente. Je lui en voulais de me laisser comme une merde, de m’avoir laissé comme une merde à la sortie de la clinique. Je lui en voulais et elle allait le comprendre. Je l’avais cherchée et elle, elle m’avait donné une adresse bidon. Je lui en voulais. Serrant les poings, je la suivais dans sa loge où je retrouvais le calme et qui me fis prendre une grande inspiration pour l’affronter. J’étais assise, derrière elle, la regardant dans le miroir pendant qu’elle se refaisait une beauté. Car elle allait sûrement danser de nouveau. Je serrais la mâchoire, elle était bête de faire ça, de vendre son corps ! Ce n’était pas la Zoey que j’avais connu et elle me faisait de la peine pour le coup. Tous ces sentiments étaient si forts que je me contrôlais pour ne pas lui balancer dans la tronche. Même quand elle m’avait pris le bras pour m’emmener ici, j’avais ressenti un contact violent de rage mais d’envie qu’elle garde cette main sur mon bras, comme si au fond, tout n’était pas perdu. « Qui te traite bien, les hommes ? Ou ton patron ? » Demandais-je avec un ton assez brut, acerbe, froid. Je ne comprenais pas son désir de se montrer devant les hommes qui cherchaient à vouloir la toucher et lui mettre des billets dans les endroits les plus intimes du corps d’une femme. Zoey me révulsait à vouloir faire ça. L’observant, je la regardais à travers le miroir, se maquiller, effectuer ces gestes qui semblaient anodins maintenant pour elle. Puis elle dérapa sur ma question concernant l’adresse et je souriais, en coin, la voyant que je la mettais dans l’embarras. Je voulais la pousser à ma regarder droit dans les yeux pendant qu’elle me parlait. Je l’écoutai, attentivement, en baissant la tête pour regarder mes pieds. Pourquoi avoir fait ça ? Je relevai la tête pour la regarder puis je lâchai un petit rire avant de répondre. « Si tu ne voulais pas que ça arrive, tu n’aurais pas fait ça. » Disais-je en crachant mes mots. Elle m’avait menti et je ne le supportai pas. Le mensonge, je ne supportai pas. Puis elle continuait de parler et quand je l’entendis me dire que j’avais été un coup de cœur, je relevai la tête avec rapidité pour planter mon regard dans le sien. Elle osait me dire cela ? Maintenant ? Après toutes ces années où je n’avais cessé de la chercher ? Ma gorge se serrait mais je ne disais rien, l’écoutant et comprenant au fond qu’elle avait une vie de merde. Mais j’étais blessée, blessée dans mon égo, dans mon orgueil pour admettre qu’elle avait une situation merdique. L’affrontant du regard, je m’approchai d’elle pour poser ma main sur sa coiffeuse. « Un coup de cœur ? Si j’avais vraiment été un coup de cœur pour toi, tu ne m’aurais pas fait attendre ! Ni même menti ! » Crachais-je en balayant tout ce qui se trouvait sur son bureau. La colère était trop forte et je venais d’exploser, malheureusement pour elle. Je ne pleurais pas, ma colère parlait à ma place, permettant à mes larmes de ne pas s’écouler comme un fleuve. « Oui tu es obligée de vendre ton corps pour vivre ! Manquerait plus que tu me dises que tu couches avec des mecs pour arrondir tes fins de mois ! » Je parlais plus vite que je ne pensais et je sais que j’allais la blesser, je le savais au fond de moi. Mais je m’en foutais. « Tu crois peut être que tu es la seule à avoir une vie de merde ? » Je claquais mes mains sur son bureau tout en la regardant, avant de me reculer pour croiser les bras sur ma poitrine, laissant le flux descendre le temps qu’elle assimile ce qu’il venait de se passer. « Je t’en veux, tu ne peux pas savoir à quel point je t’en veux. » Avouais-je avec cette pointe de colère dans la voix encore présente. Je ne cessai de l’affronter du regard, je ne voulais pas qu’elle baisse les yeux, je voulais qu’elle me dise ce qu’elle avait à dire dans les yeux.
Lorsque tu mets un pas dans ton vestiaire avec Lexie, tu te demandes bien comment vont se passer les choses et tu ressent instinctivement une montée de stress.. Tu ne sais pas du tout comment elle va réagir à ce que t'es sur le point de lui annoncer. Tu te doutes que sa réaction ne sera pas positive, tu t'attends à ce qu'elle se mette à gueuler et c'est tout à fait compréhensible. La conversation s'annonce plutôt explosive vu comment Lexie réagit lorsque tu lui parles de tes conditions de travail. Tu soupires avant de poser ta brosse à cheveux. T'es sérieuse là ? Tu crois vraiment que j'te parle de tous ces hommes qui bave limite en me regardant, franchement ?! Tu hausses les épaules, ne préférant pas trop t'énerver sur ce sujet. Puis tu en viens à tes explications, le moment tant redouté. Tu essayes de trouver les bons mots, ce qui n'est pas du tout chose facile. Tu n'es pas douée pour ce genre de chose, toi t'es plutôt douée pour t'énerver et partir au clash lorsqu'une situation ne te plaît pas. Pas facile de se contenir étant donner que dans la situation que tu rencontres actuellement, tout est entièrement de ta faute. A peine que tu commences à t'expliquer sur les raisons de ta disparition que tu remarques au regard que te lance Lexie que ça risque de péter à tout moment. Tu sais que tu dois te contenir mais tu n'es pas non plus le genre de fille à te laisser gueuler dessus sans rien dire, ce n'est pas dans ton caractère, même si tu sais que t'es en tort. Elle s'énerve et viens tout foutre le rangement de ta coiffeuse à terre, tu mords instinctivement ta lèvre inférieure pour essayer de te contenir. En temps normal tu aurais sautée sur la personne qui oserait faire ça sans même réfléchir mais là.. Tu sais que ça ne ferait qu'empirer la situation. Tu tentes de rester calme, même si ce n'est pas évident pour toi. Je voulais pas que tu vois dans quelle merde je suis. Mes parents m'ont foutus dans ce centre sans même se soucier de ce que je voulais vraiment. Sans même essayer de me parler avant pour arranger les choses. Mon père était un connard fini. En sortant de ce centre je n'avais même pas d'adresse à te donner de toute façon. Tu secoues la tête tout en la regardant dans les yeux. La tension commençait à monter de son côté mais également du tien et tu n'avais pas du tout envie de ça, tu n'avais pas envie de te prendre la tête avec elle alors que tu venais tout juste de la retrouver mais apparemment c'était inévitable, il fallait passer par là. Peut-être que quand vous aurez vidé vos sacs tout ira mieux entre vous, qui sait. Je me monte peut-être sur scène avec un minimum de tissus sur moi mais sache une chose.. Je n'accepte pas les avance que l'on peut me faire. J'ai un minimum de dignité pour moi tout de même. Je n'ai jamais couché pour de l'argent et ça n'arrivera jamais, tu peux me croire sur ça. Et franchement.. Si tu m'en crois capable je pense que cette discussion n'a même pas lieu d'être. Oui, tu préfères encore mettre fin à cette discussion si elle pense réellement que tu peux en venir à coucher pour avoir de l'argent. Pourtant ce n'est pas les propositions qui manquent vu le métier que tu exerces mais tu as trop de respect pour toi-même et puis.. Tu n'es pas une prostituée après tout ! Je ne suis pas la seule mais quand je suis sortie de ce centre j'étais à la rue Lexie ! Je n'avais nul part où aller, tu comprends ça ?! Tu sens les larmes montaient, tu te lèves d'un bond et commence à faire les cents pas dans ton vestiaire, tu tentes de te calmer et surtout de cacher les larmes qui sont en train de couler le long de tes joues. Tu ne veux pas qu'elle ai de pitié pour toi. Tu veux juste qu'elle sache ce que tu as vécu lorsque tu as quitté la clinique. Je sais que tu m'en veux.. A ta place je m'en voudrais également. J'ai été conne, je n'ai pas voulu que tu vois mes conditions de vie. Quand je suis entrée dans ce centre j'avais tout.. Je savais où j'allais dormir chaque soir, je savais que j'avais un repas tous les jours. En sortant de là j'étais obligée de demander à mes amies de m'héberger. La plupart du temps ça ne durait qu'un temps parce que j'avais vraiment l'impression de déranger. Ce boulot c'est la seule chose qui me rapporte assez d'argent pour avoir à manger tous les jours. Tu t'approches d'elle, posant une main sur son bras, comme pour essayer de la calmer. Je n'ai jamais cessée de penser à toi, mais je ne voulais pas que tu vois tout ça. Tu pensais que j'avais une petite vie parfaite chez mes parents mais c'était loin d'être le cas. J'avais honte..
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Sujet: Re: Wild thoughts + Lexie & Zoey. Dim 1 Oct - 16:39
Zoey & Lexie
Wild thoughts.
Je serre les poings quand je l’entends parler ainsi. J’avoue que je ne sais pas comment réagir autrement. La voir se déhancher devant ses hommes ça ne me plaît pas, ça ne me plaît pas car ce n’est pas franchement ce qu’elle me disait par rapport aux conditions des femmes et comment parfois elles étaient vus ! J’étais révoltée et pourtant, je ne criais pas encore. Je préférais me taire sur ce coup, je n’allais pas envenimer les choses mais je sentais la tension monter d’un cran rien qu’avec cette phrase qu’elle avait prononcé. Je restais à l’écart l’entendant parler, se justifier, m’expliquer ce qui c’était passé mais c’était trop pour moi. J’explosais royalement, balançant tout ce qui se trouvait sur sa coiffeuse. Je m’en foutais de casser ses produits, qu’elle m’en veuille ou autre, j’en avais juste assez qu’elle m’ait menti pendant toutes ses années alors que moi, comme une conne, je l’avais cherché. La regardant, je me reculai en sentant mes mains tremblées par la colère et la tension qui étaient encore en moi. « Mais je m’en fous ! T’entends, je m’en tape complètement. T’aurais pu me le dire, jamais je ne t’aurais jugé. Moi je t’ai cherché pour rien. » Mes paroles étaient amères, remplies de haine et je savais que je la blessais mais elle m’avait touchée, blessée aussi. « Je ne sais pas Zoey, peut être que tu en es capable ! Elle est où la fille féministe qui crie à l’égalité des femmes par rapport aux hommes ? Tu fais tout le contraire en agissant ainsi, limite, tu me dégoutes. » Lâchais-je sans penser forcément mes dernières paroles mais j’étais tellement énervée contre elle. J’aurais apprécié la revoir autrement, discuter mais ce n’était pas possible. Le dialogue n’était pas possible entre nous. Il fallait passer par les engueulades, les cris et les tensions pour qu’on puisse passer à autre chose ou pas. Je lui tournai le dos, me mordant le poing pour ne pas cogner dans le mur qui se trouvait en face de moi. Soupirant, je me passais une main dans les cheveux en me tournant de nouveau vers elle, riant jaune. « Mais pourquoi tu n’as pas attendu que je sorte ! On aurait peut être pu t’aider. » C’était vrai, peut être que mon père m’avait envoyé dans ce centre mais au fond, il aurait aidé Zoey s’il avait su qu’elle était dans la merde. Mais non, au lieu de ça, elle avait préféré rentrer dans ce métier où les femmes sont à peines respectées. Je la regardai faire les cents pas, je voyais ses larmes couler sur ses joues et je ne savais pas comment réagir. Je ne savais pas si je devais me calmer en la voyant ainsi ou bien tourner les talons et la laisser dans sa loge. Mais je ne pouvais pas, j’étais bloquée, car je l’écoutais parler. Elle m’expliquait ce qu’elle avait traversé en sortant du centre et je ne pouvais que l’écouter et lui donner cette oreille attentive, qui, autrefois, lui avait aussi servi. Puis je sentis sa main sur mon bras et je la regardais dans les yeux, me reculant un peu, ne supportant pas ce contact car il me brulait la peau dans tous les sens du terme. C’était trop pour l’instant, je détournais la tête, complètement conne d’avoir réagi ainsi par rapport à ce qu’elle venait de me dire. Mais j’étais comme ça et je ne pouvais pas changer. Mais lui avouer tout de suite que je regrettais ce que j’avais fait ? non. « Il y a d’autres métiers qui sont aussi généreux et moins dénigrants pour une femme. » Lui disais-je simplement. J’avais bien enregistré qu’elle n’avait pas de toit où dormir, ni une vraie famille comme j’en avais une. Je savais bien aussi qu’elle avait pensé à moi mais j’étais trop blessée dans mon orgueil pour pouvoir hocher la tête et lui dire simplement que j’avais compris. « Tu savais où j’habitais, de là, tu aurais pu venir me voir et m’expliquer bien avant. J’ai attendu des années avant de te revoir et je t’ai cherchée alors que tu m’avais menti. Essaie de comprendre, ça toi, de ton côté. » Je relevais la tête pour la regarder et soupirais en sentant la colère diminuer peu à peu. J’avais été moins agressive dans mes paroles mais j’étais toujours autant blessée par ses actes.