De nouvelles retrouvailles aux Urgences => Feat Elena Braxton

Il est vrai que pour une personne relativement bavarde, j’avais perdu ma langue. Le silence qui régnait dans l’ascenseur ne me plaisait pas, mais je ne disais rien pour autant. Il faut dire que l’on ne s’était pas quitter en bon termes. Je l’avais balancé, comme j’avais balancer bon nombre de mes amies et de mes petits amis dès lors que j’avais obtenu ce que je désirais, c’est-à-dire la popularité, et il ne l’avait pas si bien pris que ça. Ce qu’il avait pensé de moi à l’époque, autant le dire tout de suite, je m’en moquais. Au lycée, j’étais une petite conne qui ne pensait qu’à moi. Je me croyais parfaite ; et le crois toujours d’ailleurs ; et rien ni personne ne pouvait m’atteindre. Je faisais ce que je voulais, quand je le voulais. J’ai payé une fille de ma classe pour qu’elle face mes devoirs à ma place, cette fille aurait fait n’importe quoi pour faire partie de ma clic et la mener par le bout du nez ne me faisait pas peur. Quand elle m’énervait, je n’avais pas peur de l’envoyer lourder et elle est revenait toujours au pas de course dès que j’avais besoin d’elle. J’étais méchante et j’en ai bien conscience, mais j’étais une adolescente, je n’avais plus ma mère auprès de moi depuis des années, alors je crois que c’était une manière de me protéger. Ne pas s’attacher aux gens, parce qu’ils finissent toujours par partir au moment ou on a le plus besoin d’eux. Et ça, mon frère ne l’a jamais compris et je ne pensais pas qu’il le comprendra un jour. Je crois que le seul membre de ma famille à réussir à me comprendre, c’est Jade, ma cousine. Le jeune homme reprit la parole, pour me dire que j’avais bien agis en mettant de l’eau sur la plaie, je n’avais pas vraiment réfléchi en le faisant, j’avais juste besoin de frais, parce que c’était très chaud. Et pour une fois, je n’avais pas agi comme une imbécile. Comme quoi, je n’étais pas aussi idiote que je voulais bien le faire croire. Pour autant, il était hors de question que je suive des études. Erk. L’école, plus jamais ! Il me demanda ensuite l’interne qui s’était occupé de moi avait mit une compresse sur la plaie. « Je crois que oui ! » répondis-je, cependant, je n’en étais pas certaine. Je n’avais pas vraiment regardé, par crainte de tourner de l’œil. Par la suite, je le questionnais pour savoir si j’allais garder des traces. C’est que je ne voulais pas avoir de cicatrices, même si ce n’étais que sur la main, ça ne serait pas beau et je ne veux pas avoir de marques disgracieuses sur moi. « Tant mieux ! » je réponds lorsqu’il m’explique que si je suis bien le traitement, il ne devrait y avoir aucune marque. Ceci dit, il n’était sûr de rien, alors j’allais essayer de ne pas y penser. L’ascenseur arriva à l’étage, Yohann déposa le dossier qu’il devait remettre au médecin, puis, quelques minutes plus tard, je me retrouvais à nouveau au service des urgences. Je n’aimais pas être ici et un frisson me parcouru l’échine. J’avais hâte de pouvoir quitter l’hôpital et j’étais persuadé qu’il avait hâte que je m’en aille lui aussi. Je le suivi dans un box ou il me demanda de m’allonger, ce que fis, comme toute à l’heure, lorsque l’interne, c’était occupé de moi. Je lui tendis ma main bandée, sans trop oser regarder son état lorsqu’il enlèverait le bandage ensanglanté.

D’ordinaire, j’étais bavarde, mais il est vrai qu’avec Yohann, je n’avais jamais beaucoup parler. Pendant le temps ou on était sortis ensembles, on ne parlait pas beaucoup, on préférait se peloter dans les couloirs du bahut, voir dans les salles de classes vides. Peut-être que dans le fond, en rompant, je lui avais épargner une vie monotone et terne. C’est vrai quand on y pense, j’étais sortie avec lui uniquement dans le but d’accéder à la popularité, d’être celle dont on parlerait. Ce n’est pas très brillant, on ne peut pas dire que j’ai vraiment de l’ambition. Jusqu’à présent, je m’en fichais, comme je l’avais dit à une amie rencontrée chez le dentiste, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec un mec et un boulot. Je préférais vivre au jour le jour, profiter de ma jeunesse, parce que je partais du principe que le temps passe vite et que si je ne profitais pas aujourd’hui, demain, il serait trop tard. Regardez ma mère, elle n’a pas eu le temps de faire grand-chose dans sa vie. Elle a eu un enfant, qu’elle n’a pas vu grandir. Je ne veux pas que ça m’arrive. Mais je ne sais pas, depuis que j’ai revu Yohann par hasard dans le parc, je me pose des questions et j’ai des regrets face à mon comportement passé. Je sais pourtant que je ne peux pas revenir en arrière, alors je me dois d’avancer et peut-être que je finirais par devenir une meilleure personne. Il me demande si l’interne qui s’est occupé de moi m’a mis une compresse. Pour être franche, je n’en suis pas certaine, car je ne regardais pas. Il m’explique alors que si c’est le cas, ça va me faire mal. « Oh moins, je suis prévenue ! » fais-je, en tentant d’en rire. Difficile de se détendre quand on ne sait pas exactement ce que l’on va nous faire. Je regarde ailleurs, pour ne pas tourné de l’œil, et Yohann déballe ma main. Je serre les dents, prête à le sentir passer, et c’est là qu’il me dit de penser à autre chose, à un truc drôle. Je comprends alors qu’il y a bel et bien une compresse, mais au lieu de faire comme il m’a dit, c’est plus fort que moi, je regarde ce qu’il fait et … « Ouille ! » je cris, quand il retire la compresse collante d’un seul coup. Il applique à nouveau de la crème ; je trouve qu’elle a une bonne odeur ce qui n’est pas toujours le cas ; puis, tout en faisant ce qu’il a à faire, il m’indique que je devrais téléphoner à quelqu’un pour qu’on vienne me chercher, car ce n’est pas très prudent de conduire avec la main bandée. « Je suis venue en taxi ! » j’explique alors, puisque papa refuse que je conduise sa voiture et que je n’en ai pas à moi. En fait, je n’aime pas tellement conduire, sauf pour aller faire les magasins. Ce que je fais souvent en fait. Du coup, ouais, peut-être que j’aime bien conduire, mais je ne sais pas, c’est pas facile de trouver une voiture qui soit à la fois rose et mignonne.

J’avais beau être préparer au fait que j’allais le sentir passer s’il s’avérait que l’interne qui m’avait soigné précédemment avait appliquer une compresse, lorsque Yohann la retira en tirant d’un coup sec, je me ms à crier de douleur. Je n’étais pourtant pas le genre de fille à montrer que je souffrais, je savais parfaitement bien le cacher, mais là, ce ne fut pas le cas. Il s’excusa mais je savais bien que ce n’était pas de sa faute. Je secouais négativement la tête avant de prendre la parole. « Ce n’est pas de ta faute ! » dis-je alors. Lui au moins, il s’excuse, toi, tu ne là jamais fais, m’indiqua une petite voix nasillarde dans ma tête. Elle choisissait très mal son moment celle-là ! J’avais fait des erreurs au cours de ma vie, mais qui n’en fais pas ? J’en avais conscience, mais je ne me sentais pas de taille à affronter toutes les personnes à qui j’avais fais du mal, à commencer par lui. Il m’était venu en aide, il aurait tout aussi bien pu me laisser me démerder, il aurait été en droit de le faire, mais il ne l’a pas. La moindre des choses serait de lui dire que je regrette d’avoir fais ce que j’ai fait. Mais le problème, c’est qu’à l’époque, je ne m’en rendais pas compte. C’est idiot de ma part. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Il ne me restait qu’à espéré qu’il ne soit pas trop tard. Je ne sais pas, au fond de moi, j’étais contente de le revoir autant aujourd’hui que la fois précédente dans le parc, comme si la fille du lycée, celle qui s’était servie de lui, ce n’était pas moi. Alors qu’il nettoyait la plaie, il m’indiqua que je ferais mieux de me faire déposer chez moi car il ne serait pas prudent de conduire. Sans admettre que je n’avais pas de voiture qui m’appartenais, je fus bien obligé d’avoué que j’étais venue en taxi, mais je remarquais à son regard que ça ne serait pas une bonne idée de revenir par le même moyen de locomotion et je ne voyais pas trop en quoi. Je fronçais les sourcils, étonnée, puis, il reprit la parole pour me dire qu’il serait préférable que mon petit-ami vienne me chercher. « Je n’ai pas de petit ami ! » me surpris-je à dire. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’étais sentie obligée de le précisé, comme si c’était la chose à faire. « Je vais appeler mon frère, mais je ne sais pas s’il pourra venir me chercher ! » repris-je. En fait, le pouvoir, n’était pas un problème, mais le vouloir, oui, et je n’étais pas certaine que Ethan accepte de parcourir toute la ville pour venir me chercher à l’hôpital parce que je m’étais cramée la main en faisant la popote. Et mon père était clouer au lit à cause de la grippe, alors ce n’était même pas envisageable comme possibilité. Je pourrais toujours appeler Jade ou Sebastien, ou alors Kentin, l’un d’eux sera sûrement d’accord pour venir me chercher.

Je n’étais pas médecin, je ne savais donc pas comment les choses se passaient pour eux, je suppose que la fille qui c’était occupé de moi avait sans doute dû filer rapidement à cause d’une urgence. Je ne lui cherche pas d’excuse, par sa faute, j’ai dû resté plus longtemps à l’hôpital, alors que ce n’est pas un endroit que j’apprécie. Ma petite voix intérieure me fait savoir que grâce à cette nana incompétente, j’ai pu passer un peu de temps avec Yohann, mais j’ignore pourquoi elle me dit ça. En tout cas, un médecin passe dans le box et semble étonné de voir qu’il est toujours là alors qu’il devrait être rentré, j’écoute vaguement la conversation. Peut-être que la fille va avoir des problèmes compte tenu des circonstances. Après, je ne suis pas mourante, on ne va pas me couper la main ni quoique ce soit du genre. Je me surprends à espérer qu’elle ne se fera pas engueuler. Je me surprends, parce que ce n’est pas du tout mon genre de penser ce genre de choses. D’habitude, je suis plutôt du genre à me marrer quand quelqu’un se fait engueuler et que j’en suis responsable. J’ai peut-être changé dans le fond, j’ai muri, j’ai vieilli. Mon frangin sera surement ravi de l’apprendre en tout cas. Mais pour l’heure, Yohann s’occupe de ma main. Il me demande si j’ai un petit ami pour me ramener chez moi et je ne sais pas pourquoi, je me sens obligé de lui répondre que non, avant d’ajouté que mon frère ou ma cousine pourra très certainement venir me chercher. J’en doute cependant, mais je ne dis rien. Il achève son soin puis me dit que je peux téléphoner, car je pourrais être dehors dans moins d’une demi-heure. « Je vais l’appeler de suite ! » que je dis, avant d’attraper mon téléphone mobile dans la poche de ma veste. Ethan décroche à la deuxième sonnerie, pas franchement ravie de m’entendre, car il est pressé. Je lui demande tout de même s’il peut venir me chercher aux urgences car je me suis brûlée en faisant la cuisine pour notre père, mais il me répond de me démerder toute seule, avant de raccrocher. « Le mufle ! Il m’a raccroché au nez ! » dis-je, pour combler le blanc. J’appelle alors ma cousine, mais avec son déménagement imminent, elle ne peut pas venir et en est désolée. Je raccroche. Jade était ma dernière chance. « Bon et bien, ça sera le taxi, pas le choix ! » dis-je, finalement à Yohann. J’espère tout de même que c’est possible, parce que je ne peux pas faire autrement, mon père est cloué au lit à cause de la grippe. Sans ça, je ne me serais jamais retrouvé aux urgences.

Dans le fond, je ne m’attendais pas à autre chose comme réaction venant de mon frère. Je crois qu’Ethan ne m’avait jamais aimé et je dois dire que ça me faisait de la peine. J’avais un caractère de merde, je le savais, mais lui aussi il n’était pas facile. On peut même dire qu’il était carrément con par moment. Et pourtant, malgré ses défauts, je l’aimais de tout mon cœur. J’étais sans doute folle puisque lui, il ne faisait aucune concession et pourtant, je ne lui avais jamais fait la moindre vacherie. Enfin voilà, tout ça pour dire qu’il ne voulait pas venir me chercher, enfin, il m’avait raccroché au nez, donc je suppose qu’il ne le voulait pas. « Ça dépends avec qui ! » je réponds à mon ex petit ami. Ça m’attriste, mais je fais de mon mieux pour qu’il ne le remarque pas. Je me suis toujours bien débrouillée pour cacher tout ce que je pouvais ressentir, donc ce n’est pas maintenant que je vais faire tomber mon masque. J’essaye ensuite de contacter Jade, mais avec son déménagement qui approche à grand pas, ce n’est pas malheureusement pas possible. Du coup, je suis bien obligé d’admettre que je vais devoir rentrer en taxi, pas le choix. Yohann me fait alors promettre de faire attention. « Promis ! De toute façon, je n’ai pas envie d’avoir la main bandée toute ma vie, donc je vais me tenir tranquille ! » dis-je, alors. C’était bien vrai, j’avais l’impression d’avoir une moufle, ce qui n’avait rien de bien pratique, il faut le reconnaitre. Comme il semble avoir terminé, je reste assise, mais rejette mes jambes sur le côté du box, attendant le feu vert pour me lever. Je n’ai pas la tête qui tourne, ni quoique ce soit du genre, donc tout va bien. Il me donne ensuite une ordonnance ; chose que la nana de toute à l’heure n’avait pas fait mais je me garde bien de le dire encore soucieuse qu’elle n’est pas d’ennuis. Il y a une pharmacie en bas de l’hôpital, j’irais les chercher en sortant. « D’accord, je te remercie ! » lui dis-je. J’ignore cependant si j’irais voir mon médecin ou si je reviendrais ici. Revenir ici me permettrait de le revoir, mais pas certaine qu’il en est envie, étant donner la façon dont je l’ai traité par le passé.