Derrick & Jade | Ca n'arrive pas qu'au cinéma

Une fois de plus, je me retrouvais à poser mes valises dans mon appartement après quelques jours en tournée pour Vegas. La production considérant que c'était un bon moyen d'attirer encore plus de publique lorsque la seconde saison serait diffuser en janvier. Comme si le comiccon n'avait tout simplement pas suffi pour eux. C'est nonchalant que j'avais délaissé ma valise contre la porte dans l'espoir qu'elle retournerait toute seule à ma chambre - comme c'est merveilleux de rêver. Je me laissais tomber sur le canapé, tout de suite rejoint par Ira qui en profita pour se coucher de tout son long, mais surtout de tout son poids sur moi, me coupant ainsi le souffle. Envoyant un message texte à Isobel, je poussais un soupir, heureux de ne pas bouger de chez moi. Une pensée qui s'envolait aussitôt qu'on toquait à la porte. Me levant, je me trainais les pieds jusqu'à la porte, ouvrant celle-ci sur une Jessie aussi pétillante qu'à son habitude. En moins de deux, je me retrouvais sous la douche, pendant que Jessie me sortait des vêtements digne de ce nom comme elle avait tenu à le préciser en voyant mon accoutrement quelques peu laisser pour compte. Je me changeais et comme toutes les fois où elle avait dans l'idée de sortir, je me retrouvais à la suivre. Autant dire qu'on était l'ombre l'un de l'autre. Rejoignant des amis, je me laissais enivrer par la soirée, trouvant tout de même le temps pour échanger quelques sms avec ma copine. À un moment donner, elle finirait par se dire qu'elle avait fait une erreur en sortant avec moi. Depuis le début de Vegas je n'étais pas très présent et la seconde saison s'annonçait tout aussi charger dans l'horaire. Déjà qu'elle était prise avec son boulot. Si ça continuait nos seuls moments câlins deviendraient nos sexto...et c'était sans parler du reste. Plusieurs verre dans le corps, je réussissais à m'éclipser pour sortir dehors, allant me griller une clope. Je franchissais la porte menant à la rue, ce n'était pas le genre de lieu où les gens affluaient par dizaine pour aller passer la soirée dans un bain de sueur. C'était plus cosy avec une tableau de pool et quelques bières. Je m'adossais au mur, sortant mon paquet de clope, lorsqu'une vois attira mon attention. Des mots qui devrait faire réagir, mais les passants semblaient continuer leur chemin comme si de rien n'était. Hors de question que je fusse comme eux. Certes je n'allais pas me mêler d'une dispute de couple, mais je les gardais à l'oeil, me décidant à réagir en voyant le mec mettre une gifle à sa meuf. Étrangement, j'en ressens un pincement au corps, il y a bien longtemps que je ne suis plus blanc comme neige, mes exs ont à peu près toutes connues ce sentiment, cette violence. Détournant le regard, je réalisais que ça aurait pu être moi, un peu trop d'alcool, un peu trop de drogue et j'aurais pu aisément porter un tel geste. Peut-être pas en public, mais les coups sont plus facile à partir qu'à retenir. Mais je n'étais plus ainsi, tout du moins je l'espérais. Isobel me rendait meilleur, peut-être pas parfait, mais meilleur tout de même. Et un homme meilleur n'allait certes pas rester les bras croiser, je me décidais donc à intervenir à défaut de trouver d'autres volontaires. « Hey ! Ce n'est peut-être pas mes oignons, mais touche encore ta copine ainsi et il me suffi d'appuyer sur ce bouton pour appeler les flics ! » Et je ne me gênerai pas. Je m'approchais un peu plus, posant surtout mon regard sur la fille. Le mec inutile de l'observer pour savoir qu'il n'est pas bien dans sa peau. Encore un mec qui s'est dégotter une fille trop bien pour lui et il en paye le prix. Doute. Suspicion. Trahison. Adultère. « Est-ce que ça va ? » demandais-je à la fille, détaillant cette fois son visage dans la clarté d'un rayon de lampadaire. Mon coeur manque un battement, je le sentais se tordre sous ma peau. Je ravalais ma salive ne trouvant plus mes mots. « Jade... » finissais-je par dire. Qui aurait pu se douter que j'allais retomber sur celle qui m'avait briser ! Ignorait-elle tout le mal qu'elle pouvait créer ? Je ne pouvais pas la juger, mais cette amour que j'avais pu éprouver un jour pour elle refaisait surface. Ces boucles vénitiennes, ces yeux verts, ses lèvres roses... Ce parfum qui envahissait mes narines. Savait-elle à quel point elle avait briser une partie de moi ? Sans doute pas et peut-être qu'il valait mieux que ça reste ainsi, une douleur que j'étais le seul à partager. Une douleur qui ne m'avait jamais quitté. Et si celle-ci refaisait surface si Isobel me quittait ? Pourrais-je la surmonter ? Tant de question, mais aucune réponse. Il n'y avait pour moi que la possibilité de tourner la page sur l'homme que j'avais été avec Jade et lui montrer qui j'étais devenu. Si elle avait besoin de mon aide, je lui donnerait volontiers, elle n'avait qu'à me faire signe.

Il avait fallu qu’un instant d’inattention de la part de l’homme pour que la jeune femme se retrouve à prendre le dessus, me décrochant une grimace de soutient. Le mec avait beau être taré, un coup bien placé dans les parties n’avaient malheureusement rien d’agréable et je pouvais comprendre la douleur de celui-ci. Ça ne retirait cependant rien au fait qu’il le méritait amplement. Je me comptais chanceux que mes exs n’eurent jamais cette idée. Peut-être que ça m’aurait dissuadé d’être quelqu’un de violent, mais me connaissant ça aurait surtout aggravé ma frustration. Ne jamais jeter de l’huile sur le feu, comme on dit. La douleur imaginaire partie, je prenais enfin le temps de regarder la femme qui se trouvait près de moi. Jamais je n’aurais pensé revoir Jade, encore moins dans des circonstances comme celle-ci. Elle abordait un ton froid, bien loin de mes souvenirs que j’avais d’elle. Souriante et douce, ce n’était pas vraiment ce qu’elle projetait et j’en venais à me demander ce qui avait pu lui arriver pour être si froide. « Comment pouvais-je savoir ? » répliquais-je étonné par ses mots. Près d’une décennie s’était écoulé depuis qu’elle m’avait largué. Sa vie, je ne la connaissais d’aucune façon et comment aurais-je pu penser que l’homme n’était pas son petit ami? Des couples, il y en avait de tous les genres. Mais je n’osais pas répliquer d’avantage, évitant ainsi de dévoiler ce que moi j’étais. Le mec gentil et amoureux n’était plus depuis l’instant où elle avait quitté mon appartement. Prenant ma clope qui pendait à mes lèvres, je soufflais la boucane. « Je crois que ça ne vaut pas la peine d’y penser. » À quoi bon? Personne ne sait ce que ce mec avait derrière la tête et s’attarder sur la chose ne ferait que lui donner de l’importance. Je pouvais comprendre que Jade en faisait quelque chose de personnelle, mais pour moi qui n’avait relativement rien à voir dans cette histoire, ne voyait pas l’importance de me dire qu’il aurait pu faire ci ou cela. Comprenant sa réaction, j’haussais les épaules : « Si tu as besoin de moi, ne te gêne pas. » disais-je en sortant de ma poche mon portefeuille ou je trouvais un bout de papier et puisque j’avais toujours un crayon sur moi, j’y griffonnais mon numéro de portable. Si elle avait besoin d’un témoin, je ne voyais pas en quoi me servirait de lui dire non! Je posais mon regard sur sa joue, une marque rose s’y trouvait. Mais je savais qu’elle disparaîtrait bien plus vite qu’elle ne le pensait. C’était superficiel. Je tendais la main, un geste presque trop naturel. Toutefois, je me ravisais. Je n’allais pas la toucher, très certainement pas ainsi. Mais juste l’idée même d’avoir eu cette pensée, cette envie de caresser cette marque me pinçait le cœur. Dire que je n’éprouvais plus rien pour elle serait un euphémisme. J’avais toujours continué a aimer cette femme. Elle avait beau être beaucoup plus jeune que moi et que nos chemins s’étaient séparés sans parler de la douleur qu’elle m’avait causé en partant, j’avais continué à l’aimer et se serait sans doute toujours le cas. Je lui tendais plutôt le papier ou mon numéro se trouvait. « Si tu veux, je peux te ramener chez toi ou où tu voudras… » J’aurais pu lui proposer d’aller chez moi, mais ça aurait été trop étrange. Je ne pouvais faire cela près tout ce qu’il y avait eu entre nous deux. Et puis, qui sait, elle avait peut-être réellement un petit-ami ou quelqu’un dans sa vie. Elle préférait sans doute être avec ces personnes plutôt que de se retrouver avec son ex. « Si tu préfères, tu peux appeler aussi quelqu’un, j’attendrai avec toi qu’on vienne te chercher. » Cette solution était sans doute la mieux, même si je ne savais pas trop de quoi nous pourrions parler tous les deux. D’ailleurs, quel sujet pourrions-nous aborder? Je n’allais pas me vider le cœur en lui disant que je ne m’étais jamais vraiment remis de notre rupture. Ça aurait trop quelque chose de pathétique pour que j’ose lui dire. Sans bouger, je l’observais attendant de voir ce qu’elle préférait faire.