(Carter) I don't know how much more love, this heart can lose

Elle ne sait pas où elle veut être Azraël, à ce moment précis de la journée. Elle se mord la lèvre et regarde le téléphone qui gît sur le tapis. Elle a peur de la suite maintenant, les larmes lui brouillent la vue et elle serre les poings. Alors, il était comme tout le monde. Alors, lui aussi il est parti. Elle soupire, essuie les larmes qui coulent en continu. Elle n'arrive même pas à les arrêter et pourtant, elle le voudrait. Elle ne doit pas pleurer pour lui. Après tout, peut-être qu'il ne mérite pas ses larmes. Peut-être que c'est comme ça que ça doit se passer, pas autrement. Toujours le cœur brisé. Est-ce que c'est normal tout ça ? Elle s'humidifie les lèvres, ramasse son téléphone et elle répond au message de rupture d'Oliver, les mots sont incohérents, elle ne se relit même pas quand elle l'envoie, peut-être que ça ne ressemble à rien. Peut-être qu'il ne comprendra pas mais elle s'en fout. Elle regarde son sac de voyage qu'elle n'a même pas encore vidé, et elle se remet à pleurer. Ses soeurs ne sont pas là, et pour une fois, elle est contente, parce qu'elle ne va pas avoir besoin de faire comme si tout allait bien. Elle sait pertinemment qu'elle n'y arrivera pas de toutes façons, elle vient de se casser la gueule de sa tour du bonheur, et la chute est bien trop violente. Oliver est parti, Oliver l'a laissé. Et maintenant, elle n'a plus que ses yeux pour pleurer. Elle ne veut pas rester toute seule, elle ne peut pas. Weasley, son chat tourne autour de ses jambes et elle lui offre une caresse tendre avant de le nourrir et de regarder dans son répertoire. Qui est-ce qu'elle pourrait bien aller voir ? Il n'y a qu'un endroit où elle veut être. Chez Carter. Elle envoie alors un message à sa meilleure amie et elle attend sa réponse, fixant la tasse de thé froide qu'elle s'est servie en arrivant chez elle. Elle a le coeur qui se tord, le coeur qui se comprime et elle aimerait se réapprendre à respirer. Son chemisier est trop serré, elle a l'impression d'étouffer, quand elle se remet à respirer correctement, elle attrape son sac à main, sa veste, elle balance ce dossier qu'elle a prit pour bosser ce soir dans le canapé et elle fuit cet appartement qu'elle trouve froid et sans vie. Elle s'enfonce dans les couloirs du métro, ses yeux bouffis, ses mains tremblantes. Elle aurait peut-être dû prendre un taxi dans son état. Elle ne sait pas si elle supportera cet endroit clos, mais elle le vainc, elle réussit à le supporter et quand elle sort, elle sort une cigarette de la poche de sa veste en tremblant encore un peu plus. Il faut qu'elle se calme, elle ne doit pas être dans un état pareil, puis elle ne peut pas se montrer aussi triste devant sa filleule. Quand finalement, elle arrive devant l'immeuble de Carter, Azraël soupire encore une fois, et elle entre dans la bâtisse, monte les escaliers et elle entre dans cet appartement où elle a toujours trouvé qu'il faisait bon vivre, un sourire mécanique dressé sur ses lèvres. Elle retrouve alors sa meilleure amie, les larmes au bord des yeux et elle la prend dans ses bras, elle la serre si fort qu'elle se demande comment elle fait pour ne pas étouffer puis elle prononce d'une voix cassée « Tu crois qu'il y a un truc qui cloche chez moi ? » Elle sait Azraël qu'elle n'est pas franchement nette, elle sait qu'elle a un souci, elle aime trop. Trop fort, trop rapidement. Elle attache trop d'importances aux gens et surtout, elle leur fait une confiance aveugle. Une fois encore elle s'est faites avoir. Une fois encore elle s'est brûlée les ailes. L'ange a volé trop près du soleil.