[Rostel#1] Tiens donc..

tiens donc..

IT LOOKS LIKE A BAD DAY, BUT WE NEVER KNOW...

roméo & kjostel
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Il y avait des journées comme ça, où tout allait mal. Je ne savais jamais vraiment trop pourquoi, mais lorsque cette soudaine malchance me tombait dessus et ne me quittait plus, je n’arrivais à rien faire de bien, et quoi de plus frustrant? Pourtant, j’essayais, j’essayais vraiment, mais comme on dit, parfois tout est contre toi. Tout simplement. Je me demandais souvent si ça n’arrivais qu’à moi c'est choses là, ou si ces gens que je vois se promener en Porsche connaissent aussi ce sentiment. Déjà que en général, ma vie n’avait rien de très amusante et qu'avec toutes les responsabilités que j'avais déjà, il y avait de quoi stresser un max -même si j’avais l’air du gars le plus relaxe qui soit-, avais-je vraiment besoin qu’en plus de tous mes problèmes, ce petit nuage gris me suive partout que je vais ?

Même si je peine à me rendre au marché vu l’orage qui grondait à l’extérieur, tout ce passe plutôt bien une fois que je me retrouve à l’intérieur et à l’abri. Il y a même un spécial sur les boîtes de nuggets qui, normalement, coûtent un bras ! Alors qu’on sait tous que c’est des restes de poulet broyés et plongés dans l’huile. Même si le prix était plus raisonnable, il aurait été plus responsable d’opter pour quelque chose de plus santé et de moins cher encore, mais je savais que ça apporterait un peu de joie dans la vie ma petite sœur, même si rien n’allait jamais battre un énorme sac de cerises fraîches ou de bonnes pêches.

C’est lorsque je passe à nouveau les portes du marché que je me rends compte que c’était une très mauvaise idée d’avoir bravé l’orage pour quelques emplettes, même si notre mini frigo en avait bien besoin… Si je me voyais en ce moment des yeux de quelques d’autres, devant les cordes de pluie et mes deux gros sacs dans les mains, j’aurais surement éclaté de rire… Soufflant, je m’élance, puisque je ne pouvais pas vraiment faire autre chose. Ma veste en jeans et mon sweat avaient eu le temps de sécher un peu dans le magasin mais rapidement, ils sont à nouveau détrempés, tout comme moi d’ailleurs… Heureusement, mes courses étaient semi-protégées pas le plastique des sacs, c’était déjà ça.

J’avais pris deux secondes pour jeter un œil sur mes courses, comme si j’avais peur que les sacs se brisent comme dans les vieux films de comédie, encore moins drôle que la pelure de banane, et c’est tout ce qu’il me faut pour que je m’emmêle les pieds, que je tombe sur le cul, et que j’échappe tout ce que je venais d'acheter dans les flaques d’eau sales de la rue. « Bordel de merde ! » m’énerve-je, avant même de me remettre sur pieds ; je ne savais même pas si j’en avais le courage, tout d’un coup. Heureusement -ou malheureusement?- quelqu’un est témoin de ma chute et se dirige rapidement vers moi afin de m'aider à me relever. J’étais déjà mouillé de la tête aux pieds, alors au final ça ne changeait pas grand-chose, mais je venais de perdre 83$ durement amassés, tout bêtement comme ça, et il me semblait bien que j’avais sentis mon cœur se serrer rien qu’à cette pensée. « Merci » dis-je d’un ton peu agréable, trop énervé pour l’être plus qu’il ne le fallait, alors que ce qu’il venait de faire était franchement sympa, quand même. Puis, durant quelques secondes, je suis complètement perdu, puisqu’il semble me reconnaître, mais sur le coup, je ne le replaçais vraiment pas. Ça me revient assez rapidement, cela dit ; le joueur de basket, le fils du coach. « Super bien, comme tu peux le voir… » dis-je alors sarcastiquement et en baissant les yeux sur mes courses fichues. Ce désastre qu’était ma vie… « Merci… » Cette fois, c’était beaucoup plus sincère, et j’attrape la boîte de nuggets, un peu mouillée, mais toujours en état. De toute façon, si je n’avais pas le luxe de faire mon capricieux d’habitude, là, vu toutes la bouffe que je venais de perdre, encore moins. On allait manger des mouches cette semaine...

MYERS.

tiens donc..

IT LOOKS LIKE A BAD DAY, BUT WE NEVER KNOW...

roméo & kjostel
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C’était quand même curieux que je tombe sur lui, mais au moins je n’avais pas à vivre ce désastre tout seul. C’était triste, vraiment, et en plus c’était la honte, mais bon, je n’étais pas vraiment de ceux qui se souciait de ce genre de choses ; les apparences. Je vivais tout de même dans une vieille caravane sur un petit bout de terrain sale et abandonné. Alors même si je m’en souciais, c’était perdu d’avance, et j’avais déjà suffisamment de soucis et de choses dont il me fallait être inquiet à propos de, que je n’avais pas besoin de cette couche supplémentaire totalement inutile. C’était pour les gens qui n’avaient pas de problème, le complexe des apparences, mais surement pas pour moi.

Totalement découragé, j’avoue n’avoir pas du tout été sympa avec le blond, alors qu’il l’avait vraiment été, lui, et sans aucune raison, il aurait toujours pu passer son chemin, alors que moi, au contraire, j’avais tout de même une certaine responsabilité envers lui. Alors que je récupère ma boîte de nuggets, je pose l’autre main contre mon front et je m’en rends compte. Je respire un bon coup afin de reprendre mes esprits, puis j’ouvre mes yeux que j’avais précédemment fermés afin de me calmer un peu. « Désolé, j’suis vraiment pas … agréable. J’suis juste à bout. » C’était pas du tout son problème, mais je voulais tout de même qu’il sache que ce n’était vraiment pas contre lui. Un petit ricanement s’échappe d’entre mes lèvres et on sent bien qu’il ne découle en rien d’un quelconque amusement, mais plutôt d’un profond désespoir. Je lui souris légèrement lorsqu’il me propose de m’accompagner refaire mes courses, puisque c'était, encore une fois, plus que sympa, mais malheureusement je ne pouvais pas me le permettre... « Merci mais j’peux pas me permettre de dépenser plus que je l’ai déjà fait. C’était toutes mes économies. » Pourquoi je lui racontais ma vie ? Je n’avais plus rien à perdre j’imagine, à part quelques billets cachés entre mes chausettes propres, mais c’était de l’argent que je gardais au cas où il arrivait quelque chose, pour une urgence seulement. On pourrait croire que c’est une urgence là maintenant, mais non, c’était seulement une catastrophe, mais j’avais l’habitude… « Non non, je vais bien » le rassure-je ensuite. Du moins, tout allait bien, physiquement, à ma connaissance, peut-être que je découvrirais un ou deux bleus dans les jours à venir, mais avec le sport que je faisais j’avais l’habitude des coups et des bosses. « Merci en tout cas.. » Vraiment, je ne me rappelais pas la dernière fois que j’avais croisé quelqu’un d’aussi gentil. Je me rappelais de la première fois que je l’avais vu, en tout cas, et je ne m’en étais pas fait une opinion plus que cela, le basket ce n’était pas vraiment mon truc, même si c’était impressionnant de rencontrer un professionnel, surtout qu’il était très jeune. En fait, c’était surtout inspirant. Heureusement, il n’avait pas du tout la grosse tête, au contraire. C'était tout de même une agréable surprise, puisqu’il aurait été très facile d’enfler du crâne vu sa condition actuelle…

MYERS.