Frère et soeur... Si différents. Vraiment ? [Lennon&Leslie]

Nalà venait d’avoir un rendez-vous chez le vétérinaire. Elle avait beau paraître en parfaite santé, elle avait beau être une chienne hors du commun, il n’en demeurait pas moins qu’elle devait subir des examens, comme tout le monde. En cette journée de congé qui m’était octroyée, j’avais pris le temps de prendre ce rendez-vous avec elle et m’y rendre, pour que finalement, on me dise que tout allait bien et que malgré son âge, son vécu, elle était en pleine forme et en parfaite santé. Plus que satisfait, d’autant plus que le rendez-vous avait été plutôt rapide, me laissant une partie de la journée de libre. Profitant du beau temps qu’il faisait, je choisis de saisir l’occasion, au vu de ce temps, et de notre localisation, pour ne pas ramener Nalà à la voiture tout de suite, mais plutôt de commencer à marcher avec elle dans ce grand espace vert qui venait défiler sous nos yeux. Elle avait besoin de se promener, de se dégourdir les pattes, comme la majorité des chiens de sa taille et de sa composition, mais courir n’était plus tant une nécessité, plus aussi souvent qu’avant en tout cas. Alors que nous étions en train de marcher tranquillement, Nalà vint soudainement à aboyer, un seul coup, signe d’avertissement, signe qu’elle voulait se manifester d’une façon ou d’une autre. Mais avant que je ne comprenne pourquoi, puisqu’elle ne le faisait jamais sans raison - son entraînement l’ayant forgée ainsi - je reçus un objet, rien de trop lourd, derrière la tête. Alors que ce dernier venait de retomber au sol, un chien vint à courir pour le rattraper, et finalement, la propriétaire déboula derrière, titubante, maladroite. Mais ce ne fut pas ce qui retint mon attention le plus. Ce qui vint me frapper davantage, ce fut le fait que la personne vint à prononcer mon nom, signe qu’elle me connaissait. Et en la regardant plus attentivement, je compris que moi aussi, je la connaissais. Troublé, je ne sus faire mieux que de lui dire:  « Leslie… », signe de mon étonnement, signe aussi de mon malaise à l’idée de la voir, comment ça, à l’improviste, alors que je n’y étais mentalement pas préparé. C’était triste, quand on pensait que c’était ma propre soeur, et pourtant, je me sentais terriblement inconfortable. Le pire dans tout cela, c’était que ce ne fut pas ce qui me mit le plus mal à l’aise, mais bien le fait que parce que c’était ma soeur, je ne pouvais pas m’éclipser. Dans l’urgence d’ouvrir la bouche pour dire autre chose, je ne sus faire mieux que de lui demander:  « Ça va… Tu… Tu ne t’es pas faite mal… ? » Parler du bon temps, ce n’était juste pas possible, aussi stupide cela puisse-t-il être. Mais au moins, j’avais fait l’effort de tenter de casser la glace, ce qui était, pour moi en tout cas, un gros effort, certainement mieux que rien du tout.