Après avoir cherché pendant plusieurs semaines, hésité pendant plusieurs mois sur ce qui était approprié pour moi à faire, concernant mon emploi du temps, concernant ma condition, j’avais finalement décroché un petit emploi à mi-temps. Encore mieux, c’était un emploi que j’estimais tout simplement parfait, au vu de tous les facteurs que j’avais dû prendre en considération, qui avaient été si nombreux que j’étais persuadée que je ne saurais en trouver un qui répondait à tous les critères. Déjà, tout ce qui était populaire et plus simple à décrocher, j’avais préféré éviter. Serveuse dans un restaurant ou un café, voire même commis dans une boutique quelconque, ce n’était pas des emplois que je dénigrais. Au contraire, j’avais de l’admiration pour ces gens, raison étant que je ne parviendrais pas à le faire, ayant beaucoup trop peur de ne pas comprendre ce qu’on me dit, sombrer dans la confusion, faire sombrer le client dans la confusion, causer plus de problèmes que d’apporter de l’aide. Et puis, avec mon manque d’expérience, ce n’était pas quelque chose pour quoi je pouvais me présenter avec intérêt pendant un entretien. Sachant à quel point ça me fermait des portes, j’avais quelque peu désespéré, si bien que je me disais que ce n’était peut-être pas la meilleure idée du monde. Je ne payais pas mes études, je ne payais pas mon logement, pourquoi je devais désespérément trouver un emploi ? Pensant oublier cette ambition, j’avais finalement vu cette petite annonce. Sans trop d’attentes, j’avais envoyé mon curriculum vitae, pour finalement être rappelée, puis embauchée. Aujourd’hui, c’était mon premier jour, et je ne saurais être davantage excitée à cette idée. J’étais également nerveuse, à un tel point que ce fut à peine si j’écoutai ce qui se passait dans mon cours, pensant qu’à ce moment où j’allais franchir la porte du studio, non pas en tant que visiteuse, mais bien en tant qu’employée. Le temps me parut interminable, la fin du cours me parut une libération. Attrapant mes affaires, je quittai le campus de l’université, vérifiant, dans un endroit plus isolé, le trajet que j’avais enregistré dans mon téléphone, me moquant bien de m’être rendue là précédemment, voulant être certaine de ne pas me tromper. Au bout du compte, je fis le trajet en transport en commun sans problème, arrivant à l’heure convenue, voire même un peu avant. N’estimant pas nécessaire d’attendre dehors, j’entrai donc, je pensant pas déranger qui que ce soit. Un peu gênée d’avoir fait sursauter la jeune femme, j’eus un sourire un peu nerveux, me soulageant que lorsque la femme s’approcha, un air chaleureux au visage, qui eut sitôt fait de me rassurer. Comme on me l’avait appris, je serrai sa main, lui répondant:
« Amalia, enchantée. » avec un sourire que je voulus poli, me rendant compte après coup, une fois que j’eus lâché sa main, qu’en vérité, mon manque d’expérience faisait en sorte que je ne savais que dire, que faire. De façon un peu ridicule, j’attendis donc, espérant juste ne pas faire mauvaise impression.