Friendship is a wildly underrated medication ♔ Elena Braxton

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Friendship is a wildly underrated medication

feat Elena Braxton

Alors que doucement mais sûrement, la nuit commençait à tomber sur Washington, je finissais de me préparer tout en chantonnant. Je le reconnaissais volontiers, j'étais plutôt d'humeur joyeuse ces derniers temps si bien que parfois, il m'arrivait presque d'oublier que j'étais malade. Il faut dire que j'aimais la vie que je menais actuellement : je m'étais détaché de mon boulot et cherchais simplement à profiter du moment présent en faisant tout ce qui était en mon pouvoir pour m'amuser. Je consacrais également beaucoup de temps à mes proches : veiller à leur bien-être était devenu l'une de mes nouvelles priorités. Non pas que j'avais l'habitude de ne penser qu'à ma gueule par le passé mais disons que je ne leur avais pas accordé toute l'attention qu'ils méritaient. Aujourd'hui, c'est leur bonheur qui faisait le mien et autant que possible, je tentais de leur prêter une oreille attentive dès qu'ils en ressentaient le besoin. Était-ce pour me donner bonne conscience et me racheter une conduite ? Je n'en avais aucune idée mais toujours est-il que j'aimais l'homme que j'étais devenu.

Ce soir, il était prévu que je retrouve Elena dans un bar de la ville. Cela faisait un petit moment que je ne l'avais pas revu et je voulais m'assurer que tout allait bien dans sa vie. Depuis que je l'avais sauvée des griffes d'un enfoiré qui voulait la violenter, je la considérais comme ma petite sœur de cœur. Je mettais donc un point d'honneur à la protéger même si j'évitais malgré tout d'être trop envahissant. Après avoir marché pendant un bon quart d'heure, j'arrivai à destination et décidai de m'installer au comptoir. Par la suite, j'observai le bar de long en large pour m'imprégner de l'atmosphère plutôt conviviale qui semblait régner en ces lieux. J'en profitais également pour envoyer un SMS à Elena afin de savoir si elle allait bientôt me rejoindre.

☾ anesidora

Ces derniers mois, j’avais changé. Mon frère pensait que je ne changerais jamais, que je resterais à jamais une petite princesse pourrie gâtée par son papa, que je resterais une garce manipulatrice et profiteuse. Ethan avait décidément une bien mauvaise image de moi. Ok, j’avais été la Reine des Abeilles de mon lycées. D’accord, j’avais été peau de vache avec plus d’une personne, mais mon frère ; et il n’est pas le seul malheureusement ; n’avait jamais compris que si j’agissait de la sorte, c’était uniquement par peur de l’abandon. La seule personne à qui j’avais dit « je t’aime » était morte quand j’avais six ans : ma mère. J’avais peur que me laisser aller à aimer quelqu’un d’autre, un ami, un petit ami, un membre de ma famille, me rendrait vulnérable. Et je pensais encore plus maintenant que Jade, ma cousine, avait quitter la ville. Elle me manquait vraiment beaucoup ma rousse. Avec qui j’allais faire du shopping maintenant ? Mais malgré ça, j’avais changé, je me souciais plus des autres et je ne pensais plus uniquement à moi. Un changement qui me surprenait davantage chaque jour. En fait, j’avais toujours peur d’être abandonnée par mes proches, mais j’avais vieilli, j’avais muri. Je n’étais plus une adolescente, j’étais une adulte désormais, alors c’était normal que je ne sois plus en train de préparer des mauvais coups. Bien sûr, j’aimais toujours m’amusé, mais je réfléchissais d’avantages qu’avant. Ce soir-là, je devais retrouver Christian dans un bar. Il m’était venu en aide lorsque j’avais été agressé ; heureusement pas dans le sens ou vous l’entendez ; par un type un peu trop collant. Et depuis, je le considérais comme mon frère. Je n’avais jamais été proche du mien et je ne pense pas pouvoir l’être un jour. Avec Christian, je n’avais pas de lien de sang, mais c’était tout comme. Il m’avait donné rendez-vous dans un bar de la ville. Le taxi venait de me déposer lorsque je reçu un message de mon ami. Je lui répondis rapidement que je serais là dans quelques minutes, le temps de régler la note. Et en effet, quelques minutes plus tard, je poussais la porte du bar. « Salut ! » lui dis-je, en arrivant à sa hauteur.

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Très vite, j'eus la confirmation que ma sœur de cœur n'allait pas tarder à me rejoindre ce qui fit apparaître un sourire enjoué sur mes lèvres. Elena possédait une personnalité très différente de Carter et était également loin de ressembler à Summer mais je crois que d'une certaine façon, c'est ce qui me plaisait en elle. Il est vrai que pour ma part, j'étais devenu encore plus sociable que par le passé mais si je m'étais autant attaché à la jeune femme, ce n'était pas le simple fruit du hasard. Je crois qu’inconsciemment, j'avais cerné Elena dès notre première rencontre et que j'avais deviné qu'elle avait besoin d'une épaule réconfortante. Je n'étais aucunement devin mais en revanche, je possédais un sens de l'intuition très aiguisé ce qui signifiait qu'assez souvent, je parvenais à percer les gens à jour simplement en lisant ce que je pouvais entrevoir dans leur regard.

Je ne savais pas trop si nous allions demeurer dans ce bar toute la soirée, ni même si ma sœur de cœur avait d'autres plans de prévu par la suite mais même passer une heure en sa compagnie suffirait à me combler de joie. D'ailleurs, je finis par apercevoir Elena devant le bar et me levai pour l'accueillir en ne manquant pas de la prendre dans mes bras : il faut dire que j'étais un jeune homme assez tactile dans mon genre.

- Tu sais que tu as du retard vilaine : tu mériterais que je te donne un gage.

A contrario, cela ne m'empêchait pas non plus de la taquiner dès que j'en avais l'opportunité. Par la suite, je repris néanmoins mon sérieux en l'invitant à s'asseoir à mes côtés.

- Qu'aimerais tu boire ?

De mon côté, je décidai de commander un whisky et rapidement, nous fûmes servis. Après avoir bu une gorgée de mon verre, je concentrais toute mon attention sur ma sœur de cœur.

- Alors dis moi, quoi de neuf dans ta vie ?

☾ anesidora

Je n’ai jamais été très perspicace, pour moi, un et un, ça ne fait pas nécessairement deux, si vous voyez ce que je veux dire. Je ne suis pas forcément stupide, mais disons que je ne brille pas non plus par mon intelligence et que je dis souvent des choses totalement idiotes, parce que je ne réfléchie pas avant de parler. En revanche, si j’ai envie de vous dire merde, je ne prends pas de gants pour le faire. C’est vrai, je ne vais pas dire à une fille que je connais que sa robe lui va bien, si elle à l’air d’un rôti de porc avec. De toute manière, on ne gagne rien à être gentil, parce que lorsque l’on rend service, on s’attend généralement à ce que l’on nous rende la pareil et ça n’arrive jamais. Alors, j’étais tout sauf gentille avec les gens, tout simplement parce que ça ne servait à rien. Le taxi me déposa dans le bar ou j’avais rendez-vous avec mon frère de cœur, Christian. Lorsque je fis mon apparition, il m’accusa gentiment d’être en retard, mais ce n’était pas de ma faute. Enfin, pas complètement de ma faute. Je n’étais pas partie en avance de chez moi ; comme toujours hein ; mais je ne pouvais pas deviner qu’il y aurait de la circulation. Enfin, j’aurais dû le deviner mais comme je l’ai déjà dit, je ne brille pas par mon intelligence. « Tu sais bien que je relèverais le défi, qu’importe ce que c’est ! » dis-je, d’un ton jovial. J’avais beau avoir le moral dans les chaussettes, faire la gueule, ça n’était pas dans mes habitudes, donc, je souriais. Nous nous posâmes ensuite devant le comptoir, tandis qu’il me demandait ce que j’aimerais boire. Je ne fus pas longue à me décider. « Un cosmo ! » dis-je. On ne change pas les vieilles habitudes. En attendant que nos boissons arrivent, mon ami me questionna. « Pas grand-chose. Jade à déménager, tu sais, ma cousine ! » répondis-je. Le dire me serrait le cœur, mais il allait bien falloir que je m’y face, et puis, je pourrais toujours lui rendre visite en Californie. J’aimais le soleil, alors le temps serait idéal pour moi.

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A force de côtoyer Elena, j'avais réalisé que nous possédions deux personnalités assez différentes l'une de l'autre. Malgré tout, je n'avais jamais craint que cela puisse causer du tort à notre relation : j'avais même dans l'idée que nos différences nous rendait complémentaires. Parfois, quand j'observais la jeune femme, j'avais l'impression de revoir l'homme que j'avais longtemps été par le passé. Je pense d'ailleurs que c'est aussi pour cette raison que j'avais décidé de la prendre sous mon aile car je n'avais pas forcément envie qu'elle suive mes traces. Certes, ce sont les erreurs que j'avais commises au cours de mon existence qui m'avaient permis d'apprendre et de mûrir mais en tombant trop souvent dans l'excès, j'avais aussi failli y laisser ma peau : de temps à autre, l'insouciance pouvait devenir votre pire ennemi.

Elena venait donc de me rejoindre au bar et je constatai alors qu'elle avait toujours autant de répondant : le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'était pas du genre à se laisser faire et qu'elle n'avait pas froid aux yeux. Je m'amusai de sa réponse tandis qu'elle me confia par la suite qu'elle désirait un cosmo. Le serveur n'avait pas tardé à nous apporter notre commande et par la suite, je pus donc converser tranquillement avec ma sœur de cœur. J'appris alors que sa cousine avait finalement déménagé et comme j'avais déjà abordé le sujet en sa compagnie dans un passé récent, je me doutais que cela devait lui faire un pincement au cœur. Malheureusement, je ne possédais pas toujours la recette miracle pour lui redonner le sourire.

- Oui, tu m'en avais déjà parlé et je ne doute pas que cela doit beaucoup te peiner. Tu t'y feras avec le temps même si tu auras du mal à accepter son départ durant les mois qui arrivent. En tout cas, si tu as le moindre coup de blues, n'hésite pas à m'appeler.

☾ anesidora

Je faisais parfois des excès, je veux dire qu’il m’était déjà arriver à plusieurs reprises de boire de l’alcool plus que de raison ; comme la fois ou Christian m’avait sauvé la mise avec ce type qui avait voulu en profiter ; mais je n’avais jamais consommé de drogue et je ne fumais pas non plus. Mais j’admet que depuis ce qu’il s’était passé en compagnie de Christian, ce fameux soir, j’avais largement réduit ma consommation et je n’allais plus tellement dans les soirées. J’avais eu peur, même si je n’étais toujours pas prête à l’admettre devant lui ou devant n’importe qui d’autre. Je resterais malgré tout une adepte du Carpe Diem. Après tout, j’avais conscience ; comme toute personne ayant perdu un être cher ; que la vie était courte et qu’il fallait profiter du jour présent sans se soucier du lendemain. Le futur me faisait peur, parce que j’ignorais de quoi il serait fait, alors je m’obligeais à agir comme si je me fichais de tout, ce que mon frangin n’appréciait pas. Ma mère m’avait abandonné alors que j’avais besoin d’elle, ça n’était pas sa faute, mais la vie me l’avait enlevé, je suis la seule à savoir que le décès de ma mère m’a poussé à être ce que je suis. Pas d’attache, parce que lorsque l’on s’attache à quelqu’un, il finit par nous laisser tomber, inévitablement. Que ça soit volontairement ou pas. J’en avais encore fait les frais avec les frais avec le déménagement de ma cousine. Certes, ça n’était pas la fin du monde et je pourrais lui rendre visite quand je le voudrais ; après tout, j’avais les moyens ; mais ça ne rendait pas les choses plus faciles. Comme mon ami me demandait ce qu’il avait de neuf dans ma vie, j’évoquais le départ de Jade, parce que ça me chicotait depuis des semaines. « Je sais bien, et puis, je peux aller la voir quand je le veux ! » tentais de dire, afin de faire bonne figure. C’est que je ne voulais pas qu’il s’inquiète pour moi. « Et toi alors, ça va ? » dis-je, préférant changer de sujet de conversation.

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Bien évidemment, je savais qu'Elena n'en ferait rien : même si effectivement, elle allait sans doute connaître quelques moments difficiles dans un avenir proche, elle se garderait bien de m'appeler pour que je vienne la réconforter. Peut-être qu'elle était trop fière pour procéder de la sorte ou que ce n'était pas son genre de se confier à ses proches quand elle éprouvait un certain mal être mais peu m'importait à vrai dire: ce n'est pas moi qui risquait de la juger sachant que de mon côté, je cachais à tout le monde que j'étais atteint d'une maladie incurable. De toute manière, je n'étais pas du genre à m'imposer : certes, je veillais à ce qu'elle puisse compter sur moi en toutes circonstances mais j'évitais soigneusement de l'emmerder en lui posant un tas de questions indiscrètes même quand je sentais qu'elle n'était pas dans son assiette. En fait, j'utilisais généralement une autre thérapie pour lui redonner le sourire : j'aimais la surprendre et j'avais toujours un bon plan en réserve à lui proposer quand je sentais qu'elle avait besoin de se changer les idées ou de s'évader.

Même ce soir, je me tenais prêt à dégainer ma botte secrète si je réalisais que ma sœur de cœur commençait à broyer du noir : d'une certaine manière, c'est ce qui faisait tout mon charme car j'étais du genre imprévisible. Je pense aussi que c'est pour cette raison qu'Elena m'accordait beaucoup de crédit : elle savait qu'en ma compagnie, elle ne risquait jamais de subir un interrogatoire mais qu'à contrario, j'avais toujours la solution miracle pour lui refiler la pêche. Par la suite, ma sœur de cœur me demanda à son tour si je me portais bien : c'était toujours une question où je ne pouvais jamais me montrer totalement honnête au regard de ma situation mais ces temps ci, j'étais plutôt sincère quand je disais que tout allait bien.

- Je dois reconnaître qu'en ce moment, j'ai toutes les raisons de me sentir heureux : j'espère juste que cela va durer.

☾ anesidora

De toute ma vie, je ne m’étais jamais confier à qui que ce soit. J’avais toujours pris le plus grand soin à cacher tout ce que je pouvais ressentir, tout ce qui pouvait m’arriver et je ne pense pas que quiconque me connaissant, est su quand je n’allais pas bien. A part Christian, je veux dire. Je ne sais pas du tout comment il s’y prenait, mais lui, il arrivait parfaitement à savoir quand j’allais bien et quand je n’allais pas bien. Mais il ne me forçait pas à parler, parce qu’il savait que je resterais aussi muette qu’une pierre tombale. Je savais me montrer bavarde quand il s’agissait de faire parler les autres, ou de parler des choses qui me tenait à cœur, mais jamais pour m’épanchée. Je n’avais jamais su le faire. J’avais beau être proche de bien des personnes, comme Christian ou ma cousine, je n’ai jamais pu leur confier quoique ce soit, parce que, à mes yeux, se confier, c’et se montrer vulnérable. Or, je ne tiens à pas à ce que l’on me voit comme une pauvre petite chose fragile. Si je savais ce que Christian me cache, ça me rendrait encore lus méfiante à l’idée de me confier. Car c’est en perdant ma mère d’une grave maladie, que je suis devenue celle que je suis. Nul doute que si j’apprenais qu’il souffre d’un mal similaire, je me sentirais trahie. Il est ce qui se rapproche le plus d’un ami. Je lui expliquais brièvement, que ma cousine était partie et que je le vivais plutôt mal, mais ne souhaitant pas prolonger plus longtemps la conversation sur ce sujet, je lui demandais comment il allait. J’étais toujours pareil, quand je n’allais pas bien, je préférais parler des autres, ça m’évitait de me montrer sous mon vrai jour. Il m’indique alors qu’il va bien et qu’il à toutes les raisons de se sentir heureux, ce qui, je l’avoue, attise ma curiosité. « Ha oui ? Il s’est passé quoi ? » je demande alors, toute ouïe.

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En un sens, chaque personne était unique en son genre à bien des égards de par son héritage génétique ou bien l'environnement dans lequel elle avait grandi. Un individu même parfaitement ordinaire s'appuyait donc sur sa propre personnalité, son caractère, ses goûts ainsi que son style. C'était d'autant plus vrai que nous avions tous notre mode de vie ou nos petites habitudes de la même manière que nous possédions des caractéristiques, des valeurs, des compétences, une intelligence ainsi qu'un comportement qui nous étaient propres. En somme, chaque personne était unique en son genre de par sa culture, son passé ou bien encore son état physique, mental et spirituel : autrement dit, on se distinguait tous en raison de la singularité de notre vécu. C'est ce qui expliquait d'ailleurs que nous éprouvions des besoins et des envies distinctes ou bien encore que nous percevions le monde qui nous entourait avec un regard qui différait de tous les gens présents dans ce monde. Nous étions un peu comme des cailloux disposés sur une plage : certains se ressemblaient mais il suffisait de les étudier de plus près pour s’apercevoir qu'en réalité, chacun était unique en son genre car il se discernait de ses semblables de par ses couleurs et sa forme qui lui donnait une apparence commune à aucune autre.

Pour ma part, c'est ainsi que je voyais mes amis : à mes yeux, ils étaient tous spéciaux et je les considérais en quelque sorte comme un prolongement de ma propre personne. Elena ne faisait pas exception à cette règle : même quand elle n'était pas présente à mes côtés, elle demeurait en permanence ancrée dans un coin de mon cœur. J'aimais converser en sa compagnie car encore aujourd'hui, je continuais d'ignorer beaucoup de choses à son sujet et je tentais tant bien que mal de la percer à jour. Ce qui était assez amusant, c'est que l'on se renvoyait souvent la balle au travers de nos discussions pour la simple et bonne raison qu'au même titre qu'Elena, je n'étais pas doué pour évoquer ce qui se déroulait dans ma vie : c'est un point que l'on avait en commun.

Comme souvent, ma sœurette de cœur fit donc en sorte de s'intéresser à ma personne. D’habitude, il n'était pas rare que je trouve un subterfuge pour orienter notre conversation sur un autre sujet mais en l'occurrence, je décidai de ne pas me défiler. Après avoir bu une gorgée de mon verre, je pris donc la parole tout en arborant un air songeur.

- Rien de spécial à vrai dire mais je sais juste que j'ai traversé des périodes très compliquées dans mon existence et que je suis chanceux de m'en être sorti à bon compte. Je me suis parfois égaré sur des sentiers battus et j'ai y laissé beaucoup de plumes : j'ai même côtoyé la mort de très près par le passé. Pourtant aujourd'hui, je peux compter sur le soutien de ma famille et je sais également que je suis entouré par des amis formidables qui illuminent mon quotidien de la même manière que je suis très heureux que tu fasses partie de ma vie. Je me sens pleinement épanoui et ça suffit amplement à mon bonheur.

☾ anesidora

Je pouvais être bavarde avec les gens, parce que j’étais d’un naturel très curieux ; une curiosité souvent mal placée par ailleurs ; mais je pouvais aussi me montrer très discrète. Pas dans le sens ou je ne me faisais pas remarquer ; bien au contraire ; mais dans le sens ou je n’aimais pas me confier. Parler des mes goûts, ça ne me dérangeait pas, au contraire, je pouvais passer des heures à parler de ma série favorite ou d’une paire de chaussures particulièrement belle ; et chère ; que j’avais repérer en faisant du lèche vitrine. Mais parler, de mes désirs, de ma vie, de mes peurs, c’était au-dessus de mes forces. Pourquoi ? Tout simplement, parce que je voyais les confidences comme une marque de faiblesse et je ne tenais pas à montrer aux gens que j’étais comme tout le monde. Et puis, pour se confier, il faut faire confiance aux gens, en être très proche, or, je ne laissais personne s’approcher aussi près de moi. J’avais peur d’être abandonné, comme ma mère m’avait abandonné. Certes, elle ne l’avait pas fait au sens où on le comprend, elle l’avait fait parce que sa maladie lui avait fait fermer les yeux pour toujours. Et j’avais beau n’avoir que six ans à l’époque, j’étais suffisamment mature pour mon âge pour me faire la promesse de ne plus laisser les gens se prendre d’affection pour moi. Mais, je ne réussissais pas toujours. Yohann s’était attaché à moi au lycée, alors j’avais pris la fuite. J’étais sortie avec lui pour accéder à la popularité, mais je tenais quand même un peu à lui, sauf que j’avais eut peur qu’il se lasse et ne me laisse tomber. Je m’étais attachée à ma cousine et elle était partie. Aujourd’hui, j’avais de l’affection pour Christian et je craignais qu’il ne m’abandonne lui aussi. Néanmoins, je préférais taire mes inquiétudes. Je le questionnais, pressée de ne pas laisser la conversation s’éternisé sur ma petite personne. « Je suis contente de te connaitre, moi aussi. Je ne le montre pas tant que ça, parce que je suis comme ça, mais dans le fond, je pense que je suis comme tout le monde ! » répondis-je.

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