Elio&Micah + Have a little faith in me

Mes parents allaient bien. Jamais je ne pensais pouvoir dire quelque chose du genre une fois dans ma vie. Pourquoi devrais-je me sentir mal alors ? Je pensais n’avoir aucune raison de ne pas être heureux pour le coup, et pourtant, aujourd’hui, c’était moyen. Pourquoi ? Parce qu’ils me manquaient. Je savais qu’ils avaient besoin de temps pour eux, pour ça, je n’osais pas leur demander quand ils allaient rentrer ou quoi que ce soit du genre, mais je devais avouer que j’avais hâte qu’ils aient une idée, puissent me donner ne serait-ce qu’une date. Je m’en moquais si celle-ci était lointaine ou pas, si je pouvais être fixé, je savais que ça me ferait sentir mieux. Dans l’espoir d’avoir peut-être une piste, j’avais osé leur poser la question, pendant notre conversation au téléphone durant ma pause. Je n’avais pas vraiment eu de réponse, quelque chose de vague, signe qu’ils n’en avaient aucune idée. Heureusement que ce n’était pas une discussion vidéo, pour sûr, ils auraient vu mon air un peu déçu et là, je me serais senti coupable. J’avais acquiescé en paraissant aussi neutre que possible, mais au final, ça m’avait pesé pendant le reste de la journée. Ça n’avait pas affecté mon travail, j’étais persuadé que ceux qui avaient interagi avec les dauphins, qui avaient regardé le spectacle, avaient été plutôt satisfaits pour le coup, mais le temps avait semblé passer lentement. Ou était-ce parce que le zoo était ouvert plus tard, puisque le beau temps s’installait ? C’était possible aussi. Quoiqu’il en soit, une fois que vint le temps de rentrer chez moi arriva, je n’eus pas le coeur d’y aller, être seul. Je pourrais essayer de contacter Kayla, mais elle travaillait tard également, certainement plus tard que moi, et tourner en rond ne me faisait pas envie. Roulant sans trop réfléchir à où j’allais, je me retrouvai à un endroit qui avait été mon refuge que trop souvent; la cathédrale. Pourquoi ? Je ne savais pas. Peut-être parce que justement, m’y rendre était un réflexe. Apparemment, je n’avais pas regardé l’heure, puisque tout semblait fermé, et une personne se trouvait sur le parvis, à fermer les portes. Du coup, alors que j’avais monté la première marche, je dis, confus:  « Oh je suis désolé, j’arrive trop tard je crois… » Un peu trop dans ma tête clairement, je n’avais même pas porté attention à qui se trouvait là, alors que le plus triste, je le connaissais. Et pire, j’étais prêt à tourner les talons pour partir, mains dans les poches, un peu décontenancé de ne plus vraiment savoir où je pourrais aller trainer désormais, sauf chez moi, évidemment.