Une soirée comme les autres (Elisa)

Le temps passe et les mentalités changent. Les souvenirs restent, parfois. Les gens changent. Parfois en bien, parfois en mal, parfois pas du tout. Un con reste un con, un radin reste un radin. Oui, les gens changent. Moi, j’ai changé et en bien. En même temps, j’étais une teigne, une garce. J’étais même pire que ça, je faisais souffrir les gens par mon attitude, mes paroles mesquines. Je n’aimais que moi. C’était donc difficile de faire pire, n’est-ce pas ? Mais j’ai changé depuis ses trois dernières années. Si on ‘avait dit à l’époque, qu’à vingt-quatre, je pourrais être ce que l’on qualifie une gentille fille, je n’y aurait pas cru. Et pourtant, c’est arrivé. Comment, à dire vrai, je n’en sais trop rien. J’ai simplement vieilli je suppose, grandit, murie, évoluer, et c’est une bonne chose. Je ne dis pas que je suis parfaite. Loin de là. Je suis et je resterais très certainement toujours une fille capricieuse, superficielle et matérialiste, mais je ne suis plus une peste. Désormais, j’essaye d’avoir des mots gentils envers les gens que je connais et même envers ceux que je ne connais pas. Avant, je ne faisais que critiquer, rabaisser, pour le seul plaisir de faire du mal. Je ne suis plus comme ça. Bien sûr, si on titille la petite bête, je risque de mordre, mais c’est normal, il faut bien que je me défende. Mais je ne cherche plus la bagarre. Voilà pourquoi j’ai changé. J’ai même réussit à lier un lien amical avec une personne de mon passé. Une fille de mon âge dont j’avais fait mon souffre-douleur au lycée simplement parce qu’elle s’était retrouver témoin de quelque chose qu’elle n’aurait jamais dû voir. Par méchanceté, j’avais fait de sa vie un enfer. Et puis, il y a quelques années, nous nous sommes retrouvé nez à nez par hasard dans un magasin. La discussion à débord été plutôt tendu. C’est le moins que l’on puisse dire. Et j’ai finis par faire ce qu’elle n’aurait sans doute jamais imaginer, je me suis excuser de mon comportement. Avant de me confier à elle, de lui expliquer le pourquoi j’étais devenue comme ça. Etonnamment, alors qu’elle aurait pu rejeter mes excuses et me planter là, elle les a accepter. Je ne dis pas qu’elle m’a pardonné, parce que je sais que moi, à sa place, j’en serais incapable. Mais, nous sommes finalement devenues amies. Je regrette vraiment de lui avoir causer autant de tord dans le passé, parce que Elisa est vraiment une fille adorable et drôle. Ce jour-là, nous avons décidé de nous faire une soirée tranquille entre filles, en allant voir un film au cinéma. Peut-être même que nous irons manger un morceau dans un petit restaurant après. En attendant, je viens d’arriver au cinéma et je l’attends. J’ai bêtement oublier mon téléphone chez moi alors je ne sais pas si je suis en avance ou en retard ou à l’heure, ce n’est pas malin. Je suppose que je dois être à l’heure ou en avance ; ce qui serait la seconde fois ce mois-ci ; car je ne vois pas Elisa.

Je ne me souviens même plus comment Elisa et moi avons tenter de changer notre relation négative en relation positive. Je ne sais pas si on pouvait appeler ce qui nous étions, une amitié, mais en tout cas, une chose était certaine, ce n’était plus une inimitié. Nous avions dépasser ce stade. Et pourtant, elle aurait eut toutes les raisons du monde de me mépriser, je l’aurais mériter. Mais, elle avait vu que j’avais changé. Qu’est-ce qui l’avait pousser à le voir, je n’en sais fichtrement rien, mais elle s’en était aperçu et j’étais contente de cette seconde chance. Evidemment, je savais qu’elle ne me faisait pas confiance, mais je ne pouvais pas lui en vouloir, car moi-même je ne me faisais pas confiance. J’avais changé, mais parfois, quand la situation l’exigeais, je redevenais cette garde que j’étais au lycée et je me détestais. Il n’y a pas si longtemps, j’avais fais un esclandre au cinéma, parce que la file d’attente était longue et que j’en avais assez que l’on me pousse. Après m’être attirée les foudres de plusieurs personnes, j’avais préféré faire profil bas et m’en aller. Mais, j’avais encore honte de moi que j'étais pas retourner au cinéma, jusqu'à ce soir. Comme quoi, la nouvelle Elena était encore trop fragile. Alors, je ne pouvais pas en vouloir à Elisa de ne pas avoir confiance en moi, c’était légitime. Elle allait avoir besoin de temps et je le comprenais. Elle arriva peut de temps après moi et s’excusa pour son léger retard. Nous nous saluâmes. « Je sais. J’ai été obligée de prendre un itinéraire de substitution pour venir et je me suis perdue ! » avouais-je, comme elle me parlait des embouteillages. « Tu vas bien ? » ajoutais-je ensuite.

Je donnais sans doute l'impression de ne pas être très équilibrée à force de lutter contre mon ancienne personnalité et la nouvelle, alors que je n'étais pas folle. Au contraire, déjà au temps du lycée, si je l'avais voulu, si je n'avais pas été aussi occuper à me regarder le nombril, j'aurais pu être une excellente élève et faire de grande choses. Au lieu de ça, il n'y avait qu'une seule chose qui m’intéressait et c'était la popularité. Heureusement, j'avais changer et c'était un combat de tout les jours. Ce n'était pas évident et je dépensais beaucoup d'énergie à tenter de prouver à tout le monde ; mais aussi à moi même ; que je pouvais être quelqu'un de bien. Heureusement, je n'étais pas le genre de fille à abandonner. Oh,je n'étais pas têtue ou bornée, je savais m'incliner quand il le fallait, mais face à l’adversité et aussi et surtout quand je savais que j'avais raison, je ne m'avouais pas vaincue face à l'adversité. "C'est bien pour cette raison que je n’en utilise pas !" pouffais-je, lorsque Elisa m'avoua se perdre à cause de son GPS. "De toute façon, même si je le voulais, je ne peux pas en mettre dans ma voiture. Elle était à mon frère et elle n'est plus toute jeune !" ajoutais-je. Elle était d'ailleurs tombée récemment en panne, mais fort heureusement, le soucis avait été vite réglé. Bon, la note du garagiste était plutôt salée, mais je n'avais pas de soucis d'argent. Je lui demandais ensuite comment elle allait. Je savais qu'elle était étudiante, aussi, je me doutais qu'elle devait être soulagée de pouvoir profiter de quelques semaines de congés, mais je n'osais pas lui demander si elle avait réussit ses examens de fin de trimestre ou encore si elle travaillait pendant l'été. Je ne savais pas si je pouvais me permettre d'être curieuse étant donner nos antécédents. Pourtant, dans le cas précis, ce n'était pas de la curiosité mal placée, mais un réel intérêt. "Plutôt bien ! J'ai trouvé un travail !" avouais-je, ravie. "On peut aller boire un verre ? Il fait chaud, ça nous rafraichira un peu !" proposais-je alors.

Je haussais les épaules. "Pour être franche, je ne m'en souviens pas !" avouais-je, joyeusement. C'est une période assez lointaine. J'ai peut-être un vague souvenir de mon père en train de se battre avec une carte routière, la capote est ouverte et elle lui échappe des mains, sous les éclat de rire de ma mère. Mais, j'étais une toute petite fille à l'époque, alors peut-être est-ce un souvenir que je me suis fabriqué de toute pièce. Ce n'est sans doute jamais arriver. Je devrais peut-être demander à mon père, lui seul saura me dire si c'est la vérité ou si c'est un faux souvenir. Elle m'annonce avoir apprit à conduire sur une vieille Golf et je souris de toutes mes dents. "Ma voiture est une Golf !" dis-je alors. Incassable certes, mais elle était quand même tomber en panne récemment. Mais ce sont des choses qui arrivent quand on conduit une caisse de plus de vingt ans ! Déjà, j'avais réussit à y mettre un lecteur mp3 ; en remplacement du lecteur de cassettes ; et c'était déjà pas si mal. Tant pis si il n'y a ni navigateur GPS, ni climatiseur et que quand il faut chaud, elle sent le pipi de chat. Quand Ethan a eut la voiture après avoir passer son permis, elle sentait déjà cette odeur. J'imagine que l'ancien propriétaire avait un chat ou alors qu'un chat est entrer dans l'habitacle et est venu y faire ses besoins. Je lui explique ensuite avoir trouver du travail, ce dont elle me félicite, avant de proposer de trinquer, à mon emploi et à son semestre réussit. "Tu entres en quelle année d'études ?" que je lui demande en poussant la porte d'un bar à jus. Elle me demande ensuite dans quoi je travaille. "Une parfumerie. Au rayon cosmétique, je vais maquiller les clientes ! Je vais travailler à temps partiel et apprendre le métier d’esthéticienne en parallèle." expliquais-je, ravie. J'avais hâte de commencer. Et dire qu'il n'y à pas si longtemps de ça, je ne voulais pas entendre parler de travail. J'avais bien changer en somme.

Elle avait raison, les souvenirs sont parfois trompeurs. Et puis, pour le coup, il faut dire que j'avais une excellente excuse, puisque je n'étais qu'une enfant à l'époque. On garde peut de souvenirs de notre plus tendre enfance. C'est sans doute pour cette raison que je me rappelais à peine de ma mère. elle était morte alors que je n'avais que six ans, or, je crois savoir que c'est à partir de cet âge que les souvenirs restent. C’était d'autant plus triste parce que du coup, les souvenirs que je gardais d'elle étaient ceux ou elle était malade. Elle m'avait laissé des cassettes, mais je ne pouvais les voir. En effet, je ne devrais les découvrir ; d'après le mot qu'elle m'avait laissé ; que lorsque je serais fiancée. Je trouvais ça un peu bête, parce que je n'étais même pas en couple, alors mes fiançailles étaient clairement corrompues, n'est-ce pas. Je ne sais pas à quoi pensais ma mère en faisant ces vidéos, peut-être imaginait-elle que sa fille unique serait comme elle, une grande romantique. J'avouais ensuite à Elisa que je conduisais une golf. La voiture appartenait à mon frère. Ce n'était pas une antiquité mais presque et je n'en voulais pas une autre. C'est la seule chose que mon frère m'a donné de bon cœur alors j'y tiens. "Je vois. Mais si tu as changé, c'est peut-être un mal pour un bien ? Je veux dire, si ce que tu faisant avant ne convenait pas, tu as bien fais de changer !" dis-je. Je me mélangeais les pinceaux, j'avais l'impression d'être à côté de mes pompes. Il faut dire que je n'étais pas une intellectuelle et que j'avais vraiment hésité longtemps avant d'opter pour des études par alternance. "Avec plaisir ! Mais tu sais, tu peux aussi voir mes tutos sur le net !" lui dis-je, évoquant rapidement mes vidéos. Nous entrons ensuite dans le bar à jus. Elisa opte pour un jus de banane, quand à moi, j'opte pour melon-mangue. "Oui, ils sont délicieux !" approuvais-je. Pour ma part, je n'avais pas de boisson de prédilection. Je changeais régulièrement pour pouvoir toutes les gouter. Mais, je l'avoue, mangue-melon était un de ceux que j’affectionnais le plus.