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 Have a little faith in me ¤ Jules

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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyDim 27 Nov - 19:34


❝ Have a little faith in me. ❞Jules
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Spencer
Il aurait dû tout foutre en l'air, tout laisser en plan et ne jamais y revenir. Si Spencer l'avait fait, tout aurait été forcément bien plus simple mais ce n'était pas l'homme qu'il était. S'il faisait des erreurs -et il faisait un paquet-, il était hors de question pour lui d'essayer de les effacer ou juste de revenir dessus. Il n'était pas bâti de cette manière et ce n'était certainement pas ainsi que son père l'avait éduqué. Le cher père Gardner avait eu une éducation des plus à cheval sur les principes de base, peut être rustres sur quelques points mais a priori nécessaires quand on était immigrés. Il avait appris à son fiston que lorsqu'on était un homme, on faisait des choix et qu'ils soient bons ou mauvais, on les assumait, rien de plus et rien de moins. Spencer l'avait toujours écouté avec beaucoup d'attention parce que son père avait vécu avant lui et il avait certainement vécu plus durement encore pour s'intégrer dans la classe moyenne new yorkaise. Il n'avait jamais regretté ce choix de suivre les traces d'un père bienveillant et juste. Cet homme lui avait certainement apporté les meilleurs valeurs puisque, aujourd'hui, Spencer s'épanouissait grâce à elles. Il ne cherchait pas plus loin que cela et jamais il ne se remettait en question parce que c'était accepter qu'on avait failli quelque part. Non, quand on était un Gardner, on ne flanchait jamais. On acceptait d'aller de l'avant et on accélérait même s'il s'agissait de foncer droit dans le mur. Spencer ne s'était jamais inquiété de cela, certainement parce qu'il se voyait comme quelqu'un d'invincible et qui n'avait rien à prouver au reste du monde. Il se trompait à ce sujet: tous les jours, il prouvait l'inverse à l'univers. Spencer faisait tout pour épater la galerie, se montrer supérieure, surhumain alors que dans le fond, il était ce gamin qui avait peur de ne pas être assez pour tous ces gens qui comptaient sur lui. Tout cela, Spencer ne le montrait jamais et il était certain qu'il mourrait conquérant, comme au premier jour. Il était probablement passer à côté de certaines histoires en agissant de la sorte mais c'était la façon dont il l'avait élevé, c'était tout ce qu'il avait toujours appris chez les Gardner et il ne voulait pas entendre parler d'alternatives à ce sujet. S'il avait eu la jugeote nécessaire, peut être que Spencer se serait arrêté au milieu de sa course folle pour réaliser qu'il était justement en train de foncer droit dans le mur et que même s'il ralentissait la cadence, l'issue serait la même... Il serait détruit avant même de passer la ligne d'arrivée. Ce n'était pas ce qu'il désirait, comme les autres, Spencer voulait avoir une chance d'être heureux, il voulait avoir une vie stable et belle, quelque chose qui fasse rêver les gens plus que lui aussi. Ce n'était pas ce vers quoi il tendait à l'heure actuelle parce qu'il se mentait à lui même encore plus qu'aux autres. Il avait regretté. Imperceptiblement. Le temps d'un clignement d'oeil. Rien de plus. Mais rien de moins, aussi. Il n'était juste pas en mesure de le croire parce qu'il était dur comme l'acier, invincible comme tous les super héros qu'il admirait étant gamin. Il ne pouvait qu'admirer son existence, celle où il se levait d'un lit froid chaque matin pour y retourner chaque soir. Cela faisait bien des années que Spencer n'avait pas eu de véritables connexions avec un autre être humain. Il était devenu bien trop égoïste pour cela, bien trop effrayé par l'idée pour se laisser faire. Sa pauvre femme en avait payé le prix dans l'affaire mais le jeune médecin n'avait jamais eu beaucoup de considérations par rapport à cette union qu'il avait gâchée sans hésitation. Ce qui devait arriver arrivait selon lui mais il était surtout l'idiot de la ville s'il pensait que c'était juste parce qu'il était mieux qu'elle, elle la femme adultérine qui l'avait épousée pour se sauver de sa culpabilité. La vérité résidait ailleurs, loin de là même, sur une plage de Huntington où des souvenirs restaient collés sur le marbre blanc d'un monument aux morts. C'était là qu'il avait embrassé Jules la première fois et puis la dernière aussi. C'était là qu'il avait laissé s'échapper ses espoirs et ses rêves. C'était là bas qu'il était resté, oui, qu'il avait laissé son âme, au pied de milliards d'âmes innocentes qui avaient payé de leur vie le narcissisme d'une patrie chancelante. L'erreur de Spencer était du même acabit que son pays: il était aussi chancelant qu'elle, aussi narcissique également parce qu'il était plus aisé de se concentrer sur son propre nombril que d'imaginer tout ce qu'on pourrait faire pour aider les autres. Le problème, ce n'était pas tant qu'il avait arrêté d'aider les gens le jour où il était devenu un médecin -un comble, oui-, c'était qu'il avait arrêté de s'aider lui même le jour où il avait accepté de nier l'importance de son histoire avec Jules Matters. Après tout, il était un homme et c'était bien connu, les hommes n'aimaient pas, du moins pas plus d'un quart d'heure, après cela ils avaient bien trop honte pour envisager de rester. C'était ainsi que Spencer avait agi parce que c'était aussi ce qu'ils avaient décidé d'un commun accord en débutant leur idylle d'un été et c'était tout à fait ce qui lui convenait à l'époque. Le souci, c'était que s'il continuait à agir ainsi, il accepterait le fait que c'était normal que ce genre de modes de vie lui conviennent toute sa vie. Jusqu'à sa mort. Il n'avait que trente six ans et c'était déjà comme s'il était condamné au malheur. Et c'était sûrement le cas parce qu'il avait tout laissé au pied de ce monument sur la plage de Huntington et aujourd'hui, il avait beau penser être droits dans ses baskets et dans sa tête, tout ce qu'il gagnait, c'était un anéantissement total avant même d'avoir franchi le mi parcours. Ce marathon, il le perdait à vue d'oeil, lui qui se targuait d'être toujours le premier en tout... Lorsqu'il s'agissait de comprendre, non, de ressentir, il était bon dernier mais il préférait qu'il en fut ainsi.

Être aveugle, c'était préférable à être sourd. Oui, parce que les mots, Spencer les entendait. Il résonnait à ses oreilles, que ce soit les siens ou ceux de Jules. Il avait conscience que leur histoire n'était pas quelque chose qui se conjuguait au passé, pas quand on osait se charmer sans honte. Douze années étaient passées, douze longues et tortueuses années mais aucune de celles là ne comptaient dans ce qui se tramait sur ce bateau aujourd'hui. Spencer se fichait pas mal des événements qui avaient pu régir sa vie de ses vingt quatre à ses trente six ans. Il n'y avait pas de diplôme de médecine, pas de mariage, pas d'une vie vide de sens. Il n'y avait que cet instant là, cette douceur retrouvée en perçant le regard de Jules Matters. Spencer avait connu les miracles, il avait vu des enfants reprendre vie alors qu'ils étaient condamnés. Il avait senti les coeurs battre pus rapidement lorsqu'un autre passait juste à côté d'eux, il avait vu les manifestations de l'amour et la tendresse se former sous ses yeux encore bien innocents en comparaison. Il avait été témoin de beaucoup d'événements d'importance, il avait été aux premières loges lorsqu'il était question de vie, d'avenir, de choix essentiels... Mais jamais il n'avait été aussi proche de comprendre ce que c'était que de ressentir ces explosions d'émotions au fond du coeur. Il avait essayé de comprendre à bien des reprises en observant les gens au fond des chambres de patients, en écoutant les conversations dans les salles d'attente mais tout lui avait toujours paru flou et sans fondement. Quand il regardait Jules, quand il lui laissait entendre qu'il ne la laisserait pas lui échapper, il constatait ce qui était essentiel. Il comprenait pourquoi se battre pour vivre était une nécessité absolue. Il lui avait certainement fallu plus de trente ans pour avoir cette lumière au fond du subconscient mais elle arrivait, doucement, sûrement. Spencer ralentissait la cadence en lui souriant et s'il fonçait encore droit dans le mur, ce n'était pas pur égoïsme ou pour mentir au monde entier, c'était parce qu'il se montrait à Jules. Il se montrait vraiment, même s'il ornementait l'affaire de mille mots bien séduisants. Oui, il avait des intentions. Oui, il avait des souvenirs d'eux. Oui, il l'avait invitée ce soir là sur un coup de tête, ou de coeur s'il fallait être véritablement honnête mais tout cela avait un fondement. Un début. Une fin. Une de celles qu'il ne pourrait vraisemblablement pas contrôler. Partager ce cocktail avec elle, sur cette banquette, avait un goût d'éternité, le goût de quelque chose qu'on ne pouvait jamais atteindre justement et c'était très bien de cette façon. Spencer ne cherchait pas à en arriver là en tout cas, il se contentait de sourire en entendant la remarque de Jules sur la perfection de ce qu'ils avaient été. Il n'avait aucune idée de ce dont elle parlait en réalité, il était bien loin d'imaginer que c'était leur fille qui était cachée derrière ces quelques paroles mais il hochait la tête tout de même parce que leur relation avait été belle et qu'il n'y avait pas de regrets à voir. Spencer ne connaissait pas ce mot de toute évidence et il agissait selon son bon vouloir et pour cette simple raison, il était celui qui la regardait avec cette passion au creux de la pupille. Le vert de ses yeux s'assombrissait quand il était concentré sur les traits de Jules mais ce n'était pas une nouveauté. Lorsqu'il y avait cette proximité entre eux même douze années auparavant, c'était dans la normalité que son regard exprime plus de profondeur, plus d'envie en somme. Et s'il l'avait cette envie, pour le moment, il ne put que la contourner pour aller chercher un vieux livre qu'ils avaient lu ensemble lors de leur été commun. Il avait bien entendu les paroles de Jules, cette hésitation franche après les doutes qu'il avait justement laissés planer mais il y répondit avec un sourire. Spencer ne pouvait pas se laisser aller à autre chose parce qu'il avait initié un moment de nostalgie, un moment qui pouvait vite les amener vers d'autres horizons. En déposant le livre sur les genoux de Jules, Spencer faisait son choix. Il l'assumait en la regardait avec son sourire espiègle. Il savait ce qu'il faisait et il ne le regrettait pas une seule seconde en regardant Jules réagir face à cette nouveauté. Les habitudes revenaient au grand galop et Spencer réagit instinctivement quand Jules vint se poster entre ses jambes, se collant contre son buste pour lire le livre. Il accepta sa présence sans sourciller, humant son parfum inconsciemment avant qu'un sourire ne prenne possession de ses traits. "Tu lis nos classiques avec Rose, alors?" Il était ravi de l'apprendre parce qu'il ne connaissait pas la vérité assurément mais Spencer ne posait cette question que par instinct. Effectivement, Jules ouvrit bien vite le bouquin à une page au hasard et après quelques secondes de réflexion, elle commença à conter cette histoire que Gardner connaissait par coeur. Il ferma les yeux pour écouter le son de sa voix, revenant instantanément plus d'une décennie en arrière lorsqu'ils lisaient un chapitre sur deux dans la plus grande douceur. Spencer écouta attentivement jusqu'au bout, ne réalisant même pas qu'il avait posé sa main sur celle de Jules qui tenait le livre. Ils tenaient le livre à deux à cette époque et c'était cette vérité qui provoquait ce geste de la part du médecin aujourd'hui. Il finit par rouvrir les yeux lorsqu'il sentit Jules coller sa tête dans le creux de son cou, une des multiples réminiscences de leur relation passée. Elle était présente et pas passée du tout vu avec quelle aisance ils retournaient dans cette routine inoubliable dans leur coeur. Spencer finit par entendre la question de Jules, une question des plus sérieuses et à laquelle il n'était pas certain de vouloir répondre. Il tourna son regard vers le visage paisible de Jules, sans réfléchir. "Non. J'ai jamais pu m'permettre de prendre ce luxe là." Il ne l'avait jamais voulu et il déglutit en sentant ces mots s'échapper du fond de sa gorge parce qu'il mentait et cette fois, il savait qu'il mentait. Spencer retira sa main du livre pour venir chercher la joue de la jeune femme, il voulait la regarder juste quelques instants, la regarder et voir ce qui lui viendrait à l'esprit. Ses yeux teintaient d'un éclat plus sombre à nouveau alors qu'ils voyageaient sur le visage doux de l'enseignante. Il avait conscience de tout, du fait que son corps était en contact avec le sien, qu'il touchait sa peau de sa main et surtout que ses lèvres terminèrent leur route sur les siennes dans un baiser délicat. Un baiser tendre et qui était bien loin d'une invitation à la débauche, c'était juste les restes de sentiments qui ne s'étaient jamais exprimées, de ce regret là. De ce fichu regret qu'il aurait toujours. "Te perdre." Il avait parlé en détachant doucement ses lèvres des siennes, probablement sans réfléchir mais l'essentiel, c'était ce que Spencer prononçait spontanément. "Avant même de t'avoir eu... C'mon regret." Et c'était tout ce qu'il avait à dire en ouvrant les yeux vers le visage de la jolie brune, c'était tout ce qui avait foutu en l'air ces douze dernières années parce que Spencer ne s'était jamais remis d'elle. Comment l'aurait-il pu quand il ne l'avait jamais eu en premier lieu?
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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyDim 27 Nov - 21:42


❝ Have a little faith in me. ❞Jules
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Spencer
Partir du jour au lendemain, tout quitter sans se retourner, faire comme si de rien n’avait été. Jules était devenue une spécialiste en la matière. Elle avait vu Spencer partir, elle avait vu ses parents lui tourner le dos et même sa sœur lui demander de partir, de quitter la seule famille qu’elle avait jamais connue. Comble de l’ironie, elle lui avait demandé de faire ça le jour où elle allait elle-même devoir créer sa propre famille. Jule avait vu toutes les personnes les plus importantes de sa vie lui tourner le dos, l’oublier en un simplement claquement de doigts alors sa philosophie de n’avoir aucun regret tenait plus de la technique d’auto défense que de la bonne vieille coutume de l’épicurien de base. Jules avait peur, constamment parce qu’elle voulait éviter de souffrir de nouveau. En revanche, le jour où cela finissait par arriver, elle réussissait à voir les choses du bon côté pour ne pas en souffrir pendant encore des années. Elle avait pardonné à toutes les personnes qui lui avaient fait du mal, elle ne gardait aucune rancœur et se contentait de se gorger des sentiments les plus positifs pour montrer à sa fille que pour se forger une belle vie il faut être prête à voir les choses de la meilleure des façons. Jules avait beau savoir que ce livre n’avait rien d’une apologie de l’optimisme, elle aimait le lire régulièrement et le faire lire à Rose aussi. Comme dans n’importe quel livre, il y avait beaucoup de choses à laisser mais il y avait aussi une description magnifique de cette naïveté enfantine qu’elle avait envie que Rose garde toujours sur la Vie. Oui, sur la Vie et non pas sur les gens. La politicienne était bien placée pour savoir qu’un diable se cache en chaque homme mais que chacun décide de s’en servir plus ou moins régulièrement. Elle partait du principe que si l’on arrivait toujours à imaginer que le soleil arriverait après la pluie, on n’avait pas besoin d’aller puiser notre force chez ce petit diable mais bien dans cet espoir de voir les choses changer. Il aurait été tellement aisé pour Jules de se mettre à haïr ses parents mais que ce serait-il passé ? elle se serait mise à s’apitoyer sur son sort, ne cherchant pas la moindre solution… peut être qu’elle aurait fini par se trouver un petit travail de serveur pour acheter la nourriture et les couches de Rose. Elle aurait probablement réussi à survivre de cette manière mais jamais elle n’aurait vécu parce qu’elle aurait vécu avec ce ressentiment constant envers ses parents. Non, elle avait préféré leur pardonner, aller de l’avant pour ne pas transmettre à sa fille un mauvais départ dans sa vie. D’ailleurs, peu de temps après sa naissance, Jules s’était rendue à l’Eglise de ses parents. Elle n’avait pas eu peur une seule seconde de ce que l’on pourrait penser d’elle. Les commérages de bas étage ne l’intéressait pas le moins du monde. La seule chose qu’elle voulait était d’être plus intelligente qu’eux. Ils ne voulaient peut être pas faire partie de la vie de leur fille, ils voulaient la punir mais elle avait envie de leur offrir la chance de ne pas commettre la même erreur avec leur petite fille qui, elle, ne leur avait rien fait. Elle était arrivée à la fin de l’office, Rose dans ses bras et bien sûr, les regards s’étaient braqués sur elle. Non seulement elle ne venait plus à la messe mais en plus elle osait se ramener avec un enfant illégitime entre les bras, sans père avec elle par-dessus le marché. Son père et sa sœur lui avaient adressée les regards les plus froids qu’elle ait jamais connus. Elle eut l’impression de se liquéfier sur place mais elle ressentit comme une pointe d’espoir lorsqu’elle vit sa mère hésiter. Elle avait les yeux embués de larmes. Des larmes que Jules, dans son éternel optimisme, avait eu envie d’attribuer à l’émotion de voir sa fille devenir maman à son tour. Pourtant, devant les appels constants de son père, elle était partie sans un seul mot. Au moins, la jolie brune avait fait les efforts nécessaires. C’était la seule chose qu’elle se sentait obligée de faire. Elle leur avait donné une chance de tout effacer mais ils ne l’avaient en rien saisie. Sa famille était ce qu’elle était mais elle ne pouvait pas se résoudre à tout laisser partir en éclat. Malgré leur comportement, elle avait continué d’avoir des espoirs. Elle s’était acharnée à envoyer une photo de Rose à chacun de ses anniversaires pour qu’ils puissent en avoir des nouvelles. Jamais elle n’avait eu de réponses, jamais elle n’avait eu de leurs nouvelles mais elle s’en fichait parce qu’elle savait qu’elle faisait les choses comme il le fallait. Oui, Jules était experte dans l’art de voir les autres lui tourner le dos mais jamais elle ne pouvait s’abaisser à en faire de même. Il restait toujours un espoir au fond d’elle de voir un jour les choses s’arranger, reprendre leur cours normal, peut être même mieux. Par moment la vie apportait une surprise qui vous faisait réviser tous vos jugements sur les gens. Par moment, votre mère vous envoie pour vos trente ans un album avec des photos de vous en face de celles de votre fille pour comparer vos évolutions et puis vous y trouvez des lettres qu’elle n’a jamais pu vous envoyer avant. Par moment… vous retrouvez le seul homme qui a eu de l’importance pour vous, au détour d’une chambre d’hôpital et vous vous mettez à rêver de tout recommencer, de tout reprendre là où tout s’est arrêté.

L’espoir était une chose grandiose. Une de ces choses gratuites, accessibles à tous et dont personne ne devait se priver parce que si l’on ne prenait plus le temps de rêver et d’espérer alors il ne restait plus rien dans cette vue trop terre à terre. Jules avait connu Spencer, elle savait qu’il ne faisait pas partie de ces personnes rêveuses mais elle entendait dans sa voix qu’il avait eu envie de la revoir. Peut être avait-il pensé à elle pendant toutes ces années finalement. Elle espérait sincèrement que ce soit le cas et qu’il finisse par se rendre compte que l’espoir faisait réellement vivre. La vie les avait séparés depuis bien longtemps mais aujourd’hui, elle faisait en sorte que leurs chemins se croisent de nouveau. Une personne comme Jules, encline à croire à ces histoires d’astrologie aurait pu parler de destin. Elle n’avait jamais pensé le revoir un jour parce que cela aurait été la facilité que de ne plus jamais le revoir mais cela ne pouvait être que le destin s’il était entré dans la chambre de sa fille, de leur fille quelques semaines auparavant. Toute la difficulté était là. Il était le père de son enfant sans même le savoir. Elle faisait de la rétention d’informations. Ce n’était donc pas vraiment étonnant qu’elle sente sa gorge se nouer et son cœur sourire en l’entendant prononcer le prénom de Rose. Si seulement il savait ce que cela représentait pour elle. Spencer était inconscient de ce qui se tramait vraiment dans la vie de Jules mais ce soir n’était pas à la vérité, en tout cas, pas pour Jules. Elle préféra se mettre à lire le passage qu’elle avait choisi du livre. Elle sentit la chaleur de son buste contre son dos et la douceur de sa main qui vint rejoindre la sienne pour lui rappeler qu’il était là avec elle. Ce n’était pas de simples mots qui sortaient de sa bouche alors qu’elle lisait. Spencer et Jules remettaient en place tous les fondements de la relation qu’ils avaient vécue ensemble des années auparavant. Jules s’enfonçait dans sa lecture comme elle s’enfonçait dans son mensonge mais aussi comme elle s’enfonçait dans le creux de son cou une fois que sa voix se fut éteinte. Ses yeux regardaient dans le vide lorsqu’elle lui demanda s’il avait déjà eu des regrets mais elle les tourna vers lui lorsqu’elle entendit les sons sortir de ses lèvres. Elle pinça ses lèvres l’une contre l’autre en l’entendant. Il était chanceux de ne jamais se poser de questions sur ce qu’il avait vécu. Même si elle ne pensait pas avoir de regrets non plus, cela n’empêchait pas Jules de se poser des questions sur ses choix par moments. Elle était heureuse de tout ce qu’elle avait décidé dans sa vie mais elle se demandait ce que cela aurait pu être si jamais elle avait décidé de faire autrement les choses. Elle était partie dans ses pensées lorsqu’elle l’entendit déglutir difficilement tant elle était proche de lui à cet instant. Et puis, ce fut son tour de déglutir en sentant sa main passer de sa main jusqu’à sa joue. Sa respiration devint plus profonde, sa poitrine se soulevant un peu plus lorsqu’il la regarda aussi profondément. Elle voulait qu’il se rapproche d’elle, qu’il vienne la serrer contre lui, encore plus fort mais elle fut bien plus comblée en le voyant se rapprocher d’elle pour déposer ses lèvres contre les siennes. Voilà ce qu’elle avait redouté et espéré pendant toute cette soirée. Elle retrouvait cette douceur, cette patience et cet envie qu’il pouvait faire naitre en elle. Sa main vient se poser à son tour sur son visage. Elle n’avait pas pu se résoudre à le repousser, elle prolongea même ce baiser quelques instants. Jusqu’à ce que son cœur ne se serre encore plus en l’entendre lui dire que son seul regret c’était elle. Jules sentit des frissons lui parcourir le corps. Elle se rendait compte qu’elle avait toujours espéré entendre ces mots sans jamais vraiment le savoir. Elle le regarda intensément, sentit sa gorge se nouer, peut être même sa mâchoire faiblir devant cette intensité. Elle finit par se redresser pour venir se mettre sur lui cette fois, une jambe de chaque côté. Sa robe remonta jusqu’au haut de ses cuisses mais elle s’en fichait. Elle posa ses mains de part et d’autre du visage de Spencer avant de venir l’embrasser tendrement à son tour. Elle finit par se séparer leurs lèvres avant de placer ses bras autour de son cou pour l’étreindre. Elle plaça son visage dans son cou. « J’aurais aimé que tu restes... et pas pour ma phobie ou quoi mais parce que… » Il le fallait… il fallait qu’elle lui dise. Allez, un peu de courage, quelques mots et le mensonge ne serait plus. Tu es le père de Rose c’était simple à dire, elle pouvait le faire, il le fallait. « Parce que j’tenais vraiment à toi. » Raté… ce n’était pas aussi facile que ça à dire. Jules était loin d’être prête à prendre le risque de tout perdre alors qu’elle venait à peine de le retrouver… de l’avoir. Elle se recula légèrement, toujours assise sur lui mais ses mains descendirent le long de son torse. « Tu m’avais Spencer… tu m’avais vraiment et… j’crois bien que tu m’auras toujours. » Il n’y avait pas plus romantique que Jules et lorsque Spencer se laissait aller à lui dire une chose aussi belle que celle là, elle ne pouvait que voir ce trait de caractère exacerbé. Elle avait besoin d’y croire, besoin de se dire que tout irait bien parce qu’elle avait besoin de ça, de le retrouver et de redevenir la femme qu’elle était avec lui. Cette femme belle, cette femme qui avait l’impression d’être aimée, cette femme que seul Spencer avait réussi à faire grandir.
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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyDim 27 Nov - 23:12


❝ Have a little faith in me. ❞Jules
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Spencer
Il n'était pas quelqu'un qui rêvait beaucoup, bien au contraire, il agissait. Spencer n'avait pas été ce gamin qui passait son temps enfermé dans sa chambre à se voir devenir cosmonaute d'ici une petite vingtaine d'années. A l'époque, il était toujours dehors à découvrir les mystères de ce monde, à tenter déjà de devenir une personne d'importance. Il avait été sûr de ses réussites très jeune mais peut être que c'était une excellente chose parce qu'il n'aurait pas pu en arriver là où il en était aujourd'hui si cela n'avait pas été le cas. Gardner n'était pas un rêveur ou un utopiste, il était un homme d'action, quelqu'un qui suait sang et eau pour obtenir son dû. Alors, oui, parfois, ce fait le poussait à devenir quelqu'un de peu recommandable parce qu'il n'était pas forcément le meilleur diplomate mais il montrait ses convictions et ne les faisait jamais vaciller. C'était pour cette raison qu'il n'avait jamais eu d'excellentes raisons avec sa belle famille -en dehors de Joshua avant qu'il ne fasse partie de ladite belle famille- parce qu'il était l'homme avec de l'assurance qui achetait l'amour des gens. Il avait voulu utiliser ce mode opératoire avec ses beaux parents mais bien entendu, cela n'avait pas fonctionné outre mesure. Son beau père lui avait renvoyé la montre de marque qu'il lui avait payé pour son anniversaire et sa belle mère avait vite fait de remettre le coupon pour une semaine entière dans le spa le plus huppé de la région à sa chère fille. Spencer n'avait jamais compris pourquoi ils essayaient tant de le haïr alors que l'évidence était là: ils ne détestaient pas Spencer parce qu'il avait trop d'argent, ils le méprisaient parce qu'il n'était même pas capable d'aimer leur fille malgré tout l'or du monde dans ses poches. Tout cela, Spencer n'avait jamais pu le voir parce qu'il avait pensé que sa relation avec sa femme relevait de l'amour. Après tout, il avait regardé les gens autour de lui, il avait vu ses parents agir autour de lui et son frère. Pour lui, c'était tout à fait normal d'être distant de la personne qu'on aimait. Il n'avait jamais été témoin d'un seul geste d'amour public de ses parents alors Spencer avait fait le même choix en ne s'asseyant pour ainsi dire jamais à côté de sa femme lors des repas à divers endroits. Oui, il croyait que c'était normal de ne jamais dire "je t'aime" et de n'avoir des attentions pour les gens qu'on appréciait qu'aux grands événements, qui se faisaient bien rares. Pour lui, aimer n'était qu'un artifice, quelque chose que l'on faisait parce que c'était dans les normes depuis des millénaires. Finalement, Spencer suivait les gens sans réfléchir. Effectivement, s'il y avait pensé ne serait-ce que quelques minutes, il en aurait conclu que tout cela n'était que du vent, une belle fioriture qui ne comptait pas outre mesure. Qu'est ce que cela voulait dire aimer? Est-ce que c'était faire acte de présence à la dinde du dimanche midi chez sa belle famille? Pour Spencer, oui, tout cela n'était réduit qu'à un événement banal, quelque chose qui ne voulait absolument rien dire. Dans ces quelques réunions mouvementés, il agissait comme le pire des connards, bien contre sa volonté, juste parce qu'il avait envie de les exaspérer pour obtenir une réaction quelconque... Cela n'arrivait jamais et à eux, il aurait aimé pouvoir leur dire en face que leur fille était libre. Au moins, pendant les deux secondes qui auraient suivi cette annonce, ils l'auraient appréciés, non, adulés et aimés comme les autres. Pourtant, Spencer ne pouvait pas faire ce choix parce que sa famille comptait bien plus que celle de sa colocataire. Egoïste qu'il était, il ne pensait même pas à ce qu'elle devait ressentir en continuant d'habiter sous le même toit que lui après le désastre qu'avait été leurs cinq années de mariage. Spencer ne l'aimait pas, il n'avait jamais pu le faire mais il n'en avait aucune conscience, du moins avant aujourd'hui. Il pouvait continuer dans les faux semblants pendant encore une bonne décennie si c'était nécessaire mais jamais il n'aurait pu aimer cette femme là. Alors, qu'allait-il faire désormais? Est-ce qu'il pourrait mettre fin à cinq ans de mensonge? Est-ce qu'il pourrait faire une croix sur cette période faste de sa vie? Non, Spencer ne pouvait pas dire adieu à sa famille, pas comme cela, pas aussi vite, pas sans obtenir tout ce qu'il souhaitait d'eux auparavant. Au bout du compte, il était dans une belle panade puisqu'il retrouvait Jules et qu'il était enfermé dans un bordel innommable. Pour le moment, Gardner n'y pensait pas le moins du monde. Il ne voyait pas le lendemain, encore moins le surlendemain ou les jours suivants. Tout ce qu'il pouvait avoir en tête, c'était la présence de Jules dans son espace vital et tous les souvenirs qu'ils partageaient tous les deux. Il ne pouvait pas aspirer à autre chose que cela, clairement pas, parce que c'était avoué qu'il avait perdu un temps fou à essayer de faire comme tout le monde quand il avait sa propre vérité à portée de main. Qu'aurait été sa vie si elle avait fait le choix que son coeur lui avait imploré de faire dans le plus tortueux des silences? Oui, s'il était resté? Spencer ne savait pas à quoi s'attendre s'il allait vers ce chemin là. Il n'imaginait pas qu'il aurait vu le ventre de sa compagne s'arrondir, qu'il aurait été le père idiot et clairement loin d'être prêt pour vivre une telle expérience mais qui aurait souri au quotidien en imaginant ce petit bout de lui arriver bientôt sur cette planète. Non, il n'avait pas ce genre d'images en tête parce que, pour lui, Rose était d'un autre, Rose était séparé de son entité propre. Ce qu'il avait en tête était d'un tout autre ordre. Il se voyait comme celui qui aurait fait demi tour pour venir bercer ses lèvres contre celles de Jules et leur vie aurait continué, l'un avec l'autre cette fois ci. Il n'aurait peut être même pas été médecin et peut être qu'elle n'aurait pas fait carrière dans la politique. Peut être qu'ils se seraient mariés et qu'ils auraient pris leur temps pour fonder une famille, ils auraient peut être fait partie de la classe moyenne à leur tour mais tout cela leur aurait convenu. C'était plutôt ce genre de pensées que pouvait envisager Spencer étant donné que le reste le dépassait complètement. Rien que cela d'ailleurs le dépassait complètement. Il était un homme solitaire, quelqu'un qui ne vivait que pour lui même sans avoir besoin de la présence d'une autre âme pour vivre. Ces dix dernières années en tout cas, c'était ce qu'il avait montré à la face du monde entier en détruisant des fiançailles, bousillant une amitié et noyant sa famille sans aucun remords... Spencer ne pensait qu'à lui, tout le temps, jusqu'à s'en rendre dingue alors pourquoi aujourd'hui, il pensait à Jules Matters? Pourquoi sa vue le rendait si fébrile et vulnérable? Pourquoi avait-il l'impression qu'elle lui avait manqué? Spencer n'était pas rêveur et il n'arrivait pas à comprendre que c'était de cela dont tous les films, tous les gens, toutes les cultures pouvaient parler. C'était cela aimer une personne, l'avoir dans la tête, la sentir se promener dans tout votre corps et quoiqu'il se passe, elle restait plantée là. Éternellement.

Aujourd'hui, c'était lui qui restait planté là, qui commençait à vivre réellement pour la première fois depuis le début de l'âge adulte. Sa vie n'avait pas tourné rond depuis bien longtemps et Spencer s'y était tellement habitué qu'il avait l'impression de sortir de son corps à l'heure actuelle. Qui était cet homme qui faisait preuve de tendresse envers Jules? Qui était ce rigolo qui faisait en sorte qu'elle soit à son aise à ses côtés? Spencer Gardner ne se comportait pas ainsi. Il charmait une femme, l'emmenait jusqu'à son lit et la relâchait dans la nature après cela. Cela aurait pu être ainsi avec Jules, en tout cas, l'intention avait été là en arrivant à l'université et voilà que plus les minutes passaient, plus la dynamique se transformait en quelque chose de radicalement différent. Spencer n'était pas capable d'arrêter de lui parler de leurs souvenirs ensemble, lui qui détestait parler lorsqu'il s'agissait de mettre une fille entre ses draps. Pourtant, avec Jules, il fallait qu'il tourne autour du pot, s'en amuse, continue sur sa lancée juste pour tester ses réactions. C'était comme s'il cherchait son approbation pour agir. Bien entendu, Spencer était bien loin d'être un homme qui cherchait l'aval d'une femme pour lui faire la cour et aller jusqu'au bout de la séduction mais quelque part, Jules avait un impact différent sur lui. Spencer avait besoin de savoir ce qu'elle pensait d'eux, ce qu'elle avait conservé de leurs moments ensemble, si tous ses souvenirs avaient été beaux pour elle. Dans le fond, il connaissait la réponse à tout cela, il n'avait pas besoin de questionner la jeune femme, pas même du regard. Le passé n'avait aucune importance même, ce qui en avait par contre, c'était leur proximité sur cette banquette, ce qu'ils pouvaient se dire sans même ouvrir la bouche. C'était bel et bien ce qui avait été le plus intéressant dans leur relation d'ailleurs, ils ne communiquaient que rarement par les mots, leurs gestes voulaient tout dire. La preuve, c'était Spencer qui avait cherché à désarçonner Jules le premier et on aurait pu penser qu'il avait fui avant de perdre le contrôle de la situation mais non, il lui montrait qu'il maîtrisait totalement son sujet. Effectivement, il était revenu vers elle avec ce livre en main, comme si tous les secrets de ce qu'ils étaient l'un envers l'autre étaient renfermés entre ses pages. C'était peut être le cas vu tous les moments qu'ils avaient partagés autour de ces quelques lectures. Ils s'étaient endormis sur ses pages, ils s'étaient embrassés au détour des pages, ils avaient fait l'amour à la fin de certains chapitre. Et effectivement, il restait une constante à tout cela, Jules était toujours entre ses jambes pour leur instant de conteur et Spencer était toujours l'idiot qui l'aidait à tenir le livre bien droit en ayant une main ferme sur la sienne. C'était exactement comme s'ils étaient les deux jeunes d'antan. Ils avaient été idiots dans leur immaturité parce qu'ils s'étaient aimés sans le savoir très probablement, ou du moins ils s'étaient appréciés à la limite de l'amour en gardant les yeux fermés pour ne pas avoir mal de la suite des événements. Spencer avait été assez fou pour croire que rien de tout cela n'était important, pas quand il s'agissait de deux mois dans sa vie, deux petits mois qu'il aurait vite oubliés en retournant à l'université. A trente six ans, il était de nouveau mis en face de ses deux petits mois de sa vie et il ne les avait pas effacés du tout. Il le montrait en vue du regard qu'il posa dans les pupilles de Jules au moment où elle laissait entendre qu'elle avait des regrets dans sa vie. Lui mentait, sur le moment, par habitude. Et il aurait pu en rester là, rester le bon vieux Spencer intolérable qui ne s'ouvrait à personne mais ce n'était pas ce qu'il choisit comme solution... Non, à la place, il regarda Jules. Rien que cela, juste un regard. C'était rien un regard et pourtant, c'était celui là qui provoqua cette pulsion en lui, celle de l'embrasser comme il avait pu le faire des dizaines de fois plus de douze ans auparavant. Il l'embrassait avec tendresse. Il l'embrassait pour tout ce qu'elle représentait pour lui. Il l'embrassait pour tous les regrets qu'il avait de ne pas l'avoir aimée comme elle l'aurait mérité. Et il fallait qu'il le lui dise, du moins son inconscient souhaitait cela sans en comprendre la raison. Spencer l'avait laissé faire, posant ses yeux brillants dans ceux de Jules à nouveau, ne regrettant pas le moins du monde d'avoir sauté le pas, d'avoir poussé ses lèvres charnues contre celles de la jolie brune. Il l'avait voulu toute la soirée, il l'avait même peut être voulu avant cela, à l'hôpital en revoyant son petit sourire quand il contait une histoire à sa fille. Il l'avait voulu à chaque seconde de chaque instant depuis qu'elle était de retour dans sa vie. Spencer la regarda réagir, la voyant se détacher de lui maintenant avant de s'asseoir à califourchon sur lui, ses mains venant instinctivement se poser sur ses hanches comme elles l'avaient fait des dizaines de fois dans le même genre de circonstances avant ce jour parce qu'elle l'embrassait à son tour. Alors, il ne lâcha pas ses yeux, pas une seule seconde alors que ceux-là auraient pu vagabonder vers la peau découverte de la jeune femme. Non, il était concentré sur son visage quand Jules lui disait qu'il aurait aimé qu'il reste avec elle parce qu'il avait de l'importance pour elle. Et cela, Spencer l'avait toujours su. Il l'avait su mais il était parti parce que c'était ce qu'ils avaient choisi et il n'y avait aucune raison de revenir sur une décision qu'on avait prise. "On peut pas réécrire l'histoire... Pas la nôtre mais... Si c'vrai, Jules, si tu tenais à moi, non, si tu tiens à moi... Reste. Juste, reste." Il ne savait même pas vraiment ce qu'il lui demandait parce que Spencer avait arrêté de réfléchir cinq bonnes minutes auparavant et il continuait à réagir sur pilote automatique en entendant la suite des mots de Jules et en la sentant contre lui dans cette étreinte qui le laissait pantois. Elle était sienne, elle l'avait été et elle le serait toujours. Idiot qu'il était, Spencer déglutit, simplement cela parce qu'elle était Jules Matters et qu'il était Spencer Gardner. Et cela, c'était une réalité qui le poussait dans ses retranchements parce qu'en sentant les mains de la jeune femme se balader sur son torse, il réalisait que son coeur battait plus fort, plus vite aussi. Elle l'avait eu, elle l'avait encore et elle l'aurait toujours lui aussi. Alors, il ne pouvait pas lui répondre, ce n'était pas ce que Spencer était au plus profond de lui. A la place, ses mains bougèrent sur le corps de Jules, doucement mais avec certitude, l'une d'entre elles se portant vers sa cuisse nue quand il vint happer ses lèvres avec bien plus de conviction que tantôt. Il ne voulait plus jamais la lâcher, il voulait juste qu'elle soit sienne et c'était tout à fait ce que son baiser lui suggérait. Il ne pouvait même pas utiliser son cerveau désormais, Spencer descendit ses lèvres sur son menton puis dans son cou alors qu'il murmurait instinctivement... "Reste avec moi, Jules." Et l'écho de ses mots se projetait sur la peau de la brune alors qu'il collait son corps contre le sien à nouveau, sa main passant sous sa robe, ses mots se perdant dans l'air avec une intensité non feinte. Jules était son regret et il ne voulait plus que ce soit le cas, Spencer voulait juste l'avoir aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyMar 29 Nov - 18:06


❝ Have a little faith in me. ❞Jules
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Spencer
Spencer avait été la dernière bouffée d’adolescence dans la vie de la jeune femme avant qu’elle ne se mette à assumer son rôle de mère. Un rôle qui était loin d’être prévu, en tout cas, pas aussi rapidement… Jules était parfaitement d’avoir un enfant, surtout une fille aussi adorable que Rose. Toutefois, on ne pouvait pas nier que depuis Spencer, elle n’avait jamais réellement retrouvé cette flamme, cette vigueur dans aucune de ses relations. Elle avait eu des personnes dans sa vie mais cela n’avait rien eu de comparable avec ce qu’elle avait vécu avec Spencer. En même temps, comment cela pouvait-il l’être quand il lui avait offert la plus merveilleuse des choses ? Peut être que Jules pensait de manière trop romantique mais elle était convaincue que jamais personne d’autre n’arriverait à se faire une place dans sa vie comme ce que Spencer avait fait. Ces semaines ensemble n’avaient pas été les plus longues mais elles avaient été intenses et elle en garderait un souvenir impérissable à chaque fois qu’elle regarderait sa fille dans les yeux. Elle ne pouvait s’empêcher de le voir en elle à chaque fois et c’était aussi pour cette raison que c’était aussi difficile de lui parler de son père. Jamais elle n’avait réellement réussi à tourner la page sur lui parce qu’elle avait chaque jour un petit bout de lui sous les yeux. On ne pouvait pas oublier une personne quand son souvenir restait aussi fort dans son esprit. Lorsqu’elle l’avait revu à l’hôpital, cela avait fait comme un électrochoc à la jeune maman. Elle avait même eu l’impression qu’elle était en train de rêver. Comment aurait-elle pu croire que le père de sa fille était dans sa chambre en train de lui lire une histoire ? Non, ce n’était possible que dans les livres ça… et pourtant, c’était bien la vie de Jules Matters aujourd’hui. Elle qui avait toujours rêvé d’être l’héroïne d’une histoire romantique, elle n’était pas loin de pouvoir réaliser son rêve. Pourtant, maintenant qu’elle y était, elle se serait peut être bien passée de tous les rebondissements de l’histoire. Cela faisait treize années qu’elle ne l’avait pas revu, treize années qu’elle vivait seule avec sa fille sans jamais penser à retrouver son père et aujourd’hui elle se retrouvait à vivre dans le mensonge pour épargner la vie de Spencer. En tout cas, elle était persuadée que c’était pour cela qu’elle le faisait. Si elle lui disait la vérité, il passerait d’un statut confortable de médecin urgentiste qui pouvait se faire n’importe quelle nana à celui de père d’une adolescente qui risquait de devenir ingérable si la crise d’adolescence l’emportait. Non, cela ne paraissait pas faisable comme genre d’aveu. Cela aurait pu paraître noble de sa part si en fait cela ne venait pas du fait qu’elle avait peur de tout gâcher. Dès l’instant où elle l’avait revu, Jules avait ressenti l’espoir de pouvoir retrouvé ce qu’elle avait perdu en le regardant partir. Elle avait eu envie de ses bras autour d’elle, de sa bouche contre la sienne et de leurs corps qui s’enlacent. Elle n’était pas forcément fière de ressentir tout ça alors qu’ils avaient tellement de choses à régler avant mais c’était une vérité et elle avait peur que tous ses espoirs disparaissent en fumée si elle lui disait la vérité. Jules s’était rarement trouvée aussi égoïste mais c’était un de ces besoins de femme qui ne donne pas matière à la discussion. Elle avait envie de le retrouver, envie de lui et elle ne voulait pas se mettre de bâton dans les roues.

Ce fut pour cela aussi que toute cette soirée put avoir lieu. Elle avait accepté ce rendez vous contre le bon sens. Elle était montée sur ce bateau alors qu’elle en avait une peur panique. Elle était venue se placer entre ses jambes pour se trouver toujours un peu plus près de son corps. Tant de choses qui avaient été faite avec pour seul but de se rapprocher de lui, de se rappeler ce qu’ils avaient été par le passé et ce qu’ils pouvaient éventuellement redevenir aujourd’hui. Tant d’espoir et de doute dans une seule si petite femme. ce n’était presque pas humain de ressentir toutes ces choses en une seule personne et pourtant c’était bien le cas pour Jules. Elle devait se battre contre elle-même parce qu’une partie se devait d’être raisonnable et l’autre voulait absolument penser à elle. C’était un droit qu’elle avait envie d’ s’octroyer, une envie à laquelle elle voulait succomber. Une envie qu’elle ne put réprimer lorsqu’il approcha son visage du sien pour lui offrir un baiser tendre et intense à la fois. Elle ne s’était donc pas trompée sur ses envies à lui aussi. Spencer se rappelait de tellement de choses sur ce qu’ils avaient vécu qu’il était impossible qu’il n’ait plus jamais repensé à elle pendant toutes ces années. pourtant, il n’avait pas leur enfant sous les yeux pendant tout ce temps. Elle avait dû le marquer énormément elle aussi pour qu’il se souvienne avec autant de justesse de ce qu’ils avaient vécu mais surtout pour qu’il puisse vouloir réitérer l’expérience des années après. Jules ne pouvait pas s’en plaindre parce qu’elle en rêvait depuis qu’il avait pénétré à l’intérieur de sa salle de classe. Fait assez perturbant lorsque l’on était en train de donner cours à de jeunes étudiants. Elle avait dû mettre de côté ses envies jusqu’à ce qu’elles reviennent à elle lorsqu’il lui dit que son seul regret avait été de la perdre… elle n’avait même pas pris conscience du fait qu’il avait vraiment voulu l’avoir et aujourd’hui, elle se rendait compte que lorsqu’il devait citer l’un des regrets de sa vie, elle était celle qui venait en première place. Jules n’en revenait pas mais elle était tout de même touchée par ce qu’elle entendait. Il n’était donc pas étonnant de la voir se mettre sur lui pour l’embrasser à son tour, lui prouvant autant que ses mots qu’elle aussi regrettait de l’avoir laissé partir à l’époque. Il y avait tellement de choses qu’elle regrettait par rapport à Spencer mais ce soir elle ne voulait se concentrer que sur ça. Elle voulait que leurs baisers puissent effacer ce manque, elle voulait que leurs mots puissent effacer toutes ces années de séparation. Entendre Spencer lui demander de rester avec lui était d’une douceur inouïe. Elle avait envie de succomber une nouvelle fois mais c’était loin d’être une bonne idée. Elle resta d’ailleurs à le regarder, se pinçant les lèvres en pensant qu’elle devrait lui expliquer sa paternité alors il ne valait mieux pas tout gâcher. Elle déglutit difficilement, prête à lui dire qu’il valait mieux qu’elle rentre mais il revint vers elle pour l’embrasser avec bien plus de fougue cette fois, ses main passant de ses hanches à ses cuisses nues jusqu’à passer sous sa robe alors que ses lèvres commençait à descendre sur son menton et dans son cou. Jules n’avait plus ressenti autant d’attraction et de désir pour une personne depuis longtemps ce qui se manifesta sous la forme d’un premier soupir qui s’échappa de ses lèvres. Ses yeux étaient fermés alors que sa bouche était entrouverte tant il la mettait en émoi mais aussi dans le doute. Elle avait réussi à se dire qu’elle ne devait pas rester là et partir mais il ne lui facilitait pas la tâche lorsqu’il tentait de l’exciter de la sorte et qu’elle l’entendait la supplier de rester cette fois. Elle vint retrouver ses lèvres dans la seconde qui suivit, l’embrassant passionnément avant de poser son front contre le sien pendant qu’elle reprenait sa respiration tant elle avait déjà le soufflé coupé. « J’suis là… je vais nulle part. » Non, elle n’avait pas du tout envie de partir, plus maintenant parce qu’elle savait bien qu’ils étaient déjà allés trop loin pour faire marche arrière. Jules le désirait, elle le voulait et elle ne pouvait plus se permettre de le perdre alors qu’il lui montrait à quel point il en allait de même pour lui. Jules revint alors vers ses lèvres mais pour peu de temps avant de les déplacer jusqu’à la mâchoire de Spencer redécouvrant les contours de son visage avant de retrouver ceux de son corps. Le sien frissonnait sous les doigts du père de sa fille sous sa robe et elle ne put se retenir à son tour pour passer ses main sous son t-shirt et le faire passer au dessus de la tête de Spencer. Elle redécouvrait son corps, voyait les muscles de ses bras se contracter plus fortement que ce qu’ils le faisaient à l’époque, elle passait ses doigts sur son torse, caressant petit à petit ses abdos jusqu’à découvrir de l’encre sur le flanc de son ancien amant. Elle termina le chemin de ses doigts à cet endroit, restant quelque peu muette avant de revenir l’embrasser et de murmurer contre ses lèvres. « C’est nouveau ça… » Elle ne se souvenait pas d’avoir vu son corps mutilé par le travail barbare d’une aiguille mais aujourd’hui cela semblait être le cas. Bien des choses avaient changé, elle le savoir. « C’est magnifique. » lui dit-elle dans un souffle face à son envie pour lui. Elle ne put donc se contenir encore avant de repasser ses bras autour de son cou pour revenir l’embrasser passionnément tandis qu’elle collait son corps contre le sien. Elle faisait peut être la pire erreur de sa vie mais si c’était le cas, elle se déguisait sous la forme de sa plus belle erreur.
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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyMer 30 Nov - 23:16


❝ Have a little faith in me. ❞Jules
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Spencer
Le monde méritait mieux que lui, c'était une certitude. Du moins, il méritait quelqu'un qui faisait des efforts pour s'intéresser à autrui, c'était la moindre des choses lorsqu'on était un médecin. Pour autant, Spencer n'avait pas pris ce chemin pour le bien être des autres mais certainement pour sa gloire personnelle. Tout ce qu'on pouvait voir à la télévision n'était pas un si gros mensonge, les médecins choisissaient cette carrière pour briller et se faire voir par des milliers d'autres praticiens. Spencer n'avait jamais eu pour vocation d'être meilleur que les autres à ce sujet, non, il voulait être brillant tout comme eux. Le pire dans l'histoire, c'était que les gens présomptueux dans son genre s'en sortaient toujours. La preuve, ce cher docteur Gardner était bien vu dans son établissement, il était excellent lorsqu'il y avait une situation d'urgence et il ne se laissait jamais vaincre par l'aiguille des minutes qui défilaient à une vitesse si folle qu'elle laissait l'image de la mort bien au creux du crâne des sauveteurs. Lui ne s'inquiétait jamais de cela, il perdait des patients comme tout le monde mais il n'en sortait jamais abattu. C'était même plutôt l'inverse, cela lui donnait la force de continuer, de faire mieux ou en tout cas toujours plus rapide parce qu'il n'était pas seulement question d'une vie mais de records, de reconnaissance, de tout ce que tout le monde désirait tout bas sans jamais oser le dire à voix haute. Spencer, lui, le faisait parce qu'il avait beau mentir dans pas mal de pans de sa vie, lorsqu'il s'agissait de sa carrière, il était toujours le plus professionnel du lot. On en oubliait parfois qu'il pouvait être autoritaire ou même désagréable parce que tout le monde avait conscience qu'il était doué et c'était tout ce qui comptait pour lui. Au bout du compte, Spencer n'aurait changé son passé pour rien au monde. Sans lui, il ne serait pas devenu la personne qu'il était, même si le monde méritait mieux qu'un médecin égocentrique et menteur sur les bords. Il sauvait des gens, c'était tout ce qui comptait, non? Il ne se sauvait pas lui même pour autant et c'était peut être ce qui était le plus douloureux dans l'histoire. Spencer avait beau faire tous les efforts du monde pour gérer sa vie d'une main de maître, le résultat ressemblait plus à un fatras incroyable dont il ne pouvait pas sortir. Il ne le désirait pas plus que cela, certainement qu'il appréciait le chaos plus que tout le reste mais il aurait dû réagir, ou au moins comprendre que rien de ce qu'il pouvait vivre n'était réel à l'heure actuelle. Tant que lui n'était pas véritable, il ne pourrait pas en être autrement. Pourtant, Spencer en était incapable parce que c'était s'avouer vulnérable, s'attacher aux autres et c'était quelque chose qui ne terminait jamais de la bonne manière. Il en avait eu un aperçu en choisissant d'avoir un meilleur ami mais l'issue n'avait pas été aussi glorieuse que l'introduction, c'était une évidence. Le pauvre Gardner avait voulu faire des efforts pour une fois, il s'était confié à Joshua comme à personne d'autre mais ce n'était pas pour autant que son ami l'avait accepté avec tous ses défauts, encore moins ses vices. Spencer avait conscience de son erreur et même s'il n'était pas en mesure de s'en excuser, probablement parce qu'on ne lui avait jamais appris ce genre de gestes, il avait essayé de bien agir, de faire du mieux possible. L'échec était cuisant depuis cinq bonnes années et Spencer en était encore à nager dans ce mariage qui n'en était pas un parce qu'il n'arrivait pas à être honnête envers lui même. Il n'aimait pas cette femme, il n'avait peut être jamais pu l'aimer, il l'avait juste apprécié à un moment donné de son existence, juste en pensant qu'elle serait de passage et c'était un fait qui lui avait bien plu dans l'instant. Depuis, le médecin était enfermé dans une union impossible, une union sans amour, une union du mensonge et tant qu'il ne s'avouerait pas cette réalité, Spencer resterait coincé dans cette situation invivable. Cette situation où mentir était bien meilleur que la sincérité. Cette situation où il se refusait de ressentir parce que c'était bien trop dangereux en comparaison de ne rien être. Le fond du problème était là finalement: ressentir, c'était être et Spencer avait choisi de ne pas être depuis plus de dix années. Au moins, dans ce genre de conditions, il était en position pour faire son travail sans tracas puisqu'il n'était jamais triste du décès d'un patient, même ceux qu'il suivait pendant une longue période, c'était le cours de la vie, point barre. S'il ressentait, il en finirait ravagé à ne plus pouvoir dormir ni pouvoir vivre et c'était un refus catégorique de sa part. Pourtant, ressentir n'était pas le diable incarné. Au contraire, ressentir, c'était aussi aimer et c'était une situation qui valait le coup avec les bonnes personnes. Spencer n'avait jamais pu aimer, il ne s'en était jamais réellement donné les moyens, par peur plus qu'autre chose, mais si cet été là avait continué, il aurait pu. Dieu qu'il aurait pu. Et certainement que dans l'affaire, il aurait fini ravagé, à se dire qu'il ne méritait pas d'être dans le monde de Jules Matters pour tous les défauts et les vices qui le caractérisaient mais cela ne l'aurait pas empêché de l'aimer. Elle plus que toutes les autres. Elle à la place de n'importe quelle autre surtout.

C'était contre nature pour lui d'imaginer ce genre de réalités. Une réalité où Spencer n'était pas celui qu'il pouvait être à l'heure actuelle, quelqu'un avec une carapace d'acier et un ego à toute épreuve, mais plutôt un homme honnête et droit, l'homme qui était capable d'aimer une femme plus que lui même. Spencer n'avait jamais su le faire, il n'avait jamais pu essayer parce que la femme qu'il avait épousée n'avait pas été celle de son choix, celle qui avait changé sa vie ou qui l'avait au moins marquée, non, elle n'était rien de tout cela. La femme qui avait cet aura pour lui, c'était celle qu'il avait retrouvé au détour de ses rondes aux urgences, celle qui avait ouvert la porte de la chambre au moment où il refermait son livre devant une enfant assoupie. Il n'y avait eu qu'elle pour faire basculer son monde, il n'y avait toujours eu que Jules. Et si c'était une évidence pour tous ceux qui avaient pu les connaître au cours de leur été, c'était quelque chose qui paraissait très lointain dans l'esprit de Spencer, du moins jusqu'ici. En effet, pouvait-il encore être en droit de penser que ce genre de vérités étaient loin de lui après ce qu'il avait osé lui susurrer? Le jeune médecin avait laissé percer la vérité, dans sa forme la plus pure. Juste quelques mots. Des mots qui auraient pu ne rien vouloir dire mais qui voulaient certainement tout dire quand on s'appelait Spencer Gardner. C'était vrai, il avait voulu avoir Jules, vraiment l'avoir, pas pour quelques instants volés lors de deux mois mais pour quelque chose de durable, quelque chose de bien plus grand que la réalité qu'ils avaient pu obtenir. Et cela, Spencer l'avait su à ce moment là, il l'avait simplement occulté parce que c'était plus facile ainsi, bien plus facile de ne pas renier une promesse qu'ils s'étaient faites avant même de vraiment commencer leur courte histoire. Lors de quelques instants, il y avait pensé. Juste comme cela, en la regardant sourire alors qu'il passait ses yeux sur le calendrier pour se rendre compte que l'heure du départ approchait et Spencer s'était simplement dit qu'il aurait aimé que cet instant ne s'arrête jamais. Que ce sourire devienne son éternité. Ces mots, il les avait prononcés dans son esprit, il les avait pensés et surtout, il ne les avait jamais oubliés. Alors, était-ce si dur à imaginer qu'il puisse être suffisamment fragile à ce moment là pour avouer à Jules tout ce qu'il avait pu penser tout bas en la quittant? Il n'avait jamais voulu cela, que leur histoire relève du fugace et d'un stupide pari -qu'il avait gagné soit dit en passant-, tout était devenu bien plus grand que cela au fil du temps. Et il avait lutté contre cela toutes ces années parce que la vie avait repris son cours, que la promesse s'était effacée dès l'instant où il avait tourné le dos à Jules et tout allait à une vitesse folle depuis lors. Spencer était médecin, il était marié, il était un menteur, il était perdu, oui, mais il était tout cela et s'il en était fier, une petite part de lui devait avouer qu'il y avait un manque dans son existence. Un manque qu'il n'avait jamais réussi à combler. Jamais. Et voilà qu'aujourd'hui, ce fossé apparaissait moins vide, simplement parce que sa bouche avait heurté celle de Jules et instinctivement, l'univers était revenu dans le droit chemin. C'était aussi simple que cela finalement, peut être même plus encore parce que Spencer se libérait du fardeau de ce secret qu'il avait gardé si longtemps. De quelques mots, il laissait s'évanouir toutes ces années où il n'avait été qu'une façade d'une personne sans importance qui ne s'inquiétait de rien d'autre sauf de lui même. De quelques mots, il se dévoilait à Jules. Et de quelques gestes aussi. Lorsqu'il baisait ses lèvres ou sa peau, Spencer ne lui mentait pas, il lui montrait son désir, celui qui ne s'était jamais évanoui, simplement assoupi durant cette décennie de séparation. Alors, oui, il voulait qu'elle reste, il ne voulait plus qu'elle soit le fantôme de son âme mais bien le sourire qu'il aurait voulu avoir pour l'éternité. Spencer voulait tout cela et c'était totalement incontrôlable de sa part, sinon il n'aurait pas insisté sur ces quelques mots, sur ce "reste" implorant. Son corps non plus n'aurait pas été aussi démonstratif dans ses actions en vue du baiser qu'il lui offrit après sa requête et ceux qu'il déposa vers son cou pendant que ses mains visitaient ses cuisses. Il y avait tant entre eux, cela avait toujours été le cas et c'était la seul manière tangible de le pressentir. Spencer ne cherchait pas à le contenir en tout cas, il n'avait jamais été de ce genre de toute évidence et si, tout ce qui importait était l'instant présent, il y trouvait son compte. Effectivement, Jules était là avec lui et elle revenait chercher ses lèvres avec une réelle insistance, comme si le moindre doute s'était échappé dès l'instant où elle avait entendu ses mots. Elle allait rester et Spencer posa son regard perçant dans le sien, juste une fraction de secondes puisque ce fut au tour de l'enseignante de chercher à marquer sa peau de tendre baisers allant dans son con. C'était incroyable une telle douceur entre eux, une telle patience également puisque Spencer la laissa agir -ce qui n'était pas toujours une évidence avec lui- en sentant ses mains se porter sous son haut en toute délicatesse. Il l'aida à retirer le vêtement en trop en ne la lâchant pas du regard alors qu'elle visitait son corps de ses douces mains. Spencer ne pouvait pas lui retirer cela étant donné que la redécouverte était nécessaire après tout ce temps. Il y avait treize années qui séparaient leur dernière véritable rencontre et ils avaient bien changé tous les deux. Spencer avait pris en stature durant ce laps de temps et son corps n'était plus tout à fait le même, ce que Jules fut forcée de constater en arrêtant ses gestes à l'endroit où son tatouage se trouvait. Spencer sourit simplement à sa remarque sur la nouveauté du dessin en regardant ses mains caresser l'endroit comme si c'était une relique sur sa personne, le médecin ne le niait pas. Il ne releva le regard que lorsqu'il l'entendit lui dire que c'était magnifique, la regardant avec une telle dose d'amour -une dont il n'avait évidemment pas conscience- qu'il en perdit pied, du moins jusqu'à ce que les lèvres de Jules ne reprennent possession des siennes alors que son corps se colla contre son buste désormais nu. Les mains de Spencer retrouvèrent bien vite leur fougue en visitant le dos de la jeune femme avec douceur juste avant qu'ils ne détachent ses lèvres de celles de Jules pour reprendre son souffle. "J'savais pas que t'étais une telle fan des tatouages... Tu m'en caches pas, toi?" Spencer n'attendit pas réellement sa réponse avant de se saisir de sa robe et la faire passer au dessus de sa tête à son tour. Evidemment, il ne put que s'arrêter pour la détailler, juste pour apprécier cette femme qu'il avait passé tant de temps à sublimer par le passé, mais finalement cela n'avait pas été assez, cela ne le serait probablement jamais. Ses yeux brillants s’arrêtèrent sur chaque centimètre carré de sa peau que sa main vint visiter pour ne rien perdre de cette redécouverte sensuelle, de son ventre qui avait porté leur enfant bien des années plus tôt avant de remonter vers sa poitrine passant sa main entre elle tout doucement pour terminer dans son cou. Ivre d'elle, il finit par remonter vers le regard de Jules au même moment, comme hypnotisé par la réalité de leur situation. "Aussi belle que dans mes souvenirs." Et Spencer aurait pu mentir comme il l'avait certainement fait avec d'autres femmes mais avec Jules, la vérité était toujours de mise sans qu'il ne sache pourquoi parce que c'était un besoin et à cet instant précis, une envie irrépressible, aussi irrépressible que celle de venir l'embrasser langoureusement et avec une douceur dont il n'avait jamais fait preuve jusqu'ici, avec personne, alors qu'il collait son buste au sien, sentant pour la première fois leur peau entrer véritablement en contact. Spencer vivait à cet instant là, pour la première fois peut être et la raison en était extrêmement simple, il ressentait et avec Jules, c'était fort. Alors, oui, ressentir, c'était vivre pleinement. Et plus encore.
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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyDim 4 Déc - 1:45


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Spencer
Rose était toute la vie de Jules. Elle avait toujours fait en sorte de la faire passer avant tout le reste. C’était une caractéristique de sa vie qui était sans condition parce qu’elle considérait que son rôle de mère résidait dans ce simple secret. Elle avait dû s’occuper d’elle sans l’aide de la moindre personne si ce n’est quelques amis qui voulaient bien la lui garder lors de ces déplacements. Il avait donc été évident pour elle que si elle devait s’oublier par moment, ce n’était pas un problème si cela voulait dire que sa fille pouvait être heureuse. Elle avait fait les allers retours entre Washington et Huntington pendant des années pour qu’elle puisse rester avec ses amies et aujourd’hui, elle avait décidé d’accepter un poste de professeur pour qu’elles puissent toutes les deux avoir une meilleure qualité de vie. Jules voulait toujours la rendre heureuse, du mieux qu’elle pouvait mais il y avait des sujets sur lesquels elle ne pouvait la satisfaire complètement. Des sujets sur lesquels elle se refusait à s’étendre parce qu’elle ne se sentait pas encore prête à les traiter. Parler du père de Rose n’était pas une mince affaire pour la jolie politicienne. Elle avait toujours pensé qu’elle ne voulait pas que sa fille pense de mauvaises choses d’elle étant donné qu’elle avait connu son père à peine deux mois mais depuis qu’elle l’avait revu, elle avait révisé son jugement. Si elle n’avait pas parlé de son père à Rose jusqu’à présent, c’était parce qu’elle n’avait jamais réussi à tourner la page sur cet homme mais surtout qu’elle n’’en avait pas la moindre envie. Comment aurait-elle pu avoir envie de tourner la page sur une histoire qui avait été aussi importante, qui avait fait d’elle la femme qu’elle était et qui, finalement, n’avait présenté aucune fausse note ? Il n’y avait aucun mauvais souvenir qui émanait de cet été passé ensemble. Jules s’en souvenait même comme de l’été le plus merveilleux de sa vie. Il ne pouvait en être autrement étant donné qu’il l’avait rendue réellement heureuse pendant ce temps. Elle gardait en tête ces soirs où il n’était pas resté dormir à son appartement et que le matin il s’était ramené avec des croissants et des pains au chocolat. Elle ouvrait la porte d’entrée, encore dans le cirage mais se mettait instantanément à sourire lorsqu’il pénétrait dans l’appartement et l’embrassait sur la joue. Elle n’avait jamais connue une telle douceur avec un homme. Une douceur qui l’avait poussée à vouloir s’investir elle aussi, à laisser son romantisme s’exprimer lors d’une soirée où il était venu la rejoindre après une sortie avec son amie et qu’elle avait rempli l’appartement de bougies et de pétales de rose l’attendant dans un déshabillé. Elle avait eu peur de paraître trop enfant mais finalement, elle en était encore une à l’époque puisqu’elle n’avait jamais eu d’expérience avant lui. Elle l’avait attendu toute la soirée mais elle avait fini par s’endormir et ne fut réveillée que lorsqu’elle le sentit la réveiller en l’embrassant tendrement. Elle qui avait cru qu’il pourrait se moquer d’elle, de son initiative débile, il avait été parfait et l’avait rendue de nouveau heureuse avant de lui faire l’amour comme jamais. Jules aimait se dire que c’était ce soir là qu’ils avaient conçu leur fille. Bien sûr, elle ne pouvait en avoir aucune véritable idée puisqu’ils avaient couché ensemble un nombre de fois incalculable mais elle aimait garder cette idée en tête. probablement encore son côté romantique qui avait envie que ce soit pendant cette soirée romantique plutôt que la fois où ils avaient fait ça après la tombée de la nuit contre un arbre du parc à côté de chez elle. Les deux fois avaient été particulièrement grandiose mais comme sa fille n’avait déjà pas de père, Jules n’avait pas envie de lui dire un jour qu’elle avait été créée contre un arbre. Autant qu’elle ait une image romantique de la relation qu’avait eu sa mère avec son père puisque c’était une vérité.


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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyDim 4 Déc - 3:00


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Spencer
Spencer n'était pas contre un retour en arrière d'une bonne dizaine d'années. On ne pouvait pas dire qu'il avait été très heureux ces derniers temps même s'il avait toujours tenté de garder cette insouciance et cette impétuosité. Rien n'avait été mémorable depuis qu'il avait quitté l'université même s'il avait obtenu tout ce qu'il avait toujours désiré sur le papier. Spencer voulait avoir une belle carrière, il voulait être aimé par les gens autour de lui, il voulait être invincible et quand on le regardait de près, on ne pouvait que se dire qu'il avait accompli le moindre de ses rêves. Spencer avait tout, absolument tout et le moindre désir qui pouvait lui tomber dessus, il était en mesure de l'accomplir dans la minute parce qu'il avait une vie facile. Il pouvait tout acheter, même les gens, c'était d'une facilité extrême de s'appeler Spencer Gardner et pourtant, il n'y avait rien qui le rendait franchement heureux là dedans. Il pouvait se lever chaque matin avec une envie d'acquérir une nouvelle voiture, voire même un bateau et avant la fin de la journée, le voeu devenait réalité. Spencer était comblé l'espace d'un quart d'heure, le temps de découvrir son nouveau jeu et la routine revenait assaillir sa tranquillité dès que l'effet de nouveauté s'étai évanoui. Le pauvre était pitoyable, oui, la vérité était si dure que cela en réalité parce qu'il avait beau avoir un porte feuilles bien fourni, pour ce qui était des relations humaines, il n'y avait rien qu'on pouvait lui envier. Spencer nouait des liens très superficiels avec les individus qui entraient dans sa vie. Il n'essayait pas vraiment d'avoir plus que cela parce qu'il se refusait franchement à avoir une connexion avec quelqu'un: cela prenait trop de temps, trop d'énergie et puis surtout, trop de sacrifices. Spencer ne pouvait pas laisser sa carrière de côté, encore moins un trait de sa personnalité puisqu'il avait travaillé trop dur pour avoir tout ce qu'il à l'heure actuelle. Dans le fond, ce n'était qu'un artifice, rien d'autre qu'une espèce d'illusion qui ne valait pas grand chose mais Gardner avait besoin de cette illusion pour se rassurer. Est-ce qu'on pouvait trouver plus pathétique que cela sur cette planète? C'était éventuellement une possibilité mais il n'y avait probablement pas plus menteur que lui. Oui, Spencer avait toujours les bonnes excuses. Non, il ne pouvait pas aller à un rendez-vous avec cette femme parce qu'elle parlait trop ou bien pas assez, qu'elle était trop chaleureuse ou au contraire trop frigide, il y avait toujours quelque chose. Un rien. Ce rien qui devenait tout parce que c'était lui, Spencer Gardner, le rien de l'histoire. C'était lui qui était imparfait, c'était lui qui se mentait de manière constante parce qu'il avait une peur bleue de s'attacher. Il l'avait fait pourtant, par le passé, il l'avait fait et cela ne l'avait pas détruit, au contraire, il en était sorti changé. Spencer s'était attaché à Jules, comme il s'était attaché à très peu de personnes au cours de son existence, si ce n'était aucune en réalité et il n'avait aucune raison logique pour expliquer pourquoi Jules avait compté et pas les autres. Dans sa tête, c'était certainement dû aux circonstances étant donné que leur relation n'avait duré que le temps d'un été et qu'ils le savaient dès le commencement, forcément l'intensité en avait été plus grande. Le médecin y avait vu une certaine logique, une qui expliquait pourquoi il se jetait à corps perdu une nouvelle fois dans cette aventure depuis qu'il avait vu la jolie brune traîner dans les couloirs de son hôpital. Il était surtout un pauvre fou d'imaginer que tout était soit noir ou blanc, qu'il n'y avait qu'une raison à tout et rien d'autre. Spencer était juste fermé à autre chose, du moins à ce qui devenait de l'ordre du sentiment. Tout cela était interdit dans son vocabulaire et plus largement, dans son mode de vie. Il détestait cela, être en mesure de ressentir, de comprendre la rage, le chagrin et puis ce fichu amour dont tout le monde parlait et qui relevait d'une invasion extra terrestre pour lui. Spencer était contre tout cela: tout ce qui le portait, lui, c'était l'art du corps et de l'instantané, rien d'autre, rien qui devait aller au delà de quelques heures. Personne ne pouvait le comprendre, Spencer était une énigme mais personne ne s'y était vraiment frotté non plus quand on y réfléchissait et ce n'était pas Gardner qui en était dérangé. Pour autant, il en était là aujourd'hui à dire merde à tous ses principes pour retrouver le corps de Jules Matters. Il avait des principes pourtant, du moins il les avait construits après leur été ensemble: ne jamais retourner avec une femme qu'il avait connu puisqu'en principe, on n'avait rien à gagner en la matière, pas vrai? Spencer ne s'était pas écouté sur ce coup là puisque c'était lui qui était venu la chercher, c'était lui qui la voulait, c'était lui qui pensait à eux, à leur passé. C'était lui qui était à l'origine de tout cela, c'était Spencer Gardner qui voulait faire entrer Jules Matters dans sa vie une nouvelle fois mais toujours avec la même fulgurance et le même coeur... Oui, avec le coeur, malgré tout, sans qu'il n'en ait la moindre conscience.


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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyDim 4 Déc - 21:20


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Spencer
Si Jules avait eu peur en voyant qu’il était en train de l’emmener sur un bateau, tous ses doutes s’étaient envolés à partir du moment où elle avait pu se retrouver entre ses bras. Elle n’avait jamais eu peur lorsqu’elle était contre lui. Il n’y avait qu’à se souvenir de cette fois où il avait souhaité l’emmener dans l’eau. Peut être qu’elle avait eu peur, peut être qu’elle lui avait laissé la marque de ses ongles dans la peau tant elle était paniquée mais au bout du compte, lorsqu’il l’avait serrée contre lui, elle ne put que se calmer parce qu’elle se sentait parfaitement en sécurité. Cette sécurité, elle ne l’avait plus ressentie depuis cette époque là. Elle s’estimait heureuse de la vie qu’elle menait mais il y avait toujours une part d’elle qui ne serait plus complète tant qu’il ne serait pas avec elle. Spencer avait été la seule personne qui réussisse à être réellement proche d’elle mais surtout la seule personne qui l’ait jamais fait se sentir aussi bien. Il avait été l’expérience de toute une vie, l’été qui l’avait marquée à tout jamais d’une manière plus ou moins variée. Sentimentalement, elle se souviendrait toujours de cet homme qui l’avait rendue heureuse, qui l’avait fait passer à l’état de femme. Socialement, elle ne pouvait s’enlever de l’idée que sa vie ne serait pas la même s’il n’avait pas été là parce qu’il lui avait offert la possibilité de devenir mère. Ce n’était pas un cadeau anodin. C’était une chose précieuse que l’on ne pouvait pas ignorer. Il fallait l’offrir à une personne que l’on aimait réellement et il fallait aimer la personne encore plus pour bien vouloir l’accepter. La dernière fois qu’elle avait vu Spencer, elle ne s’était pas dit un seul instant qu’elle pouvait l’aimer. Il n’avait été qu’une aventure sans grande conséquence, en tout cas au début alors pourquoi serait-elle tombée amoureuse de lui ? il n’y avait aucun raison logique pour ça et pourtant, malgré la logique qui aurait dû prévaloir, Jules avait décidé de garder cet enfant, son enfant… leur enfant. Par moment, elle avait du mal à ne pas considérer Rose comme étant uniquement sa fille mais il y avait toujours cette petite voix dans sa tête qui lui rappelait qu’elle n’était pas née de l’action du saint esprit. Non, elle était le fruit d’un amour des plus charnels sans le moindre doute. Celui de deux jeunes gens qui ne pouvaient s’empêcher de se jeter l’un sur l’autre chaque jour qu’avait pu leur offrir un été merveilleux. Ils n’avaient pas eu de cesse que de s’aimer physiquement sans prendre conscience que peut être ce qu’ils vivaient dépassait de loin les attentes d’une relation uniquement physique. La manière dont elle se réveillait le matin et qu’il était en train de la regarder ou celle qu’elle avait de lui caresser le bras lorsqu’ils regardaient la télé. Il y avait eu des tonnes et des tonnes d’attentions l’un envers l’autre qui ne pouvaient pas confirmer le fait que ce soit une relation purement sexuelle. En fait, il n’y avait qu’à observer le fait qu’elle avait décidé de s’occuper de leur fille pendant toutes ces années même si le monde entier était contre elle. Ses parents en première ligne d’ailleurs. Peut être que si elle leur avait dit qui était le père de son enfant les choses auraient été différentes. Après tout, elle leur aurait annoncé qu’il était un futur médecin – à peu près la seule chose qu’elle savait de lui en fait – et qu’il était un garçon remarquable, attentionné et doux avec leur fille… non, en fait elle savait bien que les choses n’auraient pas été différentes parce qu’à leurs yeux, il n’aurait été que le jeune homme qui avait profité de leur petite fille. Ils n’avaient pas été capables de voir que leur fille était devenue une femme avec lui et qu’elle en était fière. Elle aimait la personne qu’elle était devenue aujourd’hui et pour cela, elle devait remercier Spencer parce que sa rencontre avec lui avait marqué un tournant dans sa vie, un tournant qu’elle pensait nécessaire et merveilleux parce qu’elle se disait qu’il l’avait rendue meilleure. C’était peut être que de mettre une trop grosse pression sur cette relation qu’ils avaient partagée si peu de temps mais c’était ce qu’elle pensait et en le retrouvant ce soir là, en sentant ses bras autour de son corps et sa main se poser sur la sienne pendant qu’elle lisait, elle ressentait la même chose.


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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyDim 4 Déc - 23:39


❝ Have a little faith in me. ❞Jules
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Spencer
On l'enviait pour de multiples raisons. Spencer avait réussi. Il était chanceux parce qu'il avait su s'élever socialement, qu'il était assez courage pour prendre ce qu'il désirait réellement et il ne s'arrêtait jamais pour demander la permission. Non, il n'avait pas à s'interroger cent ans pour savoir ce dont il avait envie: il devait l'obtenir dans l'instant. Et c'était avec cette philosophie de l'instant présent que Spencer avait tout accompli. Du jour au lendemain, il avait pu passer de l'enfant un peu présomptueux au grand homme qui avait de quoi éprouver de la fierté pour l'individu qu'il était devenu. Il était l'élu des Gardner, celui qui avait pris un serment, celui de sauver des vies dans la plus pure discrétion et qui avait l'occasion d'avoir tout ce qu'il souhaitait en claquant simplement des doigts. Il fallait dire que sa réalité était belle parce que Spencer ressemblait à son père et celui-là avait toujours eu un succès fou avec les filles. Gardner junior était tout aussi grand que lui, tout aussi viril dans sa démarche et son attitude et puis, il gardait sa part de mystère dans le même temps. Personne n'arrivait vraiment à saisir l'essence de Spencer Gardner: cet homme qui était capable du plus beau sourire possible sur cette planète mais qui dissimulait son moindre désir derrière ce regard perçant. Il était beau, c'était une évidence qu'il n'avait jamais eu à prouver parce qu'il avait toujours été regardé pour tout cela, toute cette énigme qu'il mettait en avant devant le sexe féminin et qui lui faisait gagner des coeurs sans avoir mille efforts à faire. Spencer avait conscience de tout ce dont il était capable et il en avait bien profité au cours de son parcours. Il n'avait plus vingt ans pourtant, il se rapprochait même de la quarantaine à une cadence soutenue et il était peut être temps qu'il s'arrête, au moins un instant, juste pour faire une rétrospective de ce qu'il avait vécu. Qu'est ce qui avait été bon? Qu'est ce qui l'avait rendu heureux au milieu de tout cela? Alors, oui, il avait eu des femmes mais il n'avait jamais su les garder, certainement parce qu'il ne l'avait jamais voulu bien évidemment. Quel était son problème? Qu'est ce qui lui avait manqué pour cela? Après tout, même son père, ce bourreau des coeurs d'une autre génération s'était marié relativement jeune avant d'élever deux garçons. Spencer n'avait pas suivi ce chemin, il s'était marié par pur ennui, pour ne pas paraître loin des conventions de cette société. Est-ce qu'il était amoureux de sa femme? Il s'était posé des dizaines de fois la questions pendant ces cinq années d'union et c'était justement parce qu'il avait besoin de sa la poser qu'il en avait déduit que la réponse était négative. Quand on aimait quelqu'un, on n'avait pas besoin d'avoir des doutes sur ses sentiments ou leur capacité à rendre un mariage heureux, tout cela naissait naturellement. Spencer n'avait jamais su en aboutir à cela parce qu'il n'avait jamais ouvert son coeur à qui que ce soit et s'il l'avait fait, il l'avait bien vite refermé pour éviter les dommages collatéraux. C'était ce qui était arrivé avec Jules. Spencer avait osé lui montrer des parties de son âme. Il avait été cet homme qui allait la chercher chaque matin pour une balade sur les bords de plage autant qu'il était celui qui lui payait une glace juste pour venir la lui voler dès qu'elle avait le regard tourné vers le paysage. En général, il se mettait à rire et ce maudit sourire qui rendait son regard si beau aurait pu faire fondre le moindre glacier. Il n'avait pas conscience de tout cela avec Jules -alors qu'il en avait toujours été autrement avec les autres parce que c'était un jeu et rien d'autre-. Il était celui qui entrait dans l'appartement quand elle n'entendait pas la sonnette parce qu'elle était bien trop plongée dans ses lectures. En général, il s'accoudait à la porte de la chambre et la regardait avec un sourire non dissimulé, ses yeux brillants d'une admiration non feinte mais même cela ne faisait pas relever le regard concentré de la jolie brune. Non, il fallait que Spencer bouge jusqu'au lit, qu'il rampe jusqu'à elle pour se porter entre ses jambes et poser sa tête sur son ventre pour qu'elle daigne poser un regard vers lui, en général agacé parce qu'il l'avait interrompue dans un moment palpitant. Finalement, elle continuait de lire en lui caressant les cheveux mais cette fois, à voix haute pour partager avec lui ce qui l'intéressait au plus haut point. Spencer ne bougeait pas dans ces moments là, il se contentait de l'écouter, relevant simplement les yeux vers elle quand le chapitre était terminé pour lui sourire et l'embrasser parce qu'ils étaient encore deux adolescents qui cherchaient à se conquérir. Son coeur, sa tête, tout l'être de Spencer s'était ouvert à Jules dans ce genre d'instants, même si le tout avait été imperceptible pour le jeune homme. Non, le médecin n'avait rien su et il n'en savait toujours rien à l'heure actuelle, se rappelant de chacun de ces instants avec une tendresse réelle mais dont il ne pouvait pas imaginer les conséquences. C'était le passé après tout, un bien joli passé mais un passé qui avait fini par s'effacer avec le temps, non? Ils avaient fait leur vie après tout, chacun de leur côté, Jules élevant une fille et Spencer s'enfonçant dans une vie personnelle vide de sens. Ils n'avaient, a priori, plus rien à partager aujourd'hui étant donné qu'ils n'étaient plus les jeunes adultes innocents qu'ils avaient pu être et cet amour là n'avait alors plus de raison d'être... Du passé, juste cela, une nostalgie, rien de plus. Rien qui ne méritait que Spencer fasse une rétrospective de tout ce qu'il avait manqué durant ces treize dernières années en la laissant partir, n'est ce pas?


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MessageSujet: Re: Have a little faith in me ¤ Jules   Have a little faith in me ¤ Jules - Page 3 EmptyJeu 22 Déc - 17:51


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Spencer
Sa relation avec Spencer faisait partie des meilleures choses qui lui étaient arrivées dans sa vie. Certes, elle pouvait dire que cela venait du fait qu’elle avait eu une merveilleuse fille de lui mais en réalité, il n’y avait pas que ça. Jules n’avait jamais rencontré personne d’autre capable de la faire se sentir aussi bien. Durant ces deux mois, il avait été une personne extrêmement prévenante avec elle ce qui lui avait tout de suite donné envie de revoir lorsqu’il avait été le médecin de sa fille aux urgences. Elle avait retrouvé une personne de son passé, quelqu’un qui avait compté mine de rien et elle ne voyait pas pourquoi elle devrait se priver de le revoir. Elle avait cette envie profondément enfouie en elle et lorsqu’elle l’avait vu dans sa salle de classe, elle l’avait sentie ressurgir à la surface. Normalement, elle aurait dû être ravie de le voir là et embrasser cette opportunité de le revoir pour passer une soirée sympa, mais il y avait forcément autre chose qui venait lui titiller l’esprit. Jules avait fait en sorte de ne pas y penser mais Spencer avait été plus qu’un garçon qui s’était occupé d’elle. Il l’avait ouverte aux merveilles de l’amour et jamais depuis elle n’avait ressenti le même plaisir qu’avec Spencer. Il était donc difficile de se rendre à ce bar en se disant qu’ils resteraient tranquillement à discuter alors que ses envies pourraient se mettre à divaguer. En suivant Spencer après avoir bu leur verre, elle savait bien que les choses pourraient dégénérer. Elle n’avait pas vu Spencer depuis des années mais la dernière fois qu’ils s’étaient vus, la scène avait été chargée en émotion. Il fallait dire qu’après avoir fait l’amour comme si c’était la dernière fois qu’ils se voyaient, il avait fini par lui dire au revoir pour retourner chez lui après ces deux mois merveilleux. Les années qui séparaient ce moment et celui qu’ils vivaient ce soir n’avaient pas réussi à effacer tout ce qu’ils avaient pu ressentir la dernière fois. Il était utopique de penser que Jules réussirait à ne pas vouloir retrouver ces sensations en se retrouvant dans un espace aussi confiné que le bateau de Spencer. Elle lui avait dit que ce n’était pas une bonne idée, qu’elle ne devait pas sortir avec lui mais elle n’avait pas hésité une seule seconde lorsqu’il avait fallu se placer entre ses jambes pour faire la lecture. Jules n’avait pas hésité non plus lorsqu’elle avait répondu à son baiser et de venir le prolonger un peu plus intensément. Cela faisait treize ans qu’ils ne s’étaient plus vus et pourtant le désir qu’elle avait eu pour lui à l’époque était revenu au galop. Il n’y avait pas grand monde qui pouvait lui provoquer ce genre de sensation mais c’était le cas pour Spencer. Elle avait l’impression de redevenir une adolescente qui se rendait compte qu’elle craquait pour un garçon et qui ne voulait pas rater un seul instant à ses côtés.


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