Éléonore était arrivée au travail à sept heures. Une grosse journée l’attendait, car qui dit Noël qui approche dit plusieurs libérations temporaires afin que les détenus les plus méritants puissent aller voir leur famille le temps d’une soirée. Cela demandait beaucoup de travail autant du côté d’Éléonore que de ses clients et nécessitait une grande collaboration. La brunette avait environ huit cas à traiter durant la journée, alors elle devrait faire preuve d’assiduité et d’une grande organisation si elle voulait parvenir à tout faire. Armée de son café, de son muffin aux fruits des champs et de sa mallette contenant tous ses dossiers, elle se mit au travail. Elle était tellement concentrée au final qu’elle ne vit même pas le temps passer et elle réalisa qu’elle n’avait même pas pris une pause pour dîner. C’est ça qui arrive quand tu aimes ton travail et que tu es trop absorbée par celui-ci… Elle était vraiment contente de pouvoir préparer une sortie d’un jour avec accompagnement à ses clients, car Noël c’était pour elle une fête de partage et une occasion de faire plaisir aux gens. Pour elle, c’était une bonne action. Certes, ses clients avaient tous commis des crimes, mais elle était capable de voir au-delà de tout ça, car au fond, ils sont des humains aussi et ils ont des droits. Il ne lui restait maintenant qu’à leur annoncer la bonne nouvelle.
Ses dossiers étaient maintenant terminés, mais son travail, lui, ne l’était pas encore. Elle avait une dernière rencontre à faire avant d’avoir complètement passé à travers son planning de la journée. En fait, un nouveau client l’avait contacté pour lui demander ses services et aujourd’hui avait lieu le premier contact pour prendre connaissance de la situation et savoir ce qu’elle pourrait faire pour les aider. Si c’était dans son champ de compétences. La rencontre devait avoir lieu dans dix minutes, à 17h tapantes et elle attendait ses clients dans la salle des visiteurs, question que cela se fasse dans un lieu neutre et que personne ne soit dans le trouble. C’était plus prudent ainsi. Un agent de sécurité amène une détenue en premier. Quelques minutes après, une jeune femme arrive dans la pièce, escortée par un autre agent. « Bonjour, je me présente Éléonore Campbell, agente de libération conditionnelle. Que puis-je faire pour vous ? » Je serre la main des deux femmes et leur indique de s’asseoir, puis prends place à mon tour à la table ronde. « Puis-je vous offrir à boire ? Eau, café, thé, jus? » Gratuité de la maison. Cela rendait en même temps la rencontre moins officielle et aidait généralement les gens à se détendre, étant donné le contexte.
Sujet: Re: (baby) first meeting. Dim 18 Déc - 23:50
Eleonore & Baby
First meeting
Il y a quelques jours de cela, j’avais eu un appel que j’avais jugé plutôt particulier. Avec tout ce qui se passait avec Andy ces derniers temps, je me doutais bien que je n’étais pas au bout de mes peines en ce qui concernait les appels particuliers, mais celui-ci changeait réellement de l’ordinaire. En effet, j’avais eu un appel de la prison la plus près de la ville, là où une de mes anciennes l’élèves de l’année dernière était incarcérée depuis quelques mois maintenant. Cette élève, j’en étais proche pendant sa scolarité, et tant bien que mal, j’avais tenté de l’aider, compte tenu que sa situation familiale et financière était loin d’être facile. Évidemment, il m’avait fallu mettre certaines limites à mes interventions, mais j’avais cru avoir fait mon possible. Tristement, ça n’avait pas été suffisant pour l’empêcher d’être accusée d’un crime, aussi mineur celui-ci soit-il. Ce qui était un peu plus rassurant, c’était que cet appel n’était pas pour signifier quoi que ce soit de grave, pas pour empirer sa condition en tout cas, mais au contraire, pour discuter de sa libération conditionnelle. Apparemment, elle avait besoin de témoins qui seraient en mesure d’affirmer qu’elle était capable de se réhabiliter suite à son emprisonnement. Bien sûr, quand on m’avait demandé de le faire, j’avais accepté sans aucun problème, parce que si cela pouvait lui venir en aide, bien sûr que j’allais le faire. Compte tenu que le tout prendrait place pendant un jour de semaine, il me fallut prévoir ce rendez-vous après l’école, mais cela ne sembla déranger personne. J’avais noté la date dans mon agenda et cette date, aujourd’hui, était maintenant arrivée. Évidemment, avant de me rendre là-bas, il me fallut faire ma journée de classe. Heureusement pour moi, le tout ne fut pas compliqué, même si à chaque temps mort, je n’avais pas pu faire autrement que de repenser à cette rencontre. Je n’avais jamais fait cela précédemment, alors je n’avais aucune idée de comment cela allait se passer, des questions que nous allions nous poser, et c’était ce qui me rendait la plus nerveuse. Mais avant que je sois en mesure de me faire une idée, la journée prit fin, et de mon côté, ce fut le moment de me rendre sur place. Puisque je n’avais pas le temps de rentrer chez moi, je me rendis directement à l’adresse qu’on me donna. Sur place, je fus sitôt accueillie par un agent de sécurité qui m’escorta, sans dire mot, à une autre salle. Déjà, je fus particulièrement intimidée par cette procédure, mais je n’en fis rien, parce que je supposais que c’était logique. Ensuite, j’arrivai dans une salle fermée où se trouvait trois personnes; un second agent, mon ancienne élève que je reconnus aussitôt, et une autre personne qui ne tarda pas à se présenter à moi. À cela, je répondis, tout en lui serrant la main: « Bonjour, je m’appelle Baby Coleman. J’étais l’enseignante de Brianna l’année dernière et on m’a demandé de venir ici pour témoigner… » Malheureusement, je ne pouvais pas en dire davantage pour le moment, attendant les instructions pour m’ajuster. Cependant, il ne me fallut pas une tonne d’informations pour répondre à la première question qu’on me posa, en venant à demander seulement: « Un verre d’eau sera parfait pour moi, merci. » avec un sourire timide, m’asseyant en attendant la suite, ne sachant pas trop où regarder ou quoi faire dans l’immédiat.
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