Be my Valentine ♥ Roxane

Roxane & Ezra

Qu’est-ce qui est plus stupide qu’une fête destinée aux amoureux de tous les pays du monde ? Pas grand-chose. Je crois que je n’ai jamais compris le but de la St-Valentin. C’est vrai après tout, ça sert à quoi de fêter l’amour ce jour en particulier, est-ce que ça veut dire que tous les autres jours de la semaine ne méritent pas d’être placés sous le signe de la tendresse. J’ai parfois l’impression que c’est la seule fois de l’année où les gens font un effort pour l’autre, et je n’ai jamais trouvé ça normal. Je ne dis pas que je suis mieux, moi je n’en fait jamais d’efforts, mais le jour de la St-Valentin, encore moins. La seule fois qui en valait vraiment la peine, c’était ce 14 Février, lointain désormais, où j’avais encore l’homme de ma via à mes côtés. Je me souviens de cette journée, où nous fêtions nos trois ans, ce qui est en soit, était un record pour moi. Je me souviens m’être réveillé difficilement, les draps défaits, le lit vide. Je me souviens l’avoir vu entrer dans la chambre, ayant préparé un plateau de petit déjeuner parfait, à la manière de n’importe quel film d’amour un peu trop niais. Je me souviens de son sourire, et du câlin matinal qui avait suivi. Je me souviens de notre journée dehors, à marcher main dans la main. Je me souviens de notre soirée, à la maison, devant son film préféré. De sa demande en mariage aussi, que j’avais accepté. Est-ce que j’étais quelqu’un d’autre à cette époque, je ne crois pas. Il avait toujours réussi à révéler le meilleur en moi, c’est aussi banal que ça. Désormais, à chaque St-Valentin, je pensais à lui. Encore plus que tous les jours, est-ce seulement possible ? Cela fait des années maintenant, et je n’ai toujours pas fait mon deuil. J’ai besoin de sa mémoire en moi, j’ai besoin de souffrir pour rester vivant. Comme chaque année depuis ma perte, j’avais décidé de fêter l’amour en compagnie de la personne que j’aimais désormais le plus au monde, pas ma mère, elle avait son compagnon, et quand même, à mon âge…J’avais décidé de me rendre chez Roxane, mon amie d’enfance, mon âme sœur comme j’aimais à l’appeler. Nous avions toujours eu l’habitude de nous lamenter ensemble et plus jeunes, nous nous amusions parfois, à nous faire passer pour un couple ce jour-là. Moi, j’avais prévu ce qu’il fallait pour ce soir. La veille, j’avais pratiquement dévalisé un Liquid Store à moi tout seul. Pas de roses cette année, mais des bouteilles de Whisky et de Vodka pur. Ça restait plus amusant que des fleurs, et plus utile aussi pour râler sur l’amour et ses conneries. Je savais qu’avec Roxane, on passerait une soirée digne de ce nom. Je m’étais rapidement préparé, n’oubliant pas de poser des croquettes pour le chat du voisin, et de lui faire quelques caresses, après tout, lui aussi avait tout mon amour. Je m’en allais enfin de mon appartement, allant vers ma moto, pour me rendre jusqu’à chez Roxane. Sac sur le dos, blouson fermé, j’allais assez rapidement, défilant dans les rues devant les couples qui étaient déjà de sorties. Je soupirais intérieurement, suivant la route à pleine vitesse, arrivant finalement devant chez elle. J’avais rapidement garé mon véhicule, et je sonnais à sa porte, rose en main. Même si la St-Valentin ne me plaisait pas particulièrement, j’étais assez gentil avec elle pour avoir ce genre d’attention. Une fois qu’elle m’ouvrit la porte, je lui fis un beau sourire, la prenant dans mes bras avec douceur, l’embrassant sur la joue très tendrement. « Salut toi. Bonne St-Valentin ! » Je lui tendis alors la rose, même si le plus intéressant restait les bouteilles qui se trouvaient dans mon sac à dos, mais je gardais le meilleur pour la fin. J’étais vraiment content de la retrouver pour passer ce jour néfaste avec elle, et j’espérais qu’elle pense la même chose. Du moment qu’elle ne m’annonçait pas qu’elle allait sûrement se mettre en couple, ça se passerait très bien.

Roxane & Ezra

Lorsqu’elle m’avait ouvert la porte, je n’avais pas pu penser autre chose que, quelle joie de la revoir enfin. Roxane, c’est le genre de personne qui me manque tout le temps, quoi que je fasse, j’ai besoin de lui téléphoner ou de lui faire des messages au moins une fois par jour, c’est presque vital. Après tout, ce n’est pas mon amie depuis le primaire pour rien. On a toujours tout fait ensemble, et on se dit tout depuis toujours. Je n’ai aucun secret pour elle, elle sait tout de mes joies, de mes peines. Lorsque j’avais perdu mon fiancé, elle avait là pour moi, de jour comme de nuit, faisant office d’épaule rassurante sur qui pleurer. Je n’ai jamais été très démonstratif concernant mes sentiments, mais elle, c’est l’exception. Je peux la prendre dans mes bras, lui tenir la main, la couvrir de baisers tendres, sans que cela me dérange. Je crois bien qu’elle est l’unique personne au monde avec qui je me comporte d’une façon aussi adorable, avec elle et Adam aussi. J’avais souris quand elle m’avait ouvert la porte, et ravi qu’elle apprécie ma rose, j’avais encore une fois déposé un baiser sur ses joues roses. Depuis toujours, Roxane est le genre de femme qui attire tous les hommes, elle a une beauté fatale bien à elle, et je suis plutôt fière de dire, que déjà à l’époque, tout le monde se retournait sur nous. On passait vraiment pour un couple marié parfait, beaux et souriants. Quelque part ça m’avait toujours amusé, et particulièrement le jour de la St-Valentin. Aujourd’hui, j’avais décidé que nous n’avions plus à nous préoccuper de nos problèmes de la vie quotidienne. Je voulais simplement prendre du temps pour moi et pour elle, comme des amoureux. Je crois que si j’avais aimé plus les femmes que les hommes, et si nous n’avions pas été amis, je n’aurai jamais pu tomber amoureux de Roxane. Entre nous, il y aura toujours un lien de frère à sœur, et si il n’existait pas, nous l’aurions inventés tellement il nous était précieux et indispensable. Personnellement, je ne pouvais pas me passer d’elle. Elle était ma meilleure amie depuis toujours, comment j’aurai pu passer mes journées sans entendre sa voix ou lui raconter mes malheurs ? Ce n’est pas possible tout simplement. Elle est mon réconfort, mon soutien, mon sourire et ma joie de vivre. J’étais plutôt pudique, et je ne lui ai jamais vraiment dit tout ça, mais je ne doutais pas qu’elle savait que je l’aime sincèrement et qu’elle comptait plus que n’importe qui pour moi. Je lui souriais, une fois à l’intérieur, enlevant ma veste pour l’accrocher au porte manteau de l’entrée. Elle vivait seule, tout comme moi, et parfois j’avais presque pensé à lui proposer de venir dans mon loft, mais j’aime trop la solitude des beaux jours, je le sais bien. « Bien sûr que j’allais venir, je n’allais pas oublier l’amour de ma vie quand même. » Je souriais, embrassant sa tempe du bout des lèvres en souriant. J’étais vraiment content de la revoir. « J’ai de quoi étancher notre soif pour toute la nuit. » A ces mots, je déposais mon sac à dos sur le sol, l’ouvrant pour lui montrer mes trouvailles en matière de bonnes bouteilles, j’avais de tout, du moment que c’était fort et que ça ne fasse oublier cette journée horrible et mielleuse pour tous les couples du monde, qui allaient sûrement en profitant pour copuler comme des lapins. Je n’avais pas besoin de ça, je le faisais déjà le reste de l’année avec n’importe qui. « De rien, tu la mérites. J’avais hâte de venir ! » Je m’étirais, passant mon bras autour de son cou en souriant. « On fait comme toujours ? Un film bien pourri en sifflant toutes nos bouteilles et ta réserve de chocolat ? » Je riais un peu. On avait l’air de deux meilleures amies dans un film pour ados, mais c’était bien souvent à ça que ressemblait notre rituel de St-Valentin quand on ne sortait pas faire croire aux autre que nous étions un couple heureux. C’était toujours aussi amusant.

Roxane & Ezra

La St-Valentin, c’était pour moi depuis toujours, la pire fête qui puisse exister. Et encore plus maintenant que mon fiancé n’était plus là pour la passer avec moi, pour venir me réveiller en douceur, ce genre de choses qui me manquait, mais que je n’osais pas dire. Roxane était la seule qui comprenait ma tristesse, la seule à qui j’avais parlé de tous ces moments qui me manquent plus que tout au monde, la seule qui avait déjà eu le droit de me voir pleurer, de me voir me faire du mal comme jamais, puisque désormais souffrir était la seule façon pour moi de me sentir vivant. Mais heureusement, j’avais mon amie d’enfance qui était toujours là pour moi, et je me sentais bien à ses côtés. Quand je suis avec elle, j’ai l’impression de retrouver mes vingt ans, à parler de tout et de rien, à rire, à se confier, et surtout à se raconter les dernières nouvelles qu’on avait pu lire sur le blog que tout Washington suivait chaque jour, à la recherche des pires rumeurs, dont d’ailleurs, j’avais déjà été la cible, et mon amie aussi. Je l’avais embrassé sur la joue en souriant, prenant sa main pour l’attirer jusque dans son salon, où je me laissais tomber sur le canapé, en la serrant contre moi, la laissant tomber sur moi. Ce qui avait toujours été magique entre nous, c’est qu’on avait jamais eu envie l’un de l’autre, on était des âmes sœurs, mais en amitié, et ça n’était jamais allé plus loin, c’était rare, et c’est ce que j’aimais le plus entre nous. Nos parents nous ont toujours vus mariés, et pensaient qu’on sortait ensemble parfois, quand on dormait ensemble, ou qu’on passait nos soirées au cinéma, mais non, nous étions simplement les meilleurs amis du monde, et c’était tout aussi bien comme ça d’ailleurs, puisque je préfère une amitié sincère et magique à n’importe quelle relation qui finirait mal. « Je suis toujours adorable, mais qu’avec toi. » Je riais un peu, allant embrasser son front en soupirant doucement, regardant le plafond, un peu songeur. Si je n’avais pas ma Roxane, avec qui j’aurais bien pu passer cet horrible jour. Peut-être Adam, ou alors il aurait sans doute préféré voir Eloan, puisqu’entre eux, je trouvais que ça collait bien, et j’étais certain qu’il y avait anguille sous roche. Je caressais les cheveux de Roxane en souriant, avec elle je me sentais toujours bien, heureux. Je voulais rester dans cet appartement pendant encore des semaines, juste à boire et à rire avec elle, ça me suffisait. « Un dessin animé ? J’espère que c’est un Disney au moins ! » Depuis toujours, nous étions deux grands enfants, et on connaissait les chansons par cœur, comme de vrais gamins. Petits, quand elle venait dormir à la maison, on regardait que ça, planqués sous une couette à manger des bonbons, c’était le bon temps finalement, pas de soucis. Plus tard on s’échangeait surtout les conquêtes, mais ça c’était une autre histoire, et il vaut mieux pas en parler ce soir, c’était toujours le genre de conversations qui ne finissaient pas. Je souriais en me redressant un peu, assez étonné par ce qu’elle venait de dire concernant sa meilleure amie et son mari. « Attends t’es sérieuse là ? » Je prenais ses mains dans les miennes, assez intrigué, et vraiment impatient d’en savoir plus. Je me demandais comment elle avait pu oublier de me téléphoner pour en parler et si ça n’avait pas été la St-Valentin j’aurai bien pu la bouder. « Non mais comment elle a été mise au courant ? Tu lui en as parlé finalement ou bien ? » Je soupirais un peu, je n’imagine même pas comme ça devait être dur pour elle, sa meilleure amie devait sûrement ne plus lui parler maintenant. La détester sans aucun doute même. « Je suis désolé pour toi Roxy…T’aurais dû m’appeler je t’aurai changé les idées. Mais…Pour le moment ta meilleure a besoin de temps, tu ne peux pas lui en vouloir de ressentir tout ça. » C’est le genre de choses qu’on ne peut réellement pas digérer avant un long, très long moment. « Mais..Son mari, du coup, tu vas le revoir où tout est terminé ? » C’était sans doute horrible pour Sasha, mais moi c’est le bonheur de ma meilleure amie qui m’importe, et je voulais juste savoir si son histoire d’amour en avait pâtie ou si au contraire, ils se sont pris la tête pour la vivre.