some men also are made a beauty :: Dexie

Clope entre mes doigts, je soufflais, laissant une volute de fumé s’échapper de mes lèvres, alors que je remontais le col de mon blouson. L’automne était bel et bien arrivé et avec lui, il avait amené le froid. Les reniflements de nez, les mouchoir envahissant chaque recoin près à être utiliser à tout instant, les breuvages chauds… Tout donnait à croire que l’hiver arriverait bien assez tôt. Je replaçais le bâtonnet entre mes lèvres, posant mon regard sur mon portable, relisant ce dernier échange de sms que j’avais eu avec Isobel. En lisant nos mots, je réalisais que j’avais passé à un cheveu de me retrouver une fois de plus célibataire. Peut-être que je n’étais pas fait pour être en couple. Après tout, c’était toujours un désastre, cette fois j’avais cru changer, alors que non. La porte du commerce animalier s’ouvrait et je relevais mon regard sur Jessie qui sortait en me tendant un sac de mouller et un de litière. En nous voyant, je pouvais comprendre les rumeurs sur nous, mais pourtant, nous c’était fini depuis longtemps et on s’affichait bien moins ensemble lorsque nous formions un couple que maintenant. Peut-être qu’on avait désormais plus rien à faire de ce qu’on avait à dire sur nous. Notre histoire avait pris fin et ça nous convenait à tous les deux. Je lui adressais un sourire en prenant ce qu’elle m’avait tendu, prenant la direction de notre immeuble pour retrouver le confort de nos appartements. Contrairement à d’habitude, j’étais silencieux, un peu trop perdu dans mes pensées, ce que Jessie remarquait aussitôt. C’était si simple avec elle, je n’avais pas à jouer une autre personne, même si elle ignorait quelques détails de mes anciennes vies de couple, avec elle j’étais simplement Derrick. Je n’étais pas l’acteur ni l’ancien membre d’un boysband. Je n’avais pas l’étiquette de Liam qui me collait à la peau. Peut-être simplement que c’était parce que tout comme moi, elle n’était autre que Jessie à mes côtés. Avec Isobel, elle m’avait dès le départ vu comme l’acteur, la célébrité face à une fan. Que pouvais-je faire contre cela ? Après tout, je suis une personne comme une autre, c’est simplement un travail. Jessie me sortait de mes réflexions alors que j’allais entrer en collision avec un poteau électrique. On arrivait devant nos portes respectives et je déposais les choses de Logan dans l’entré avant de retourner à mon appartement où Ira m’attendait ballotant sa queue de gauche à droite en me suivant dans tout l’appartement. Il semblait vide, pas de signe de vie de Savannah ni même d’Haley. Je sautais sous la douche pour me réchauffer, entendant mon portable vibrer, je sortais le bras pour regarder qui venait de m’écrire. Un sms de Trixie. J’étais en train d’oublier notre soirée, trop perdu dans mes pensées. Bien entendu, je gardais ce détail pour moi, sachant très bien qu’elle n’apprécierait pas que je lui dise l’avoir oublié. Je m’empressais donc de lui répondre, avant de sortir de la douche et m’habiller pour repartir. Je m’arrêtais dans un dépanneur, laissant Ira dans la voiture, j’allais acheter quelques bouteilles et surtout une tonne de bonbon. Si j’étais pour passer la soirée, voire la nuit, chez ma sœur autant avoir le kit de survie avec soi ! J’arrivais près d’une heure et demi après l’envoie de son sms, sonnant à la porte de son appartement. J’attendais qu’elle arrive pour ouvrir et lui adresser un large sourire. « J’ai fait le plein. Tequila pour moi, bonbon pour toi ! Et j’espère que ça ne te dérange pas j’ai amené Ira avec moi. Comme je savais pas trop si Sav’ reviendrait ce soir, je pouvais pas trop la laisser seule. » disais-je en affichant une petite moue enfantine et lui faisant des puppies eyes pour qu’elle accepte. C’était plutôt rare que j’amenasse Ira avec moi, mais elle aimait Trixie et qui sait ce qu’elle pourrait faire une nuit seule dans mon appartement. « J’ai aussi mon pyjama, mais avant que je me change… Tes colocs ne sont pas là ? Je me sens timide ce soir. » À d’autre ! Moi timide ou même pire pudique ! La bonne blague, mais au moins c’était un moyen pour moi de savoir si ces colocs étaient présentes ou non avant d’entrer.

Ce jour-là, je me réveillais à onze heures. Ce que je pouvais aimer ces jours de congé où je pouvais faire la grasse mâtiné sans être en retard. J’adorais mon travail à la bibliothèque, mais c’est vrai, c’était bien d’avoir du temps pour moi aussi parfois. Du temps pour ne rien faire ou juste pour prendre soin de moi. Au programme de la journée, coiffeur et soirée détente avec Derrick. Cela faisait un moment qu’on n'avait pas passé du temps ensemble rien que tous les deux et je lui avais donc proposé de venir à mon appartement. Il me manquait mon grand frère et puis je voulais qu’il me raconte un peu les nouvelles, ce qui se passait dans sa vie tout ça tout ça. J’étais certaine de ne pas être à jour, il lui arrivait tellement de truc dingue à lui. Personnellement, je n’avais pas grand chose à lui apprendre... C’était le calme plat, s’en était presque triste. La routine prenait possession de moi, de ma vie. Certes, je sortais de temps en temps le soir, mais ce n’était rien de bien folichon. Ma vie sentimentale elle aussi n’était pas bien intéressante, elle était proche du néant à vrai dire. Tellement que j’hésitais à m’inscrire sur un site de rencontre. Pourquoi pas ? Il n’y avait rien de mal à ça... C’était un moyen de rencontrer l’amour comme un autre, non ? J’avais encore des doutes tout de même. Il n’y a que les désespérés qui s’inscrivent sur ce genre de site. Étais-je désespérée ? Un peu. Je m’ennuyais surtout. Si parler à des inconnus sur internet pouvait m’aider à sortir de mon train-train alors soit. Je n’avais rien à perdre. Je passais donc l’heure suivant dans mon lit sur mon téléphone à me créer un profil. Je passais le plus de temps à me décider pour la photo... Naturelle ? Classe ? Je finis par en choisir une, prise pas Luis lors d’une de nos sorties dans un parc. Je souriais, ça devrait faire l’affaire. Fière de moi, je grattouillais doucement la tête de ma chatte tranquillement installée près de moi. Je passais encore un moment à examiner les différents messieurs que l’on me proposait. Mouais... Je ne tombais pas vraiment sous le charme de ces prétendants. Déçue, je me levais bien décidée à me faire à manger. Mon ventre criait famine depuis plus d’une demi-heure, il était temps de le satisfaire ! Rapidement, je me préparais des pâtes, car les pâtes, c’est la vie et c’est surtout très simple à préparer. Je n’avais pas envie de me prendre la tête pour faire la cuisine. J’engloutissais mon repas puis je me servis une tasse de café au caramel. Avec ma boisson, je retournais dans mon lit où Mugie m’attendait. Je la caressais doucement. Je m’installais ensuite avec mon ordinateur pour regarder une bonne série que m’avait recommandée une amie. Je restais ainsi plusieurs heures. Je ne faisais pas grand chose, mais ça m’allait. Après cinq épisodes, je regardais mon téléphone. Ah ! Il était temps que je me bouge un peu, Derrick n’allait pas tarder à arriver. Je filais donc sous la douche. Je traînais un peu dans cette dernière pour ma laver les cheveux et me faire des soins. J’enfilais ensuite un jean et un simple t-shirt. C’était déjà mieux que mon vieux jogging de pyjama. Il ne s’agissait que de mon frère, mais je devais être un minimum présentable tout de même. Je m’installais sur mon canapé en l’attendant. Je lançais une émission débile sur la télé tout en reprenant mon exploration sur le site de rencontre. Aucun ne me plaisait vraiment. J’étais vraiment difficile à ce point ? Peut-être. Cela m’énervait et le retard de mon frère aussi. Je lui envoyais un SMS histoire de savoir où il en était. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire ? Je poussais un long soupire quand j’entendis enfin la sonnette. Et bah ! Il en avait mis du temps. J’allais lui ouvrir, prêtre à lui hurler dessus, mais je remarquais le paquet de bonbons qu’il avait dans mes mains. Il savait comment m’amadouer cet enfant. J’attrapais rageusement ce qui m’était destiné. “Merci pour les bonbons, mais tu es quand même en retard. Pour la peine, je te prendrais un peu de tequila ! Pas de soucis pour Ira, au contraire.” Je lui glissais un sourire et me penchais en avant pour caresser la petite bête à poil. J’éclatais de rire. Lui ? Timide ? Et puis encore. En passant, sa question me rappelait que je n’étais pas toute seule chez-moi. “Oui ! Et je suis le pape aussi... Aucune idée ! Je ne les ai pas vus de la journée.” Je me relevais et le regardais. “Tu comptes rester dehors ? Entre.” J’attrapais deux verres dans ma cuisine puis revenais dans le salon. J’allais m’installais sur le canapé avec mes bonbons et invitais le chien à venir près de moi. “Comment tu vas ? Ça fait longtemps." Je ne savais pas trop si je parlais à Derrick ou à Ira.