De nouvelles retrouvailles aux Urgences => Feat Elena Braxton

C’est rare que je fasse la cuisine, parce que je ne suis pas particulièrement douée et aussi parce que je préfère manger que préparer à manger. Les mauvaises langues ; et mon frère en fait partie ; vous diront que c’est même impossible de voir Elena Braxton avec un tablier sur les hanches. Mais c’est faux, c’est très rare, je le reconnais, mais ça m’arrive. Seulement voilà, je l’ai dit, je ne suis pas particulièrement douée et j’accumule les catastrophes. Un plat oublié dans le four, du lait renversé, de la vaisselle cassée, tout y passe et aujourd’hui ne fit pas exception à la règle. Mon père est malade, une vilaine grippe et notre employée de maison est coincée chez elle avec un lumbago, j’ai donc voulu mettre la main à la pâte, sauf que voilà, en bonne miss catastrophe, j’ai eu la mauvaise idée de mettre la main sur la plaque de cuisson. C’était involontaire, bien évidemment, je ne suis pas sadique, me faire exprès, c’est pas du tout mon truc. Je n’ai juste pas l’habitude de faire la bouffe et j’ai été bêtement distraite. J’ai tenté de soulager ma main en la passant sous l’eau froide, mais ça n’a eu aucun effet, aussi, j’ai préféré me rendre aux urgences. Une fois là-bas après un peu d’attente, j’ai été prise en charge par une interne blonde ayant plus ou moins le même âge que moi. Une fois le soin terminé, j’ai pu repartir, sauf que voilà, j’avais tellement mal en venant ; et j’ai d’ailleurs toujours aussi mal mais c’est peut-être normal j’en sais rien ; que je n’ai pas fait attention de par ou j’étais passé et résultat des comptes, je suis complètement perdue ! Voilà déjà deux fois que je me balade dans les étages à la recherche de la sortie et bien sûr, pas âme qui vive ; à l’exception d’un petit vieux qui n’avait pas l’air de savoir lui-même ce qu’il faisait là. Me revoilà donc une fois encore ; la troisième ; devant l’ascenseur et quand ce dernier s’arrête, ouf, il y a quelqu’un ! Je vais enfin pouvoir sortir d’ici. Si je savais que Yohann, mon ex-petit ami était interne dans cet hôpital, j’avais peu de chance de tomber sur lui, sauf que voilà, c’est précisément lui qui se trouve dans l’ascenseur. « Yohann, salut ! » fis-je en lui faisant un signe de ma main bandée. « Ça vas ? Tu tombes bien, je suis complètement perdue, je ne retrouve pas la sortie ! » j’ajoute.

D’habitude, on n’est pas franchement ravi de tomber sur un ex, mais là, je dois avouer que Yohann tombait vraiment bien car je tournais en rond et que ça commençait à me prendre sérieusement la tête. Aussi, après l’avoir salué, je lui demandais aussitôt ou se trouvait la sortie. Le jeune homme ne tarda pas à me répondre que je n’allais pas dans le bon sens et qu’il fallait que j’aille en sous-sol, or là, je me dirigeais vers les étages. Une chance, je n’avais rien à faire et je n’étais attendue nulle part, mais si je pouvais m’éviter de passer du temps dans les hôpitaux, je me l’évitais. C’est que ça me rappelait de très mauvais souvenirs et surtout la mort de ma mère quand j’avais six ans. « Ah ! En effet, merci ! J’ai pas fait attention que je suis arrivée ! » lui répondis-je. Avant de secouer la tête, j’oubliais les bonnes manières, quoique je n’en avais pas toujours eux. « Je vais bien et toi ? Tu as l’air plus en forme que lorsque l’on s’est croisé dans le parc ! » Ce jour-là, j’ai cru qu’il allait tomber dans les pommes tellement il était blême. Le blanc, ça ne va pas forcément au teint et dans son cas, pas du tout. Cela m’avait d’ailleurs inquiété, chose qui n’est pas dans mes habitudes, puisque je ne m’inquiète jamais de rien habituellement. Enfin, il m’avait expliqué qu’il était en internat et que c’était sa première journée, alors, rassurée sr son sort, j’étais repartie de mon côté et lui du sien. Cette rencontre m’avait surprise, car il est vrai que la ville étant grande, il y avait vraiment très peu de chance pour que l’on s’y croise. Et pourtant, c’était arrivé et ça arrivait encore aujourd’hui. Enfin, aujourd’hui c’était surtout parce que je m’étais perdue dans l’hôpital. Yohann avisa ma main bandée et m’indiqua que je devrais faire attention, car le bandage saignait. Ce n’est pas normal ça. Je blêmis en voyant le sang, même si c’était le mien, j’avais du mal à supporter. « Merde ! Pourquoi est-ce que ça fait ça ? La fille qui s’est occupée de moi m’a dit que ça devrait aller ! » répondis-je, avec une grimace. Je n’avais pourtant pas fait de mouvements brusques, je m’étais contenter de prendre l’ascenseur, et même si ce n’était pas le bon, même si je me baladais dans les étages depuis que j’étais sortie des urgences, je n’avais pas combattu un tigre à mains nues. Donc pas de quoi avoir un pansement qui saigne. D’autant plus que ce n’était qu’une brûlure, pas une coupure. Je me demandais bien pourquoi ça me faisais ça, je ne comprenais pas le pourquoi du comment. Après, je n’y connais rien à la médecine, alors peut-être que c’était normal que ça saigne ? Quoique, à voir la réaction de Yohann, ça ne semblait pas normal du tout. Et si on devait m’amputer d’une main ? Voilà que je commençais à paniquer.

J’expliquais à mon ex-petit ami, que je m’étais perdue dans l’hôpital, incapable de retrouver la sortie. Il faut dire que je n’avais pas fait attention en arrivant, parce que ma main me faisait souffrir. Il m’expliqua alors qu’il était facile de se perdre dans cet hôpital ; je devinais qu’il parlait en connaissance de cause ; surtout lorsque l’on ne le connaissait pas. Il faut dire que pour le commun des mortels, ce n’est pas le genre d’endroit où on aime se rendre, sauf si on y travail. Encore que, je connais tout un tas de personne qui n’aime pas leur travail. Il m’indique également que l’hôpital comporte quinze étages, ce qui me laisse sans voix. « Quinze étages ? Ouah ! » fais-je, impressionnée. « Ça ne donne pas cette impression depuis l’extérieur ! » j’ajoute alors. Certes, c’est haut, et ça, je l’avais remarqué toute seule, mais jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse y avoir quinze étages. Je me demandais si tous les étages étaient ouverts aux patients, ou s’il n’y avait pas des bureaux ou autre chose, ou seuls les gens qui bossaient ici pouvaient se rendre. C’était possible, je suppose. Dans l’entreprise de mon père, les bureaux sont fermés au public et les gens ne peuvent voir de l’entreprise que le standard et le magasin. Finalement, je lui demande comment il va, surtout depuis la dernière fois, ce qui semble le surprendre. Je me dis alors que je devais vraiment être une garce à seize ans pour qu’il réagisse comme ça. Non en fait, j’étais vraiment une garce, la reine des abeilles. Mais j’avais changé, enfin je crois. Il m’explique que oui, que c’était tout simplement sa première garde et qu’elle avait duré longtemps. « Tant mieux ! » je dis simplement, car la chose qui m’est venue à l’esprit n’était peut-être pas la chose à dire. En effet, j’allais comparer ses heures de garde à mes marathons shopping avec mes copines. Et pour une fois, j’ai su fermer ma bouche à temps, comme on dit. Il me fait alors remarquer le sang sur mon pansement et je pâli, parce que ça ne me semble pas normal. Il me conseil alors de retourné voir l’interne, mais je secoue négativement la tête. « Je ne peux pas ! Je l’ai entendue dire que sa garde était terminée, elle doit sûrement être partie depuis ! » je réponds alors en regardant ma main. Il me demande ensuite pour quelles raisons je suis venue aux urgences. « Un truc bête, je me suis brûlée en faisant la cuisine ! » je réponds. Devrais-je lui demander d’y jeter un œil ? Mais il ne travaille peut-être pas pour le service des urgences.

Comme je venais de le dire, j’étais loin d’imaginé que l’hôpital de Washington était aussi grand, mais il faut dire que je n’y suis aller qu’une seule fois et que ce n’est pas vraiment le genre de chose qui m’intéresse. Je suis plutôt attiré par les montagnes de paires de chaussures que compte mon magasin préféré au centre commercial que par les différents services de l’hôpital. Néanmoins, apprendre qu’il y autant d’étages m’impressionne. Je n’ajoute rien, car il est vrai qu’il doit déjà savoir tout ça puisqu’il travaille ici. Je me doutais qu’il ferait une brillante carrière, mais j’ignorais que son choix se porterait sur la médecine, il faut dire qu’à l’époque où nous sortions ensembles, il ne jurerait que par le basket et puis, après avoir rompu, je ne m’étais plus du tout intéressé à ce qu’il faisait. Je me demandais d’ailleurs pour quelle raison il n’avait pas fait carrière, sans doute en avais-je entendu parler, mais que ça m’était sortie de la tête. Un accident, je crois, mais je ne suis pas tellement sûr. Lorsqu’il me demande ce qui m’a amené à venir aux urgences, je lui explique m’être brûler en faisant la cuisine, mais que je ne peux malheureusement pas retourner voir l’interne qui c’est occuper de moi, car elle est partie. D’ailleurs, elle semblait avoir le feu aux fesses, vu la vitesse avec laquelle, elle à effectuer le soin. Je me suis même demander si ce n’était pas une fille à qui j’avais mené la vie dure, mais non. De ce que j’ai compris, elle n’est pas d’ici mais du Sud des Etats-Unis et elle est arrivé récemment, je l’ai entendue le dire à une autre patiente ; une bonne femme qui semble avoir l’habitude des urgences. Il me conseil de retourner aux urgences très vite, car il n’est pas normal que ça saigne, puisque ce n’est qu’une brûlure ; bon d’accord je ne me suis pas loupé mais tout de même. J’hésite. Mon père et sa grippe m’attende et je ne sais pas si j’aurais le courage d’attendre encore pendant deux plombes qu’on s’occupe de moi. Puis, il me demande si j’ai passé la brûlure à l’eau froide. « Oui, oui ! » je réponds. C’est même la première chose que j’ai fait, avant de mettre un torchon humide autour de la main pour venir jusqu’ici. « Euh … Je ne sais pas tout du tout ce qu’elle a fait, je sais juste qu’elle était pressée ! » dis-je alors. « On vas me couper la main ? » j’ajoute. Question stupide, mais voilà, le fait que le sang ne soit pas normal, ça me fait peur et j’en viens à poser des questions bêtes. « Tu veux bien regarder ? » je demande alors. Je ne pensais pas faire ça un jour, mais j’ai plus confiance en lui qu’en la fille qui s’est occupé de ma main blessée.

L’une des choses que mon frère se plait à me répéter, c’est que mes mauvaises actions se répercuteront dans mon avenir, autrement dit, je payerais pour toutes les mesquineries que j’ai pu faire dans le passé. Il ne faut quand même pas pousser. J’ai dit ce que je pensais à des filles qui me prenaient pour une amie ? Et après ? Je ne vais quand même pas mentir aux gens simplement parce que la vérité leur fait peur. Ce n’est clairement pas mon genre de dire à une fille ; même à une amie ; que sa robe lui va bien alors qu’elle a l’air d’être ficelé comme un rôti avec ! Je ne vais pas dire à quelqu’un, qu’il ne me dérange pas, si je suis occupée et que je n’ai pas envie d’être dérangé. Mais voilà, la plupart des gens ne veulent pas entendre la vérité, alors on leur ment. Et après, ils trouvent le moyen de râler, parce qu’on leur à cacher cette vérité qui leur faisait tend peur. Et bien avec moi, ça ne risque pas d’arriver ! Puisque j’ai envie de dire « merde » à quelqu’un, je le dis et qu’importe si ça ne plait pas. Après oui, j’ai bien conscience d’avoir été désagréable, d’avoir dit et fait des choses méchantes, juste par plaisir, juste parce que je me servais de certaines personnes et croyez le ou pas, je n’en suis pas fière. Malheureusement, c’est le passé et je ne peux pas effacer le passé. La seule chose que je pourrais faire c’est m’excusé, mais ce n’est pas mon genre, donc je ne le ferais pas. Enfin voilà. Mais revenons-en à nos moutons ou plutôt à ma brûlure à la main. Yohann me demande si je l’ai passé sous l’eau froide et j’indique que oui, ce qui est une bonne chose, selon-lui. « Je me suis souvenue que ma mère l’avais fait quand j’étais petite ! » répondis-je. C’est d’ailleurs l’un des derniers souvenirs que je gardais d’elle avant qu’elle ne tombe malade. J’ignore pourquoi i m’avait marqué plus que les autres, puisqu’elle n’avait pas eu besoin d’aller aux urgences. J’expliquais ensuite que l’interne qui s’était occupée de moi avait plus ou moins bâcler son travail, parce qu’elle était pressée. Et c’était la vérité, par ailleurs. Je haussais les épaules à sa remarque, car je ne savais pas quoi répondre. Il n’avait pas tort cela dit, elle aurait pu prendre le temps de le faire correctement. Moi, je prends toujours mon temps, mais c’est plus pour faire chier mon entourage que par soucis de la qualité. Je demandais ensuite si on allait devoir me couper la main, s’il eut envie de rire, il n’en montra rien. « Ça ne vas pas me laisser de cicatrice, hein ? » demandais-je jute après. C’est que je ne voulais pas avoir de traces sur la main jusqu’à la fin de ma vie, car c’est moche, il faut bien le reconnaitre. C’était superficiel, mais je m’en fichais. Je lui demandais ensuite s’il voulait bien jeter un œil à ma main. Pourquoi lui, je ne sais pas, d’autant qu’il m’avait clairement fait comprendre qu’il m’en voulait, mais je ne sais pas, j’avais d’avantage confiance en lui qu’en un autre interne, sans doute parce que je le connaissais. Enfin, je le connaissais avant, il avait changé depuis le temps et sans doute que moi aussi. Je m’attendais à ce qu’il me réponde qu’il avait autre chose à faire, mais il m’indiqua qu’il avait besoin de déposé un dossier, mais qu’il voulait bien le faire. « D’accord ! » acquiesçais-je, avec un petit sourire.