J’avais envie de lui, là tout de suite. Il faudrait être sacrément difficile pour trouver Cam repoussant. Il avait un côté sauvage tellement attirant, surtout maintenant. L’alcool agissant fortement sur mon état, j’étais bien plus tactile qu’à l’ordinaire et ma libido s’était réveillée. Malheureusement pour moi, ce n’était pas le cas de mon ami qui m’incita gentiment à aller me coucher parce que lui était soi-disant fatigué. Combien d’hommes dans son cas aurait repoussé les avances d’une femme éméchée ? Très peu, j’en étais sûre ! Je ne voyais qu’une seule explication rationnelle. Je n’étais pas à son gout. Je n’étais pas désirable. J’étais moche ! J’avais rarement pris des râteaux dans ma vie mais celui là était douloureux, je devais bien l’admettre. Parce que Cam n’était pas n’importe qui, il n’était pas le premier venu. Sa réaction me faisait mal. Trop embrumée par l’alcool, mon cerveau ne chercha pas plus loin et les conclusions se firent assez hâtivement. Vexée, je n’avais plus envie de le voir et je le laissais seul dans le salon, préférant aller m’enfermer dans ma salle de bain.
Assise contre la porte que j’avais verrouillée, bras croisés et la tête baissée, je ne tardais pas à l’entendre juste derrière. Ne pouvait-il donc pas me foutre la paix maintenant ? Il en rajouta une couche en me rabaissant au rang d’adolescente en pleine crise. De mieux en mieux.
« Laisse-moi tranquille ! » Est-ce qu’il était sérieux en disant qu’il allait défoncer la porte ? Il manquait plus que ça.
« J’ai pas envie de te voir moi ! » Je savais qu’il était capable de défoncer la porte, avec sa carrure, il n’aurait d’ailleurs aucun mal à le faire alors je préférais me lever pour aller m’appuyer contre mon lavabo. Il continua son monologue de parent face à une ado attardée et ça avait le don de m’agacer. Rien ne lui permettait de me parler comme ça. Pour qui me prenait-il ? Croisant fortement les bras, ma mine se fit plus renfrognée.
L’alcool fait des ravages. Et puis, il se mit à me sortir qu’il me trouvait jolie. Alors là, je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus. Qu’est-ce qu’il était en train de me faire ? Fronçant les sourcils, dans l’incompréhension la plus totale, mon état d’ébriété ne m’aidant pas à réfléchir, je restais interdite quelques secondes. Je finis par secouer la tête, sans bouger de l’endroit où je me trouvais.
« Alors c’est quoi ton problème ? »