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 If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules

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MessageSujet: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyLun 31 Oct - 0:11


❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules
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Spencer
Il déambulait dans les couloirs de l'hôpital avec une dizaine de dossiers sous le bras, attendant qu'une ambulance débarque pour ruiner sa petite routine fraîchement retrouvée. Spencer enchaînait une garde de plus de vingt quatre heures pour la seconde fois de la semaine et le pire, dans tout cela, c'était qu'il était très heureux de cette perspective. Tout humain normalement constitué aurait été heureux à l'idée de rentrer chez soi après une journée passée loin de son foyer mais pas Spencer Gardner. Il fallait dire que sa vie n'avait rien de simple ces derniers temps et son divan lui donnait un mal de dos incroyable. Quelle idée il avait eu d'accepter cette séparation avec sa femme et lui laisser le lit par dessus le marché quand il aurait pu garder son petit confort et ne pas risquer une apocalypse chez les Gardner s'ils apprenaient la vérité. Heureusement, il aimait le danger et il le prouvait au quotidien en fonçant tête baissée pour gérer les cas les plus désespérés des urgences, cherchant son miracle pour se faire mousser... Ou bien juste pour se rappeler qu'il était faillible et que la moindre action qu'il faisait n'était pas suffisante, à aucun moment il n'était assez pour sauver le monde. Spencer n'était qu'un homme normal avec une vie extraordinairement bordélique. C'était ce qui lui plaisait certainement parce qu'il cherchait à tout prix à s'enfoncer, c'était certainement la raison pour laquelle il avait trompé sa femme avec une interne avant que celle-ci ne cède aux avances de son ex fiancé. Il n'y avait rien de normal dans leur relation tout comme il n'y avait rien eu de normal dans la réaction de Spencer quand il avait appris à la nouvelle. Il n'avait même pas sourcillé, il avait accepté que leur mariage était mort né et il avait adoré l'idée que ce soit mieux qu'ils deviennent colocataires dans une immense villa plutôt qu'ils se montrent divorcés à la face du monde et surtout de leur famille respective. Pour un médecin avec une telle renommée, accepter un tel échec était une véritable catastrophe, surtout quand on était l'aîné prodige des Gardner. Il avait une réputation à conserver et dans ces cas là, Spencer choisissait toujours le mensonge plutôt que de la sacrifier, oui, comme un véritable gamin. Quoiqu'il en soit, il baillait en entrant dans la salle de repos pour se resservir une tasse de café, plus froid qu'agréable pour être honnête. Il n'avait pas vraiment la foi d'en refaire de toute évidence vu qu'il avait encore quelques patients à visiter avant la fin de la nuit.

Prochain arrêt: chambre 205. Il avança dans les couloirs immaculés de l'aile des urgences avec son café à la main, saluant les quelques collègues qui partageaient avec lui des informations capitales. La soirée était calme, ce qui leur permettait de discuter bien plus aisément qu'à l'accoutumée où tout le monde courait dans tous les sens parce que de multiples victimes arrivaient. Spencer aimait cette adrénaline particulière mais de temps en temps, c'était agréable de s'intéresser à des cas beaucoup plus mineurs, comme celui qu'il avait dans les mains. Une jeune fille de douze ans qui avait attrapé une bonne grippe en ce début hivernal. Spencer la trouva, complètement prostrée dans son lit, tremblotante, la peur s'affichant sur ses traits et instinctivement, il laissa de côté la blouse du docteur pour devenir le Spencer de tous les jours, celui capable d'avoir des éclats de gentillesse, surtout quand il était question d'enfants. "Hey, Rose, ça va aller, ta température redescend... Sous peu, tu seras sur pied, t'as plus à avoir peur." Il s'assit à côté d'elle, passant une main sur son visage pour écarter les cheveux qui collaient à la sueur de sa tempe, lui souriant pour la rassurer. La jeune fille sembla se détendre quelque peu en sentant un geste aussi simple à son encontre. Dites, docteur, vous m'liriez la suite de mon livre pour que j'm'endorme? Maman est pas là pour l'faire..." Spencer ne put que hocher la tête en s'emparant du livre à son chevet et se mettant à l'aise sur sa chaise pour commencer sa lecture. Sa voix portait certainement vers les chambres voisines vu comme Spencer était concentré sur sa tâche, mettant le ton à chacune de ses phrases, comme s'il insufflait son souffle de vie à cette jeune fille qui avait eu peur de mourir ce soir. Au bout de quelques pages, Spencer entendit le souffle de Rose s'assoupir mais il n'arrêta pas de lire pour autant. Il y avait quelque chose de magique dans cette histoire, quelque chose qui le touchait au plus haut point sans qu'il ne puisse en comprendre la raison. Lorsqu'il termina son chapitre, ses yeux se posèrent sur le visage endormi de la fillette avant qu'il ne sente un autre regard posé sur sa silhouette. Doucement, il tourna la tête vers la présence à côté de la porte... Vision du passé. Souvenir. Choc. Oui, un vrai choc parce que ce visage, il le connaissait, il l'avait aimé durant tout un été et aujourd'hui, il était présent pour le hanter après une lecture, comme ils avaient eu l'habitude de le faire chaque soir jusqu'à ce que Spencer ne la quitte. Jules. Il la connaissait et il déglutit en restant assis là, bien loin de son image de médecin fier et altier. Non, à cet instant là, il était le Spencer de vingt quatre ans qui était confronté à la délicatesse d'un merveilleux souvenir.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyLun 31 Oct - 13:08


❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules
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Spencer
Son cœur de mère avait de la difficulté à survivre ces derniers jours. Evidemment que Jules voyait toujours les choses de manières optimiste, mais lorsqu’elle voyait sa fille pliée en deux, pensant se trouver à l’agonie dans son lit, elle avait beaucoup de mal à ne pas se laisser submerger par l’émotion. Jules savait bien qu’elle pouvait se montrer trop sensible, mais si cela permettait qu’elle s’occupe au mieux de sa fille, elle ne pouvait pas ranger cela dans la catégorie des mauvaises choses. C’était ce qui l’avait poussée à se démener pour avoir un boulot qui pouvait lui offrir une jolie vie. C’était ce qui l’avait poussée à déménager afin d’être plus présente pour elle et c’était aussi ce qui l’avait poussée à l’emmener jusqu’aux Urgences ce jour là. Elle ne voulait pas passer pour la mère qui écoute trop son enfant, mais elle ne pouvait pas non plus rester muette devant la douleur qu’elle affichait. Sa fille n’était pas du genre à faire du cinéma pour se retrouver à l’hôpital, surtout qu’elle les avait en horreur comme beaucoup d’enfants. Elle avait protesté difficilement pour rester chez elles, que sa mère ne l’emmène pas voir le médecin mais Jules avait bien pris conscience qu’elle était arrivée au bout de ses capacités pour l’aider. Elle était professeur en politique, pas médecin. Elle ne se serait pas permis d’empiéter sur leur métier pour dire ce dont souffrait sa fille. Pour elle, elle ne voyait qu’un simple rhume, peut être une petite grippe mais elle ne pouvait pas aider sa fille si elle sentait plus mal que cela. Le rôle de parents était aussi de savoir quand demander de l’aide à quelqu’un plutôt que de s’obstiner à vouloir tout faire par soi même. C’était encore plus difficile quand on était une mère célibataire qui s’était toujours occupée seule de sa fille. Ce n’était pas facile de déléguer mais ayant été directrice de campagne pendant des années, elle avait fini par comprendre qu’une bonne équipe était indispensable pour aller loin et elle voulait que sa fille aille loin. Il était donc tout naturel qu’elle l’emmène aux urgences pour qu’ils puissent s’occuper d’elle au mieux. Malheureusement pour la jolie maman, ils ne lui donnèrent pas simplement des médicaments mais ils voulurent la garder en observation à cause de sa fièvre persistante. Cela n’aidait pas Jules à se détendre, surtout quand on savait qu’elle devait se rendre à l’Université pour un rendez vous avec le doyen. Elle était pensive, gardait les yeux dans le vague alors que la fin d’après midi arrivait et que son rendez vous se rapprochait grandement. « Vas-y maman… j’te jure ça va mieux… » Jules se mit à sourire, comme à son habitude. Elle avait beaucoup de chance d’avoir une fille aussi adorable et compréhensive même si elle voyait bien qu’elle n’allait pas vraiment beaucoup mieux. Elle s’approcha d’elle pour embrasser son front et de lui donner son ancienne peluche qu’elle avait quand elle était petite. « Maman, j’suis grande maintenant… » Jules lui sourit une nouvelle fois avant de secouer la tête. « Je sais, mais y a pas d’âge pour Hippopo, Rose. » Sa fille refusait souvent les marques d’enfance, elle voulait grandir et se sentir grande mais sa mère savait bien qu’elle avait besoin de certaines choses pour la rassurer. Rassurer la fille ou la mère, elle ne savait pas bien mais elle préférait le lui donner étant donné qu’elle devait la laisser.

Jules fit en sorte d’écourter au maximum son rendez vous. Elle parlait vite, allait droit au but et quand le doyen lui demanda ce qu’elle avait, elle n’hésita pas une seule seconde à lui expliquer que sa fille était à l’hôpital. Par moment, il suffisait d’être honnête pour réussir à avoir ce que l’on voulait. De toutes façons, les mensonges ce n’était pas le genre de la jolie brune. Elle préférait dire la vérité et cette fois cela avait payé étant donné qu’elle avait pu se retrouver à l’hôpital en début de soirée. Elle passa à la machine à café avant de montrer jusqu’à l’étage de la chambre de sa fille. Elle pensait la trouver seule, mais lorsqu’elle arriva, devant sa chambre, elle entendit une voix. Elle ne comprenait pas bien qui pouvait être là, en fait, elle avait même du mal à reconnaître la voix. Si cela avait été l’un de ses amis elle l’aurait reconnu tout de suite mais là elle eut besoin de passer la tête par la porte avant de faire marche arrière automatiquement pour s’appuyer contre le mur à l’entrée de la chambre. Il était là… c’était lui. Des années après elle le revoyait. Douze années précisément… Le père de sa fille se trouvait dans la chambre de sa fille comme si de rien n’était. Comment n’avait-elle pas pu reconnaître sa voix ? Maintenant tout lui revenait en tête et c’était comme si elle se retrouvait des années en arrière. Elle revoyait son sourire quand elle bafouillait dans sa lecture, elle revoyait la façon qu’il avait de remettre ses cheveux derrière son oreille lorsqu’ils fermaient enfin leur livre pour venir s’embrasser. Tous ces souvenirs d’une aventure de vacances qui avait pris fin longtemps auparavant mais qui avait laissé des traces encore bien vivantes. Alors que la voix de son ancien amant fini par s’éteindre dans la chambre, elle respira un bon coup avant d’afficher le même sourire optimisme et naturel qu’à l’accoutumé et passa enfin le pas de la porte. Lorsqu’il releva les yeux vers elle, c’était comme s’il n’en croyait pas ses yeux non plus. « Wow… ça fait longtemps.. » Elle ne savait pas quoi dire de plus, ils ne s’étaient plus vu depuis des années et elle se disait qu’elle arriverait plus facilement à cacher son trouble si elle ne prononçait pas trop de mots en même temps. « Spencer, c’est bien ça ? T’es médecin maintenant ? » Vu qu’il portait une blouse et qu’il se trouvait dans la chambre de son enfant, de leur enfant.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyLun 31 Oct - 14:22


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Spencer
Spencer préférait refouler les souvenirs, c'était bien plus simple ainsi. Au moins, quand on ne se rappelait de rien, on n'avait aucun moyen de regretter une période révolue. Sa façon de penser l'avait sauvé de bien des déconvenues puisqu'il ne vivait pas dans le passé. C'était ce qu'il pensait en tout cas mais lorsque l'on se prenait les souvenirs en pleine face, est-ce qu'il y avait un moyen de les effacer? Le problème était bien différent à ce moment là et Spencer ne s'était pas préparé à ce genre de surprises. Après tout, revoir Jules après plus de douze ans, ce n'était pas quelque chose qu'il aurait pu prévoir. Cette femme avait été un amour de vacances, une amourette donc, quelque chose qui n'aurait jamais pu durer dans la vie réelle. A vrai dire, il ne savait rien d'elle, si ce n'était son prénom et qu'elle aimait la lecture. Gardner n'avait jamais cherché à la connaître, c'était un pacte entre eux: ils passaient un été sublime loin de tout, loin de leur propre personne et ils repartaient chacun de leur côté sans jamais rien demander de l'autre. De ce fait, ils n'avaient jamais su le nom de famille de cette personne avec qui ils avaient vécu des moments intenses mais ce n'était pas le plus important, non, ce n'était pas ce dont Spencer se rappelait. Il pensait surtout à ces balades le long de la plage au moment où le vent se calmait et qu'il n'y avait plus rien d'autre qu'eux dans un paysage paradisiaque. Eux, main dans la main, silencieux, souriants. Il y avait quelque chose de magique dans ce genre de souvenirs, quelque chose que Spencer n'aurait jamais pu oublier, quoiqu'il en dise, juste les refouler dans l'espoir qu'ils ne viendraient pas le hanter bien plus tard. C'était vraisemblablement un échec puisqu'il était confronté à tous ces souvenirs, là, maintenant, dans une chambre d'hôpital, là où il pensait être le plus en sécurité dans son rapport avec lui même. Oui, le problème de Spencer résidait là dedans, dans le problème constant qu'il avait avec sa propre personne parce qu'il n'avait jamais agi de la bonne manière, du moins pas depuis cet été là où il plongeait ses yeux dans ce regard électrique, depuis cet été où son sourire charmeur s'était éteint tout naturellement en repartant de son côté. Plus rien n'avait été pareil après cela parce que sa vie n'était qu'un méandre de complications qu'il ne maîtrisait en aucun cas. Douze années d'une catastrophe à répétition, douze années qu'il devait taire parce que son travail était la seule chose qui avait de l'importance à ce moment là. C'était ce qu'il aimait le plus d'ailleurs quand il revêtait la blouse blanche: il n'était plus Spencer Gardner mais il était le docteur Gardner et c'était une peau qui était beaucoup plus aisé à porter. Tous les autres jours en tout cas, peut être moins celui là puisqu'il était fatigué, qu'il se retrouvait à faire les rondes plutôt que de rentrer chez lui.

Et puis, il y avait le visage de Jules, le visage de son passé. Spencer resta pantois quelques instants, surpris de la trouver ici quand les circonstances de leur rencontre avaient été bien différentes, sur une plage, à quelques kilomètres de cette grande ville. Il voulait croire que c'était une question de destin, que leur vie était intimement liée mais il aurait menti s'il avait pensé cela. Pour lui, tout n'était question que de coïncidences et si elle était là cette nuit, c'était uniquement parce qu'une personne qu'elle aimait était malade. D'ailleurs, ses yeux passèrent de la figure étendue sur le lit à celle qui se trouvait près de la porte et Spencer réussit aisément à faire le rapprochement. Voilà, cette femme de son passé, voire même de son entrée véritable dans l'âge adulte était devenue mère et lui était là, le médecin de service qui contait des histoires dans l'espoir de calmer les maux de la jeune fille. Spencer n'était pas un super héros, il était tout juste passable en tant que médecin urgentiste le plus souvent mais pourtant, il s'autorisa à sourire quand il entendit Jules lui narrer que cela faisait longtemps pour eux. "Et encore, j'crois que longtemps est un euphémisme pour nous deux, non?" Plus d'une décennie, au moment où ils s'étaient quittés sur une plage de sable blanc, un sourire nostalgique s'étalant sur leurs deux visages de personnes qui passaient d'ores et déjà à autre chose. Ils avaient vieilli depuis ce temps là, leurs traits n'étaient plus les mêmes, il n'y avait que leur regard qui était resté identique et celui qu'il posait sur elle était le même que celui qu'il avait posé quand il était parti ce matin là. La mélancolie l'inondait et il se releva délicatement pour ne pas réveiller Rose avant de se rapprocher de la brune. "Docteur Gardner, pour vous servir... Jules, si ma mémoire m'fait pas défaut." Il lui montra le nom sur sa blouse avant de jouer avec son stéthoscope et l'inviter d'un signe de tête à sortir de la chambre pour ne pas éveiller la fille de Jules. Il referma doucement la porte derrière lui avant de se tourner vers la jeune femme, toujours souriant. "Rose va bien... Pas d'inquiétudes, madame, elle sortira demain avec une bonne prescription et d'ici quelques jours, votre... Fille, si j'me trompe pas, sera sur pied." Jouer le rôle du docteur, c'était encore une fois plus facile que d'être Spencer, il était détaché alors que les souvenirs étaient proches de ses pensées. Clairement, il n'avait pas oublié. Rien du tout de cet été là.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyLun 31 Oct - 17:09


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Spencer
Le passé avait tendance à ramener de vieilles blessures mais pour Jules, les blessures ne faisaient pas partie de son vocabulaire. En réalité, elle prenait chaque moment de sa vie comme une étape essentielle à ce qu’elle devait devenir. Si elle n’avait pas eu sa fille, elle n’aurait jamais pris son indépendance. Elle n’aurait aussi probablement même jamais réussi à penser par elle-même. peut être qu’elle serait encore coincée à Huntington avec un mari que ses parents auraient fortement approuvé après l’avoir sélectionné parmi leurs amis bien sous tous rapports. Elle aurait aussi suivi les idées de ses parents, se détestant intérieurement de ne jamais avoir osé se révolter contre leur façon de vivre. Aujourd’hui, elle pouvait s’estimer fière de la femme qu’elle était devenue. Elle avait un boulot dans une prestigieuse université, elle avait une jolie carrière derrière elle et mieux que tout le reste, elle avait une magnifique fille de douze ans. Elle avait un peu peur de ce moment où elle finirait par vouloir se rebeller, par ne plus se satisfaire de ce qu’elle avait ou de ce moment où elle finirait par lui poser des questions. Comment devrait-elle lui répondre à ce moment là ? Lui dire ‘’tu te rappelles de ce gentil docteur lorsque tu avais la grippe ? bin c’est lui ton papa. Allez maintenant va te brosser les dents et au lit’’. Super le tableau. Oui, elle redoutait vraiment les questions qui allaient finir par revenir sur le tapis un jour ou l’autre mais elle était aussi heureuse de tout ce qu’elle avait. Jules n’en voulait pas le moins du monde à Spencer. Comment aurait-elle pu le faire ? Il n’avait aucune idée de ce qu’il lui était arrivé, après tout c’était ce qui avait été convenu entre eux. Ils avaient passé un bon moment, un été merveilleux et ils avaient fini par reprendre leur vie. En tout cas, c’est ce que lui avait fait, mais elle avait dû apprendre à vivre complètement différemment puisqu’elle avait commencé à voir son ventre s’arrondir. Non, elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Elle ne pouvait que l’en remercier parce que Rose était la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée dans sa vie et par extension, Spencer aussi en fait.

Le revoir ne faisait pas remonter des blessures. Non, ce moment ne faisait remonter que de bons moments et la promesse d’une vie merveilleuse en tant que mère. Peut être que certaines femmes lui en aurait voulu, mais Jules savait prendre la vie de la meilleure des manières pour ne pas rester bloquée dans le passé. Il fallait simplement aller de l’avant en se disant que tout ce qui arrivait avait une raison. Peut être que sa rencontre avec Spencer n’avait eu comme but que de la rendre plus adulte et de lui offrir le meilleur rôle de sa vie. Alors qu’en était-il de cette nouvelle rencontre ? Que cela voulait-il dire qu’elle le revoit aujourd’hui ? Il devait forcément y avoir un but, une raison à tout cela. Le hasard ne faisait pas partie des choses auxquelles elle croyait. Elle pouvait croire au destin, à toutes ces choses qui étaient écrites pour elle mais pas à une personne qui voguait dans la vie aux hasards des surprises. Spencer en était réellement une pour elle mais probablement pas pour le plan de la vie qu’elle se devait de suivre. « Ca dépend, si on s’était retrouvé à quarante ans, ça ferait encore plus longtemps. Tout est toujours relatif avec le temps. » Elle lui sourit timidement, un peu philosophe à ses heures mais en fait, elle avait peut être besoin de parler pour éviter que les questions sur le temps où ils s’étaient connus. Etait-il facile pour un homme de faire le lien entre la dernière fois où on avait couché avec lui et l’âge de l’enfant qu’il avait sous les yeux ? Elle n’en savait rien mais elle préférait s’éviter cette conversation dans l’absolu. Prenant une gorgée de son café, elle le suivit lorsqu’il sortit de la chambre pour ne pas déranger Rose. Elle appréciait l’attention, un peu comme si elle voyait là dedans les attentions de père qu’il n’avait jamais pu avoir pour elle par le passé. « Tout à fait, docteur Gardner, c’est Jules, Jules Matters. On aura finalement fini par connaître nos noms de famille. » Que se serait-il passé si elle avait connu son nom de famille à l’époque ? Est-ce qu’elle aurait essayé de le joindre pour le tenir au courant de sa paternité ? elle n’en savait rien et en fait, elle ne voulait pas y penser parce qu’elle ne vivait dans le passé ni dans les regrets. Elle voyait uniquement qu’elle était en train de retrouver son premier flirt, et peut être dans un sens son premier amour si on considérait qu’elle ne s’était jamais considérée comme amoureuse dans sa vie, alors on pouvait peut être dire que le père de sa fille avait été la personne la plus importante dans son cœur. Elle lui sourit et se sentit soulagée lorsqu’il lui dit que sa fille allait bien et que tout cela serait bientôt terminé. « Je suis rassurée, elle semblait vraiment mal et puis comme j’ai dû partir au travail rapidement je… désolée je parle trop. Les états d’âme d’une maman en somme… » Elle n’arrêtait pas de parler lorsqu’elle était un peu gênée ou qu’elle se sentait coupable d’avoir laissé sa fille un peu trop longtemps. « Et sinon… c’est le jeu du docteur parfait que tu me sors à me vouvoyer ou t’as oublié que la dernière fois qu’on s’est vu t’avais pas de blouse ou de stéthoscope, peut être même rien du tout sur le dos dans la journée à certains moments ? » Elle lui sourit même si elle se remettait une mèche de cheveux derrière l’oreille comme si elle était gênée de cette conversation, ou peut être qu’elle avait peur des révélations qui pouvaient en sortir.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyLun 31 Oct - 18:02


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Spencer
La vie de Spencer était extrêmement simple sur le papier. Il partait travailler aux aurores pour plusieurs jours consécutifs et lorsqu'il finissait par rentrer chez lui, c'était pour retrouver un lit désespérément froid mais tout cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Il préférait être seul, au moins cela lui procurait la sensation de ne rien faire du mal pour une fois. Combien de fois avait il dû rentrer chez lui avec cette boule au ventre d'avoir agi de travers? Des dizaines de fois depuis de nombreux mois. Spencer n'avait jamais réussi à aller au delà de cela, il était resté bloqué à l'état de grâce de ses vingt cinq ans, à ses instants de perfection où tout ce qu'il était correspondait à tout ce dont on avait besoin d'obtenir de lui. La réalité était bien différente aujourd'hui puisque Spencer n'était plus que l'indésirable, celui qui disait vert mais pensait rouge. Il n'y avait plus rien de sincère en lui parce qu'il avait peur d'être touché en plein coeur. Se montrer sous un faux jour était bien plus évident et surtout beaucoup moins risqué. Oui, Spencer était un froussard mais c'était bien mieux comme cela, il évitait ainsi les déboires que tant d'hommes avant lui avaient dû connaître. Il n'y avait qu'à voir son mariage, il n'avait jamais ne serait-ce qu'essayer de s'y investir. Depuis le début, il l'avait considéré comme un sauvetage inopiné d'une amitié qui n'existait déjà plus depuis un moment. Désormais, Spencer s'en fichait pas mal de l'amitié, du moins c'était ce qu'il affichait parce qu'être égoïste, ce n'était qu'une réaction logique à la solitude que l'on pouvait éprouver. Et c'était bien cela son problème majeur, depuis dix bonnes années, Spencer se sentait seul à en crever et il le cherchait. Dès que quelqu'un s'approchait un peu trop près de lui, il fallait qu'il cherche à se faire mousser pour qu'on le méprise et bien entendu, il y arrivait à merveille. Gardner aimait cela autant qu'il adorait être adulé par ses parents, cela lui donnait une assurance hors du commun quand, dans le fond, il n'avait rien de bien dans sa vie. Non, il avait juste sa solitude quand il se levait le matin pour une garde de soixante douze heures et la même solitude quand il tombait de fatigue dans son lit une fois toutes ces heures passées. Depuis quand n'avait-il pas été heureux au bout du compte? Spencer n'était même pas en mesure d'exposer la réponse, il avait arrêté de la chercher en tout cas parce qu'il avait bien trop peur de la connaître. Son sourire sonnait faux mais c'était la seule alternative qu'il avait pour paraître plus parfait que la moyenne et on le croyait, c'était le pire, on le croyait. Docteur Gardner était adulé dans son service, adulé par sa famille, adulé par lui même en apparence mais est-ce qu'il était aimé? La probabilité s'affaiblissait de jour en jour. Sa femme le méprisait déjà de ses actes et il n'en avait éprouvé aucune honte réelle, c'était juste le cours de la vie et il n'y avait rien qu'il pouvait faire pour le modifier. Clairement, Spencer était passé à côté d'une bonne partie de sa vie et il ne pourrait plus jamais rien récupérer, juste récupérer ses souvenirs dans l'espoir qu'on pouvait vivre dans le passé, sans jamais le regretter. Comme si c'était possible en réalité.

Rien de tout cela n'était réel, pas aussi réel que le regard qu'il posa sur Jules Matters. Leur histoire, elle, avait existé et Spencer en avait des souvenirs bien plus frais qu'il n'aimait le penser. Tout avait démarré d'un pari ridicule donné par son ex meilleur ami et Spencer l'avait tenu, plus que de raison, certainement parce qu'il avait été bien plus qu'une promesse en l'air pour une récompense sordide. Même s'il avait menti, Spencer avait considéré son été avec Jules comme quelque chose de réel, bien plus réel que les mots creux qu'il avait pu sortir en la quittant. Il choisissait la facilité, comme toujours et c'était dans cette spirale tortueuse qu'il était encore en endossant sa blouse de médecin plutôt que la peau de l'homme qu'elle avait connu il fut un temps. Oui, c'était bien plus simple de parler du nombre d'années qui les avaient coupés de leur univers de rêve et Spencer ne put que sourire de la remarque perspicace de la jeune femme. Il hocha la tête parce qu'ils auraient très bien pu attendre encore cinq bonnes années avant de se retrouver dans la même pièce que ce soir là. Spencer n'avait pas pensé à elle, il s'y était toujours refusé parce qu'ils avaient fait un pacte en se quittant douze années auparavant. Il était probable que s'ils avaient attendu leurs quarante ans, la dynamique aurait été la même que cette nuit là. Pour la première fois, Spencer entendait son nom en entier et il ne pouvait que sourire parce qu'il avait fallu attendre seulement cinq secondes pour que leurs identités soient dévoilées quand rien de tout cela n'était arrivé durant un été entier. "Il aura juste fallu attendre de se retrouver aux urgences après plus de douze ans, Jules Matters... Mais c'est un honneur." Il laissait miroiter cet humour qui avait parsemé leurs échanges au cours de leur été d'amour mais Spencer ne se permit rien d'autre en l'invitant à quitter la pièce pour ne pas réveiller la fille de la jolie brune. En dehors de cette pièce, dans ses couloirs qu'il connaissait si bien, c'était si simple d'être le docteur Gardner et fatalement, il était très bon à ce petit jeu, assez bon pour arriver à considérer Jules comme la mère d'une patiente lambda quand le lien qui les unissait était bien plus ancré que cela au fond de lui. "Mais c'tout à fait normal, y avait un peu d'appréhension mais elle se remettra parfaitement. Comme quoi l'amener aux urgences était une bonne idée de maman..." Et lui qui n'avait pas idée que ses actions relevaient d'un acte de père. A aucun moment cette idée de ne lui traversait l'esprit pour dire vrai, il était juste un docteur qui s'était occupé d'une jeune patiente en détresse, rien de plus. Tout comme il n'était qu'un homme professionnel qui posait son masque devant une femme qu'il avait connu bibliquement il y avait longtemps de cela. Forcément, il fallait que Jules casse cette image en mentionnant ce qu'ils avaient vécu plus ou moins subtilement et Spencer ne put que lever les yeux au ciel de manière caractéristique tout en posant son épaule contre le mur du couloir. "J'reste très professionnel, madame Matters... Et en plus, j't'avoue que ça m'avait échappé quelques instants. On s'est vus nus toi et moi? C'marrant, ça m'a pas marqué au point d'en retirer ma blouse de docteur Mamour." Mais il souriait et rien qu'en cela, Spencer lui prouvait qu'il n'avait rien oublié. Comment l'aurait-il pu quand sa vie n'avait jamais retrouvé la saveur qu'elle avait pu avoir quand il était en sa compagnie à cette époque? "J'pensais pas que t'habitais Washington... J'sais pas si c'parce que le monde est sacrément petit ou bien parce que mon souvenir t'a marqué au point d'me rechercher après tout ce temps." Il était taquin, le Spencer des grands jours alors qu'il posait son regard dans le sien, ses traits radieux accentués par les quelques rides de la trentaine qui naissaient au coin de ses paupières. "Tiens, au fait, l'ordonnance pour ta fille, sait on jamais que sa température grimpe quand elle aura quitté le champ de vision de son cher docteur ou conteur, on a pas bien défini la nature de notre relation à l'heure actuelle." Il mettait les pieds dans le plat en tendant un bout de papier avec la marque de quelques antibiotiques. Spencer avait une vie bien compliquée au bout du compte mais il n'en avait pas conscience, certainement pas vu le sourire radieux qu'il étendait sur ses lèvres... Il revenait douze ans en arrière, maintenant.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyLun 31 Oct - 19:10


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Spencer
Les souvenirs de cet été restaient ancrés dans la mémoire et même la peau de la jolie brune. Comment aurait-il pu en être autrement quand il lui avait offert la joie immense de devenir mère ? Par moment, elle ne comprenait pas comment elle avait pu envisager de mettre fin à sa grossesse. Elle comprenait que les femmes avaient besoin de ce genre de droit pour être maître d’elle-même et prendre les décisions raisonnables quand elles s’imposaient. Pourtant, elle se disait aussi que ce droit avait failli la faire passer à côté de la meilleure expérience de sa vie. Ce qu’il y avait à garder en mémoire c’était que chacun des droits que les citoyens ont en leur possession devait être utilisé avec précaution et réflexion. Heureusement pour elle, elle n’avait en rien été au bout de ses premières idées et aujourd’hui elle était l’heureuse mère d’une magnifique pré-adolescente. Elle avait accepté les bons et les mauvais côtés de sa situation. Elle savait bien qu’il y avait des choses qui ne la combleraient pas toujours de bonheur mais en même temps cela ne serait rien par rapport à tout le bonheur qu’elle lui avait apporté. A tout ce bonheur qu’Il lui avait apporté. Douze ans. Douze années à penser à lui presque chaque jour parce qu’elle avait sa fille sous les yeux. Il lui était impossible de ne pas penser à lui quand elle voyait leur fille ne pas réussir à loucher. Elle le revoyait tenter de le faire pendant qu’elle se moquait de lui, riant aux éclats avant de venir l’embrasser parce qu’elle avait été une adolescente qui découvrait les prémisses de l’amour avec lui et qu’elle ne pouvait pas se contenir de revenir vers ses lèvres. Il y avait toujours quelque chose dans la journée qui lui faisait penser à lui. Il suffisait de la voir sourire pour le retrouver parce qu’elle avait la même manière d’étirer ses lippes pour montrer son bonheur. La plupart du temps, elle était heureuse de le voir en elle. Jules n’était pas le genre de mère célibataire qui en veulent à leur ex. Non, elle était de celles qui sont ravies de voir qu’elles ne sont pas les seules à avoir transmis des gènes à leur enfant. Elle était même contente de voir qu’il y avait un bon mélange d’eux deux même si en réalité, ils n’avaient jamais rien été ensemble si ce n’est un amour de vacances. Oui, la plupart du temps, elle était heureuse de le voir ressortir en elle mais il y avait aussi quelques moments où elle sentait la mélancolie s’emparer d’elle. Bien qu’elle soit heureuse dans sa vie et qu’elle sache parfaitement que l’on ne pouvait pas revenir en arrière, elle avait aussi envie de retrouver ce dernier moment d’insouciance. Cette insouciance qu’elle avait perdu dans les bras de Spencer en même temps que sa virginité. Il ne se rendait pas compte de tout ce qu’il avait emporté avec lui en partant.

Non, il n’en avait pas la moindre idée ce soir non plus en employant ce ton distant comme rien n’avait jamais eu lieu entre eux. Elle ne lui en voulait pas non plus pour ça. En fait, il n’y avait rien qui pouvait faire qu’elle pouvait lui en vouloir. Elle savait que beaucoup de choses dans leur vie avaient changé et il était normal qu’un été ensemble ne ressorte pas tout de suite dans la conversation. « De même, Docteur Spencer Gardner. Il m’aura fallu douze ans pour connaître un nom de famille, j’crois que ça peut entrer dans les records. » Peut être pas si on laissait les choses telles quelles mais si on rajoutait le fait qu’elle avait mis douze ans à connaître le nom de famille du père de sa fille, celui qu’elle aurait dû porter, alors oui, on pouvait faire passer la situation dans les records. En tout cas, cela n’avait pas empêché qu’elle devienne une bonne mère, chose que Spencer sembla lui confirmer. Elle eut l’impression de rougir légèrement quand il lui dit ça parce que dans le fond cela voulait dire que le père de sa fille était en partie fier de ce qu’elle avait fait de leur enfant. Elle n’avait jamais imaginé avoir besoin de l’approbation du premier homme qui l’avait touchée mais en fait, elle en était plus émue qu’elle ne l’aurait pensé. Il n’y avait pas trente-six mille façons de mettre fin à ce sentiment, désamorcer la situation en parlant de ce qu’ils avaient vécu il y a de ça, probablement mille ans. Elle l’observa reprendre ses airs de coq à s’appuyer contre le mur tandis qu’il lui parlait. « Je t’assure docteur Gardner, mais je note que j’ai pas dû laisser un souvenir mémorable. Je comprends mieux pourquoi j’garde aucun mec, merci pour l’éclaircissement docteur. » Son sourire s’étira jusqu’à faire apparaître ses dents et même qu’un doux son sorte de sa bouche. Cela faisait du bien de le revoir même si elle ne l’avait jamais envisagé de cette façon. « Parce que j’y habitais pas à l’époque. J’ai commencé à venir ici pour travailler et finalement on a déménagé l’année dernière avec Rose… » elle se retourna furtivement vers la porte de la chambre, pensant à sa fille qui devait dormir paisiblement après l’histoire que venait de lui lire… son père. « Désolée si j’ai froissé ton égo de super docteur. » lui dit-elle dans un sourire, pensant capter qu’il devait aimer avoir une bonne réputation, un peu comme à l’époque avec ses copains en réalité. C’était bizarre de regarder le père de son enfant et de se dire qu’en fait, on ne connaissait rien sur lui. Elle tendit sa main pour attraper l’ordonnance qu’il lui tendait et resta un peu bloquée quelques instants lorsqu’il lui dit que la nature de leur relation n’avait pas été totalement bien définie. Elle déglutit douloureusement avant de replacer ses cheveux bruns derrière l’oreille une nouvelle fois. « Merci… et on va dire que tu es juste son docteur. Je vais reprendre le flambeau pour le rôle de conteur. J’ai fini par m’y habituer avec les années. » Bien sûr, encore et toujours elle souriait, parce qu’elle ne savait pas vraiment faire autre chose. De plus, il n’y avait aucun reproche ou aucune amertume dans ses mots donc pourquoi ne serait-elle pas en train de sourire.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyLun 31 Oct - 20:44


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Spencer
Il aurait probablement dû remercier Jules pour tout ce qu'elle avait pu lui donner le temps d'un été. Spencer n'était jamais retourné dans cet état d'insouciance après leurs douces vacances. Il était passé directement au stade de docteur en devenir. Depuis cet été là, la vie de Spencer Gardner n'avait été que pression et désillusions. Après tout, il avait vite fait de tomber dans la décadence d'une vie sans lendemain. Il avait épousé la soeur de son meilleur ami dans un acte désespéré de réparer les pots cassés de leur relation. Ses actions avaient été vaines, Spencer s'était simplement perdu dans un mariage qu'il n'était pas encore prêt à vivre et par dessus le marché, il n'avait pas récupéré l'amitié de Joshua. Il ne lui était pas resté grand chose de tout cela au bout du compte puisque cela faisait cinq années qu'il cherchait à comprendre comment remettre sur pied son existence. Il n'en était vraisemblablement pas capable parce que Gardner n'avait jamais été préparé à tout cela. Il n'avait jamais vraiment pu le faire puisqu'il était passé de l'adolescence à sa vie de médecin titulaire du jour au lendemain. La seule passerelle entre ces deux états, cela avait bien été Jules Matters. Durant quelques semaines, elle lui avait permis de retrouver la possibilité d'être encore un homme insouciant, un homme libre qui pouvait tout faire s'il s'en donnait la chance. Elle lui avait également permis de devenir un véritable homme, quelqu'un capable de faire des choix étant donné qu'il l'avait laissée partir quand elle le lui avait demandé. Rien n'avait été simple dans cette histoire parce que Spencer s'était senti bien avec elle, peut être que s'il était vraiment honnête, oui s'il en était franchement capable, il confesserait qu'il ne s'était jamais senti aussi bien et libre avec une femme qu'il ne l'avait été avec Jules. Toutes les histoires qu'il avait vécues après elle n'avaient pas eu cette saveur là. A chaque fois, Spencer s'était senti enfermé dans un rôle: on lui demandait d'être un mari, on lui demandait d'être ainsi puis comme cela et au final, à aucun moment il n'était lui même, se comportant comme le parfait acteur, comme à son habitude. Jules ne lui avait jamais demandé d'être un autre, elle s'était contentée de lui, de ses lèvres sur sa peau, de ses sourires pour atteindre son coeur. Elle s'était contentée de Spencer, pas même de l'aspect Gardner de sa personne, elle avait juste désiré être avec lui et pas la part mensongère de ce qu'il était. Pour tout cela, pour toutes ces raisons qui semblaient futiles, Spencer n'aurait jamais pu la remercier assez. Jules avait été une lueur d'espoir qu'il n'avait jamais pu saisir, probablement parce qu'il n'était pas prêt pour cela mais là encore, pouvait-il l'être un jour? Effectivement, Spencer était aussi Gardner, il n'était pas qu'une illusion de perfection. Il avait besoin de son masque de perfection pour subsister dans ce monde et il était probable que tout ce qu'il avait vécu avec Jules n'était qu'un joli rêve, une belle illusion qui l'avait changée seulement momentanément. C'était beau pourtant, c'était merveilleux de pouvoir lui sourire à nouveau, de se rappeler de cette sensation de plénitude qui occupait ses entrailles à l'instant où il s'était détourné de la barrière de chez elle pour venir poser ses lèvres sur les siennes. Spencer n'avait jamais vécu de moments aussi vrais que celui là... Le seul instant où il avait été totalement lui et la revoir aujourd'hui lui rappelait à quel point il n'était devenu qu'une plaisanterie, une belle et joyeuse plaisanterie.

Sa vie entière n'était qu'une farce de toute évidence et il était bien plus que ravi d'en avoir le premier rôle, lui le héros à la blouse blanche qui aurait probablement dû être pris pour jouer le vilain. Oui, c'était lui qui était le roi du faux semblant, celui qui se montrait sous son plus beau jour devant un amour de son passé. Jules était là devant lui et il ne pouvait que s'en éloigner de la manière la plus aisée qu'il connaissait: devenir le docteur Gardner, s'amuser de son statut parce que c'était bien plus facile à faire que d'accepter le fait qu'il avait une histoire avec cette femme. Une histoire qui avait laissé un joli souvenir, et plus encore... Mais tout cela, Spencer n'en avait aucune conscience à l'heure actuelle. Il ne se rendait compte que du souvenir qu'elle lui avait laissé, lui, sans s'imaginer que le souvenir qu'il lui avait offert était impérissable et bel et bien vivant à quelques pas derrière lui. "Mais on avait pas besoin de nos noms pour passer de bons moments alors le record est pas si important pour nous au bout du compte." Leur été resterait quelque chose de grandiose mais c'était tout ce qu'il était devenu, un souvenir, quelque chose de simple qui était amené à être raconté lorsqu'ils seraient plus vieux. Spencer ne s'imaginait pas en parler, déjà qu'il n'avait pas envisagé retrouver cette femme avec qui il avait partagé ces moments. Pour autant, cela était arrivé, c'était quelque chose de vrai dont il devait se rappeler. Mais bien entendu, Spencer étant Spencer, il ne pouvait que mentir et laisser entendre que Jules n'avait été qu'un souvenir parmi les autres, une passade qu'il avait vite fait d'oublier et tout cela, avec le sourire, comme toujours. "J'aurais dû choisir ma spécialité en psychologie, hein? J'te fais la consultation gratos parce que j't'apprécie, me remercie pas, ça vient du coeur." Il ne se rendait pas compte de tout ce qui les liait en réalité. Spencer avait l'air du garçon détaché, celui du type professionnel qui ne ressentait rien mais c'était très certainement faux. Comment être totalement détaché quand on était confrontés à une ancienne histoire qui avait cruellement sympathique au bout du compte? Si Spencer la comparait à ses autres relations, il ne pouvait qu'en conclure que Jules avait eu une place dans les souvenirs les plus merveilleux qu'il avait partagés avec une femme. "Travailler, hein? Moi qui t'voyais encore comme la femme qui passait sa vie avec un bouquin à la main sur une serviette de plage... le mythe s'effondre mais j'espère que Washington plait autant à ta fille qu'à toi tout de même." Il lui montrait qu'il se rappelait fort bien en faisant ce sous entendu. Il n'avait rien oublié du tout, certainement pas les circonstances spéciales de leur rencontre, le fait qu'il avait passé une journée entière à la charmer pour finalement succomber à son doux sourire et son regard tendre. Spencer n'avait pas essayé d'y résister, il avait juste dit merde à sa réalité le temps d'un été, oubliant qu'il y avait un monde qui l'attendait au delà de ce simple été, un monde où Jules n'aurait pas sa place. "Oh, tu sais, mon ego en a vu d'autres, il se remettra du fait que tu m'considères pas comme le seul homme de ta vie." Il fit semblant d'en rajouter des tonnes, posant sa main sur son coeur comme s'il allait défaillir d'apprendre que Jules avait eu une vie après lui. Puis, il se mit à rire. C'était rare que Spencer soit si spontané et surtout si vrai, lui qui mentait, camouflait, faisait toujours en sorte d'être une autre personne que ce qu'il était réellement. Avec Jules, il se retrouvait douze années en arrière, à cette époque où il était libre. Où il était juste Spencer. Il la regarda replacer ses cheveux derrière ses oreilles, la sentant gênée tout d'un coup face à ses plaisanteries idiotes. "Docteur, ouais, ça j'sais faire, j'ai de l'expérience... Tu remets en cause mes qualités de conteur? Selon mes vagues souvenirs d'un certain été, t'aimais bien mon aptitude à t'narrer des superbes contes et légendes... A moins que j'me trompe complètement mais si tu refuses que j'assume ce rôle avec ta fille, j'accepte sans problème. De toute évidence, t'es une mère de qualité, y a que ces mères là qui refusent que j'les approche, elles et leur marmot." Il rit à nouveau avant de faire une moue amusée à la jeune femme. C'était comme s'il ne l'avait pas quitté sur cette plage douze années auparavant, comme s'ils se retrouvaient à cet instant où ils avaient choisi de partir chacun de leur côté... Avant de changer d'avis, ce qui aurait certainement été une sage décision au bout du compte. "Et on peut t'trouver où à Washington? Si jamais j'veux prendre des nouvelles de la grippe de Rose, en tant qu'excellent docteur, le rôle que tu m'as gentiment donné dans cette affaire." Spencer faisait son sourire charmeur après cela, c'était comme s'il avait oublié les circonstances, les moments... Et qu'il s'était simplement retrouvé dans son rôle de douze années auparavant. Le rôle de sa vie, au bout du compte.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyMar 1 Nov - 0:08


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Spencer
Jamais il n’avait dû penser à elle pendant toutes ces années. Ce n’était même pas vraiment étonnant. Ils avaient repris leurs vies et lui, il avait fait en sorte d’avancer pour devenir quelqu’un. Une amourette de vacances n’allait pas influencer sur toute sa vie. En tout cas, ce n’était pas ce que cela avait été pour elle. Contre toutes attentes, Spencer avait probablement été l’aventure de toute une vie parce qu’il en était ressorti la chose la plus merveilleuse sur Terre. L’accomplissement d’un amour, le but ultime de nombreux couples sur Terre. Jules l’avait eu, même si elle n’avait pas eu l’amour pour autant. Le père de Rose n’avait fait que passer. Il était arrivé comme un prince sur son cheval blanc avec son sourire parfait. Il avait peut être eu des gros sabots en venant la voir sur cette plage mais en tout cas, il avait fait preuve d’audace parce qu’elle savait bien que seule sur la plage avec son bouquin, elle ne devait pas paraître très ouverte au monde. Pourtant Spencer avait réussi à venir la voir, lui trouvant quelque chose qui lui avait donné envie de faire un bout de chemin avec elle malgré ses idées romantiques et sa façon légère de prendre la vie. Elle n’avait rien voulu savoir de lui et elle n’avait pas voulu qu’il sache quoi que ce soit d’elle. Ils auraient pu être n’importe qui lorsqu’ils étaient ensemble, mais au moins, à ce moment là, elle savait qu’elle avait réellement été elle-même. Jules n’était plus la petite fille d’une famille rétrograde et chrétienne qui l’aurait probablement brûlée sur le bûcher de se laisser charmer par un vacancier de passage. Avec lui, elle était celle qui le forçait à aller voir un film romantique au possible au cinéma alors qu’il menaçait de lui vomir dessus devant les niaiseries si elle persistait dans cette voie. Il n’y avait même pas eu la moindre once de honte parce qu’elle assumait parfaitement la personne qu’elle était quand elle était avec lui. Pendant ces semaines qu’elle avait passé avec lui, Jules avait même eu l’impression qu’il en était peut être de même pour lui. Elle l’avait vu passer du jeune garçon qui était venu la draguer sans vergogne sur la plage à celui qui avait tenté de la faire s’approcher de l’eau alors qu’elle en avait une peur bleue. Il était celui qui l’avait pris dans ses bras jusqu’à avancer de quelques mètres dans l’océan, la laissant bien au dessus de l’eau pour qu’elle voit que cela n’avait rien à craindre. Ce jour là, malgré les marques de griffures qu’elle avait laissé dans son dos parce qu’elle avait eu peur, elle avait aussi réussi à mettre un orteil dans cette immensité bleue. C’était la seule fois qu’elle avait réussi à affronter sa peur et jamais plus il n’avait tenté de la faire s’approcher de l’eau. Peut être qu’il avait déjà ressenti une fierté aussi grande que celle de la jolie brune à la voir faire un acte pareil, un acte qu’elle n’avait fait que pour lui puisque depuis, jamais elle n’avait voulu retenter l’expérience.

Oui, cette histoire avait eu probablement beaucoup plus d’importance pour elle qu’elle n’en avait eu pour lui. La preuve flagrante avec cet enfant qui dormait à quelques pas d’eux bien sûr, mais il y avait aussi quelques autres détails qui faisaient que jamais elle n’avait vraiment réussi à l’oublier. Si elle n’avait pas été si pleine de vie et optimiste, elle aurait peut être pu se trouver vexée face au ton détaché il prenait avec elle mais non. Bien au contraire, elle tentait de prendre les choses avec le sourire comme à son habitude et lorsqu’il lui répondit par rapport à sa définition du record, elle fit une moue avec sa bouche pour lui accorder le fait qu’il avait raison. Bien sûr, cette moue finit par se muer en un joli sourire dont elle avait toujours eu le secret. C’était même à se demander si c’était simplement dû au fait qu’elle était une personne enjouée ou si les retrouvailles avec le père de sa fille y étaient pour quelque chose. Elle n’en savait rien, de toutes façons, elle ne voulait pas y prêter attention. La vie continuait voilà tout. « C’est trop généreux de ta part. j’essayerai de penser à laisser un pourboire pour ta peine. » Jules était une personne drôle, un humour sûrement teinté d’un peu trop d’optimisme comme toute sa vie mais elle s’en fichait bien, il valait mieux prendre les choses du bon côté plutôt que de passer sa vie à avoir des regrets sur ce qui aurait pu ou non se passer. Elle aurait pu se demander ce qu’il se serait passé si elle avait pu lui dire qu’elle était enceinte. Peut être qu’elle serait devenue la femme d’un grand médecin urgentiste et que sa fille aurait grandi avec un père. Elle ne le saurait jamais. La seule chose qu’elle savait, c’était qu’elle travaillait maintenant et qu’elle faisait cela pour faire vivre au mieux sa grande fille malade. « Si seulement… c’était plaisant cette époque, mais il faut bien grandi un jour. Et je crois que ça lui plait oui, même si elle a dû quitter ses amis de Huntington quand même. Moi ça va faire cinq ans déjà que je travaille ici donc j’ai eu le temps de me faire à la ville. » Elle n’en revenait pas de réussir à parler aussi normalement avec lui alors qu’ils ne s’étaient pas vu depuis aussi longtemps et en même temps, c’était exactement ce qu’elle aurait pu espérer en retrouvant Spencer. Elle n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse le revoir mais si cela devait arriver et qu’elle doive lui annoncer un jour qu’il était le géniteur de sa fille, elle ne pouvait que se féliciter d’avoir une bonne relation avec lui. « Parce que tu pensais être un homme de ma vie ? Dire que c’est moi qu’on traite toujours d’indécrottable optimiste. » Elle se mit à sourire de plus belle tout en secouant légèrement la tête face à sa réflexion. Pourtant, elle devait calmer ses ardeurs quelques secondes puisqu’il se mit à parler de son rôle par rapport à Rose. C’était un sujet délicat qu’elle ne pouvait pas aborder maintenant et qu’elle n’était même pas sûre de vouloir aborder un jour en fait. De toutes façons, pour cela, il aurait fallu qu’elle le revoit par la suite et elle ne comptait pas passer sa vie à l’hôpital. « Non, tu étais un parfait conter à l’époque déjà. Tu faisais super bien les voix des animaux, une merveille. » dit-elle dans un léger rire. « Merci, le compliment me va droit au cœur. Tu n’as pas d’enfant toi ? » Tout à coup, elle se montrait curieuse de ce qu’il avait pu devenir, de ce qu’il avait pu construire ou simplement de savoir si sa fille avait peut être des frères et sœurs quelque part, pas très loin d’ici. Autant prendre toutes les informations qu’elle pouvait avant qu’ils ne retournent une nouvelle fois chacun à leur vie respective. En tout cas, elle l’avait imaginé de cette façon jusqu’à ce qu’il vienne à lui demander implicitement à se revoir et qu’elle sente son cœur bondir à l’intérieur de sa poitrine. Elle baissa furtivement les yeux, regardant le sol quelques secondes avant d’afficher un sourire gêné. « Juste pour Rose c’est ça ? Et bien, si jamais tu as envie de la revoir, y a son école à Anacostia. » Elle le regarda en se pinçant légèrement les lèvres, pas sûre de ce qu’elle pouvait vraiment dire. Le revoir lui ferait plaisir, mais cela signifierait passer encore du temps à lui mentir sur sa paternité. « Après, si tu as envie de me revoir moi… je travaille à l’Université de Georgetown. » La curiosité avait été bien trop présente parce qu’elle ne pouvait pas retrouver le père de sa fille et ne pas être curieuse de savoir ce qu’il était devenu. « C’est fou, mais j’ai l’impression de t’en avoir dit plus sur moi en deux minutes qu’en deux mois la dernière fois. » annonça-t-elle en souriant tout en passant sa main dans ses cheveux pour les ramener en arrière. Le revoir faisait remonter beaucoup de choses en elle et Jules n’avait pas pu faire autrement que de lui dire où il pourrait la trouver, dans l’espoir de le voir débarquer à la fin de l’un de ses cours peut être.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyMar 1 Nov - 12:51


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Spencer
La plus grande peur de Spencer restait celle du jugement. Il détestait paraître médiocre même si dans le fond, il avait parfaitement conscience qu'il l'était sur bien des points. Il désirait paraître plus intelligent qu'il ne l'était réellement, plus sympathique, plus sociable, simplement meilleur. Gardner avait surtout conscience que rien de tout cela n'était réel: il était perfectible, bien loin d'être à même de gérer les complications de son existence parce qu'il se refusait à accepter son incompétence flagrante lorsqu'il s'agissait de relations humaines. Oui, à vrai dire, Spencer était loin d'être quelqu'un en qui on faisait confiance. Les seuls qui s'y étaient tentés avaient fini par le laisser sur la touche parce qu'il les décevait systématiquement. Dès qu'on l'approchait, c'était comme si Spencer cherchait à les éloigner d'une manière ou d'une autre. Il n'y avait eu qu'une seule personne avec qui il aurait aimé faire différemment, Joshua mais là encore, il avait échoué, lamentablement. Au bout du compte, ce n'était que lorsqu'on attendait rien de lui que Spencer arrivait à se comporter de la plus belle des manières. C'était ce qui était arrivé quand il avait rencontré Jules durant leur été d'amour. Elle ne lui avait jamais fait promettre monts et merveilles et Spencer s'était tenu à ce qu'ils avaient défini en amont, juste de rester eux mêmes pendant leurs quelques semaines passées ensemble sans jamais en faire trop. Cette réalité avait été simple pour lui et clairement, Spencer avait été en réussite parce qu'il n'avait aucune raison de décevoir la jeune femme. Non, il ne l'avait pas fait alors qu'il venait frapper à l'endroit où elle logeait avec le petit déjeuner en main presque quotidiennement, ne s'attendant pas à autre chose qu'une simple journée passée avec elle. Spencer n'avait eu aucune prétention avec Jules, de ce fait, il n'avait jamais pu la décevoir. Il n'était qu'un idiot de passage pour elle, un garçon qui passait la voir tous les jours et avec qui elle passait la journée sans qu'il ne cherche à l'impressionner. Non, Spencer était juste celui qui l'embarquait dans des aventures avec ces idées farfelues de balade au bord de la mer, en quad ou en vélo jusqu'à ce qu'ils finissent par se perdre dans les alentours de Huntington. Un soir, Spencer les avait obligés à faire du camping sauvage dans une petite crique avoisinante. Jules aurait pu le haïr de l'avoir forcé à abandonner son petit confort pour une soirée mais ce ne fut pas le cas. Pour être honnête, ils avaient réussi à passer un excellent moment en s'endormant l'un contre l'autre après s'être aimés pour la plus belle fois de leur courte histoire et Spencer l'avait réveillée au petit matin avec un reste de bonbons qu'il s'était procurés la veille pendant leur escapade. Tous ces moments accumulés avaient défini le couple qu'ils avaient été même s'ils n'avaient dû être qu'une amourette de vacances, rien de plus que quelques souvenirs disséminés au vent depuis cet instant. Spencer avait tout cela en tête, le fait que Jules caractérisait la seule période de sa vie où il n'avait déçu personne, où il avait simplement pu être lui même sans se cacher derrière une barrière de perfection qui n'était qu'un faux semblant d'envergure.

Pourtant, il était de retour dans ce jeu là, se laissant porter par son envie d'être le meilleur de tous, l'incarnation même de la perfection même si c'était une attitude tout à fait puérile de sa part. Il voulait juste montré qu'il avait réussi à devenir quelqu'un, même si c'était une image vulgaire et loin de ce qu'il était au fond de lui. Jules ne le connaissait pas de toute manière, la preuve, ils venaient tout juste de s'échanger leur identité, simplement cela et ils s'étaient côtoyés durant tout un été. Spencer ne pouvait que rire de l'issue de cette journée, lui qui faisait tout pour oublier les éléments de son passé, le destin venait lui mettre en pleine figure tout ce qui avait rendu sa vie plus intéressante quand il était encore jeune. Même s'il voulait faire comme s'il était tout à fait détaché de la situation, ce n'était qu'un beau mensonge de sa part, c'était toujours une mission impossible quand on se retrouvait nez à nez avec une femme qu'on avait pris le temps de découvrir dans un passé plus ou moins lointain. S'il n'avait pas connu toute la vie de Jules à cette époque, il n'en ressentait pas moins une espèce de proximité avec elle parce qu'ils avaient été honnêtes l'un envers l'autre, ils n'avaient jamais essayé d'être une autre personne. Spencer, en tout cas, avait été plus réel que jamais en sa présence et il ne l'avait pas regretté un seul instant. Il souriait plus librement depuis qu'elle était là parce que c'était simple d'entrer dans ce jeu de séduction avec elle, celui qui l'avait mis en avant lorsqu'il avait posé sa serviette juste à côté de la sienne, le plus simplement du monde. En tout cas, la brune ne se laissait pas démonter par les remarques ridicules de Spencer, rentrant dans son jeu avec son histoire de consultation psychologique gratuite. C'était comme s'il se retrouve douze années en arrière, à mettre tous les plans en oeuvre pour entrer dans sa vie. Cela faisait au moins une chose qui n'avait pas changé, étant donné qu'il retrouvait Jules avec une fille de douze ans dans une des chambres du service des urgences. Forcément, Gardner était curieux d'en apprendre plus. "Cinq ans déjà? Et j'te croise seulement aujourd'hui, c'marrant... Grandir est un bien grand concept tout de même, regarde moi, j'en suis resté au même âge mental que lorsqu'on s'est connus." Encore dans la théâtralité, Spencer faisait la moue de l'idiot de base en racontant la première chose qui lui passait par la tête. Cela dit, il le pensait tout de même, cette coïncidence de retrouver Jules toutes ces années après qu'ils s'étaient quittés aussi précipitamment. Ils n'avaient pas été grand chose, du moins Spencer était certain de ne pas avoir laissé de marques dans la vie de Jules, ce qu'elle lui prouvait en sortant les mots parfaits pour le détruire. Evidemment, Spencer ne put que faire le condamné de service en entendant sa phrase. "Que veux tu... T'as dû me contaminer durant les quelques semaines qu'on a passés ensemble. Fallait bien que j'garde un p'tit quelque chose de toi vu que mes souvenirs, à part ça, sont quelque peu flous." Il en rajoutait, c'était toujours ainsi avec Spencer, il fallait toujours qu'il cherche à rendre la moindre conversation exceptionnelle. Il était compliqué à suivre mais là encore, même Spencer lui même ne se comprenait pas le moins du monde. Il n'avait jamais saisi ce qu'étaient ses intentions réelles dans la vie, il n'avait d'ailleurs pas énormément évolué en douze longues années. "Ah j'te remercie de rendre à Spencer ce qui est à Spencer, ça fait au moins un talent parmi tant d'autres dont t'as conscience." Et alors que Jules laissait échapper un léger rire, il lui fit un clin d'oeil avec son air charmeur. Il ne s'attendait pas pour autant à la question de la jeune mère, personne ne lui demandait jamais s'il avait une famille. Pour tout le monde, c'était évident qu'il n'était rien ni personne d'autre que le docteur Gardner. "Moi, des enfants? Non, l'occasion s'est jamais vraiment présenté... Mais, si on considère que j'essaye d'éduquer la partie la plus puérile de moi même, j'ai au moins quelques aptitudes éducatives." Il n croyait pas si bien dire quand sa fille se trouvait à seulement quelques centimètres de lui sans qu'il n'en ait la moindre conscience. Qu'était devenu sa vie? C'était la question qui le tourmentait le plus ces derniers temps mais peut être que Jules était celle qui avait la meilleure réponse à lui apporter si elle lui confessait le véritable rôle qu'il avait joué dans l'existence de Rose sur cette planète. Il n'était que son médecin, rien d'autre mais il espérait tout de même garder le contact avec les deux femmes sans avoir en tête ses véritables intentions. "Anacostia, c'noté... Madame Matters à l'université? C'pour ça que j't'ai rencontré avec un bouquin dans les mains alors, professeur hein?" Il était tout aussi curieux qu'elle au bout du compte à essayer d'apprendre des pans de sa vie quand il n'avait jamais rien su de sa personne lorsqu'ils étaient ensemble. "P'tet parce que cette fois, on a pas fait de pacte pour éviter de devenir des gens qui se connaissent vraiment... A moins que tu comptes le remettre au goût du jour évidemment. Tu m'rends curieux cela dit alors sois pas étonné si tu trouves un nouvel étudiant dans ton cours à un moment donné." Il se remit sur ses jambes avec son large sourire sur le visage, il n'avait aucune idée de pourquoi il agissait ainsi avec Jules, instinctivement comme il l'avait fait plus d'une décennie auparavant sur cette plage quand leur situation était bien différente. Pourtant, il était là à la regarder remettre ses cheveux en place et Spencer ne pouvait que sourire en se rappelant de tout ce qu'ils avaient vécu. "Tu fais encore ce truc avec tes cheveux quand t'es nerveuse... T'es nerveuse d'me revoir, Jules?" Finalement, Spencer lui prouvait qu'il l'avait observée, qu'il l'avait connue à cette époque en gardant son sourire bien présent, ses yeux posés sur elle. Ils se connaissaient plus que Spencer n'aurait pu le croire en vérité.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules EmptyMar 1 Nov - 16:38


❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules
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Spencer
Jules ne voulait pas revenir sur le passé. En réalité, si elle avait pu avoir le choix, elle aurait sûrement voulu ne jamais revoir Spencer. C’est ce dont ils avaient convenu lorsqu’ils s’étaient rencontrés à Huntington cet été et il aurait sûrement mieux valu qu’il en reste ainsi. Jules avait fini par se rendre à l’évidence qu’elle s’en était très bien sortie sans la présence d’un père pour Rose. Il n’en allait peut être de même pour sa fille, mais en tout cas, la mère s’en remettait très bien. Spencer avait sa vie, Jules avait la sienne et si elles avaient été appelées à ne jamais se recroiser, elle l’aurait accepté sans aucun problème. Le fait était qu’elles avaient été appelées à se recroiser et Jules l’acceptait exactement de la même façon. Oui, la jolie professeure, acceptait de sourire face à ce visage qu’elle avait connu des années auparavant. Elle acceptait même tous les souvenirs qui finissaient irrémédiablement par arriver. Jules ne pouvait pas revoir le premier homme de sa vie – peut être le seul même – et celui qui était le père de sa fille et ne pas se souvenir de tous les détails qui la caractérisaient à l’époque. En tout cas, elle pouvait se souvenir de ceux qu’elle avait eu l’occasion de remarquer et d’imprimer dans sa mémoire. Probablement qu’elle n’avait pas tout appris de lui pendant ces quelques semaines, mais en tout cas, il y avait tout de même eu des détails qu’elle avait eu envie de garder en elle parce qu’elle les avait adoré. Elle pouvait revoir la palette de ses sourires. Celui qu’il affichait lorsqu’il voulait obtenir quelque chose d’elle, comme lorsqu’il avait voulu avoir sa place favorite dans son lit. Celui qu’il affichait lorsqu’il était gêné, comme lorsqu’elle lui avait dit qu’elle n’avait jamais couché avec aucun autre garçon. Celui qu’il affichait lorsqu’il se riait réellement d’elle, comme cette fois où il avait fini par tomber sur Hippopo. Ils s’étaient battus pendant plusieurs minutes, l’adolescente tentant de récupérer sa peluche des mains de celui qui l’avait faite devenir femme avant qu’il ne finisse par l’embrasser et faire passer son haut au dessus de sa tête. C’était à peu près comme ça à chaque fois que leurs journées se terminaient. Ils n’avaient eu droit qu’à un été, autant qu’ils puissent en profiter pleinement. Ce qui était sûr, c’est que cet été était bel et bien terminé. Aujourd’hui, il était un médecin, il devait avoir sa petite vie toute tranquille et Jules, elle, avait un travail dans lequel elle s’épanouissait et une fille qui comblait toutes ses attentes de la vie. Voilà tout ce dont elle avait besoin pour avancer dans sa vie, et revoir Spencer n’était pas sur la liste de ce qui était indispensable à sa vie. Non, cela faisait simplement parti des aléas qui pouvaient arriver.

Aujourd’hui, Jules ne savait pas si c’était une bonne chose ou non. Elle se rendait bien compte que cela lui faisait plaisir, la preuve avec le sourire franc qu’elle affichait sur son visage. Ce n’était pas une simple façade qu’elle arborait pour se convaincre que le monde était toujours beau et frais. Cette fois, elle se sentait réellement contente de le revoir, contente de pouvoir retrouver l’espace d’un instant ce qu’elle était avant que sa vie ne prenne un tournant à 360°. Toute sa vie avait basculé lorsqu’elle l’avait rencontré et aujourd’hui, peut être, que tout allait encore changer. C’était aussi ce qui lui faisait peur. Elle ne pouvait pas espérer rester aux côtés du père de sa fille et ne jamais lui dire. malheureusement, elle n’était pas encore sûre d’être prête à lui avouer la vérité, ni même si c’était la meilleure chose à faire dans leur vie et dans celle de leur fille. Cette fille qui dormait à quelques mètres d’eux, sans se douter un seul instant qu’elle venait de voir son père pour la première fois. « En même temps, c’est grand Washington et j’avais jamais eu besoin de venir à l’hôpital avant donc… c’est normal qu’on se soit pas vu. Et puis c’était peut être pas le moment… » Toujours ce côté à penser que la vie avait un plan défini pour elle et peut être même pour eux deux, ensemble pour un bout de chemin encore. « Si c’est la vérité, je pense que ma fille est plus mature que toi alors. » Peut être que la fille était plus mature que le père et s’il avait raison sur ce qu’il disait, c’était peut être mieux qu’elle ait pris de sa mère plutôt que de son inconnu de père. Oui, il était devenu une sorte d’inconnu pour elle étant donné qu’elle n’avait plus eu de nouvelles depuis plus de douze années maintenant. Elle appuya son dos contre le mur de la chambre de sa fille avant de reprendre une gorgée de son café qu’elle avala un peu de travers lorsqu’il lui parla des souvenirs qu’elle lui avait laissé. Elle ne pouvait que voir l’ironie de la situation lorsqu’il lui avait offert un souvenir vivant, un souvenir merveilleux, une part de lui qu’il ne pouvait même pas imaginé. Elle toussa légèrement avant d’hausser les épaules quand il lui dit que ses souvenirs étaient quelque peu flous. Elle faisait comme si cela ne la dérangeait pas vraiment même si au fond, elle n’avait pas vraiment envie d’avoir été aussi insignifiante alors qu’il avait marqué sa vie pour toujours. Tous ces souvenirs de leur passé qui étaient ancrés en elle sans qu’elle ne puisse réussir à les oublier un jour parce qu’il fallait qu’elle puisse le garder pour les expliquer à sa fille lorsqu’elle en trouverait le courage. Il fallait qu’elle sache qui était son papa, celui qui avait laissé un souvenir impérissable à sa mère et celui qui pouvait encore la faire sourire aujourd’hui quand ils parlaient de leurs souvenirs. « Jamais l’occasion ? Douze ans et tu vas me dire que tu es toujours le même célibataire qui drague les jeunes filles sur la plage qu’à l’époque… » Elle avait tellement de questions à lui poser, de choses qu’elle voulait savoir sur lui et pourtant, elle savait bien qu’elle ne pouvait pas succomber à ses envies d’en apprendre plus. Il semblait vouloir la revoir pourtant, peut être qu’elle pourrait enfin avoir les réponses aux questions qu’elle se posait parfois le soir en se couchant. « Oh, j’étais loin d’être professeure à l’époque, j’étais encore à peine étudiante. En fait, j’enseigne à Georgetown que depuis un an. » Son parcours avait été loin, il avait pris du temps et il en faudrait aussi probablement beaucoup pour l’expliquer. La question qui subsistait encore c’était de savoir si elle voulait le narrer à son ancien amant. « Moi j’te rends curieux ? Pourtant, j’suis un livre ouvert, suffit de me poser les questions, j’suis pas du genre à mentir. » En tout cas, en règle générale, parce qu’il y avait des choses qu’elle était bien incapable de lui raconter maintenant, et peut être jamais en fait. « Mais si ça t’amuse d’en apprendre sur l’histoire de la politique, t’es le bienvenu. » Dans n’importe quelle autre ville, son cours aurait probablement été complètement vide mais ici, à Washington, il faisait partie des plus prisés mais pour ceux qui n’avaient pas l’intention de travailler là dedans, il ne devait pas franchement être passionnant. Elle se mit d’ailleurs à réfléchir à la tête que pourrait faire Spencer s’il se trouvait dans son cours. Pourtant, lorsqu’il lui parla de son geste, qu’il fit comme s’il la connaissait depuis toujours, elle sortit de ses pensées et le regarda avec des yeux ronds, son cœur battant un peu plus fort de voir ce dont il pouvait se souvenir. « Je croyais que tes souvenirs étaient tous flous ? » lui dit-elle avec une moue malicieuse su le visage parce qu’elle préférait jouer l’idiote, l’innocente plutôt que de lui répondre réellement puisqu’elle était effectivement nerveuse de le revoir. Nerveuse de le retrouver après tant d’années, nerveuse de pouvoir dire quelque chose qu’elle ne devrait pas dire.
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