Dis, pourquoi maman ? Pourquoi ? ♠ Haley

C’était la première fois que j’osais élever la voix sur Haley ainsi mais ça avait été la goutte de trop de me faire engueuler alors que je n’avais rien fait dans l’histoire, j’exécutais seulement les ordres de Levi qui me demandait de ne rien dire. Je ne pouvais pas aller à son encontre. Voir Haley réagir ainsi et me dire que j’étais coupable, c’est quelque chose que je n’appréciais pas et j’avais su lui dire, poussant ma voix plus haute qu’elle et posant fermement mes mains sur le bureau. De quoi la faire taire et la voir tétaniser. Je m’en voulais dans la seconde, je détestais me mettre en colère contre elle car j’avais l’impression de ressembler à ma mère. C’est donc en secouant la tête et m’engueulant à moi-même que j’avais tout fait voler dans la cuisine, me laissant traîner sur le sol le temps de me calmer pour ensuite aller rejoindre ma fille. C’était la plus belle chose qu’il me soit arrivé, chaque jour je remerciais ma rencontre avec Levi ce soir-là où cette princesse était née quelques mois plus tard, chaque jour je la regardais et je me disais que je pouvais être fière de mes prouesses. Chaque jour, elle grandissait mais restait mon bébé et il fallait qu’elle le sache également. Il fallait qu’elle comprenne que même si elle n’était pas venue volontairement, elle était quelqu’un d’important et d’aimer dans cette famille. Moi j’avais été prévue mais je n’avais eu que l’amour de mon père et l’amour maternel ne m’a jamais été donné, voilà pourquoi je tenais tant à offrir le meilleur pour Haley. J’étais entrée dans sa chambre m’allongeant à côté d’elle et lui expliquant comment j’avais rencontré Levi et en y repensant, j’avais ces papillons dans mon ventre qui renaissaient et qui m’avaient fait vibrer la première fois. Jusqu’à maintenant, je n’y avais jamais fait attention, mais là, depuis plusieurs semaines, je sentais ce sentiment grandir en moi et se raviver. J’embrassais sa paume et reniflais avant de hausser les épaules. « Je m’excuse aussi ma chérie. » Et je l’étais, j’étais vraiment désolée de lui avoir dit ces mots là, de lui avoir sorti de telle sorte sans l’avoir préparée auparavant. « Je suis moins triste maintenant, ne t’en fais pas. » Je caressais ses cheveux et laissais mon visage contre le matelas, continuant de la regarder en souriant un peu plus. Elle me redonnait à chaque fois le sourire, même dans les pires moments et c’est pour cela que je l’aimais ce petit monstre. Elle était ma vie. « C’est pour ça que tu es magnifique ! » Je souris et rigole légèrement avant de réfléchir à sa question. Est-ce qu’il chantait bien dans mon souvenir ? Je me mis sur le dos et regardais le plafond en repensant à cette soirée mémorable. Jamais je n’oublierai chaque minute de cette soirée, jamais. « Il chantait très bien. » Je souriais avant de tourner la tête vers elle. « Il sera au courant, il faut qu’il sache et il ne sera pas fâché si c’est moi qui lui en parle, ne t’en fais pas. » Je posais mes lèvres sur son front avant de la tirer vers moi pour lui faire un gros câlin. J’avais besoin de ce moment de tendresse avec elle, de la sentir près de moi et de pouvoir lui montrer que je l’aimais énormément. « C’était le plus beau du groupe ton père, j’étais là par hasard, j’ai croisé son regard et… voilà la magie a opéré. » Je rigole en y repensant et me passe une main sur le visage avant de regarder Haley. « A chaque fois que je vois ton regard, j’ai l’impression de voir Levi. » Et c’était le cas, elle avait cette même intensité dans le regard qu’on dirait son père et je devais l’avouer que c’était ce qui m’avait touché quand je l’avais vu.

Je souriais en entendant ses paroles. Ma fille était la plus magnifique de toutes les filles. Décidément je ne savais pas ce que j’avais fait mais être pardonnée si facilement me faisait plaisir. Au fond, je savais que Haley comprenait ce que je lui avais dit. Elle n’était peut être pas désirée ou autre, mais à présent elle était là et c’était la chose la plus précieuse que j’avais. Posant ma main sur sa joue, je la caressais avant de lui sourire et de lui répondre. « Tu es la meilleure de toutes les filles qu’on rêverait avoir. » Je déposais un bisou sur son front et souriais, heureuse de pouvoir retrouver un semblant de sérénité. Je pétais tellement les plombs pour rien en ce moment que c’était aussi une mise à l’épreuve. Je n’aimais pas avoir ce genre de comportement devant ma fille car je redoutais à chaque fois son regard et son jugement alors que j’étais celle qui l’élevait depuis le début. Mais j’étais comme ça. « Je ne suis plus triste maintenant, t’en fais pas ma puce. » Je serrais doucement sa petite main pour lui faire comprendre que tout était oublié maintenant et que c’était du passé. « Oui tu es ma fille, donc c’est bien ce que je dis ! » Je rigole doucement et secoue la tête avant de replacer une mèche derrière son oreille. Ce sont des moments comme ça que j’aime passé avec Haley même si parfois ça fini en engueulade comme tout à l’heure avec les pancakes et l’arrivé du message du centre de désintoxication. Ce sont des aléas avec lesquels il faut apprendre à vivre. Puis le sujet dériva sur son père, sur Levi et je parlais d’une voix nostalgique car malgré le fait que ça ait été les années les plus dures de ma vie, j’en gardais un excellent souvenir. « Non, je pense que ce sont de ses yeux dont je suis tombée amoureuse. » Avouais-je en souriant et regardant ma fille. Peut être sa voix aussi, mais ce sont ses yeux qui m’ont comblé et fait craquer à ce moment-là. Et même maintenant, je crois que ça pourrait recommencer. « T’en fais pas ma bichette, ce sont des histoires de grands, tu sais. Tu n’as pas à y être mêlé. » Et il n’en était pas question, elle était trop jeune et innocente pour savoir tout l’envers du décor. Puis je voulais aussi la préserver de tout ce qui pouvait lui nuire dans sa jeunesse. Regardant le plafond, je passe un bras sous ma tête et souris en entendant ma fille parler de son père puis de moi. Qu’est-ce qu’on peut être innocent quand on est jeune mais ça me plaît d’entendre ce genre de chose. « Merci ma chérie. C’est pour ça que tu es un enfant plus que réussi. » C’était évident des parents beaux étaient égal à un enfant magnifique même si parfois il y avait des cas qui n’étaient pas concluants. Penchant la tête vers ma fille, je le détaillais du regard et souriais en posant mon doigt sur ses joues et près de ses yeux. « Oui, tu as beaucoup de ton père, ses pommettes, son sourire et parfois sa voix quand tu es énervée ou bien quand tu fais le clown. » Je rigole avant de me redresser en entendant la question qu’elle me pose. « Bien sûr ! Allons les terminer avant que la chienne de tonton Derrick ne finisse par les manger pour nous. » Je me lève et attrape Haley par la taille pour la porter et la serrer une dernière fois dans mes bras pour la reposer au sol ensuite. « Sache que je t’aime, Haley. » Et s’il fallait lui répéter tous les jours, j’en étais capable. Je ferais tout pour le bonheur de ma fille.