(shane) it's nice to see you again

It's nice to see you again

Eleonore Holmes-Campbell | Shane Holloran

J’suis où… ? Je réfléchissais à ce que j’avais fait la veille, essayant de me remémorer la soirée. Tout ce qui me venait à l’esprit étant un verre de whisky. Un foutu mal de tête m’empêcher d’aller plus loin dans ma mémoire. J’étais affalé sous une couette, qui ne recouvrait que le bas de mon dos et ma jambe gauche. La droite était en dehors de celle-ci, ainsi que le haut de mon buste et mon visage. Mes bras étaient croisés sous l’oreiller, donnant de la hauteur à ma tête. Tout ce que je pouvais déterminer, c’est que c’était loin d’être l’odeur de ma piaule. Je sentis le lit bouger, et une personne en sorti. Pas grand-chose, c’était quelqu’un de léger. Je devrai peut-être ouvrir les yeux, mais je craignais que si je le fasse et que je tombe nez-à-nez avec une inconnue, ce serait difficile de lui expliquer que je veux simplement partir pour rentrer chez moi. Il valait mieux mimer le sommeil encore quelques instants. Lorsqu’une porte se ferme et qu’un bruit d’eau coulant sur un corps se fait entendre, c’est généralement le signe qu’il faut émerger et de toute urgence.
J’ouvre les yeux mais la migraine prend de plus belle. Merde, merde, merde !!! Ce n’est pas le moment d’avoir un handicap. Le temps que je puisse agir, il sera sûrement déjà trop tard. Je suis contraint de refermer les yeux et de recommencer plus doucement, après avoir frotté ces derniers. J’explore du regard la piaule, très féminine, et cherche un indice sur l’identité de mon amante du jour. Je fais le tour du regard et tombe sur une photo, sur la table basse. J’y reconnais parfaitement Eléonore. Je souris et me laisse aller. Plus besoin de fuir d’urgence, avec elle, je peux laisser tomber le pipeau. Nous envisageons tous deux le même type de relation.
Je me retourne pour être allongé sur le dos et fixe un instant le plafond, le temps de remettre de l’ordre dans mon esprit. Je cherche la force au fond de moi pour me redresser. Une fois fait, je vois mon caleçon traînant au sol, ainsi que mon jean, un peu plus loin, et beaucoup plus loin, ma chemise. Oh, bien sûr, il y à çà et là des vêtements que ma dulcinée du jour portait la veille. J’attrape mon sous-vêtement et l’enfile. Je me rassieds au bord du lit, lorsque la porte s’ouvre et que je vois Elie. Elle a simplement une serviette autour d’elle. C’est à peu près la tenue que je lui préfère.
Ne t’en fais pas, tu ne m’as pas réveillé. Et puis, il ne faut pas que je dorme trop, surtout quand je ne suis pas chez moi. Je risquerai de m’y habituer. finis-je en riant. Elle se retourne pour choisir ses vêtements, tout en me demandant si j’ai bien dormir. Je me lève et m’étire. On ne peut mieux. C’est le réveil, le plus dur, dans ce genre de situation.
La demoiselle est bien motivée. Je la vois se vêtir en un rien de temps –à mon plus grand regret- et me proposer d’aller manger un morceau ailleurs. Pour ma part, j’avais bien envie d’être un peu casanier aujourd’hui. Je la rejoins pour lui faire face et caresse doucement sa joue. Je n’ai pas très faim. Enfin, pas ce genre de faim. répondis, avec un sourire en coin. Je dépose mes lèvres au coin des siennes avant de me baisser pour ramasser mon jean et le mettre. Mais je pense que tu as d’autres plan pour aujourd’hui que de rester toute la journée à me supporter, à jouer au petit couple parfait. dis-je en riant. Cette idée ne m’aurait pas dérangée, pour une fois. Ce n’aurait pas été la première fois qu’elle et moi faisions comme si nous étions plus que des amis. Surtout un lendemain de soirée que nous avions finis ensemble. Mais peut-être avait-elle prévue autre chose.