Chère maman... ♥ Baby

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Chère maman...

Baby & Wesley

« Maman,

J’espère que tu ne trouveras pas cette lettre, parce que je ne sais pas encore si je veux te la donner ou non. Alors en attendant, je préfère la laisser dans ce livre. Ce soir, j’avais besoin de faire quelque chose, parce que je me sens bizarre, alors j’ai voulu écrire. Je crois que j’ai mangé un peu trop de crêpes, ou alors mon ventre est tordu à cause de tout ce qui s’est passé. Je ne sais pas trop, mes sentiments se mélangent beaucoup depuis ce moment où j’ai trouvé cette lettre qui venait de la clinique médicale. C’est la première fois que on s’est autant disputés. Je crois que en fait c’est la première fois, tout simplement. Quand j’ai ouvert la lettre, et que j’ai compris ce que tous ces mots voulaient dire, je me suis senti très mal, et mon cœur s’est serré très fort dans ma poitrine. Quand j’y repense, je ne peux toujours pas empêcher les larmes de couler, mais je crois que c’est normal, c’est encore tout frais dans ma tête. Quand j’entends le mot papa à l’école, où que je vois mes copains s’en aller avec leur famille, je me sens toujours très seul, comme si personne ne pouvait me comprendre, parfois, être normal, ça me manque un peu parfois. Surtout quand les autres se moquent de moi parce que je n’ai pas de papa. Sydney n’a jamais été vraiment tendre avec moi, mais il a tout de même été mon papa, et il le restera. Je suis désolé de t’avoir traité de menteuse, j’étais tellement en colère sur le moment, je ne le suis plus maintenant, mais par contre je suis encore très triste. Je n’ai pas osé te demander, qui est mon vrai papa, j’ai l’impression que si je sais, ça me changera à tout jamais, et quelque part, ça me fait très peur tu sais. En ce moment, je me sens différent, comme si je n’étais plus moi-même, et qu’un autre petit garçon se trouvait en moi aussi. Avant, j’étais tout le temps heureux, je souriais souvent, et tout allait bien. Maintenant, je me demande qui je suis, je me demande comment est mon père et à quoi aurait ressembler ma vie, si seulement cet homme ne t’avait jamais laissé tomber. Je lui en veux sans même le connaître. Pourtant, je sais maintenant qu’il ne connaissait rien de moi, qu’il ne savait pas que j’étais là. Maman, je n’arrive toujours pas à te le dire, alors je préfère te l’écrire, je ne t’en veux pas tu sais. Je comprends, que parfois, les adultes doivent faire des choix pour protéger leurs enfants, et toi tu as fait les tiens il y a des années, je n’ai pas le droit de te juger, tu as toujours pris soin de moi, et c’est tout ce que je retiens. C’est vrai que je me sens un peu trahi, et que j’aurai aimé l’apprendre autrement, mais c’est comme ça, alors je fais avec. Je sais que tu ne voulais pas me faire de mal, et que tu m’aimes autant que je t’aime. Je crois que je suis prêt à savoir qui est mon père. J’espère simplement, qu’il m’acceptera un jour, si moi aussi je suis prêt à l’accepter, mais Sydney restera toujours mon papa, il faut que tu le saches. Peut-être qu’un jour tu referas ta vie avec un autre papa, encore. Je suis un peu perdu dans toutes ces histoires d’adultes, je ne savais pas qu’être amoureux pouvait être aussi compliqué. Je n’ai pas vraiment hâte de grandir je crois. Et aussi parce que je veux rester pour toujours avec toi, mais ça, c’est autre chose. En tout cas, sache que je ne suis plus en colère après toi, même si je suis encore triste, mais ça, ça prendra du temps à guérir, sûrement. Je sais que tu es là pour moi, alors je ne m’en fais pas trop, même si je ne peux pas tout te dire, c’est normal. Ne t’inquiètes pas, j’ai compris que tu m’avais caché tout ça, parce que tu croyais que c’est ce que tu devais faire. Depuis toujours tu penses à moi et tu me protèges. Quand je serais grand ce sera à mon tour, alors je me prépare déjà à le faire pour que tu sois fière de moi un jour. En attendant, je ne suis pas pressé de grandir, et je veux rester dans tes bras, et recevoir encore longtemps mes bisous du soir. Je t’aime. »

Sur le chemin de l’école, je repensais à ma lettre que j’avais écrite et glissée dans mon manuel de SVT. J’avais fait un SMS à maman pour lui demander de m’aider à faire mes devoirs une fois que je serais rentré, et elle avait accepté. Le bus était enfin arrivé à l’arrêt du quartier, et je descendais enfin du bus, sac sur le dos, allant vers la maison.

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Wesley & Baby

Chère maman...

Bien que la journée avait été considérée comme normale pour n’importe quelle personne travaillant au lycée et ayant un poste similaire au mien, dans le sens où je n’avais pas un emploi du temps trop chargé ou des élèves trop turbulents - pour le temps que je les avais eu dans ma classe en tout cas - il n’en demeurait pas moi que je me sentais plus fatiguée que d’habitude à la fin de celle-ci. Et malheureusement, je ne pouvais pas dire que j’allais régler le souci en dormant davantage ou quelque chose du genre; c’était chose normale pour moi en ce moment, compte tenu de ma grossesse qui, bien qu’invisible aux yeux de toute personne qui n’était pas au courant, commençait à me peser quelque peu au quotidien. Malgré tout, ce ne fut pas pour autant que je sentis le besoin urgent de rentrer chez moi ou faire une sieste ou quelque chose du genre. J’étais encore en mesure de me supporter, mais ce fut quand même avec un certain soulagement que je terminai ma journée, ravie de savoir que celle-ci me laissait une petite heure pour aller visiter Andy au centre de désintoxication avant de devoir rentrer à la maison pour le retour de Wesley de l’école. Évidemment, je ne me fis pas prier pour lui payer cette fameuse visite, parce que non seulement, je savais qu’il en avait besoin, d’une certaine façon - et pas juste pour des grenouilles en gélatine - et moi aussi, au fond, j’en avais besoin, parce qu’il me manquait, parce que je voulais me préparer, nous préparer à notre éventuelle vie à deux. Bref, je voulais tenter d’avoir une relation à peu près normale, relativement réconfortante dans la mesure du possible, même si clairement, ce n’était pas toujours facile. Sommes toutes, notre petit rendez-vous se déroula plutôt bien, mais je dus y couper un peu plus court que je ne le pensais au moment où je reçus un message de mon fils qui avait pris la peine de m’écrire pour me demander de l’aide avec ses devoirs. Ne pouvant certainement pas lui refuser une chose pareille, je m’étais empressée de lui répondre par la positive, et afin d’être certaine que je n’allais pas le laisser seul à la maison, même si ce ne serait que pour quelques minutes, j’échangeai un dernier baiser, une dernière accolade avec Andy, en lui promettant de revenir le visiter dès que possible, puis je rentrai à la maison, peu de temps avant que Wesley ne soit de retour, ce qui était, en mon sens, tout simplement parfait. En effet, cela me donna quelques instants pour lui couper une orange en quartiers pour son goûter, sans manquer d’y glisser un petit morceau de Caramilk, histoire de lui faire plaisir pour le coup. Puis, je déposer l’assiette avec le tout sur la table de la salle à manger, en ne manquant pas de faire de la place pour qu’il puisse s’y installer ses affaires et que je sois en mesure de m’asseoir aussi non loin de lui pour les dits devoirs. Je venais de terminer de faire tout cela lorsque la porte d’entrée s’ouvrit. Voyant au loin la chevelure bouclée de mon garçon, je ne me fis pas prier pour contourner la table, puis aller à sa rencontre en lui disant, d’un air enjoué: « Bonjour mon bébé ! » Puis, une fois que je fus à sa hauteur, je me permis de passer une main dans ses cheveux en délicatesse avant de l’embrasser au sommet de la tête, oubliant soudainement toute ma fatigue précédente, juste heureuse de revoir mon fils et savoir que j’allais passer la soirée avec lui. Toutefois, pour le moment, je n’insistai pas davantage pour lui montrer ma joie de le retrouver, me disant que le mieux était de lui laisser un peu d’espace, le temps qu’il retire son manteau, ses chaussures, et range ses affaires, me contentant de simplement m’éloigner et lui demander: « Ton goûter est sur la table. Ta journée s’est bien passée ? », prenant pour acquis que ce n’était pas là une question trop difficile susceptible de nous faire prendre du retard dans les devoirs qu’il avait à faire, et moi dans l’aide que je lui avais promise, même s’il n’aurait pas eu besoin de me le demander pour que je lui dise oui.

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Chère maman...

Baby & Wesley

Je ne me souvenais guère du numéro de la page contre laquelle j’avais glissé ma lettre à ma maman. Je savais seulement qu’elle était rangée à l’abri dans un manuel de sciences, et j’espérais, qu’elle ne tombe pas dessus en rangeant mon bureau, ce qui lui arrivait de temps en temps. Je n’ai jamais été très doué pour cacher quelque chose, que ce soit un simple objet ou bien la vérité. J’ai toujours été honnête pour tout avec maman, même si parfois, ça faisait rire les copains, quand je leur dis que ce n’est pas bien de mentir. Tant pis, moi je sais que je peux faire à nouveau confiance à maman, alors elle doit pouvoir me faire confiance en retour, c’est comme ça que ça fonctionne. Sur le chemin, j’avais mis mon casque sur mes oreilles et écouter ma musique. En général je faisais croire aux autres que j’écoutais la même chose qu’eux, mais heureusement aucun n’a jamais vérifié sur mon téléphone. J’écoute souvent du classique pendant le bus, alors je n’ai pas envie de leur donner une autre raison de se moquer de moi. D’ailleurs, je me souvenais que je devais réviser mon violon une fois à la maison, ça faisait quelques jours que je n’avais pas pratiqué, je m’étais concentré sur mes devoirs. Quand j’avais enfin aperçu la maison de loin, je n’avais pas pu m’empêcher de sourire, comme toujours. Je savais qu’une fois que je pousserai la porte, je verrai ma maman, avec son beau sourire et ses cheveux éclatants comme le soleil, et que je pourrais tendre les mains pour me blottir contre les siens. J’adore la retrouver après l’école, parce que elle est toujours contente de me voir. Tenant mon cartable des deux côtés j’avançais dans la rue en saluant mes copains qui habitaient dans le même quartier, et je courus sur les derniers mètres jusqu’à avoir mon doigt collé contre la sonnette. «C’est moi maman ! » Elle ne m’entendait peut-être pas, mais j’avais déjà de la voir et de pouvoir partager mon goûter avec elle. La porte s’ouvrir doucement et à peine ai-je aperçu ma maman que je venais contre ses jambes en me blottissant. « Coucou maman ! Ok j’ai super faim ! » Je levais les yeux vers elle dans un grand sourire, me mettant sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue avant de filer vers la cuisine où je posais mon cartable au pied de ma chaise. Mes yeux se tournèrent vers la table, où je savais que mon goûter de fin de journée m’attendrait, prêt à se faire dévorer. « Han ! Du Caramilk oh oui ! » Je me frottais les mains en piquant un quartier d’orange, histoire de faire comme si je n’étais pas intéressé uniquement par le chocolat même si elle n’est pas dupe. « Merci maman. T’es la meilleure ! » Je tirais la chaise vers moi pour y grimer, balancer mes pieds dans le vide pour commencer mon goûter avec gourmandise. « Oui ! J’ai corrigé mes exercices d’anglais, et puis on a fait du sport aussi, et des sciences. J’ai des devoirs. » Je souriais en grignotant mon orange alternant avec le chocolat. Je n’ai jamais eu de problèmes à faire mes devoirs au contraire, j’ai toujours beaucoup aimé l’école. « Et tu dois aussi me signer une autorisation de sortie. La maîtresse veut nous emmener au musée la semaine prochaine. » Je me penchais pour ouvrir mon cartable. Je lui donnais mon carnet de correspondance et je sortais mes cahiers en même temps. « Je dois prendre le manuel qui est dans ma chambre pour les faire. » J’avais la bouche pleine et je savourais mon chocolat. La plupart du temps je réussissais mes devoirs sans elle mais j’aimais passer du temps à ses côtés, alors je lui demandais toujours de m’aider à faire mes devoirs. J’étais heureux comme ça, même sans Sydney. Il n’y avait que maman et moi, et pour le moment cette vie me convenait parfaitement. Pour rien au monde je n’avais envie d’en changer. Pour rien du tout.

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Wesley & Baby

Chère maman...

Wesley ne tarda pas à voir le morceau de chocolat glissé dans son assiette et ensuite, comme je pus le constater au moment où il éclata de joie à l’idée de pouvoir manger sa friandise préférée pour son goûter. Et voir son air heureux, alors que je venais de faire quelque chose de très simple, sommes toutes, n’aurait pas su me faire davantage plaisir. Rapidement, au moment où il me remercia, un petit sourire apparut sur mes lèvres, puis je ne tardai pas à lui répondre: « Ça fait plaisir, mon bébé ! » Évidemment, cela ne voulait pas dire que je l’encourageais à manger du chocolat chaque jour, plusieurs fois par jour. Mais une fois de temps à autre, pour une petite surprise, simplement pour faire plaisir, pourquoi pas ? Et puis, il fallait dire que ces derniers temps, depuis qu’il avait appris que celui qu’il croyait être son père ne l’était pas, cela me rassurait de le voir sourire, de voir qu’il était encore capable de s’exclamer avec joie malgré ce moment plus difficile et plus lourd qu’il était en train de traverser. Parfois, j’avais envie de lui demander comment il vivait avec tout cela, mais j’avais encore pour espoir que si jamais il en ressentait le besoin, il allait m’en parler. De ce fait, je préférais me concentrer sur le fait de le rendre heureux au quotidien, que ce soit en lui faisant plaisir ou bien en l’aidant à faire ses devoirs, comme je m’apprêtais à le faire et ce, avec un certain enthousiasme qui me fit même dire: « On commence par quoi donc ? » sachant très bien que qu’importe ce que serait son devoir, je ferais tout mon possible pour lui venir en aide. Mais visiblement, il me fallut commencer par autre chose, soit signer une autorisation de sortie. Étant du genre à soutenir les sorties scolaires, apprécier l’apprentissage que celles-ci pouvaient procurer aux élèves et désireuse d’en organiser et d’y participer autant que possible au lycée, ce fut sans trop de problème que j’allais signer la dite autorisation, comme je le prouvai en attrapant le carnet de mon fils et en lui disant: « Oh, c’est chouette ça ! » Puis, je l’ouvris à la page de la semaine en cours, y trouvant la fameuse autorisation pour le musée. Puisqu’elle était très courte, mais descriptive de l’endroit où ils iraient, je me permis de la lire. Peut-être était-ce parce que j’étais enseignante et je comprenais l’importance de ces formules, mais je n’étais pas du genre à signer sans lire ce que je devais signer en premier. Ce n’était pas un manque de confiance envers qui que ce soit, mais une simple habitude. Quand ce fut chose faite, j’apposai ma signature sur le document, ce qui concorda avec le moment où mon fils me précisa qu’il avait besoin d’un manuel se trouvant dans sa chambre pour faire ses devoirs. Puisque rien ne pressait et qu’il valait mieux qu’il terminer son goûter avant de faire quoi que ce soit, je crus bon de lui dire: « Tu iras le chercher dès que tu es prêt, mon bébé. » À quoi bon de se presser, franchement ? Non seulement, nous avions toute la soirée ensemble, mais de plus, et depuis quelque temps, je faisais mon possible pour ne pas avoir de travail à faire à la maison, ou du moins, pas assez pour que je me sente pressée et que je sois obligée de couper dans mes visites avec Andy ou dans le temps passé avec mon fils pour réaliser ce travail. Aujourd’hui, heureusement, je n’avais rien à faire, je n’avais rien ramené de l’école non plus, et c’était chose volontaire. J’avais envie de passer du temps avec mon fils, et c’était exactement ce que j’allais faire pour le coup.

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Chère maman...

Baby & Wesley

Pour dire la vérité, je me sentais tout à fait capable de faire mes devoirs. Comme toujours à l’école, en regardant quels exercices j’aurais à faire, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour comprendre que j’y arriverais sans doute sans maman, et que ça ne me prendra peut-être pas tellement de temps que prévu dans ma soirée, mais peu importe. Honnêtement, je ne pensais pas que c’était mal ou quoi que ce soit de demander de l’aide à maman pour des devoirs que j’arrivais déjà à faire. Moi, je voulais simplement passer du temps avec elle. En ce moment, j’avais l’impression qu’elle était de plus en plus préoccupée et je n’aimais pas vraiment ça. J’étais toujours un peu inquiet dans ces moments-là. J’avais la sensation qu’elle m’oubliait un peu, pour quelqu’un d’autre sans doute mais qui. Soupirant, je finissais à la hâte mon quartier d’orange. J’ai toujours aimé les agrumes et les fruits en général. Souvent pour le goûter maman m’en donnait, parce que je crois que c’est bien meilleur pour la santé que le chocolat, même si aujourd’hui j’avais eu le droit à du Caramilk, et d’ailleurs j’avais rapidement dévoré toute la sucrerie en m’en mettant un peu partout autour de la bouche. J’essayais de lécher le coin de mes lèvres pour retirer tout ça mais j’avais du mal, et ça me faisait rire aussi. Je regardais maman qui signait mon carnet de liaison. Toute la classe avait été ravie de pouvoir aller au musée. Moi y compris, j’étais toujours content de pouvoir découvrir de nouvelles choses de toute façon. J’hochai la tête en regardant ma maman. Je la trouvais toujours belle. « Oui ! La maîtresse a dit que c’était un musée rempli de tableaux et qu’il faudrait essayer d’en dessiner un dans notre cahier. » Je balançais les jambes sous la table. « Mais bon, moi je ne sais pas trop dessiner alors j’espère qu’elle ne notera pas. » Je soupirais un peu en avalant mon dernier bout de chocolat. Tant pis, je dois bien avouer que je n’ai pas de talents cachés pour le dessin. Je pense que ce serait la seule fois où je n’arriverais pas quelque chose. Je me levais de table en poussant la chaise, souriant à maman. Je débarrassais l’assiette sur laquelle était posée l’orange et je le mettais dans le lave-vaisselle. J’essaye toujours d’aider maman à la maison même quand ce sont des petites tâches qui ne servent pas à grand-chose, mais je fais toujours comme je peux. Je me souviens que papa n’aidait jamais, et que souvent maman se disputait à cause de ça avec lui. Je n’ai jamais aimé ça quand ils se disputent tous les deux, mais je ne peux pas toujours comprendre ce sont des choses d’adultes après tout. « Je vais chercher mon livre pour les devoirs ! Dis, ensuite on pourra aller jouer dehors ? » Je lui fis un grand sourire, embrassant sa joue au passage avant de filer dans ma chambre. En arrivant dans la pièce j’avais pris mon livre rapidement, oubliant qu’il me servait de cachette secrète pour ma lettre. Je repartais dans les escaliers et enfin dans la cuisine où maman m’attendait depuis quelques secondes à peine. En ouvrant le manuel, la lettre adressée à ma maman s’envola par terre, mais je ne le remarquai pas. Je me penchai simplement pour prendre ma trousse et mon cahier du jour. J’avais mon manuel à la bonne page. Aujourd’hui j’avais deux exercices, un sur la vision et un sur la formation des cratères. Je souriais à maman en levant les yeux vers elle. J’étais finalement plutôt content que nous soyons deux, il faut dire que la différence n’était pas énorme avec le temps où mon père était encore là. Il n’y avait plus le bruit de la télévision c’était le seul changement que j’avais pu noter jusqu’à maintenant.

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Wesley & Baby

Chère maman...

« Oh, je suis persuadée qu’elle verra l’effort que tu fais et que ce sera très bien, mon coeur. » Voici ce que je dis à mon fils dans le but de le rassurer concernant ses talents artistiques, espérant au fond de moi que ce serait ainsi que sa maîtresse verrait les choses également. Depuis le début de l’année scolaire, jamais je n’avais eu de souci avec elle, mais ce n’était pas pour autant que je ne voulais pas que cela continue ainsi. Parce que pour sûr, si jamais j’apprenais que Wesley n’avait pas eu une bonne note alors qu’il avait fait tout son possible pour lui proposer le meilleur travail qui soit, il était certain qu’elle aurait des nouvelles de ma personne. Étant enseignante moi-même, normalement, j’essayais de ne pas tant intervenir, parce que je savais que les parents qui se plaignent, ça pouvait être lourd parfois, mais je savais aussi, parce que j’en étais témoin qui plus est, que mon fils travaillait aussi fort, voire plus fort que quiconque. Et personne ne pouvait avoir les mêmes talents, et encore moins tous les talents, alors en mon sens, s’il essayait, c’était déjà énorme, et c’était aussi surtout très normal. Mais heureusement, nous n’en étions pas là, même si bien sûr, je me fis un devoir de noter mentalement la date de la sortie - même si je me doutais que Wesley aurait le temps de me le rappeler - pour me tenir au courant de la progression de ce projet. Une fois que ce fut chose faite, je mis le cahier de communication non loin, reportant mon attention sur mon fils qui en vint à manifester le désir d’aller chercher son manuel, me proposant la même occasion une activité à faire une fois qu’il aurait terminé ses devoirs. Puisque c’était quelque chose que je ne pouvais certainement lui refuser, ce fut sans hésitation, et avec enthousiasme qui plus est, que je lui répondis: « Bien sûr ! » Après tout, pourquoi je refuserais de le laisser aller à l’extérieur ? L’air doux et le soleil nous feraient à tous les deux un grand bien avant le repas, et franchement, c’était une activité que je n’avais aucune raison de réprimander. Enfin, non pas que Wesley était du genre à me demander à constamment regarder la télévision, mais j’aimais bien le fait qu’il prenait ce que j’associais à de bonnes initiatives. Le laissant faire sans problème, j’attendis qu’il revienne avec ses cahiers et s’installe, me disant que j’interviendrais au moment où il serait prêt à commencer ses devoirs. Enfin, c’est ce que je pensai faire jusqu’au moment où soudainement, un papier vola de son manuel. Tout de suite, je pris pour acquis que c’était là un papier lié à la matière du dit manuel, même si je dus admettre qu’au fond, je fus un peu surprise, compte tenu que normalement, mon fils était plutôt bien organisé, mais je en m’en fis pas trop, et donc, en affirmant: « Oh, attention mon bébé, tu as perdu… » Lorsque j’arrêtai ma phrase, je venais tout juste d’ouvrir le papier, pour vérifier qu’il s’agissait bien d’un élément lié à son cours mais rapidement, trop rapidement, je vis le premier mot de cette feuille manuscrite, avec la calligraphie de mon petit garçon, ce mot qui introduisait ce qui ressemblait à une lettre, ce simple mot qui me fit comprendre que c’était un papier qui m’était adressé, bien que je ne l’avais jamais vu avant. Troublée, je ne pensai même pas ne serait-ce qu’un instant, reporter mon attention sur Wesley, lui demander ce que c’était. C’était comme si mes yeux refusaient de se décoller de ces mots, même si je tentai, parce que ce n’était pas son choix que je la trouve maintenant, je m’en doutais bien. Mais pourquoi me l’avait-il cachée ? Parce qu’il attendait le moment de me la donner ? Parce qu’il n’osait pas me la donner ? Je ne savais pas trop, et je ne parvins même pas à me poser la question, soudainement trop subjuguée par ma lecture bien involontaire.

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