n°52 || Je fais de toi le héros de ma journée. (ft. Derrick)
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Sujet: n°52 || Je fais de toi le héros de ma journée. (ft. Derrick) Dim 28 Mai - 23:31
Je fais de toi le héros de ma journée.
derrick & ellie
Outre ma grossesse, ma vie n'avait pas énormément changé. Je continuais à aller au travail tous les matins. Je continuais à appeler les clients et les prestataires, à constituer des plannings pour que tout coïncide et que tout se passe bien lors du jour J. Au musée, personne ne savait que j'étais enceinte, pour le moment. Mes tenues camouflaient encore mon début de ventre rond et mes nausées n'intervenaient généralement que le matin ou lorsque je faisais face à une odeur vraiment trop forte. Autrement dit, dans mon bureau, cela n'arrivait pas souvent. En soi, ce n'était pas plus mal. Vomir toute la journée, ce n'était franchement pas le pied. Ma grossesse n'était donc pas un problème, sauf peut-être lorsqu'on continuait de me traiter comme une femme lambda et qu'on me confiait des choses à porter.
En cette fin d'après-midi-là, je sortis du musée, les bras chargés de deux cartons, posés l'un sur l'autre. Ils étaient assez lourds, chacun contenant des centaines de DVD. Des documentaires, des films,... Tout ce que je devais visionner au cours du week-end et de la semaine à venir pour le prochain événement que j'organisais. Si, pour les films, il ne s'agissait que de s'assurer que les dvd prêtés par la médiathèque de la ville étaient en bon état, pour les documentaires, c'était une autre histoire. Il fallait que je les visionne, que je m'assure qu'ils soient utiles et que leur contenu soit pile ce que je cherchais. En somme, j'avais du pain sur la planche. Me débrouillant comme je le pouvais, je rejoignis le métro. Il faisait chaud, les cartons étaient lourds et j'avais franchement l'impression de mourir à chaque fermeture des portes. Heureusement pour moi, le trajet ne dura que quinze minutes. Et quinze minutes de métro, c'était déjà beaucoup. Beaucoup trop pour moi. Manque de bol, lorsque je sortis de la station, je constatai que le temps était toujours aussi chaud, dehors. J'avais beau être en débardeur, je commençais à penser sérieusement que j'allais défaillir si je n'arrivais pas chez moi rapidement. Le chemin entre la station et le numéro 52 me parut interminable. En temps normal, je ne le trouvais pas si long. Mais la chaleur de ce vendredi bousculait mon petit quotidien.
Lorsque je passai mon badge près de l'interphone pour déverrouiller la porte du hall, le soulagement se lut sous mes traits. Il faisait bon, dans l'immeuble. Je ne savais pas si le concierge avait déclenché la climatisation mais l'air frais était plus que bienvenu. Je me sentais presque revivre ! Sentant ma bonne humeur revivre et mon corps se rafraîchir, je rejoignis finalement l'ascenseur, qui me conduit droit au couloir où se trouvait mon appartement. Quelques secondes plus tard, j'avais gagné la porte de mon chez-moi. Calant les cartons contre mon bras gauche, je levai le genou pour m'apporter un soutien supplémentaire. Pendant ce temps, mes doigts fouillèrent mon sac à main, jusqu'à en extirper mes clés. Mais le destin semblait s'acharner contre moi : je fis tomber mon trousseau. « Fais chier ! », grognai-je, avant de m'accroupir et de poser les cartons au sol. Je récupérai mes clés et m'apprêtai à me relever lorsque j'aperçus les portes de l'ascenseur s'ouvrir. Ce ne fut qu'une fois redressée que je m'autorisai un coup d'oeil vers le nouveau venu. Je ne cachai pas mon soulagement lorsque je reconnus Derrick. « Si tu acceptes de porter ces cartons », déclarai-je en les désignant du pied, « je fais de toi le héros de ma journée ! »