Dégustation visuelle et physique... ♠ Rhys

Levant la tête, je croisais le regard de Hayden et hochais la tête, ce soir, je travaillais seule et encore heureux. Je n’allais pas supporter d’avoir quelqu’un dans mes pattes un soir de semaine. Il allait dans un restaurant, j’allais dans un restaurant. Je remis mes lunettes sur le bout de mon nez puis préparais mes affaires pour ensuite rentrer chez moi. Ce n’est pas parce que j’allais travailler que je ne devais pas y aller en simple travailleuse. Non, je devais de bien m’habiller, surtout que là où j’allais ce n’était pas n’importe quel restaurant. De la haute gastronomie, française, en plein Washington. Oui ça arrive. Retrouver les petits plats parisiens ici me m’était déjà l’eau à la bouche. Je déposais mes affaires à l’entrée pour ne pas les oublier puis partais dans ma chambre, ouvrant mon dressing pour savoir ce que j’allais porter. Mon choix fut rapide, une robe noir, courte et avec un léger décolleté histoire de finir le tout. On pourrait croire que je viens pour un rendez-vous galant et non comme critique culinaire pour noter le plat du chef et ce qui va avec. Je m’attaquais à mes cheveux, les laissant tomber en cascade sur mes épaules puis me repoudrais le visage avant de me parfumer et d’enfiler mes escarpins. Voilà j’étais fin prête à aller travailler. Je humais mon appartement et tiquais avant de sortir un bâton d’encens à la vanille que je laissais dans la cuisine. Quand je reviendrais, ça sentira la vanille et rien que de le savoir, je suis sur un petit nuage. Descendant les escaliers, je prends ma voiture direction le restaurant qui se situe à vingt minutes de chez moi. Quand j’arrive devant, j’en prends tout de suite plein la vue. Je sors mon calepin puis prends quelques notes ainsi qu’une photo de l’extérieur, de nuit, l’établissement est resplendissant. Satisfaite, je range mes affaires puis rentre dans le restaurant et me rends au pupitre des réservations. « Mademoiselle Pollard. » Je souris, avant de voir le regard de la jeune femme se différencier, bien sûr, ça fait toujours bizarre les premiers instants. J’attends quelques secondes avant qu’elle me dirige vers ma table, un peu plus éloignée des autres. On m’attendait, je m’étais fait attendre et je sentais ce climat tendu qu’il y régnait. Le personnel savait que je venais, mais les clients n’en savaient rien et je devais continuer à me la jouer discrète. Pas question qu’on sache que j’étais ici pour construire une critique. Je m’installais, renvoyant ma serveuse, j’étais capable de m’asseoir seule, je n’étais pas certaine qu’on attribuait le même traitement de faveur à tout le monde. Le restaurant était bien remplit et c’était plutôt une bonne chose, l’ambiance était chaleureuse et les couleurs étaient tout aussi douces et charmantes. Un cadre assez idyllique pour un rendez-vous. Je regardais autour de moi, effectivement, il y avait beaucoup de couples. Je pris mon téléphone pour les notes, c’était plus discret et ça pouvait montrer que j’attendais mon partenaire. En relevant la tête, je vis une serveuse regarder autour d’elle avec un séduisant homme à ses côtés. Arquant un sourcil, j’observais la scène et penchais la tête sur le côté avant de lever le bras pour lui faire signe d’approcher. Ma curiosité me tuera un jour. « Il y a un problème ? » Je vis le rouge lui monter aux joues, c’était pas maintenant qu’il fallait faire de conneries devant une critique gastronomique. « Excusez-moi Mademoiselle Pollard, juste un soucis de réservation pour monsieur… Malheureusement, sa table n’est pas encore prête. » Je me mordis la lèvre et regardais ce brun qui attendait qu’on trouve une solution. Autant joindre l’utile à l’agréable. « Qu’il vienne à ma table. » Je serais plus discrète et comme ça on ne se poserait pas de questions autour de moi. Je laissais la serveuse retourner vers ce beau mâle avant de le voir s’avancer à ma table. « Je vous en prie. » Je désignais la chaise en face de moi et je souriais de toutes mes dents. Non seulement maintenant j’allais pouvoir partager un repas en travaillant, mais en plus je lui accordais une place de choix. « Je suis désolée que votre réservation ait été mal prise. » J’étais sincère, habituellement, il n’y avait pas de soucis dans ce genre de restaurant mais là… je ne saurais le dire, peut être à la fin en allant poser quelques questions. Pour le moment, j’allais pouvoir déguster visuellement mais aussi physiquement, pour les mets, bien sûr.

Rhys redressa la paire de lunette de soleil sur son nez. On ne l'avait pourtant jamais vraiment trop reconnu dans la rue. Qui s’attendait à le trouver là ? Personne. Lui-même ne comprenait pas trop ce qu’il foutait toujours à Washington. Ça n’était pas tout à fait exact…Il avait récemment accepté un rôle dans une pièce de théâtre, mais la chose sonnait plus comme une excuse à ses oreilles. A quelques occasions, on l’avait tout de même interpellé dans la rue. Quelques filles, embarrassées par leur audace, qui avaient fondues sous ses attentions. Rhys était d'un naturel charmeur, se plaisant à complimenter et faire monter le rouge aux joues. Taquin, il restait éternellement reconnaissant à chaque personne qui estimait qu'il valait la peine d'attendre des heures dans la rue pour une photo avec lui. Son égo n'avait sans doute pas besoin qu'on l'alimente d'avantage, mais mon Dieu qu'il jouissait d'être regardé comme s'il était le meilleur d'entre tous. Rhys connaissait bien le jeu de la célébrité et savait qu'il fallait paraître accessible. Il avait joué le jeu des conversations et des selfies, et s’était senti un peu plus humain en les abandonnant au pied de son immeuble. Rhys cocha les lunettes dans le col de sa chemise lorsqu’il entra dans le restaurant qu’il avait choisi pour la soirée. Cuisinier moyen, il s’était habitué à ce que l’on cuisine pour lui. D’abord son frère qui avait fait de lui un cobaye plus qu’enthousiasme pour tester ses premières créations. Puis la célébrité était venue et avec elle son flot de cuisiniers et de traiteurs qui semblaient laisser de la nourriture partout où il passait. Il ne faisait aucun doute qu'il s'était habitué à se luxe, et cuisiner pour sa propre personne s'était presque apparenté à une corvée. Une corvée qu'il n'avait nullement envie de subir ce soir là, à l'image de ceux qui le précédait. Il aurait pu tenter sa chance et s'imposer au dîner qui avait sans doute lieu dans la demeure familiale des Zimmer, mais l'assurance d'y trouver ses deux parents n'était jamais garantie. Ces derniers n'avaient de toute manière jamais été enclin à compatir de ses misères, et Rhys se sentait d'humeur à être choyé. Il avait demandé à son assistante de prendre la réservation, incapable de supporter le processus qui lui donnait l’impression de supplier pour une table où manger (alors qu’il pouvait décemment s’offrir les meilleurs restaurants du pays et d’ailleurs) et pas assez gauche pour insister sur son nom comme un argument décisif. Il préférait être arrogant par procuration et laisser les autres plaider sa cause. Mais comme dit le dicton, on est jamais aussi bien servi que par soi-même. « Pardon?  » demanda-t-il d’un ton plat lorsque l’hôtesse l’informa que sa table n’était pas disponible. « On se demande l’utilité de réserver à l’avance… » maugréa-t-il. Elle semblait se liquéfier devant ses yeux et bafouilla une litanie d’excuses, quelque chose à propos de conflit d’emploi du temps, de clients en retard et autres explications que Rhys n’écoutaient pas. Il ne demandait tout de même pas à ce qu’on lui construise un réacteur de fusée, il voulait seulement une table! Il n’allait pas faire un scandale en public et exiger que l’on vire quelqu’un pour lui faire une place – il avait une image à tenir, et à améliorer -, et cacha la gêne et l’agacement derrière un sourire qui se voulait charmeur. Elle lui demanda si ça le dérangeait d’attendre une vingtaine de minutes que sa table soit prête, tentant tout de même de regarder autour d'elle pour une place qui se libérerait, et les lèvres de Rhys se formaient déjà autour d’un lourd et indéniable 'non", lorsqu’on leur fit signe. Ou du moins à la serveuse. Cette dernière s'empressa d'accourir et Rhys resta figé une courte seconde avant de suivre quelque peu, un air décontenancé au visage. Allait-il être traîné dans tous les coins du restaurant jusqu'à ce qu'on sache quoi faire avec lui? Ses doigts le démangeait déjà de sortir son portable et de leur laisser une critique incendiaire sur Tripadvisor. "Bel établissement au concept novateur : pour chaque réservation, aucun plat servit, mais une partie de chaises musicales offerte". Elle était sublime. C’était la première réflexion de Rhys au sujet de la jeune femme qui venait de s'interrompre leur conversation. Il la voyait s’enquérir de la situation et ça n’était tellement pas ses oignons que Rhys pouvait sentir les prémices d’une protestation naître dans sa bouche, mais avait-il précisé qu’elle était belle ? On lui aurait donné l’allure d’une poupée avec sa peau pâle et lisse et ses grands yeux expressifs. Comme si elle possédait elle-même le restaurant (peut-être était-ce le cas?), elle arrangea la chose en moins de deux et proposa que Rhys joigne sa table. Uh. Il haussa les sourcils, une expression amusée et abasourdie au visage. Il ne savait pas ce qui lui plaisait le plus : le culot de la jeune femme pour assumer qu'il acceptait de partager sa table et sa compagnie, ou la vitesse à laquelle la serveuse lui obéit. Était-ce une manière expéditive et subtile de lui faire du rentre dedans? Rhys n'en savait rien mais il commençait à l'espérer. Il pris dont place à la table de sa salvatrice, la remerciant d'un signe de tête. « Je ne vois pas pourquoi » répondit-il, un sourire aux lèvres. « Vous n'y êtes pour rien. A moins, bien sûr, que c'était votre plan depuis le début de m'avoir à votre table ». Il laissa la phrase se poser, aguicheur, avant de lui tendre une main. « Rhys Zimmer, enchanté », et ça oui, il l'était.

J’étais vraiment prête à travailler, à faire ce dont j’excellais, rendre un rapport sur le restaurant dans lequel j’allais manger ce soir. Ce n’était pas sorcier, une bagatelle, je préférais partir à l’étranger mais ce n’était pas tout le temps comme ça. Puis, ça me permettait aussi de profiter un peu de Washington et de ma sœur, lui raconter mes journées et elle, les siennes. Bref, j’appréciais déjà la vue que j’avais pour dîner mais j’aimais encore plus l’ambiance qu’il y régnait. Bien que le remue-ménage de la serveuse ne cessait de m’intriguer et de commencer à me taper sur le système. Ce n’était pas très professionnel de montrer une faute et surtout de montrer qu’on était en tort. Bref, j’étais vraiment intéressée parce qu’il se passait que je finis par demander à cette jeune femme ce qui se passait. J’arquai un sourcil en voyant le brun qui attendait en bouillonnant intérieurement qu’on lui trouve une table. Ce qui était compréhensible. Puis le fait que je sois ici n’arrangeait en rien l’état dans lequel se trouvait l’ensemble du personnel. J’aimais bien ressentir le stress des employés. Oui c’est sadique mais c’est mon métier qui l’est aussi et j’apprécie. Je finis par me concentrer sur mon travail en sortant un calepin ainsi qu’un crayon. Quelque chose de discret mais tout le monde allait finir par voir que je prenais des notes sur le repas mais aussi l’ensemble du restaurant et la prestation. Alors avoir un allié n’était peut être pas si mal que ça. Voilà pourquoi je proposais à ce jeune homme de venir me rejoindre. Puis ma soirée allait être des plus sympathiques, enfin je l’espérais car je faisais un effort pour l’accueillir mais je n’aimais pas voir des personnes en détresse que ce soit dans leur boulot ou celles qui attendent qu’on leur trouve une solution. Comme ça, tout le monde était content. « Car ça se trouve c’est moi qui ait pris votre place. » J’avais annoncé ma venue que tardivement dans la journée histoire de ne pas les préparer trop en avance et il me fallait une table. Si bien que ça se trouve c’était la sienne, à ce beau brun séduisant. Je souriais avant de pencher un peu la tête sur le côté, arquant un sourcil. « Je pense que c’est ça. Vous avez deviné mes plans diaboliques. » Je tendis la main à mon tour et buguais quand il annonça son prénom et son nom de famille. Mon sourire se figea ainsi que ma main dans la sienne, ne bougeant plus. Ce n’était sûrement qu’une coïncidence. Oui, sûrement ça. Je secouais légèrement la tête avant de reprendre un sourire tout aussi charmeur que le sien et serrais doucement sa main avant de la reposer sur la table. « Zimmer ? Votre nom m’est familier. » Dis-je en feignant la parfaite innocente. Puis je repris. « Elizabeth Pollard, enchantée également. » Je levais légèrement le doigt pour signaler à la serveuse de nous apporter de quoi nous désaltérer avant de regarder la carte des plats que présentaient ce restaurant. « Alors dites-moi Rhys, vous fréquentez souvent ce restaurant ? » Après tout, pourquoi ne pas le questionner sur ses habitudes et savoir s’il y a déjà mangé. Ca allait peut être m’aider pour ma rédaction et rendre la tâche plus facile. En tout cas, j’étais certaine de ne pas prendre en compte le petit dérangement de cette réservation car j’avais avec moi un bel apollon pour me rincer l’œil tout en travaillant. « En tout cas, je tenais à vous dire que je ne pouvais pas être déçue par une telle compagnie ce soir. » Même si je n’avais rien prévu, mes yeux en prenaient plein la vue puis surtout… Qui sait ce que ce beau brun pouvait faire. Je me mordis la lèvre et remerciais la jeune femme qui revenait avec du champagne. Non, je ne faisais pas dans la demi-mesure. « J’espère ne pas voir débarquer votre femme prochainement, ça m’ennuierait d’avoir insisté auprès de la réceptionniste de vous asseoir à côté de moi.» Je le regardais, dans les yeux et mon dieu, qu’il pouvait dire tant de choses avec ces prunelles. J’avais touché le jackpot et pour le coup j’étais plus que sérieuse concernant la femme qui débarque. Pas question que quelqu’un vienne gâcher ma soirée, elle commençait à merveille.

Rhys en avait vécu des situations cocasses dans sa vie. Avec un métier comme le sien, il en avait vu de toute sorte. Se voir inviter par mégarde à la table d'une belle inconnue n'était pas prêt de le perturber, et cela s'apparentait même à une belle surprise de la part de l'univers. Tant que la nourriture se montrait à la hauteur, Rhys était bien parti pour passer une très bonne soirée. D'autant plus que, vu le soucis de logistique et l'embarras de la serveuse, celle-ci allait sans doute tenter de rattraper la chose et être aux petits soins avec eux. Rhys était à peu près sûr qu'il pourrait renvoyer son assiette plusieurs fois en cuisine sans qu'elle ne bronche une seule fois. Mais après tout, le client a toujours raison. « Vous devez être sacrément importante si vous pouvez faire sauter ma réservation comme ça » répondit-il aisément, un brin curieux. Il laissa son regard la parcourir un instant. Elle était sublime et pouvait appartenir à un bon nombre d'industrie. Le mannequinat, peut-être. Ou bien était-elle une belle et riche héritière, peut être même la fille du propriétaire des lieux? Les possibilités étaient nombreuses, mais ce qui était sûr c'était que sa compagne pour la soirée n'était pas une femme ordinaire. Un sourire s'étira sur ses lèvres lorsqu'elle feigna l'aveu de son plan diabolique. « Il ne fallait pas vous donner toute cette peine, je ne suis pas un homme difficile ». Ils échangèrent une poignée de main comme les personnes civilisées qu'ils étaient et Rhys cru détonner une certaine réaction lorsqu'il délivra son nom. Mais peut-être l'avait-il imaginé. « Vous avez peut être déjà entendu parler de moi » glissa-t-il d'un ton innocent. Rhys n'attaquait jamais une conversation en annonçant haut et fort qu'il était acteur. C'était une tactique réservée aux hommes plus désespérés que lui et bien moins talentueux. Rhys avait son charme pour séduire de toute manière, son curriculum vitae n'était qu'un bonus. Elizabeth Pollard. Un nom plein d'élégance, mais qui ne lui était pas familier. Il allait s'efforcer de le retenir cependant. « C'est la première fois à vrai dire » répondit-il en parcourant lui aussi le menu des yeux. Et la première impression n'était pour l'instant pas très glorieuse. Il releva un visage lumineux sur son interlocutrice lorsqu'elle annonça être satisfaite de leur petite situation. Plus les minutes passaient et plus Rhys se disait que la soirée allait finir d'une très bonne manière. « Le sentiment est partagé » répondit-il sans cacher le regard appréciateur qu'il posait sur Elizabeth. Il hausa un sourcil en voyant la bouteille de champagne arriver à leur table. Lui sortait-elle le grand jeu? Si c'était le cas, il fallait absolument qu'il mette les choses au clair: il était libre comme l'air. « Ca ne risque pas d'arriver » dit-il, se penchant inconsciemment en avant pour pouvoir plonger son regard dans le sien. « Je suis tout à vous ce soir ». Elle n'était pas subtile, alors il n'allait pas l'être non plus. Il ne faisait aucun doute que l'un et l'autre s'appréciaient physiquement. « D'ailleurs, si on se tutoyait? » proposa-t-il avant de servir deux coupes de champagne. Il en donna une à Elizabeth, conscient du frôlement de leurs doigts, avant de soulever légèrement la sienne. « A cette soirée pleine de surprises » dit-il avant de trinquer avec elle. Ce n'est que lorsqu'il pris une gorgée qu'il remarqua pour la première fois le calepin, posé discrètement sur la table. C'était un réflexe, le fait de se demander automatiquement s'il n'avait pas été assez idiot pour se faire épingler par une journaliste. Une journaliste très astucieuse et désespérée si elle avait mis en place toute cette petite mise en scène pour s'accorder quelques minutes en tête à tête, mais Rhys avait vu des choses bien plus bizarres que ça. Mais sans doute montrait-il juste des signes de paranoïa, comme disait son agent. L'un dans l'autre, la jeune femme le fascinait et il n'était pas prêt de laisser tomber sa chance avec elle

Au final, j’étais gagnante à obtenir ce jeune homme avec moi pour la soirée. Enfin obtenir… c’était un bien grand mot mais c’était bien par ma faute, j’en mettais presque ma main à couper, qu’il était à côté de moi ce soir et non seul à cette table. Mais je ne sais pas pourquoi, au fond, je sens que ça ne lui déplaît pas plus que cela et moi, ça me va aussi. C’est plutôt électrique comme ambiance et j’avoue apprécier cela au final et ce n’était que le début. « Si vous saviez. » Je lui fais un clin d’œil avant de me pincer les lèvres en souriant. Je ne préfère pas en dire plus sur comment j’ai pu obtenir cette place et surtout pourquoi la serveuse est tant à mes petits soins plus qu’à l’habitude pour des clients normaux et réguliers. Je n’aime pas étaler mon travail lors de soirée ainsi surtout quand je suis en bonne compagnie. Puis ça serait mal vu de ma personne de me plonger dans mon boulot en ignorant totalement mon compagnon de table. « Oh, je saurais pour la prochaine fois dans ce cas. » Ma phrase suggérait un potentiel autre rendez-vous de la sorte, après tout pourquoi pas, il est à mon goût ce beau brun et je dois dire que je pourrais n’en faire qu’une bouchée. Ou plusieurs. Lâchant sa main, je hausse les épaules et réfléchis, pensant à Lowen mais pas à plus que cela. « Sûrement, je ne sais pas à vrai dire. » Puis je n’allais pas lui dire que je connaissais quelqu’un du même nom que lui et lui déballer mon histoire, ce n’était pas mon genre puis il n’était pas là pour ça. Moi non plus, j’allais passer un agréable moment. Regardant la carte, sachant même ce que j’allais commander, je le regardais du coin de l’œil en souriant avant de prendre la parole à mon tour. « Suggestion du chef. Si vous hésitez, vous êtes sûr que votre plat arrivera chaud et frais. » C’était rare les personnes qui prenaient ce genre de chose, j’avais appris à force de faire des restaurants. Les personnes prenaient le menu du jour mais la suggestion du chef, celle qui n’était pas forcément marqué sur le menu, ça c’était frais et j’étais certaine que ça arriverait chaud et surtout que ça viendrait d’être fait. Bref, c’était encore quelques astuces que je gardais pour moi mais que j’aimais partager avec des personnes comme Rhys. Après tout, lui aussi avait le droit de déguster un plat correct et digne de son prix. Lui offrant un sourire digne de ce nom, je hoche la tête élégamment face à sa réponse par rapport à ma compagnie et je me concentre sur la salle autour de moi, activant mes yeux lasers pour ne laisser aucun détail m’échapper. Puis une fois fais, je me concentre sur mon voisin, en fait c’est difficile de passer à côté de lui, il dégage un tel charisme que je pourrais en oublier mon travail. Je me passe la langue sur la lèvre inférieure et souris avant d’arquer un sourcil, pas si insensible que cela à son charme. « Parfait, alors, si je peux vous avoir rien que pour moi pour ce soir. » Je hausse les épaules, naturellement comme si c’était une évidence même. « Le tutoiement me va. » Je rigole légèrement et prends la coupe de champagne dans mes mains, sentant ce léger contact électrique qui passe entre nos deux mains et je croise son regard, l’écoutant. « A cette soirée, surtout pleine de surprises. » Et j’attendais la suite avec impatience. Je porte la coupe à mes lèvres et bois une gorgée légère avant de poser mon regard sur Rhys qui regarde mon calepin. J’ouvre la bouche et la referme en voyant la serveuse arriver. Je ne préfère pas me justifier devant la femme qui se trouve devant nous même si elle sait pourquoi je suis ici. Elle s’en va après avoir fait sa proposition de nous emmener de quoi prendre un apéritif à la suite de ce champagne. Pourquoi pas, si ça peut faire attendre mon estomac qui crie famine et mes papilles qui réclament du travail. « A vrai dire, si je suis ici, c’est purement professionnel. Jusqu’à ce que je te croise, enfin que nos chemins se croisent. » Je souris puis ferme mon calepin avant de soupirer et de boire une nouvelle gorgée de ce champagne délicieux. « Je suis là pour faire une critique de ce restaurant. » Avouais-je en baissant le ton et m’approchant de son oreille pour ne pas que des personnes autour nous écoutent. Je me recule avant de retrouver une distance correcte entre lui et moi mais tout en sentant cette tension. Mince alors, j’allais finir ce repas autre pas qu’ici ! « Mais je dois avouer que tu me déstabilises dans mon analyse… Du restaurant, j’entends. » Le regardant du coin de l’œil, je souris à nouveau avant de noter quelques petites remarques concernant ce que j’avais pu voir et goûter jusqu’à présent.

Au final, j’étais gagnante à obtenir ce jeune homme avec moi pour la soirée. Enfin obtenir… c’était un bien grand mot mais c’était bien par ma faute, j’en mettais presque ma main à couper, qu’il était à côté de moi ce soir et non seul à cette table. Mais je ne sais pas pourquoi, au fond, je sens que ça ne lui déplaît pas plus que cela et moi, ça me va aussi. C’est plutôt électrique comme ambiance et j’avoue apprécier cela au final et ce n’était que le début. « Si vous saviez. » Je lui fais un clin d’œil avant de me pincer les lèvres en souriant. Je ne préfère pas en dire plus sur comment j’ai pu obtenir cette place et surtout pourquoi la serveuse est tant à mes petits soins plus qu’à l’habitude pour des clients normaux et réguliers. Je n’aime pas étaler mon travail lors de soirée ainsi surtout quand je suis en bonne compagnie. Puis ça serait mal vu de ma personne de me plonger dans mon boulot en ignorant totalement mon compagnon de table. « Oh, je saurais pour la prochaine fois dans ce cas. » Ma phrase suggérait un potentiel autre rendez-vous de la sorte, après tout pourquoi pas, il est à mon goût ce beau brun et je dois dire que je pourrais n’en faire qu’une bouchée. Ou plusieurs. Lâchant sa main, je hausse les épaules et réfléchis, pensant à Lowen mais pas à plus que cela. « Sûrement, je ne sais pas à vrai dire. » Puis je n’allais pas lui dire que je connaissais quelqu’un du même nom que lui et lui déballer mon histoire, ce n’était pas mon genre puis il n’était pas là pour ça. Moi non plus, j’allais passer un agréable moment. Regardant la carte, sachant même ce que j’allais commander, je le regardais du coin de l’œil en souriant avant de prendre la parole à mon tour. « Suggestion du chef. Si vous hésitez, vous êtes sûr que votre plat arrivera chaud et frais. » C’était rare les personnes qui prenaient ce genre de chose, j’avais appris à force de faire des restaurants. Les personnes prenaient le menu du jour mais la suggestion du chef, celle qui n’était pas forcément marqué sur le menu, ça c’était frais et j’étais certaine que ça arriverait chaud et surtout que ça viendrait d’être fait. Bref, c’était encore quelques astuces que je gardais pour moi mais que j’aimais partager avec des personnes comme Rhys. Après tout, lui aussi avait le droit de déguster un plat correct et digne de son prix. Lui offrant un sourire digne de ce nom, je hoche la tête élégamment face à sa réponse par rapport à ma compagnie et je me concentre sur la salle autour de moi, activant mes yeux lasers pour ne laisser aucun détail m’échapper. Puis une fois fais, je me concentre sur mon voisin, en fait c’est difficile de passer à côté de lui, il dégage un tel charisme que je pourrais en oublier mon travail. Je me passe la langue sur la lèvre inférieure et souris avant d’arquer un sourcil, pas si insensible que cela à son charme. « Parfait, alors, si je peux vous avoir rien que pour moi pour ce soir. » Je hausse les épaules, naturellement comme si c’était une évidence même. « Le tutoiement me va. » Je rigole légèrement et prends la coupe de champagne dans mes mains, sentant ce léger contact électrique qui passe entre nos deux mains et je croise son regard, l’écoutant. « A cette soirée, surtout pleine de surprises. » Et j’attendais la suite avec impatience. Je porte la coupe à mes lèvres et bois une gorgée légère avant de poser mon regard sur Rhys qui regarde mon calepin. J’ouvre la bouche et la referme en voyant la serveuse arriver. Je ne préfère pas me justifier devant la femme qui se trouve devant nous même si elle sait pourquoi je suis ici. Elle s’en va après avoir fait sa proposition de nous emmener de quoi prendre un apéritif à la suite de ce champagne. Pourquoi pas, si ça peut faire attendre mon estomac qui crie famine et mes papilles qui réclament du travail. « A vrai dire, si je suis ici, c’est purement professionnel. Jusqu’à ce que je te croise, enfin que nos chemins se croisent. » Je souris puis ferme mon calepin avant de soupirer et de boire une nouvelle gorgée de ce champagne délicieux. « Je suis là pour faire une critique de ce restaurant. » Avouais-je en baissant le ton et m’approchant de son oreille pour ne pas que des personnes autour nous écoutent. Je me recule avant de retrouver une distance correcte entre lui et moi mais tout en sentant cette tension. Mince alors, j’allais finir ce repas autre pas qu’ici ! « Mais je dois avouer que tu me déstabilises dans mon analyse… Du restaurant, j’entends. » Le regardant du coin de l’œil, je souris à nouveau avant de noter quelques petites remarques concernant ce que j’avais pu voir et goûter jusqu’à présent.

Il ne savait pas justement, et c'était bien là le problème. Rhys ne s'était jamais caché d'une certaine curiosité. Du moins, chez les personnes ou les choses qui réussissaient à susciter son intérêt. Elizabeth faisait inévitablement partie de cette catégorie. Rhys était également convaincu qu'il ne s'agissait pas seulement d'une petite taquinerie, une remarque légère censée tourner la situation en dérision, le tout ponctué d'un clin d'œil. La jeune femme n'était pas n'importe qui, et ça se voyait à des kilomètres à la ronde. Il paraissait tout aussi évident qu'elle n'allait pas se montrer plus précise. Qu'avait-elle à cacher, Rhys n'en avait aucune idée. Il se moquait pas bien de qui elle pouvait être de toute manière. Elle ne serait certainement pas la personne la plus influente ou riche ou bien d'autres choses encore, qu'il ai rencontré dans sa vie. L'un dans l'autre, il n'allait pas pousser. Ça ne changeait rien au fait qu'ils étaient sur le point de passer une excellente soirée. Elizabeth ne manquait pas de répondant, rebondissant sur chacune de ses remarques avec finesse et une pointe de flirt. La preuve, elle venait de suggérer une éventuelle prochaine fois, chose qui ne déplaisait pas du tout à Rhys. Un sourire satisfait s'étala sur ses lèvres. « La prochaine fois » répéta-t-il pour le plaisir d'appuyer la chose. « Je vous laisserez vous charger de la réservation. Ça me réussit pas apparemment » ironisa-t-il avant de s'autoriser une seconde pour regretter la présence de la main d'Elizabeth sur la sienne. La jeune femme haussa les épaules lorsqu'il lui demanda si elle avait entendu parler de lui. Elle ne semblait pas bien sûr, affirmant la chose avant de se rétracter un instant plus tard. Il n'était pas impossible qu'elle ai un jour entendu son nom à la volée, sans l'associer à qui que ce soit ou encore à la moindre industrie. « Je suis acteur » fini-t-il tout de même par dire, dans un haussement d'épaule lui aussi, comme si la chose était anodine et non pas le nerf de guerre de sa vie. Ça n'avait guère d'importance. Il n'était pas là pour se vendre auprès d'Elizabeth ou se faire plus important qu'il n'était. Aucune illusion ne se faisait autour de cette table. Juste deux inconnus attirés par le superficiel de leurs plastiques respectives. Rhys imita sa compagne et jeta un coup d'œil sur la carte, sans vraiment en lire grand-chose. Son appétit était passé au second plan. Comme si elle lisait dans ses pensées, Elizabeth lui conseilla de prendre la suggestion du Chef. C'était un excellent conseil. Un qu'il connaissait déjà, mais il se garda bien de le préciser. Rhys en souhaitait pas glisser le nom de son frère dans la conversation. Elizabeth semblait s'y connaître dans le milieu, et il était hors de question que Lowen Zimmer lui vole la vedette. « Parfait, je vais prendre ça alors » répondit-il dans un sourire avant de fermer le menu devant lui. Son regard zooma sur la bouche de la jeune femme, là où sa langue venait titiller sa lèvre inférieure. Le charme d'Elizabeth était enivrant. « Promis » confirma-t-il. Ce soir et d'autres si ça ne tenait qu'à lui. Il doutait qu'il puisse se lasser de la jeune femme après une soirée. Ils trinquèrent avant que Rhys en repère le carnet. Il leva un regard interrogateur sur elle et elle semblait sur le point de s'expliquer lorsque la serveuse arriva. Elle leur proposa un apéritif et Rhys hocha de la tête sans même la regarder, impatient d'avoir sa justification. Maintenant que le doute s'était emparé de son esprit, il savait qu'il n'allait pas profiter pleinement du moment sans savoir la vérité. Et enfin elle s'exprima. Au mot "professionnel", Rhys se redressa sur sa chaise, prudent. Mais il s'était précipité. Une critique, qu'elle lui murmurait dans l'oreille. Oh. Tout prenait soudainement sens. Sa réservation qui avait sauté, la manière dont le personnel était à ses soins, sa remarque concernant la carte. « Wow » dit-il, soulagé. « Ça explique pourquoi tout le personnel nous jette des regards » continua-t-il. Certains avec une once de peur dans leurs yeux. Ça lui faisait de demander plus tard à Lowen s'il s'était déjà fait critiquer par des femmes aussi belles. « Je te déstabilise? » demanda-t-il après une gorgée de champagne. « C'est bien aussi d'avoir une seconde opinion, non? De la part d'un client lambda » proposa-t-il, faussement modeste. Lui qui était habitué aux restaurants de haut standing et qui avait trop traîné dans les cuisines de son frère pour ne pas retenir deux trois trucs. De toute manière, il doutait qu'Elizabeth le chasse de sa table pour se concentrer sur son travail. « De plus, mélanger travail et plaisir de temps en temps, ça fait pas de mal »

Je passais un agréable moment en compagnie de ce Rhys. Je me sentais à l’aise et surtout, plus confortable à l’idée de remplir ma mission de boulot en charmante compagnie. Il y avait cette attraction que je ne saurais décrire et qui me plaisait plutôt bien pour l’instant, j’étais prête à en voir plus bien sûr mais je voulais le faire languir. Je n’allais pas sortir toutes mes cartes ce soir. Bien que… « Je le ferais avec grand plaisir… Je peux aussi vous montrer comment j’arrive à mes fins pour avoir des réservations. » Dis-je en le regardant dans les yeux, pour appuyer mes propos comme quoi je pensais vraiment à une prochaine fois en sa compagnie et faire plus que discuter surtout. Posant mon menton dans ma main, je l’observais et souriais quand il m’annonça son métier, voilà ça me revenait. « Oh oui, bien sûr. J’ai dû vous voir une ou deux fois je pense. » Mais je n’en avais pas grand souvenir, en tout cas pour un acteur, il était franchement canon et j’avais de la chance de l’avoir à mes côtés ce soir. Chanceuse était le mot et je ne sais pas si c’était pareil de son côté mais je pense que oui. Mais je devais aussi continuer à faire ce que j’étais venue faire, soit évaluer ce restaurant et surtout noter le plat afin de donner des conseils dans le guide qui allait paraître l’année prochaine. Prenant la carte, je décidais sans trop la regarder de prendre le plat du Chef. C’était aussi le moyen de montrer les qualités du chef et voir à quel point il s’en sortait en si peu de temps. Je tournais mon regard vers le beau brun et souriais en le voyant prendre comme moi. Parfait, il allait peut être m’aider sur la dégustation, bien que j’aurais envie d’une autre dégustation pour ma part. Pinçant les lèvres, je souriais et hochais la tête face à cette promesse. J’allais peut être arrivé à mes fins avec cet homme, en tout cas, c’était bien partit. Ce soir ou un autre soir, je finirais par le recroiser. Trinquant avec lui, je laissais la serveuse nous interrompre et gardais mon verre en main tout en observant le jeune homme qui attendait ma justification sur ma venue ici. J’attendais simplement que les oreilles indiscrètes s’en aillent afin que je puisse lui révéler pourquoi je me trouvais ici. Je le vis se redresser et arquais un sourcil pendant deux secondes en regardant autour de moi pour savoir s’il n’y avait pas quelque chose d’important, mais rien. Je laissais cela de côté pour me rapprocher de lui et lui dire que j’étais critique gastronomique et que j’étais ici pour évaluer ce restaurant. Je m’écartais de lui et souriais avant de replacer une mèche derrière mon oreille. « Oui et ça explique aussi pourquoi je suis passée avant vous dans la réservation. » Dis-je avec un ton un peu désolé. Mais bon, au final, il se retrouvait avec moi, ce qui m’arrangeait. Buvant une gorgée, je le regardais avant de sourire et de déposer mon verre sur la table, laissant un de mes doigts sur le dessus de sa main. « Tu ne peux pas savoir à quel point. » J’en jouais aussi car je doutais qu’il puisse autant résister que cela à la fin de ce repas. « Oui, je dois dire que c’est une excellente idée. » Je sentais que la tension montait entre nous et ça me plaisait, quelque chose de nouveau car pendant que je travaille normalement je fais en sorte de faire ça correctement mais là, je dois dire que j’étais vraiment en trop bonne compagnie pour passer à côté de cette occasion. Alors que je pris de quoi grignoter, je hochais la tête face à l’adage qu’il venait de me dire. « Je n’aurais pas su dire mieux. » Je finis mon verre et m’approche de lui, en passant une main dans mes cheveux avant de lui parler un peu plus bas. « En tant que vrai professionnelle, j’aurais aussi pu te montrer les coulisses du restaurant. » Je m’écarte en laissant ce sourire planer sur mes lèvres avant de faire signe à la serveuse de nous servir de nouveau du champagne. Il faut que cette soirée soit réussie jusqu’au bout. Je laisse la serveuse remplir nos coupes et je lui demande d’envoyer la commande. « Normalement on devrait être servi dans moins de dix minutes. » Annonçais-je comme si de rien était, prenant mon verre pour le porter à mes lèvres, un sourire en coin.

« Normalement, j’arrive très bien à m’en sortir » dit-il avec un sourire en coin. « Mais tous les conseils sont bons à prendre ». Non pas qu’il s’embêtait à prendre ses propres réservations, il avait une assistante pour ça, mais Rhys n’était pas assez gauche pour le préciser. Elizabeth prétexta ensuite l'avoir reconnu en tant qu'acteur. « Ah oui ? » demanda-t-il d’un air distrait, un sourire amusé aux lèvres. Il n’était pas sûr de la crédibilité de la chose. Avec le temps, Rhys avait appris à faire la différence entre les platitudes et les aveux intéressés. Entre les fans hardcore qui avaient subies sa filmographie entière et qui se désespéraient de lui dire, comme une preuve supplémentaire de leur dévotion, et les personnes plus détachées qui semblaient penser que c’est ce qu’il avait envie d’entendre. Rhys se moquait pas mal qu’on ai vu chacune de ses prestations. Certaines méritaient même d’être oubliées. Evidemment, c’était toujours agréable de s’entendre dire qu’on avait regardé tel ou tel film pour lui, et de s’en voir complimenté. Qu’Elizabeth l’ai réellement vu ou non dans un film l’importait peu. Le cinéma était la dernière chose qu’ils avaient dans la tête, lui et elle. Rhys n’allait pas la taquiner et lui demander dans quels films exactement, il préféra laisser la conversation reprendre son cours. Précisément, celle autour d'Elizabeth elle-même et de son statut particulier. Rhys fit une mine impressionnée. « Je vois ça » dit-il. « ça me rassure, je pensais que mon charme ne faisait plus effet » plaisanta-t-il en prenant une nouvelle gorgée de champagne. L’humour était là, mais une pointe de vérité se faisait également connaître. Rhys avait un certain orgueil et, conscient de sa célébrité –même éphémère-, il avait été un tantinet vexé de se voir refuser une table. Patienter à l’accueil comme un convive non désiré n’était pas particulièrement agréable. Et étant donné la profondeur de son compte en banque, il avait semblé surréaliste que rien ne soit fait pour lui arranger une table au plus vite. Bien entendu, tout fini pour le mieux, et même au-delà des attentes de Rhys ! Comme pour preuve, Elizabeth laissa un doigt glisser contre le dos de sa main tandis que sa phrase paraissait particulièrement séduisante entre ses lèvres. Rhys fut percuté par une vague d’anticipation et de désir pour la jeune femme face à lui. Elle était terriblement douée, sans doute le genre de personne qui sait exactement ce qu’elle veut et qui l’obtient la plupart du temps. Rhys était tout à fait prêt à se mettre à sa merci. L'ambiance était particulièrement électrique, et Rhys pouvait en sentir les étincelles lorsqu'elle s'approcha encore plus de lui pour lui glisser à l'oreille les avantages de son métier. l se demanda un instant si elle avait vraiment carte blanche en tant que critique, y compris le droit de se balader dans les cuisines comme bon lui semble, avant de réaliser qu'il n'en avait absolument rien à faire. Le mot coulisse semblait promettre bien plus, et ça, ça lui plaisait. « La soirée ne fait que commencer, il y a encore le temps » répondit-il vaguement, lui laissant le plaisir d’interpréter la chose à sa manière. Elizabeth dit signe à la serveuse de remplir leur couple, avant de lui promettre que leur plat allait être servi rapidement. Plus vite le plat arrivé, plus vite le repas fini, et après. Et après. « Je te fais confiance. Je ne pense pas qu’ils prendraient le risque de te décevoir » dit-il, amusé. Vu l'état de nervosité de la serveuse, Rhys ne voulait même pas s’imaginer le branle-bas de combat dans la cuisine. Rhys ne pouvait pas vraiment juger. Il ne connaissait qu’un Chef, et ce dernier avait un caractère bien trop particulier pour l’appliquer à la majorité de ses collègues.