Mission : Retrouver la balance [Feat. Sarah Maslo]

Sandro aimait vraiment son métier et il prenait un véritable plaisir à le faire. Même s'il n'aimait pas le président, heureusement pour lui, il n'avait pas que lui à protéger contre les menaces extérieures. Par conséquent, l'italien avait trouvé sa place au sein de la maison Blanche, il faisait parfois quelques missions externes en acceptant des contrats de garde du corps histoire d'avoir un peu d'argent en plus, bien qu'il n'en ai absolument pas besoin.

Aujourd'hui était une journée comme une autre pour lui, il venait faire son travail comme tous les autres jours sauf que tout ne se passa pas comme il l'aurait souhaité. Vêtu d'un costume et d'une cravate, le brun se dirigea vers le bureau de l'ambassadeur qui avait demandé à le voir pour il ne savait quelle raison. Cet homme faisait parti des personnes qu'il avait déjà protégé avec sa famille. Il avait toujours fait son maximum pour donner tout ce qu'il avait malgré l'énorme poids qu'il portait sur ses épaules et dont personne ne se doutait, enfin jusqu'à présent en tout cas.

Une fois dans le bureau il attendit sagement, les mains dans le dos, que l'homme revienne dans celui-ci et lorsque ce fut le cas, leurs regards se croisaient. Sandro aperçu immédiatement de la déception. Il se demandait ce qu'il avait pu faire pour autant le décevoir, même en cherchant, il n'en avait aucune idée. La seule solution c'est d'attendre ce qu'on lui reproche.

" - Assieds toi Sandro il faut qu'on parle tous les deux."

Il s'assit alors face à cet homme, devant qui il se sentait minuscule, parce que c'est la vérité, il n'est qu'un grain de sable face à lui, aussi insignifiant que ça.

" - Je te faisais confiance Sandro, mais tu m'as énormément déçu, non seulement tu mets ta vie en danger mais la notre aussi en faisant tes conneries le soir. Parce que oui je sais ce que tu fais, les femmes, l'alcool, la drogue et le reste. Je te croyais pourtant digne de ce poste, mais faut croire que je me suis trompé ! Si je te surprends encore une fois à faire ça ou même à arriver bourré au boulot, je te vire, j'ai été clair ?"

Sandro se sentait tout simplement honteux de ce que l'homme venait d'apprendre. Comment pouvait-il savoir une telle chose ? Une chose dont il était persuadé c'est qu'il ne l'avait pas appris tout seul, alors il devait retrouver le responsable de cette révélation avant qu'il ne soit trop tard. Il baissa cependant la tête comme un enfant qu'on vient de discuter.

" - Oui monsieur."

Il savait parfaitement que des excuses ne servaient à rien, alors il économisa ce temps. L'ambassadeur lui fit alors signe de quitter le bureau, ce qu'il fit animé par la honte d'un côté et la colère de l'autre. Il aurait pu essayer de lui expliquer pourquoi il était cet homme là, mais il savait que ça ne servirait à rien, même si ça expliquait beaucoup de choses sur lui et son comportement.

Il sortit alors du bureau et erra dans les couloirs quelques secondes histoire de se calmer.

Sandro n'est pas un homme qui inspire la confiance au premier regard, bien loin de là même. Il inspire tout le contraire, la méfiance et peut-être même l'ignorance. Mais tout cela il s'en fichait pas mal, lui, tout ce qui lui importait c'était de faire son boulot correctement, d'être payé et de pouvoir rentrer chez lui le soir pour se détendre à lâcher prise de ses journées de plusieurs heures d'affilée. Ce n'était pas tous les jours facile que de devoir rester immobile pendant une réunion soporifique, surtout quand on doit rester en alerte contre une éventuelle attaque ou tout autre événement qui viendrait perturber l'entretien en cours.

Avec le temps, il s'y était habitué, il ne s'occupait plus de ce qui se disait en réunion et se contentait de s'évader quelques instants pour croire que sa vie n'est pas si misérable, mais qu'elle aurait pu être largement plus belle s'il n'avait pas fui son pays natal, et encore moins sa femme. Pas un jour passait sans qu'il n'y pense, il regrettait toutes les heures passées loin d'elle, mais il n'avait jamais eu la possibilité de la revoir, ni même de revenir en Italie. Ses anciens patrons exerçaient sur lui une pression dont personne n'avait connaissance, mais dans le milieu qu'il a quitté, ce n'est pas rose tous les jours et il en connaît un rayon là-dessus.

Après s'être fait passer un savon par l'ambassadeur, Sandro dérive dans les couloirs, son visage tordu par la colère et la rage qui l'habite. Comment avait-il pu être au courant de ses agissements ? Personne ne le connaissait ici à la maison Blanche, hormis ses collègues. Il savait que la fuite ne pouvait pas venir de l'un d'eux, mais alors qui était-ce ? C'est alors qu'il se remémora une fois où il avait dû protéger l'ambassadeur et sa famille, il avait une fille. Une fille qui venait assez souvent ici, pour que Sandro la croise de temps à autre. Ce ne pouvait être qu'elle. Il se souvient encore du regard qu'elle lui avait lancé. Il n'y avait pas d'autres possibilités, c'était elle qui était aller le dénoncer auprès de son père. En revanche ce qu'il ignorait c'était si elle l'avait fait seule ou sur ordre de son père, il espérait que ce soit la première option, parce que la seconde risquait encore plus de le mettre en colère.

Au détour d'un couloir, il mercuta une personne, en relevant la tête, il ne lui fallut pas longtemps pour la reconnaître. Ses yeux se mirent à briller de colère, et ses mains le démangeaient, d'autant plus avec ses fausses excuses.

" - Alors c'est toi hein ? C'est toi qui t'amuse à balancer à ton père. Dit moi, tu gagnes quoi en échange ? Une liasse de billet ? Une recommandation de ton père pour entrer ou tu veux ?"

Pour le moment, Sandro arrivait encore à se contrôler, mais il savait qu'en quelques secondes, il pouvait le perdre totalement et déraper. Dans les couloirs de la maison Blanche, rien ne restait secret très longtemps, et s'en prendre à la fille d'un ambassadeur lui coûterait sans doute plus cher que de se saouler la gueule dans les bars le soir.

Pour son boulot, Sandro savait parfaitement maîtriser ses nerfs et garder son sang froid, mais il n'en était pas de même pour toutes les autres situations auxquelles il était confronté. Il y a encore quelques minutes il venait de se faire remonter pour quelque chose qui n'avait rien à voir avec son travail en réalité. C'est comme si on accusait un commercial d'aller fréquenter des prostitués après sa journée de travail, en quoi ça impliquait des compétences ? En rien. Et bien il fallait croire qu'à la maison Blanche les personnes n'avaient pas le même point de vue que lui, surtout quand une petite garce s'amusait à balancer à son papa chéri tout ce qu'elle voyait dehors.

Ce qu'elle ignorait ce que tôt ou tard ce petit jeu pourrait se retourner contre elle. Elle avait été voir son père et lui avait dit ce que Sandro faisait après le travail, à lui de trouver désormais pour quelle raison elle l'avait fait. Dès qu'il le saura, il n'aura plus qu'à jouer avec, et cette fois-ci, elle risque d'être beaucoup moins fière de son petit coup.

Sandro détestait ces personnes qui se croyaient tout permis tout ça parce que leurs parents étaient des hautes personnalités, les trois quarts du temps intouchables, mais tôt ou tard, elle devra apprendre à voler de ses propres ailes, et là elle se rendra compte que sans papa maman la vie est beaucoup moins facile.

" - Je n'ai pas à me remettre en question. Je ne bois jamais pendant le service, je suis totalement sombre, t'as qu'à demander à ton papa chéri de me faire passer une prise de sang. Alors oui avec la pression qu'on a ici, après le boulot j'aime bien aller décompresser dans les bars pour boire quelques verres, c'est un crime ? Je ne crois pas non."

À quoi bon se justifier de toute façon elle se fiche pas mal de tout ça, tout ce qu'elle voulait c'était avoir la considération de son père et elle l'avait obtenu. La colère montait en lui et il mourait d'envie de la coller au mur pour lui apprendre ce qu'est la vraie vie, mais il savait pertinemment qu'une fois de plus, ça allait lui retomber dessus, c'est pourquoi il essayait de se calmer.

" - T'en fait pas, ce petit jeu n'est pas fini, et crois moi, tu vas perdre. J'espère pour toi que je n'aurai pas à te recroiser en dehors de ce lieu, sinon la fin de l'histoire se déroula d'une toute autre manière." fit-il en rapprochant dangereusement son visage de celui de la brune comme s'il allait l'installer avant de l'éloigner après avoir fini ses dires.

Des menaces ? Non à peine. Mais il savait que de toute manière, il était impossible de continuer cette conversation ici, tout ce qu'il pourrait dire ou faire serait vu par les caméras et surtout, elle s'empresserait d'aller tout raconter à son papa adoré. Sauf que là, elle n'avait aucune preuve de ce qu'il avait pu lui dire, donc il avait toutes les cartes en main pour retourner la situation en sa faveur. Ce n'est tout de même pas une gamine qui va faire sa loi.