| Sujet: When the past comes knocking - Bart Mer 12 Avr - 11:30 | |
| Ariel devait l'avouer son passage de San Juan à Washington avait été beaucoup moins déstabilisant que l'inverse. Au contraire une partie d'elle avait attendu ce retour, presque avec impatience. Si le choc avait surtout été thermique elle s'était très vite réhabituée à la vie, si particulière, de Washington. Sans même s'en rendre compte elle avait reprit certains de ses anciens schémas, que ce soit pour le café, ou une pause déjeuner par exemple. Loin de l'effrayer cette nouvelle routine avait quelque chose de rassurant. D'un autre côté son retour dans le district de Columbia faisait remonter en elle beaucoup de sentiments et de souvenir qu'elle s'était efforcée de réprimer durant son année Porto-ricaine. Des images, des moments partagés avec … non arrêtons de divaguer et concentrons nous plutôt sur Ariel. Dans son petit bureau Ariel ne cessait de se noyer sous les dossiers. Elle savait à quoi s'attendre en choisissant la section de la famille et de l'enfance, mais jamais elle n'aurait cru se retrouver plonger sous des murs de dossier si rapidement. Sa matinée s'était retrouvée totalement occupée par le sombre dossier d'un enfant placé dans une famille … Peu importe les détails en tout cas ce dossier avait passablement miné le moral d'Ariel. Alors quand la pause déjeuner pointa enfin le bout de son nez notre juriste décida de s'en aller au parc.
Tranquillement assise sur un banc, confortablement vêtue d'un caban noir, Ariel finissait les dernières bouchées de son sandwich. Silencieuse elle regardait les joggeurs, les politiciens pressés ou les touristes qui lui passaient devant . Ses écouteurs laissaient doucement échapper la voix de Chris Young « All I can think about is gettin' you home... ». Alors que son esprit voguait sans but elle attrapa une cigarette dans son sac. Oui aujourd'hui elle s'octroyait ce plaisir, Ariel considérait qu'elle avait bien méritée son break nicotiné. Les yeux fermés elle aspira la première taffe. A chaque fois elle sentait sa tête tourner légèrement alors que son corps s'accommodait à cette vieille habitude devenue épisodique. Comme pour rajouter un côté cliché à la situation, Ariel décida d'aller se chercher un café à la roulotte qu'elle avait repérée en venant ici. Quelques minutes plus tard le plaisir était complet alors que les arômes de son café et de la cigarette se mêlaient. Un rapide coups d'oeil à sa montre l'informa qu'elle avait encore le temps de se balader. Sans vraiment faire attention elle décida de se retourner pour emprunter un nouveau chemin. A peine eut-elle fait demi tour qu'elle rentra en collision avec un homme. Gardant son équilibre elle assista tout de même à la chute de son café qui s'étala sur le sol et leurs chaussures, ainsi que de sa cigarette dont la dernière taffe disparue dans la petite marre de café.
« Je … je suis vraiment désolée, je ne vous avais pas vu ! » dit-elle un peu gênée alors qu'elle posait son regard sur l'homme dans lequel elle venait de rentrer. « Je ne vous ai.... » Sa phrase resta en suspend alors qu'elle restait bloquée sur ce visage qu'elle connaissait si bien. La bouge légèrement entre-ouverte elle restait silencieuse un peu bête. Sans véritablement s'en rendre compte elle recula d'un pas alors qu'une montagne d'émotions venaient de s'abattre sur elle. Les derniers qu'il avait prononcés résonnaient dans sa tête, alors que son ventre se serait un peu. « Bonjour Barton ... » laissa-t-elle soudain filtrer d'entre ses lèvres. Des sentiments contradictoires se battaient en duel en elle, alors que l'envie de sourire était aussi forte que celle de le gifler. Décidant de ne pas écouter ses émotions elle porta son attention sur celui qui avait passé tant d'années à ses côtés. S'il n'était pas différent il y avait quelque chose de différent chez lui. Les costumes sur mesures avaient cédés la place à l'uniforme d'entretien du parc et on ne pouvait pas dire que cela faisait de la peine à Ariel, non il avait tracé sa voix. Mais, sans pouvoir dire pourquoi, le voir comme ça lui faisait mal. Toujours stupidement immobile elle décida de bouger « Je ... » Sans savoir vraiment quoi dire mais, décidée à s'en aller, Ariel ramassa son gobelet vide. Elle jeta un dernier regard à Bart et lui tourna le dos recommençant sa marche. |
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