Tu peux toujours compter sur moi ~ ft Jay Maxwell

Je venais de me coucher, j’avais encore eu une journée chargée à courir au quatre coin de la ville pour suivre une femme, cette fois-ci. Enfin, elle était soupçonnée détenir un joyau de plusieurs milliers de dollar et je devais connaître son adresse, cependant, je n’avais pas eu de réponse concluante encore une fois. Alors j’étais rentré, épuisé par ce boulot et ce temps que ça m’avait pris. Je n’avais même pas pu répondre à Juliet… Honte à moi, si bien que je décidais de ne pas la déranger vu l’heure, elle s’inquiéterait d’avoir un message en pleine nuit et je ne voulais pas ça. Allant me coucher, j’enlevais mon t-shirt et mon jean avant d’aller dans mon lit et de sombrer dans Morphée. Enfin c’est le seul truc dont je me souviens… Je ne me souviens pas de m’être levé, repris mes vêtements et sortis de mon appartement en refermant à clé cette fois-ci. Je ne me souviens pas non plus d’avoir déambulé dans les rues de Washington pour aller à l’endroit où je ne cessais d’aller à chaque fois, le parc. Je ne me souviens pas non plus avoir passé mon temps assis à une balançoire avant de m’endormir sur un banc. Ce dont je me souviens c’est la lumière aveuglante des policiers sur mes yeux, me bousculant pour me réveiller. « Déclinez votre identité je vous prie. » Soupirant, je m’étais passé une main sur le visage avant de me présenter et de me nommer. « Jay Maxwell. Détective privé vivant à Georgetown. » Et j’eus le droit à aller en cellule de dégrisement le temps que les dépistages reviennent après m’avoir contrôlé. Alors on m’avait posé cette question cruciale à laquelle je ne savais toujours pas répondre. « Qui voulez-vous qu’on appelle ? Il y a cette Juliet qui est souvent dans vos contacts… » J’avais répondu plus vite que mon ombre. « Pas Juliet ! Non ! Appelez Sloane, s’il vous plaît. » Soupirant, je m’étais assis sur un banc, me frottant l’arrière de la tête et ramenant mes jambes contre moi. Je n’arrivais pas à lui dire, à l’appeler, à lui dire que j’avais un souci, non je n’y arrivais pas. Je m’en voulais de lui cacher, de ne pas pouvoir lui dire de but en blanc que j’avais des crises d’où je ne connaissais pas la raison. Je n’arrivais pas à dire à ma meilleure amie, celle qui comptait le plus pour moi que j’avais des soucis et le pire ! C’est que je n’arrivais pas à savoir pourquoi… Alors j’avais décidé d’appeler Sloane, une de celles qui étaient au courant, pour ne pas dire la seule ! Sauf mon psy. Je ne sais pas pourquoi j’en suis venu à lui parler, je sais seulement qu’elle était là une fois où c’est arrivé et que sans elle, je ne sais pas où j’aurais fini. Oh oui, j’avais un passé avec Sloane, un passé sans rien de sérieux mais où j’appréciais de temps en temps de passer des moments de folies. Je l’ai attendu, sagement, sans rien dire avant qu’on m’annonce qu’elle était arrivée. Je m’étais levé, atteins la porte et instinctivement, je l’avais prise dans mes bras, je ne sais pas pourquoi, j’en avais besoin. J’avais besoin de ce contact. « Super, j’ai pas tellement envie de quoi que ce soit… » C’était offusquant de se voir au commissariat car je ne me souvenais de rien… Qu’on me disait que j’avais fait telle et telle chose mais que non, c’était le flou total. Soupirant, je m’éloignais d’elle et signais les papiers de sortis pour me tourner vers Sloane. « Merci d’être venue… » Je crois que j’aurais préféré passer ma journée au poste de police plutôt que d’appeler quelqu’un pour venir me chercher, surtout Juliet. D’ailleurs, je décidais même à contrecoeur, de ne pas répondre à son message, je reviendrai dans quelques heures, histoire de me vider la tête et essayer d’éclaircir tout ça avec la jolie brune. « On y va ? J’ai bien besoin d’emprunter ta douche. » Et pour cause, passer une nuit dans une cellule où les gars empestent l’alcool et le vomi, ça a le temps de s’imprégner. Bref, je puais comme si j’avais pris une cuite alors que pas du tout. J’attrapais son bras, la gardant contre moi et me reposant sur elle.

Je détestais me sentir vulnérable et avoir besoin de quelqu’un. J’avais besoin de Juliet mais je ne voulais pas l’inquiéter, alors seulement Sloane était au courant de mes soucis de sommeil. Je préférais que cela reste entre nous plutôt que ça arrive aux oreilles de ma meilleure amie. Ca serait l’inquiéter pour rien et elle n’avait pas besoin de ça. Ni elle, ni moi. Alors, je préférais avoir affaire à Sloane, elle me comprenait et ne me jugeait pas. Je savais que Juliet ne me jugerait pas, mais elle m’en voudrait de ne pas l’avoir tenue au courant et des fréquences de ce genre de comportement. Et je ne voulais pas affronter son regard qui pouvait dire tant de choses. Donc oui quand elle arriva c’était un soulagement sans nom. J’étais heureux de la voir ici, et je lui étais reconnaissant qu’elle soit venue me chercher. Je sortis et la pris dans mes bras, appréciant son soutien mais aussi parce que j’avais besoin de ce rapprochement, de me raccrocher à la réalité et de me sentir soutenu. « Je ne sais pas ce que tu trouves de normal dans ma situation. » Je rigolais avant de m’écarter et de me mettre à ses côtés, récupérant mes affaires dont mon téléphone où je vis des messages de Juliet auxquels je répondrai plus tard. Ce n’était pas le moment. La prise de distance était volontaire, je faisais tout pour ne pas la blesser et l’inquiéter. Je posais ma main dans son dos puis l’accompagnais en sortant du commissariat. « Cet endroit est horrible. » Même si je n’y avais été que pour quelques heures ça m’avait suffi. Le truc était que je savais que ça ne serait sûrement pas la dernière fois que j’allais la fréquenter si je ne réglais pas le souci de ces crises. Rigolant, je descendis les escaliers pour me retrouver dans sa voiture et de grimacer avant de me sentir les dessous-bras. « Je suis sûr il y a pire. » Mais l’odeur me répugnait et savoir que je sentais ainsi ne me plaisait pas. Je m’attachais et regardais à travers la fenêtre le temps du trajet. Je ne parlais, on en avait pas besoin et elle le comprit aussi si bien qu’en arrivant, je pris la direction de la salle de bain, connaissant plutôt bien la maison à présent. J’attrapais la serviette et souriais avant de m’enfermer dans la salle d’eau. Je me déshabillais et laissais mes vêtements sur le côté avant de me plonger sous la douche pour me remettre les idées au clair mais aussi pour décompresser. Je sentais mes muscles se détendre au fur et à mesure et j’aimais bien cette sensation. Sortant de la douche, je mis la serviette autour de ma taille et sortis avant de demander à Sloane en rigolant. « Il doit bien te rester une ou deux affaires à moi chez toi, non ? » J’avais passé pas mal de nuit ici et j’avais sûrement oublié des sous-vêtements ou autre, histoire que je ne me trimballe pas à poil même si elle me connaissait, je préférais éviter ce genre de chose. J’humais le parfum des pancakes et du café avant de rentrer dans la cuisine, serviette autour de moi. « J’adore quand tu prépares le petit déjeuner. Et oui, je me sens plus frais, comme tu dis. » J’étais sincère, je ne pouvais pas trouver mieux qu’une amie comme Sloane dans ce genre de moment. Au final, je m’installais en face d’elle, laissant mon ventre parler plutôt que moi, j’attrapais un pancake et mordis dedans. « Tu cuisines toujours aussi bien ! » Certes, ce n’était pas une pâtissière hors pair comme ma meilleure amie, mais elle avait aussi ce côté cordon bleu qui lui allait si bien. « Tu ne faisais rien de particulier au moins, pour être venue me chercher ? » Je l’avais appelé sans penser à si elle avait quelque chose de prévu ou non, ce n’est seulement maintenant que j’y pensais et il fallait que je sache, histoire d’avoir la conscience tranquille.

Sloane avait toujours eu le mot de plus qui faisait me faire sourire et me sentir bien à nouveau. Bref, j’étais content de la voir ici et non Juliet. Je savais que j’étais cruel mais au moins la brunette ne me bassinait pas avec des questions auxquelles je ne voulais pas répondre. « Tu as une façon de voir les choses normalement, Sloane, tu m’épates. » Cela me détendait et je me permis de rire doucement avant de la suivre en dehors du commissariat. Je passais une main dans son dos pour confirmer son dire sur le fait qu’elle sera toujours là pour moi à tout moment, je lui en étais énormément reconnaissant mais je n’avais pas besoin de lui dire, elle le savait à présent. « Si tu en as une, je suis preneur, je crois avoir fait le tour… » Et franchement, me retrouver dans ce genre de situation ça m’épuisait et ne me donnait pas envie de me battre à force. A chaque fois que je pensais le problème résolu, je finissais par retourner dans mes travers et finir dans ces parcs à la noix. Une fois chez elle, je ne me fis pas prier pour aller dans la salle de bain et de me nettoyer de toutes ces saletés, de cette nuit horrible et surtout d’oublier ce qui s’était passé. Pour ça, je savais que je pouvais aussi compter sur Sloane pour me remonter le moral mais aussi me faire rire et sourire. Je ressortis quelques minutes plus tard, vêtu simplement d’une serviette et je savais que c’était risqué mais maintenant avec la brunette c’était du passé même si je pouvais facilement retourner dans notre ancienne complicité plus qu’amical. Mais non, je ne préférais pas, j’avais assez de problèmes à gérer même si avec Sloane, ça n’avait jamais été bien compliqué d’arrêté ce genre de relation. Cette fille était parfaite ! Comme Juliet en fait, j’avais deux rayons de soleil dans ma vie, trois en comptant la petite Molly et je ne voulais pas gâcher tout ça pour l’instant. Je vis à son regard ce qu’elle pensait et je me passais une main derrière la nuque avant de hausser les épaules et de prendre place sur la chaise. Je verrais pour les habits plus tard. « D’accord, je me disais bien qu’il me manquait certains pantalons. Tu comptais me les rendre ou t’en faire des doudous ? » Je lui tirais la langue avant de rire et de humer l’air qui se dégageait de son appartement. « Je sais que tu aimes mon corps, Sloane. Mais ne va pas t’en faire un petit déjeuner. » Je rigole avant de reprendre mon sérieux pour regarder ce que m’a préparé la jolie brunette. Que ferais-je sans ses talents de cuisinière hors pair ? Franchement, c’était les moments que j’adorais passer avec elle dans la journée. Savourant les premières bouchées du petit déjeuner, je la laissais faire ce qu’elle avait à faire avant de trancher une nouvelle tranche de pancakes avant de l’écouter et de lui répondre. « J’adore tout ce que tu fais. » Je souriais avant de me concentrer sur la bouffe. Franchement, Juliet avait raison parfois en me traitant de glouton mais en même temps comment résister à tout ça ! Après lui avoir posé une question, je posais mes couverts et attrapais mon café pour boire une longue gorgée. « Quand même, je ne peux que m’en vouloir, rien ne t’empêche de retourner dormir, maintenant que je suis libéré… Mais je suis désolé d’avoir eu à te priver de ta grasse matinée. » Dis-je sincère avant de soupirer et de boire une nouvelle gorgée en haussant les épaules à sa question. « Non, j’ai décidé d’aller voir un psy pour m’aider dans cette … merde. » Je rigolais légèrement avant de me passer une main sur le visage. « J’arrive même pas à le dire à Juliet, c’est pour te dire. » Elle savait à quel point j’étais proche d’elle et que lui mentir me coutait énormément. Maintenant, est-ce qu’il fallait que je passe le cap de lui dire ou non, c’était une autre question et je crois que Sloane allait pouvoir m’aider à trancher.