Jayliet ▬ Qu'est-ce qui se passe ?

Deuxième semaines de retard déjà dans mes règles. Je ne suis jamais en retard habituellement, j’ai toujours eu un cycle régulier. Mais cette fois-ci, il semblerait que ça ne soit pas le cas. Au départ, je me suis dit que ça ne serait qu’une histoire de quelques jours et que ça viendrait finalement. Mais toujours rien. Habituellement, je ne me serais pas inquiété pour tout ça, mais je me souviens de ce matin où je me suis réveillée au côté de Jay et où nous étions tous les deux nus l’un à côté de l’autre. Et même si je ne me souviens pas de ce qui s’est déroulée ce soir-là, j’avais quand même la sensation que nous avons fait quelque chose. Est-ce qu’il s’est protégé ? Je n’en sais rien non plus. Et je ne prends pas la pilule puisque je n’ai pas de rapport sexuel habituellement puisqu’il est le seul homme qui m’intéresse. Plus les jours s’accumulent et plus je stress. J’ai même été acheté un test de grossesse à la pharmacie. Mais impossible pour moi de le faire, ça m’angoisse encore plus. Il est resté dans mon sac depuis le premier jour où je l’ai acheté. J’ai encore une fois passé une nuit horrible. Je n’ai dormis que deux petites heures, pensant trop à toutes les conséquences que ça pourrait avoir si je suis enceinte. J’ai quand même dû me lever ce matin. Depuis début septembre, Molly a commencé l’école. Elle semble apprécier s’y rendre. Je l’ai donc emmené comme tous les jours. Devant elle, j’ai essayé de faire bonne figure, d’avoir le sourire et d’être la plus vivante possible. Même si elle est encore petite, je suis persuadée qu’elle est capable de ressentir les choses. Après l’avoir déposé à l’école, je me suis dit qu’il était temps que je parle avec mon meilleur ami. J’ai besoin d’avoir des réponses de sa part, de savoir s’il se souvient de quelque chose depuis la dernière fois. Nous n’en avons pas spécialement parlé tous les deux. Je pense que nous étions beaucoup trop mal à l’aise pour ça de toute façon. J’ai une certaine angoisse à lui parler de ça. Sachant comment il a réagi quand la mère de Molly lui a annoncé sa grossesse. Il n’en voulait pas. Et j’ai tellement peur de le perdre si jamais c’était réel. Je m’arrête devant chez lui, restant dans la voiture quelques minutes. Le temps d’essuyer mes larmes. Je suis tellement stressée que ça me rend presque malade cette histoire. Mais il faut que je me reprenne, je suis plus forte que ça quand même. Je prends une longue respiration, me regardant dans le rétroviseur de la voiture. J’essaie d’avoir une meilleure mine, autant que je peux en tout cas. Puis je sors, allant vers la porte d’entrée. Si je ne me lance pas maintenant, je ne le ferai jamais de toute façon. Je mets correctement mon sac sur mon épaule, avant de sonner à la porte. Espérant qu’il soit seul. Même si j’aime beaucoup Zoe, j’ai besoin d’être seule avec lui. Je n’ai pas tellement envie que les autres sache pour mes doutes. Quand je vois la porte s’ouvrir, et Jay derrière, je lui adresse un léger sourire. « - Hey. » Je viens lui faire une petite étreinte, quand même contente de le voir. J’avance ensuite, entrant dans la maison. Je fais quelques pas, regardant autour de moi. J’évite de lui faire face pour le moment. Surtout pour être rassurée moi-même. « - Ta sœur est ici ? J’ai besoin de te parler de quelque chose. Seul à seul si c’est possible. » Dis-je en me tournant vers lui. Je passe la main sur mon bras nerveusement attendant sa réponse. Enfin, je parle de sa sœur, mais n’importe qui pourrait être là puisque c’est chez-lui après tout. Mais cette idée me dérangerait bien trop fort que pour l’envisager à haute voix.

Cette nuit, j’avais travaillé tard et j’avais fait en sorte de dormir peu de temps pour éviter de me retrouver à l’autre bout de mon appartement en plein matin. Je n’avais dormi que trois heures et le réveil piquait un peu, mais du coup, je me sentais serein de me retrouver chez moi. Je faisais quelques progrès chez le psy mais ce n’était pas ça, j’arrivais à parler de ma femme ainsi que de Juliet, mais on n’arrivait pas à trouver le déclic quoi que je pensais savoir ce que ça pouvait être. J’en avais déduit à la fin de ma première séance, quand j’avais parlé de ma défunte femme, du fait que j’avais été un mari odieux… J’avais comme oublié une certaine période de ma vie et c’était justement ce mariage que j’avais oublié. Il était donc important que je m’en souvienne. Et maintenant, il y avait Juliet. Enfin je pensais de plus en plus à elle donc je voulais à tout prix que ça se règle et que je puisse… peut être lui dire ce que je ressentais en la voyant. Même si on avait moins parlé ces derniers temps à cause d’un malaise commun. Se retrouver nus, sous la même couverture sans avoir de souvenirs de ce qu’on avait pu faire, ça m’avait perturbé et Juliet aussi. Je ne savais pas s’il s’était passé quelque chose et c’était délicat de dire à une femme qu’on ne s’en souvenait pas alors que bon, c’est censé être marqué ce genre de chose quand même. On n’oublie pas si on a couché avec quelqu’un ou non. Filant sous la douche, j’attrapais un t-shirt noir et un jean puis laissais l’eau couler sur mon corps en profitant de ce moment de détente. C’était agréable de pouvoir profiter ce genre d’instant et surtout ça me réveillait par rapport à la courte nuit que j’avais passé. Je sortis quelques minutes plus tard et finissais tout juste de m’habiller quand j’entendis quelqu’un toquer à la porte. J’arquai un sourcil qui ça pouvait être à une heure pareille ? Il était tôt et puis je ne pensais pas que ça pouvait être Juliet, elle avait sa boutique et devait emmener Molly à l’école. Me grattant l’arrière du crâne, je passais une main dans mes cheveux avant de me diriger vers la porte pour l’ouvrir et tomber sur … Juliet. Je fus surpris avant de la serrer brièvement dans mes bras pour la laisser entrer, refermant derrière elle. « Bonjour vous ! » Dit-il à son tour avant de s’avancer dans le séjour pour aller dans la cuisine préparer deux cafés, répondant à ses questions, me sentant soudain inquiet d’entendre sa voix. « Non, je suis seul. » Je m’approchai d’elle et attrapai ses mains en la regardant dans les yeux. « Juliet… Il se passe quoi ? Car tu me fais peur à agir ainsi. » Demandais-je d’une voix douce. Je n’aimais pas la sentir stresser et pas bien puis ça se voyait sur son visage que quelque chose la tracassait. « Ca nous concerne ? » Elle voulait peut être parler de la dernière fois, peut être qu’il était temps ? Mais si c’était le cas, je n’étais pas préparé… Je n’étais pas prêt à gérer ce genre de conversation car c’était encore flou dans ma tête. Cependant, j’étais prêt à affronter ça avec elle si elle en avait besoin, si elle avait des questions, des envies, enfin bref. J’étais là pour elle comme je ne l’avais jamais été auparavant. « Va t’asseoir dans le canapé si tu veux, j’arrive. » Je la lâchai pour aller chercher les deux tasses de café que j’avais préparé. Les mettant dans un plateau, je le ramenai sur la table basse avant de prendre place au côté de la jolie brune. Je ne savais pas quoi faire de plus que de la regarder et qu’elle me dise ce dont elle voulait qu’on parle.

Sans doute qu’il est impossible pour moi de cacher que ça ne va pas. J’ai beau pouvoir masquer mon visage fatigué à l’aide du maquillage, je pense que mon comportement en dit beaucoup sur moi. Et puis, Jay n’est pas un inconnu non plus. Il me connait mieux que personne, il sait comment je suis, comment je me comporte. J’essaie de tenir le coup et d’être forte. Même devant lui. Surtout devant lui devrais-je dire. Ce n’est pas le moment que je vienne à le décevoir. Bien que… Peut-être que ça finira pas être le cas sans le vouloir. Ca fait un moment que je n’ai plus été stressée de la sorte. En tout cas, je suis heureuse que sa sœur ne soit pas présente. Même si je l’adore. Je ne veux pas parler de ça devant elle. Surtout qu’elle est en quelque sorte la famille. Même ma meilleure amie n’est pas au courant. Sans doute qu’elle le sera bientôt si jamais. « - Oui. » Dis-je en soupirant longuement. Bien sûr que ça nous concerne. Dans un sens, j’aurai aimé que ça soit pour autre chose, mais ça n’est pas le cas. Le pire, c’est que nous nous évitions depuis la dernière fois. Et c’est quelque chose que je ne supporte pas entre nous. Je l’ai déjà perdu une fois, et l’envie que ça se reproduise n’est pas là du tout. Je le laisse se rendre à la cuisine, avançant jusqu’au canapé. Je m’assieds dessus, passant les mains sur mon visage quelques secondes. Je fixe devant moi, dans le silence, jusqu’à ce qu’il vienne. « - Merci. » Dis-je légèrement pour la tasse de café. Il n’était pas obligé de le faire, mais il l’a fait quand même, ce qui est sympathique. Je sens qu’il attend que je parle. Mais son regard sur moi me perturbe un peu. Pourtant, il va bien falloir que je fasse avec. « - J’aimerai savoir. De quoi est-ce que tu te souviens de la nuit qu’on a passée ? Est-ce qu’on a eu un rapport ensemble ? » C’est bête de se dire que je ne m’en souviens pas. C’est horrible. Cet homme, je l’aime depuis des années. Et j’ai gâché la première fois avec lui. Je me sens vraiment ridicule. Encore plus de devoir le lui demander. Ca ne me met pas dans une position très favorable. « - Tu sais, je n’avais pas plus que ça envie d’en parler. Et je pense que toi non plus. Mais j’ai besoin de savoir. C’est vraiment important. De quoi est-ce que tu te souviens Jay ? » Je pourrai le supplier rien que pour avoir une réponse. J’ai conscience que ça soit une discussion délicate mais il le faut. Et puis au moins, ça crèvera l’abcès entre nous. Ce n’est pas plus mal. Je pose les yeux sur ma tasse de café, venant la prendre. Je bois quelques gorgées dans celle-ci avant de la remettre. Je n’ai même pas pris le temps de déjeuner. Ca ne se fait pas, surtout devant Molly. Je fixe finalement le brun. J’ai l’impression que nous avons fait quelque chose de mon côté. Je ne sais pas si c’est la même chose pour lui. Je ne connais pas les sensations qu’un homme peut avoir de toute manière. Je ne peux pas me mettre à sa place pour ça. Enfin dans un sens, je préfère d’abords parler de ça. Avant de parler de l’autre chose. Car ça m’angoisse encore plus de devoir lui annoncer ça. Surtout avec son passé avec son ex. Ca a été une situation très difficile malheureusement. Encore pire que celle que je vis je pense.

Je dois dire que je ne n’étais pas prêt à la voir de si bon matin, mais quand il s’agit de ma meilleure amie, elle peut venir n’importe quand. Mais ce qui me dérange le plus, c’est de voir son teint pâle, des cernes sous ses yeux et une petite mine. Juliet n’est pas ainsi d’habitude et ça m’inquiète légèrement. Il doit se passer quelque chose et je dois savoir ce que c’est, si je peux l’aider, alors je le ferais. Mais je suis surpris d’entendre que ça nous concerne. J’avale ma salive et me concentre sur ce que ça peut bien être. Sûrement cette fameuse nuit… J’ai aussi essayé de me souvenir de quelque chose, je n’ai pas obtenu grand-chose de ma mémoire. Je me gratte la nuque et la regarde avant de frotter son avant bras et de la laisser s’installer dans le canapé pendant que je prépare deux cafés. Et je pense, au fond, qu’il en faudrait sûrement plus d’un. Revenant à côté d’elle, je la regarde, j’attends, je patiente et je sais que c’est horrible pour elle mais je ne peux pas lui sauter dessus et lui demander ce qu’il se passe. Je la laisse gérer et prendre son temps mais je ne peux pas regarder autre part. Si c’est grave, je veux alors qu’elle me le dise dans les yeux et à ce moment, je crains le pire. Mais… je ne m’attends pas à ça par contre. J’ouvre la bouche, la referme et rigole mais nerveusement avant de poser ma tasse de café. Je me lève du canapé et me passe une main sur le visage avant de regarder la jolie brune toujours assise sur le canapé. « Je… » Je ne peux rien dire de plus et je noue mes mains derrière ma nuque en soufflant. Je m’en veux de ne me souvenir de rien et pourtant, j’aurais dû s’il s’était passé quelque chose. Puis si on s’est retrouvé nu, ce n’est pas pour une raison inconnue, si ? « Ce n’est pas que je n’ai pas envie d’en parler mais… Ne te vexe pas Ju’, mais je ne me souviens pas. » Je soupire avant de faire les cent pas devant la télé, essayant de me souvenir de cette soirée. Je suis mal à l’aise, je rougis même en repensant à ce qui a pu se passer. « Je me suis réveillé à tes côtés, on était nu… Donc… je sais pas, peut être que ça s’est passé ? Sûrement même, mais j’aurais préféré m’en souvenir… » J’avoue en la regardant avec un demi-sourire avant de me reprendre en secouant la tête. « Enfin ce que je veux dire c’est que si j’avais couché avec toi, et si j’ai couché avec toi, j’aurais aimé me souvenir de ce moment… » Je m’arrête de marcher et je la regarde en venant de lui faire cette confidence. Ce n’est pas n’importe quoi ce que je viens de lui dire, donc j’espère qu’elle réalise l’importance de mon aveu. Mais intérieurement, je sens que ce n’est pas ça qu’elle cherche. Je m’approche d’elle, m’assoit sur la table et reprends ses mains dans les miennes, qui sont plus froides que les miennes. « Ce n’est pas pour rien que tu me demandes si on a couché ensemble, je me trompe ? » J’avale ma salive de nouveau puis ferme les yeux avant de les rouvrir en venant de comprendre où elle voulait en venir. Je resserre ma prise sur ses mains et j’attends, sentant mon cœur s’accélérer. Tout allait se jouer sur sa confession, sur ce qu’elle allait me dire.

En ce moment, je me sens un peu honteuse. En lui demandant ce qu’il s’est passé, j’avoue que je ne me souviens plus de rien. Je me demande moi-même comment j’ai pu me retrouver dans un état qui m’a rendu totalement amnésique le lendemain. Tout d’un coup, la tasse posée sur la table basse semble très importante. Je la fixe du regard, n’osant pas regarder ailleurs. Je me rassure en fixant ce point fixe, laissant les mains sur mes genoux pour le moment. Un sourire nerveux se forme quand il me dit ne pas se souvenir. Je ne peux pas m’en vexer, puisque moi-même rien ne me reviens. Je ne peux pas lui en vouloir de quelque chose qui m’arrive également. Mais sa réponse ne m’aide pas. S’il m’avait dit que nous avions rien fait, la question aurait été réglée directement, et j’aurais été soulagée. Mais ça n’est pas le cas, la boule que j’avais déjà au ventre se resserre encore plus. « - Moi aussi Jay… Moi aussi j’aurais aimé m’en souvenir. Et je ne suis pas vexée. Je ne me souviens pas non plus. Mais ce matin-là, j’avais quand même la sensation qu’il s’était passé quelque chose. » Et puis, nous ne nous serions jamais retrouver nu, l’un avec l’autre, s’il n’y avait rien eu entre nous. Nous n’avons jamais eu ce genre de rapprochement. Du moins, nous n’avons jamais été aussi loin. D’un côté, je suis rassuré de savoir qu’il ne me voit pas comme un monstre, comme une Mary couche-toi-là. Et qu’il aurait aimé lui aussi pouvoir se souvenir de ce moment. Ca me prouve encore une fois que j’ai de l’importance pour lui. Les choses ne se passent jamais comme on le souhaite. J’aurai tellement voulu que ça se passe bien. Qu’on fasse les choses dans l’ordre. Mais nous ne sommes pas dans un conte de fée, nous somme dans la vie réelle et il est peut-être temps de se réveiller un peu. Je le laisse faire, posant le regard sur nos mains quelques minutes. « - Crois-moi, j’aurais préféré que le sujet ne revienne pas. Mais je n’avais pas le choix de demander. Il le fallait. Mais je suis encore plus perdue maintenant. » Je ne peux retenir mes larmes plus longtemps. Je suis tellement épuisée. J’ai tellement peur maintenant. Je détache mes mains des siennes, venant les poser sur mon visage quelques minutes. Essayant de me reprendre, pour pouvoir tenir le coup. Ce n’est pas le moment de faire n’importe quoi. Je prends une longue inspiration avant de finalement redresser le visage. Je le regarde quelques secondes, mais je me sens incapable d’affronté son regard. Je mets du temps à lui répondre, ce n’est pas évident pour moi. « - J’ai plus de deux semaines de retards dans mes règles. » Dis-je simplement. C’est suffisant pour moi. Je n’ai pas vraiment besoin d’en dire plus. Je ne sais pas ce qu’il en est réellement. Je sais juste les faits pour le moment. Et si jamais c’est bien le cas, il n’y a que lui. Je le sais. Il n’y a personne d’autre. Les autres hommes ne m’intéressent pas. Ils ne m’ont jamais réellement intéressé. J’ai eu des histoires, mais elles étaient loin d’être passionnelle. Et puis, je me suis concentrée sur Molly uniquement ces dernières années. Je n’ai pas pris le temps pour moi, si n’est avec Jay. Avec tout ça, je ne sais même pas s’il voudra encore être à mes côtés. Ou s’il va préférer aller vivre sa vie sans se soucier réellement de ce qui se passe. J’ai encore tellement de souvenir du passé, et je ne peux pas me les enlever de la tête pour le moment.

J’avais bien essayé de me souvenir de cette fameuse soirée mais rien ne m’était venu à l’esprit. Et pourtant, j’aurais aimé m’en souvenir. Rien que de penser à Juliet à côté de moi, nue, m’avait fait un effet bizarre mais surtout m’avait fait comprendre que je ressentais plus que de l’amitié pour elle. Me pinçant les lèvres, je la regardais en regrettant vraiment de n’avoir aucun souvenir. « Juliet… je te jure que… Enfin… j’ai eu l’impression qu’il y avait eu quelque chose. Cependant, je pensais pas que… Bref, je ne savais pas qu’en fait c’était important pour moi de savoir, ni pour toi. » Je m’embrouillais car je ne savais toujours pas pourquoi elle me posait toutes ses questions, mais surtout parce que j’essayais de lui faire comprendre qu’en gros, j’aimerai que ce moment on le rejoue, qu’on s’en souvienne cette fois-ci. Mais j’étais incapable d’aligner ce genre de phrases avec des mots cohérents, Ju devait bien le savoir. Cependant, je pouvais lire cette détresse dans son regard et je n’aimais vraiment pas ça. Pourquoi est-ce que je pouvais ressentir ce stress qui s’échappait d’elle et sentir mon cœur s’accélérer à chaque fois qu’elle me parlait. J’avais peur ? Sûrement, j’avais peur de ce qu’elle allait me dire en conclusion et je passais par toutes les possibilités. Comme le fait qu’elle n’aurait pas voulu que ça se produise, qu’elle ne voulait pas qu’on aille plus loin, qu’on était seulement des meilleurs amis et rien de plus. Je ne pouvais m’empêcher de toucher sa joue du bout des doigts, la réconforter comme je le pouvais et j’étais perdu moi aussi sur mon comportement. Qu’est-ce que je devais faire ? Attendre ou bien la prendre dans mes bras ? Vraiment, j’étais perdu et je nageais dans un océan sans pouvoir revenir sur la terre ferme. Prenant une inspiration, je la regardai avant de m’avancer pour déposer un baiser sur son front. « Je serais là quoi qu’il arrive Juliet, tu le sais, non ? Jamais je ne pourrais être loin de toi. » J’avais prononcé ses paroles en les murmurant car même si on était seuls, je voulais qu’elle comprenne que ses mots n’étaient dédiés qu’à elle seule, personne d’autre. Je sentais de l’eau sur mes mains jusqu’à ce que je voie qu’elle pleurait. Me reculant, je finissais par m’asseoir à ses côtés en passant une main sur son épaule. « Mais… Juliet. Aller, dis moi ce qui ne va pas, j’aime pas quand tu es comme ça. » Je savais bien que parfois, les femmes avaient des sauts d’humeur et qu’on ne pouvait rien y faire mais là il s’agissait de ma meilleure amie, celle que j’aimais par-dessus tout et je détestais la voir ainsi. J’attendais patiemment, la regardant dans les yeux. Je sentais mon palpitant augmenter au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient sans qu’elle ne prononce un mot. Pourquoi est-ce qu’elle mettait autant de temps ? Puis elle lâcha la bombe. Je sentis mon cœur s’arrêter et bizarrement, je ressentais comme une sensation de déjà-vu. Je secouai la tête et me passai une main sur le visage en ne prononçant pas un mot pour le mot, je me contentai d’attraper sa main pour la serrer. C’était un rêve ? Je n’arrivais pas à faire la différence entre ce que je pensais avoir vécu et ce que je vivais. J’avais comme des flash dans ma mémoire… « Juliet… Je… » Je ne savais pas quoi dire en fait. J’étais encore plus perdu maintenant. Je me levai et me rassis, je ne pouvais pas la laisser seule à cet instant, il n’en était pas question. Je me tournai vers elle et posai ma main sur sa joue. « Ok… Et tu as fait un test de grossesse ? Je veux dire… pour en être sûre ? » J’étais paniqué intérieurement et mon être entier me disait de prendre mes jambes à mon cou pour éviter cette confrontation mais je ne pouvais. Je n’y arrivais pas car Juliet était celle que j’aimais par-dessus tout. Je lâchai un rire nerveux avant de m’enfoncer dans le canapé, me frottant le visage de mes mains, retenant mes larmes. Je me revoyais passer la porte d’entrée et ne pas me mêler de ça. Mais je n’arrivais pas à mettre le visage sur la personne qui me tournait le dos à ce moment là, cette personne qui m’avait annoncé ça. « Il faut qu’on soit sûr. » Annonçais-je en me redressant et attrapant ses doigts pour les mêler aux miens. J’étais perdu, totalement perdu, j’avais des tonnes de questions à lui poser mais pour l’instant je me devais de la rassurer. Et je me devais d’être là.

Ca aurait pu ne pas être important. Et ça aurait tellement plus facile ainsi. Mais dans la vie, rien n’est vraiment facile il faut croire. Je suis tellement focalisée sur cette histoire, que je ne vois même pas ce qu’il y a autour pour le moment. J’ai tellement peur d’être enceinte et de le perdre une fois encore que je ne pense même pas à ce moment qu’on a passé ensemble mais plus aux conséquences de l’acte. Et puis même, je ne me souviens plus. Et c’est un moment dont j’aurai quand même aimé me souvenir. Bien sûr, il y a une possibilité pour que ça se reproduise d’une meilleure manière une prochaine fois. Et qu’on s’en souvienne. Et qu’on soit réellement d’accord avec le fait d’en arriver là. Mais c’est loin d’être dans mes pensées en cet instant. Les secondes me semblent être des minutes, et les minutes des heures. Cette boule au ventre reste et ne veut pas s’en aller. Je ne me sens même pas capable d’avaler quoi que ce soit pour le moment. La présence de Jay ne m’aide pas pour le moment, loin de là alors que d’habitude il est le premier à me détendre rien qu’en le sachant à mes côtés. « - Je sais… Et en même temps. Je ne sais pas. On n’est jamais sûr de rien Jay. » Je secoue doucement la tête avant de soupirer un petit peu. Est-ce qu’il sera vraiment là quoi qu’il arrive ? J’ai envie de le croire, mais en même temps le passé me pousse à douter de ses paroles. Ce n’est pas de sa faute en soit, c’est la vie qui fait ça et puis il ne sait rien du tout. Mais ce sont les faits et ça on ne sait rien y changer. Malgré le fait qu’il ait envie que je lui parle, je prends quand même le temps. Je ne suis pas capable d’aller aussi rapidement qu’il le voudrait avec une annonce comme celle-là. Je ne lui dis que quand je me sens prête à le faire. Et je lâche ça comme une bombe, car je n’ai pas le choix. Et je n’aurai pas su trouver une autre manière de le dire. Je lève les yeux sur lui, observant ses faits et gestes. Ses réactions aussi. Est-ce qu’il reste ? Est-ce qu’il part ? Visiblement il reste. « - Non… J’ai un test dans mon sac. Mais je n’ai pas encore osé le faire. C’est pour ça que je voulais te poser des questions. Si tu m’avais dit qu’on avait rien fait, alors ça aurait voulu dire qu’il n’y avait pas d’enfant. Mais là… Je ne sais rien du tout. » Posant les yeux sur mon sac quelques minutes je secoue doucement la tête. Si je l’avais fait directement, sans venir ici, peut-être que je n’aurai pas osé le dire à Jay. Mais c’est peut-être mieux qu’il sache. Je lui cache déjà bien assez de choses comme ça que pour en rajouter encore et encore. J’observe les yeux sur le visage de Jay, fronçant doucement les sourcils. « - Je suis désolée. » Dis-je en voyant qu’il a les larmes aux yeux. Je me sens un peu coupable dans un sens. Je ne sais pas ce qu’il a dans la tête, donc pour le moment, j’imagine que c’est la situation qui le rend. Je serre sa main dans la mienne tout doucement, l’observant quelques minutes. « - Je sais… Je sais. Je vais faire le test. » De toute façon ce n’est plus vraiment un choix à faire, c’est une obligation. J’ai besoin de savoir de mon côté, afin de ne plus être dans le doute. Même si la suite sera probablement tout aussi stressante que l’instant présent. Même si je devrais probablement aller faire une prise de sang pour être certaine ensuite si jamais. « - Je reviens. » Je me lève du canapé directement, attrapant mon sac d’une main pour ensuite me diriger en direction de la salle de bain. Une fois dans la pièce, je verrouille la porte. Je sors la boite de mon sac, l’ouvrant pour en sortir son contenu. Je regarde la notice attentivement avant de poser les yeux sur le test en lui-même. J’hésite, mais finalement, je fais ce qu’il est indiqué. Une fois fait, je pose le test sur le côté, me rinçant les mains directement. Je me pose sur le côté et j’attends les minutes qu’il faut, fixant la porte devant moi sans oser rien faire de plus. N’osant même pas fixer le petit écran du test par peur du résultat.

J’étais sous le choc et je ne savais pas comment réagir, j’étais nul pour donner des conseils et je pouvais le sentir. Juliet ne se détendait pas du tout et moi, j’étais tout aussi tendu qu’elle alors rien ne pouvait aller. Je me passai encore une main sur le visage en hochant la tête. « Oui, je sais… » Disais-je en soupirant. Le seul moyen d’être sûr pour l’instant était de faire ce test de grossesse et ensuite d’aviser. En fait, je n’en savais rien. Je ne savais pas ce que je ferais quand on aura le résultat mais je ne pouvais pas fuir, je me devais d’être à ses côtés et pourtant ce n’était pas l’envie qui m’en manquait. Et cette impression de déjà-vu me faisait aussi rester. Comme si j’avais merdé une fois et que je ne devais pas faire une seconde connerie de ce genre. Tout était tellement flou dans ma tête à cet instant et le seul truc auquel je me raccrochai c’était ma main dans celle de Juliet. Ca me faisait tenir, ça me faisait rester sur terre en comprenant ce qui se passait dans ma tête. « D’accord, je comprends… » Je ne pouvais pas imaginer le poids que devait avoir ce test dans son sac et rien qu’en jetant un regard vers celui-ci je me sentis lourd et pas bien. Alors que ce genre de nouvelle, c’est une bénédiction, un souhait, on rit et on fête cela alors que là… nous sommes tous les deux stressés au point de ne pas savoir quoi faire d’autre que de rester scotchés au canapé, n’osant même plus affronter le regard de l’un et l’autre. J’avalai ma salive et lui souris doucement avant de passer une main sur son visage. « Tu n’as pas à l’être. » Lui avouai-je en m’approchant d’elle pour déposer un baiser sur son front. « On ne peut pas être désolé si cela arrive. » Ce n’était pas comme ça que ça se passait d’habitude. Normalement on forme un couple, on s’aime pendant des années ou des mois, on sait que cette personne est la bonne, puis on habite ensemble, et après on parle bébé. Là… j’étais avec ma meilleure amie, je ne me souvenais pas d’avoir couché avec elle et j’allais potentiellement devenir père de son enfant. Cette pensée me fit sourire quelques secondes avant que ces images ne reviennent m’assaillir et me faire diminuer mon sourire. Pourquoi ne pouvais-je pas me sentir heureux en cet instant ? J’aurais tant voulu me montrer plus compréhensif, plus présent pour elle que je ne l’étais déjà mais je n’y arrivais pas car les images me rappelaient à l’ordre, me faisant comprendre que j’avais commis une erreur mais je ne pouvais pas savoir laquelle. Je ne répondis pas et me contentais d’hocher la tête quand elle m’annonça qu’il fallait qu’elle fasse le test. Oui il le fallait et j’allais même lui proposer d’être là quand elle se leva pour se diriger vers la salle d’eau. Je tendis le bras et m’apprêtai à répliquer avant de soupirer et de laisser retomber mon bras. Me levant, je m’approchai de la porte de la salle de bain et m’assis à côté en posant mon oreille contre la porte. J’écoutai le moindre de ses faits et gestes. Je ne voulais pas qu’elle vive cela seule, je ne voulais pas non plus qu’elle pense que je n’allais pas être présent. Alors que j’entendais l’eau du lavabo, je me relevais pour pousser la porte et entrer, faisant face à Juliet. Je jetais un œil au test le voyant toujours vide. Je passais devant ma meilleure amie et relevais sa tête de mes deux mains pour croiser son regard. « On va faire ça ensemble, d’accord. » Je ne la lâchai pas du regard et finis par sourire légèrement car au fond, si cela était vrai, j’étais heureux de devenir père. Bon, du coup, il allait peut être falloir que je lui dise à quel point je l’aime et que je tiens à elle mais chaque nouvelle en son temps. Me tournant vers le test, j’attrapai la main de Juliet et le retournai pour affronter ce résultat. Je sentis ma salive se bloquer dans ma gorge et je finissais par l’avaler difficilement. Mon dieu… « Je… Tu… On… va être parents ? » Demandais-je en soufflant doucement et regardant doucement Juliet. J’ignorais qu’allait être sa réaction mais au fond de moi, je sentais comme une explosion de joie que je n’arrivais pas à montrer à cause de ce blocage. « Ca va ? Tu parais un peu pâle. » Disais-je en posant ma main sur sa joue et craignant qu’elle ne me tombe dans les bras à cause de cette nouvelle. Au fond ça se trouve, elle ne le voulait pas cet enfant, ce que je pouvais comprendre et du coup tout son monde s’écroulait. Sa petite vie parfaitement rangée avec Molly allait changer du tout au tout si la prise de sang confirmait ce test...

Jay reste positif, il reste calme, il reste présent. Il est là, avec ses gestes adorables et ses mots réconfortant. Il semble si… Je ne sais pas, je n’ai même pas de mot pour décrire comment je le vois en ce moment. Et je ne comprends pas pourquoi il est comme ça alors que je suis tout le contraire. Je ne me sens pas bien, je suis négative, je pense à toutes les mauvaises choses qui peuvent arriver si jamais je venais à être enceinte. Et il ne me rassure pas parce que je ne m’attendais pas à ce comportement de sa part. Je m’attendais à une fuite, je m’attendais à ce qu’il soit fermé. Voir même qu’il me dise de partir, qu’il ne veut rien savoir de tout ça. Est-ce moi qui suis complètement parano ou alors il a juste un comportement différent ? Encore une fois, je n’en sais rien du tout. Qu’est-ce qu’il veut dire dans le fait qu’on ne peut pas être désolé si ça arrive ? C’est clair qu’on ne peut pas revenir en arrière, ce qui est fait, est fait. Mais ça ne veut rien dire pour autant. Je me suis enfermée dans la salle de bains, afin de faire le test. J’ai fait aussi vite que je le pouvais, même si au fond de moi, j’avais envie de retarder le moment au plus loin. Ce qui en soit ne servait à rien du tout. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me rejoigne dans la salle de bain. Je restais contre le mur, me sentant incapable de faire un seul geste. Je le regarde quelques secondes en entendant ses mots. « - D’accord. » Dis-je avec des points d’interrogations dans la tête quand même. Je soupire doucement, avant de le voir faire. Il tourne le teste. Je n’ai pas envie de voir, mais je me sens obligée de le faire. Il est positif. Je suis réellement enceinte. Ca veut donc dire qu’on a bien couché ensemble. Et que je ne m’en souviens même pas. « - On va être parents. » Dis-je d’une petite voix. Répétant simplement ses mots. Bien que je confirme en même temps la question. Nous voyons tous les deux la même chose de toute façon. « - Non ça ne va pas non. » Dis-je en secouant directement la tête. Je relève les yeux sur Jay directement avant de prendre le test pour le mettre à la poubelle. Je me sens tellement épuisée par le manque de sommeil que les émotions sont encore plus présentes. « - Je ne me souviens pas de la nuit avec toi. Je ne me suis pas préparée à avoir un enfant. Je sais que tu ne veux pas d’enfant. Et je n’ai pas envie de te perdre encore une fois. Je n’ai pas envie d’être toute seule. Et je me sens tellement mal. » Mes larmes coulent toutes seules encore une fois. Foutue émotion. Je déteste ça, j’ai l’impression que c’est encore pire que d’habitude. C’est horrible comme sensation. J’ai tout qui se mélange dans ma tête. Je pense à Jay, je pense à notre amitié. Je pense à l’amour que j’ai pour lui et au risque que je prends en cet instant. Je ne serai pas complètement seule, il y a ma meilleure amie. Mais ça n’est pas la même chose que le père de mon enfant. Je me sens épuisée, j’ai l’impression que le monde tourne autour de moi et de voir des petites étoiles. Je cligne des yeux plusieurs fois, essayant de comprendre ce qui se passe. « - Je me sens vraiment pas bien. » Je pose les mains sur le brun, me tenant à lui. J’ai l’impression que je vais tomber là si je ne le fais pas. Je ferme les yeux, posant ma tête contre son épaule directement. J’ai l’impression de ne plus avoir de force que ça soit dans les jambes comme dans les bras. Ca ressemble à une chute de tension, j’en ai déjà eu avant, il y a longtemps. La seule chose qui me maintient debout c’est mon meilleur ami. Heureusement qu’il est là d’ailleurs. « - Ne me laisse pas. » C’est la dernière chose que j’ai pu lui dire.

Me rendre dans la salle de bain était comme si je traînais un boulet au bout de la cheville mais je ne pouvais faire autrement. Je ne pouvais pas la laisser seule affronter le résultat, j’étais tout autant concerné qu’elle ne l’était. Ouvrir la porte et la voir dans cet état me rendait malade, la paleur de sa peau me faisait peur et tout son visage était tendu par les émotions diverses qui la traversaient à ce moment-là. Je pris une grande inspiration pour la rejoindre, la tenant pour lui montrer que j’étais là, présent et que je ne m’en irais pas. J’étais tellement en contraste avec ce que je voulais ressentir et ce que me faisait ressentir mon cerveau. C’était horrible, mais je faisais face pour ma meilleure amie, la brunette qui faisait battre mon cœur à chaque fois que je croisais son regard. Alors le moment venu, je pris le test et le tournais pour voir le résultat qui tomba sans équivoque. Juliet était bel et bien enceinte. J’avalais ma salive en articulant quelques mots qu’elle répéta sans grande conviction. Mon regard tourna sur elle et mon cœur fit un nouveau bon mais cette fois parce que la brunette était verdâtre prête à me tomber dans les bras. « Ca va aller, je suis là. » Lui disais-je en passant une mèche de cheveux derrière son oreille, essayant de lui montrer que j’étais bien en face d’elle et que je n’avais pas fui. Je la regardai mettre le test à la poubelle en arquant un sourcil avant de la voir revenir vers moi et de me déballer des phrases que je n’arrivais pas à comprendre. Je haussais les sourcils avant de la prendre par les épaules et de planter mon regard dans le sien. « Comment tu peux savoir que je ne veux pas d’enfant ? Juliet, je ne comprends rien à ce que tu me dis… Mais tu ne m’as jamais perdu… » A ces paroles, je compris que si, elle m’avait perdu une fois et que je l’avais aussi perdue par ma faute. J’ouvris la bouche en grand et secouai la tête, je ne pouvais pas lui en demander plus pour l’instant. Elle n’était pas dans son état normal, c’était les émotions qui parlaient ainsi que la fatigue et l’angoisse de ce résultat. La voir pleurer me fendait le cœur, si bien que j’essuyais ses joues du bout des doigts. Je me rapprochai d’elle encore plus pour la retenir par les bras, essayant de capter son regard. « Ju… Tu me fais peur. » Avouais-je en voyant bien qu’elle luttait pour ne pas tomber dans les vapes. Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle me tombait dans les bras. La rattrapant, je me laissais glisser sur le sol en passant ma main sur sa joue. « Juliet, réponds moi. » Ma voix partait dans les aigues, je ne savais pas quoi faire alors j’attrapais son portable dans sa poche composant le numéro des urgences. Des larmes se mirent à couler sur mes joues après avoir expliqué la situation. Je la pris dans mes bras et la transportais dans le salon pour l’installer sur le canapé. Je passais ma main sur sa joue, essayant tant bien que mal de la faire revenir à elle. « Aller Juliet, réveille toi. » Je parlais à voix basse avant de me lever pour avoir entendu les secours arriver. Je leur ouvris et les laissais s’occuper d’elle avant de jeter un regard vers l’infirmier qui me demandait si j’étais bien de la famille pour pouvoir l’accompagner. Rigolant, je passais mes mains derrières la nuque et le regardais pour pointer le corps inanimé de ma meilleure amie. « On va avoir un enfant, alors oui, je suis la famille ! » J’étais en colère de cette question stupide mais en même temps ça me faisait réaliser qu’il fallait absolument que je lui dise à quel point je l’aimais. J’attrapais son sac, mon portefeuille et suivais les brancardiers pour monter dans l’ambulance, attrapant la main de la brunette qui portait un masque à oxygène à présent. Je m’en voulais de la voir ainsi, c’était de ma faute si elle avait perdu connaissance. L’arrivé à l’hôpital fut rapide et on me fit patienter le temps qu’il lui trouve une chambre et fasse des examens. Je ne cessai de faire les cents pas jusqu’à ce qu’un médecin vienne me chercher pour m’indiquer la chambre de la jeune femme. Je ne perdis pas de temps et j’ouvris la porte pour la voir en blouse et allongée, reliée à des machines. Prenant place dans le siège à côté, je la regardais, attendant patiemment qu’elle ouvre de nouveau les yeux murmurant les seules paroles que je pouvais lui dire. « Je suis désolé… »