Le jour où tout a basculé (Soan & Julian)

Soan & Julian

J’étais en classe aujourd’hui quand le directeur du bahut était venu me trouver en plein cours. Il m’avait demandé de prendre mes affaires et de le suivre dans son bureau. Je me demandais bien pour quelle raison. Certes je n’étais pas forcément un modèle en tant qu’élève mais là pour le coup je ne voyais pas vraiment ce qu’il pouvait bien avoir à me reprocher au point de me faire sortir de cours et surtout de se déplacer lui-même pour venir me trouver. Avant de quitter la classe j’avais lancé un regard à mon voisin qui n’était autre que mon meilleur ami Julian afin de le rassurer, me doutant qu’il était sûrement en train de se poser les mêmes questions que moi. Sans bruit j’avais suivi le dirlo et m’étais retrouvé dans son bureau. « Asseyez-vous Soan. » Sans me faire prier c’était ce que j’avais aussitôt fait. Mon interlocuteur lui était déjà installé dans son fauteuil usagé et je trouvais étrange la façon dont il me regardait. Que pouvait-il bien avoir à me dire ? « Je ne sais pas comment vous annoncer ça Soan mais… votre maman est en ce moment même à l’hôpital. Personne ne sait quand elle pourra revenir chez vous ni même si ça sera possible. Du coup j’aurais voulu savoir si quelqu’un de votre famille pourra vous accueillir ? » J’avais du mal à en croire mes oreilles, j’étais comme sonné. Ma mère à l’hôpital ? Que lui était-il arrivé ? Visiblement ça devait être grave pour qu’on ne sache pas si elle pourrait revenir à la maison. « Soan ? » Je secouais la tête comme pour me remettre les idées en place et sortir de mes réflexions. « Non je n’ai pas de famille en ville… » Je n’avais pas du tout envie qu’on me place dans une famille d’accueil ou dans un foyer en attendant. Du coup sans même savoir si ça serait possible ou non, je répondais. « Je peux loger chez les parents de mon ami Julian Silvester… » Ok là je m’avançais sûrement mais de toute façon que ça soit possible ou non, il était hors de question qu’on m’envoie chez je ne sais qui. Donc si au pire les parents de mon meilleur ami ne veulent pas de moi, je resterai seul chez moi en espérant que personne ne découvre la vérité. « Vous êtes sûr ? » J’avais secoué vivement la tête de haut en bas. « D’accord. Si c’est possible alors je suppose que ça ne posera pas de problème. Je vous dispense du reste de la journée de cours Soan, vous pouvez rentrer chez vous, préparer vos affaires pour votre séjour chez Monsieur et Madame Silvester. Bon courage. » J’avais remercié d’un signe de tête le proviseur avant de prendre congé.  

Aussitôt j’étais parti de l’établissement scolaire en courant, totalement perdu. J’avais envie de pleurer parce que je ne voulais pas que ma mère me soit retirée. La première chose que j’ai faite c’était d’aller à la maison. Dès que je fus rentré chez moi j’avais écouté le répondeur où il y avait un message de l’hôpital qui m’indiquait que ma maman était là-haut dans le service des soins intensifs. On m’avait dit que si je voulais de plus amples informations il faudrait que je passe me renseigner directement là-bas mais je n’en avais pas envie, j’avais juste le cœur lourd et je voulais être seul dans ma chambre. Je craignais le pire et je ne voulais pas voir la réalité en face.

Quelques heures après ça j’avais reçu des appels de Julian. Je n’avais répondu à aucun d’entre eux. Même chose pour les textos qu’il m’avait envoyés. Sauf que plus têtu que lui tu meurs. Comme j’avais oublié de fermer la porte de la maison à clé ainsi que la porte de ma chambre, il était venu me trouver directement chez moi. J’avais passé des heures assis sur mon lit à lui expliquer la journée de merde que je venais de passer. Puis nous avions préparé mes affaires pour mon séjour chez lui. Je ne savais pas combien de temps ça durerait mais en tout cas j’étais tout de même content de pouvoir loger chez mon ami, ça m’aiderait certainement plus que de rester seul dans ma chambre à me morfondre en attendant que j’aie le courage d’aller à l’hôpital pour savoir ce qui arrivait à ma mère.

Une fois fin prêt j’avais fermé ma maison à clé et avais pris le chemin à pied avec Julian pour me rendre chez lui. Quelques minutes plus tard nous fûmes arrivés chez lui. Je montais directement à l’étage déposer mes affaires dans la chambre. Sauf qu’une fois là-haut je n’avais pas voulu craquer devant Ju qui m’avait suivi et pourtant je n’avais pas pu faire autrement que de laisser les larmes s’échapper de mes yeux. Le brun m’avait soutenu et consolé du mieux qu’il avait pu. Sauf que contre toute attente le brun m’avait embrassé. Ah si je m’y étais attendu à celle-là ! Ce qui n’était pas du tout le cas, j’avais été fortement surpris et m’étais reculé. « Que, qu’est-ce que tu fais Ju ? » Je ne comprenais rien à ce qui venait de se passer. C’était pas possible cette journée n’était pas réelle. Entre ma mère à l’hôpital et maintenant ça… Et pourtant si c’était bien la réalité. Je me demandais ce qui avait bien pu prendre à Julian pour agir de la sorte. Au moins une chose était sûre, l’effet de surprise m’avait permis d’arrêter de pleurer, c’était déjà ça. Même si là pour le coup je ne savais plus comment agir ni quoi penser. Là j’attendais seulement une réponse de mon meilleur ami, histoire d’éclairer ma lanterne afin de mieux comprendre la situation actuelle.

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Soan & Julian

Si hier on m’avait expliqué la journée qui se serait déroulée aujourd’hui, croyez-moi que je n’aurais pas pris la peine de sortir de mon lit ce matin et de me rendre au lycée. Ah ça non ! J’aurais passé la journée au lit à dormir plutôt que d’apprendre que ma mère se trouvait à l’hôpital pour je ne sais quelle raison. Je ne savais pas ce qu’elle avait et pour tout dire je n’étais pas prêt à l’entendre. Voilà pourquoi je n’avais pas couru au centre hospitalier pour avoir des nouvelles. J’avais peur que le seul parent que j’ai m’abandonne… Après tout je n’avais jamais connu mon père alors si la vie venait à me retirer ma mère, je ne sais pas de quoi je serais capable… Mais peu importe je dois subir et encaisser les coups que cette putain de vie m’assène.

Malgré le fait que je n’avais donné aucune nouvelle à Julian, ce dernier ne m’en avait pas tenu rigueur et était venu jusqu’à chez moi pour me débusquer dans ma chambre. S’en était suivi un long moment d’explications. J’avais le cœur lourd et j’avais plutôt bien réussi à me retenir de pleurer devant mon meilleur ami mais une fois chez lui ce n’était déjà plus la même chanson. Là j’étais sorti de mon cocon et les barrières que j’avais mises jusque-là avaient fini par céder. Et Ju avait beau essayer de me calmer, rien n’y faisait… J’avais trop accumulé aujourd’hui et mes nerfs craquaient complètement. Je me sentais mal et j’avais honte d’être dans cet état devant lui mais je n’arrivais pas à faire autrement. Et sans que je m’y attende le brun s’était rapproché et avait posé ses lèvres sur les miennes. Tellement saisi je n’avais pas réfléchi plus que ça et m’étais reculé. L’effet de surprise… Je ne comprenais clairement pas pourquoi il avait fait ça et lui avais donc demandé ce qu’il faisait. Question idiote, je savais qu’il venait de m’embrasser mais c’était ma manière de lui demander pour quelle raison il avait eu ce geste envers moi. Je n’avais jamais remarqué qu’il était intéressé par les garçons. Et encore moins par moi à vrai dire… Je voyais bien que maintenant il était mal à l’aise devant moi. Je ne voulais pas que ça soit le cas. J’aurais peut-être dû me taire mais ça avait été plus fort que moi. J’avais besoin de savoir, de comprendre. À tel point que ça m’avait stoppé dans mes réflexions à propos de ma mère et surtout j’avais arrêté de pleurer. Je secoue la tête lorsqu’il dit qu’il me dérange. J’allais parler mais comme Ju continuait, je le laissais terminer. « Ju… Je voulais pas te mettre mal à l’aise, excuse-moi. Je cherche juste à comprendre, c’est tout. Et non tu ne me déranges pas, jamais. Et oui tu as raison. » Dis-je en souriant doucement alors qu’il avait dit avoir réussi sa mission.

Je regarde mon meilleur ami se lever, j’allais attraper sa main pour le retenir mais je me stoppais net en voyant qu’il allait simplement chercher une boîte de mouchoirs qu’il me tendait. « Merci. » Dis-je en l’attrapant avant d’en sortir un mouchoir pour m’essuyer les yeux et le visage. J’essaie de me remémorer ces dernières semaines mais je ne me souviens de rien de particulier dans le comportement du brun qui pourrait expliquer le fait qu’il m’ait embrassé il y a quelques instants. Ou alors je n’ai tout simplement pas vu les signaux d’alerte… La voix de Julian me tira de mes réflexions. J’haussais les épaules. « Si toi t’as faim ou soif te gênes pas mais moi je pourrai rien avaler… » Je savais pertinemment que pour le moment rien ne passerait alors ce n’était pas la peine qu’il se prenne la tête pour moi. Je posais la boîte de mouchoirs sur le lit et soupirais tout en m’allongeant sur le dos, les bras croisés derrière la tête. Repartant dans mes réflexions. Je ne voyais absolument pas quand Julian aurait pu commencer à ressentir quelque chose pour moi. Ou alors je me trompais complètement et il ne ressentait rien de plus que de l’amitié pour moi. Mais il fallait que j’en ai le cœur net. Et maintenant que j’y repensais, il est vrai que Julian n’a jamais apprécié mon ex Tracy. J’avais mis ça sur le compte qu’il aurait aimé être à ma place. Après tout cette fille avait un corps de folie, même si niveau mental c’était franchement pas ça. D’ailleurs c’était son caractère et son côté trop vulgaire qui avait fait que notre histoire n’avait pas tenue. Pendant un temps j’avais aussi imaginé qu’il était juste jaloux de ne pas avoir de petite-copine ou bien encore qu’il m’en voulait parce qu’à ce moment-là j’avais passé moins de temps avec lui. Mais maintenant tout me semblait clair comme de l’eau de roche. Il était juste jaloux et possessif parce qu’il ne supportait pas de me voir avec quelqu’un d’autre. Et puis il n’y avait pas eu que l'histoire avec la brunette d’ailleurs… En même temps il fallait bien avouer que je me faisais accoster de temps en temps aussi bien par des mecs que des filles. Maintenant que je me repassais le fil de l’histoire dans ma tête, je me souvenais de la moue que Julian arborait à chaque fois ou des phrases assassines qu’il avait lancées à propos de ces personnes.

Pour ma part je n’avais jamais vu Julian autrement qu’en ami jusqu’ici. En même temps ça ne m’avait pas effleuré l’esprit de réfléchir à notre relation puisque nous nous connaissions depuis l’enfance. Peut-être que je m’étais voilé la face… Il fallait que j’obtienne des réponses et pour ça je ne voyais qu’une seule solution. Je me redressais d’un coup et allais rejoindre Julian là où il se trouvait, me postant devant lui. « Ju… » Je l’attrapais doucement par son haut afin de le rapprocher de moi et plaquais mes lèvres sur les siennes. Mais ce n’était pas un simple smack qui allait me donner des réponses, il m’en fallait plus. Alors je fis comprendre à Julian que je voulais un vrai baiser.

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Soan & Julian

Je me sentais un peu mal de voir Julian mal à l’aise devant moi tout ça parce que j’ai reculé quand il m’a embrassé. Du coup je m’étais excusé en lui expliquant que je ne voulais pas qu’il se mette dans cet état par ma faute. Comme je le lui avais dit, je cherchais juste à comprendre pourquoi il avait fait ça mais je n’étais guère avancé par ce qu’il m’avait répondu. Cependant ça m’avait fait rire doucement. « J’avoue que je n’aurais pas forcément fait la même chose pour consoler quelqu’un mais dans un sens ça a fonctionné comme tu l’as si bien dit. Enfin je ne sais pas pour d’autres mais pour moi oui… » Après tout il avait dit vrai, il avait réussi à faire en sorte que j’arrête de pleurer. Par contre quand il m’avait dit que je ne devais pas m’inquiéter pour lui, qu’il allait bien, je ne le croyais pas. Je ne le connaissais que trop bien pour comprendre son langage corporel qui le trahissait. Après il ne voulait sûrement pas dire ce qu’il avait sur le cœur, chose que je pouvais très bien comprendre puisque je l’avais repoussé en quelque sorte. Seulement je ne m’étais pas vraiment rendu compte de ce que j’avais fait et avais agi sans réfléchir plus que ça. Tout ça à cause de la surprise.

Après ça j’avais séché mes larmes et alors que j’étais perdu dans mes pensées, le brun m’avait demandé si j’avais besoin de quelque chose à boire ou à manger. J’avais décliné son offre non sans lui préciser qu’il pouvait en revanche lui faire ce qu’il voulait. Après tout il était chez lui et n’avait pas à se priver pour moi. « Comme tu le sens. » Lui avais-je simplement répondu avant de replonger dans mes souvenirs pour essayer de comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête du brun. Bien que je ne pourrais sûrement pas tout voir de la même manière que lui. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de tout analyser pour essayer d’y voir plus clair. Et puis ça me permettait aussi de ne pas ruminer sur ce qui arrivait à ma mère. Donc c’était plutôt une bonne chose. Et plein de théories et de souvenirs avaient traversé mon esprit mais afin de savoir ce qui était bon ou pas, je n’avais pas trouvé d’autre moyen d’y voir plus clair que de me lever du lit de Julian pour le rejoindre et l’embrasser. Si au départ il n’avait pas l’air de savoir comment réagir, par la suite j’avais senti qu’il s’était laissé aller à me donner un vrai baiser, ce qui avait fait naître un sourire sur mon visage. Je devais bien avouer que ça ne me déplaisait pas d’embrasser Julian, bien au contraire même, ça me plaisait beaucoup. Au point que j’aurais bien aimé que ça dure un peu plus longtemps. Mais malheureusement pour moi un intrus était entré dans la chambre de Ju et ce dernier avait rompu notre baiser. Quant à moi j’avais tourné le dos au majordome, m’étais mordu la lèvre en fermant les yeux. Et voilà qu’on venait de se faire prendre par un des employés de maison. Pour ma part je n’en avais rien à faire s’il allait en parler à quelqu’un mais je n’étais pas sûr que le brun allait réagir comme moi.

Au moins maintenant j’y voyais déjà un peu plus clair. Je n’étais pas insensible aux charmes de mon meilleur ami. Comment n’avais-je pas pu m’en rendre compte avant aujourd’hui ? Une fois que Julian eut fini de parler avec l’employé, je m'étais retourné finalement vers lui en lançant sur le ton de la rigolade (pour dédramatiser ce qui venait d’arriver). « Grillés ! » J’avais lâché un petit rire en disant cela puis avais ajouté. « Tu leur as pas encore appris à frapper avant de pénétrer dans ton antre ? » C’est vrai quoi ? C’était la moindre des politesses sérieusement. Et moi je n’avais peut-être pas d’employé à la maison mais au moins personne ne rentrait dans ma chambre sans prévenir de son arrivée. Et encore heureux d’ailleurs sinon croyez-moi que ça aurait chauffé sec. Je m’appuyais contre le bureau de Mister Silvester en croisant les bras tout en le regardant. « Alors ça fait combien de temps que ça dure ? » Je n’avais pas posé clairement ma question mais je pensais bien qu’il allait comprendre que je faisais référence au fait qu’il était attiré par moi. Je n’allais pas imaginer qu’il avait des sentiments pour moi, après tout je n’étais pas dans sa tête. Mais au moins je savais qu’il y avait une attirance physique, c’était indéniable ou alors il savait très bien jouer la comédie et dans ce cas je lui tirerais mon chapeau. Parce que moi là maintenant que j’avais goûté à ses lèvres et à sa langue, j’avais bien envie de prendre encore possession d’elles.

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Soan & Julian

Pourquoi faut-il toujours que les bonnes choses aient une fin ? C’est trop injuste sérieusement ! J’étais en train d’échanger mon premier baiser avec un autre mec (même si j’avais déjà été dragué à plusieurs reprises par des garçons) et plus en particulier mon meilleur ami Julian et voilà que le majordome débarquait, interrompant ce moment spécial. Intérieurement je bouillais, je lui aurais bien dit ma façon de penser à celui-là mais j’avais préféré me taire pour ne pas provoquer des ennuis à Ju. En tout cas ce baiser avait eu le don de me faire comprendre que je n’étais pas insensible aux charmes de mon ami d’enfance. Une fois le type partit j’avais fait un peu d’humour pour détendre Julian. Parce que je ne doutais pas du fait que voir l’autre faire irruption avait dû le perturber. Visiblement ce que j’avais dit avait fait rire mon ami. J’écoute ce que ce dernier me dit à propos de l’employé de ses parents. Je regarde Ju avant de lui répondre en haussant des épaules à mon tour. « Ben fais gaffe à ce qui peut traîner dans ta chambre alors… » Je faisais allusion là aux joints ou à l’alcool qu’il pourrait ramener ici. Parce que nul doute que même s’il faisait confiance aux employés de maison, ceux-là iraient sûrement illico presto rapporter leurs découvertes à leurs patrons. « Si tu lui fais confiance tant mieux. Et moi perso je m’en fiche qu’il le dise ou non. » Par cette phrase je voulais montrer au brun que les autres pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient à mon propos, que ça m’était bien égal. Après tout j’ai bien le droit de faire ce que je veux de ma vie non ? Par la suite j’avais demandé à Mister Silvester depuis combien de temps il ressentait une attirance pour moi. Je n’avais pas eu besoin de me montrer plus explicite, ma question posée simplement il l’avait bien comprise au vu de sa réponse. Je m’asseyais sur son bureau, secouant mes jambes sous l’ouverture du bureau tout en lui répondant en le regardant alors qu’il est assis sur le bord de son lit. « Ah ouais je comprends mieux maintenant certaines de tes réactions ! Gros jaloux va ! » Avais-je répliqué en riant doucement, repensant aux mêmes choses auxquelles j’avais pensé un peu plus tôt.  

Je secouais la tête doucement, encore amusé de revoir dans ma tête, Julian jaloux à cause de mon ex. Je fus assez surpris par la révélation que me fit juste après Ju. Jamais je n’aurais osé imaginer qu’il était amoureux de moi. Je secouais doucement la tête pour essayer de me remettre les idées en place. Je n’aimais pas la manière dont il parlait ni son faux sourire sur le visage. Sans chercher à comprendre je m’étais levé du bureau et étais allé m’installer près de lui sur le lit. J’avais posé mon index sur sa bouche de ma main droite et de mon autre main libre j’avais doucement tiré son visage pour qu’il me regarde droit dans les yeux. « Bien sûr que je m’en ferai toujours pour toi Julian Silvester ! T’es la personne la plus importante dans ma vie et ce depuis toujours ! Alors certes j’ai peut-être été aveugle en ne voyant pas les sentiments que tu as pour moi. D’ailleurs j’ai encore du mal à imaginer que tu puisses être amoureux de moi… » Je fis une petite pause puis enlevais mon doigt de sa bouche pour déposer un baiser chaste sur celle-ci. « Je ne peux pas te dire que je suis amoureux de toi, j’ai encore du mal à réaliser ce qui s’est passé il y a quelques minutes… Mais ce que je peux te dire c’est que j’ai beaucoup apprécié t’embrasser et que j’ai juste envie de recommencer. » Dis-je en lui faisant un sourire qui en disait long à propos de ce que je venais de dire. « Tu n’as pas à être gêné devant moi Ju. Et de toute façon je t’interdis de faire une connerie ! Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait, je ne peux donc rien te promettre mais ce que je te propose c’est qu’on ne réfléchisse à rien et qu’on profite de notre soirée ensemble d’accord ? » Lui dis-je en lui souriant. Puis sans attendre de réponse de sa part, je le poussais sur le lit et venais m’allonger près de lui, posant ma tête sur son torse. « T’as pas un truc pour nous changer un peu les idées ? Enfin tu sais comme d’hab quoi… » Je ne doutais absolument pas du fait qu’il comprendrait à quoi je faisais allusion. Après tout c’était mon meilleur ami et on partageait tout ensemble, il me connaissait par cœur tout comme je le connaissais par cœur. Puis repensant au fait qu’on était dans sa chambre je rajoutais. « D’ailleurs faudrait peut-être fermer la porte à clé si tu veux pas que quelqu’un capte ce qu’on fait, à moins que tu veux qu’on aille dans un de nos repères habituels ou même qu’on retourne chez moi ? » Après tout personne ne serait là pour nous engueuler si on partait d’ici. Je laissais s’échapper un soupir doucement pour relâcher la pression de toute cette foutue journée. C’est dingue comme ça m’avait épuisé. Et là tout ce que je voulais c’était être avec Ju et rester blotti contre lui, sa tendresse m’apaisait et me faisait du bien.

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Tandis que j’avais mis en garde mon ami sur les choses qu’il pouvait garder dans sa chambre, ce dernier me répondit que ses parents se fichaient de bien de lui et qu’ils le feraient passer pour mort s’il venait à tomber dans le coma. Je grimaçais, sachant à quel point ce qu’ils avaient fait à Jared pouvait le rendre dingue. Pour le coup ses parents étaient indéfendables. Je posais juste ma main sur son bras pour lui montrer que j’étais là et que je le soutenais. Je ne savais pas quoi lui dire pour l’aider mais je tentais tout de même quelque chose. « Pfff si c’est le cas pour eux, moi je me fiche pas de ce qui peut t’arriver Ju… » J’étais sincère dans ce que je disais. Ce garçon était juste la personne qui comptait le plus à mes yeux et ce depuis toujours. Je ne tenais pas à perdre mon ami. Je crois même que s’il lui arrivait quelque chose, je ne m’en remettrais probablement jamais. Mais je chasse vite ces vilaines pensées ne voulant pas être de nouveau mal devant le brun qui m’avait déjà consolé.

Après ça j’avais un peu taquiné Julian sur le fait qu’il n’était qu’un jaloux. Ce qu’il ne nia absolument pas, m’expliquant même qu’il ne pouvait pas s’empêcher de l’être et qu’il n’avait pas envie de me partager. Je trouvais ses révélations très mignonnes et arrêtais donc de l’embêter. D’autres à ma place auraient peut-être mal pris ce que Ju avait dit mais moi non. J’essayais même de le rassurer. « Tu sais que t’es mignon à être jaloux comme ça ? » Lui dis-je en souriant avant de reprendre. « Julian sérieusement tu penses que je vais t’abandonner ? Moi je te dis clairement que non ! Rien ne nous séparera jamais j’en suis certain ! Comment voudrais-tu que je t’oublie toi mon plus vieil ami ? Et ne dis pas de bêtises, je ne trouverai pas de meilleur ami que toi… » Tout ce que je disais à Mister Silvester je le pensais vraiment. Je ne voyais nullement ma vie future sans lui à mes côtés. Lui et moi avons toujours été comme les doigts de la main et donc ne plus l’avoir dans ma vie est juste quelque chose d’inimaginable pour moi.

Aussitôt j’étais allé le rejoindre, m’asseyant près de lui, au bord de son lit et j’avais essayé une fois de plus de le rassurer. Je comprenais bien le fait qu’il puisse être mal près de moi puisqu’il est amoureux. Mais malgré ce qu’il disait, je sentais bien qu’il se forçait. Il ne voulait pas que je m’inquiète pour lui. Et pourtant ça ne pouvait qu’être le cas puisque j’avais l’impression qu’il se forçait à faire comme si tout allait bien. Mais au fond je savais que ça n’était pas le cas. Je le connaissais par cœur. Alors je lui avais parlé à cœur ouvert, sans toutefois lui mentir ou lui laisser de l’espoir quant à un futur amoureux entre nous. Oui je tenais à lui, oui il était important pour moi. Mais est-ce que ça cachait de l’amour envers lui ? Je n’en savais absolument rien puisque je ne m’étais jamais posé la question avant aujourd’hui. Et ça aurait pu rester ainsi encore un long moment si nous ne nous étions pas embrassés et qu’il ne m’avait pas dit être amoureux de moi. Voulant aider mon ami à se sentir mieux, je lui avais proposé qu’on cesse de se poser mille et une questions et qu’on profite du moment ensemble puisque j’allais dormir ici cette nuit. Mon sourire s’était étiré encore plus lorsque Ju avait répondu par l’affirmative à ma proposition.

Moi qui m’étais allongé sur le lit du brun en posant ma tête sur son torse. J’aurais mieux fait de me taire. Je lui avais réclamé un truc pour nous détendre mais manque de chance pour moi il avait dû se relever pour aller le chercher. J’avais fait la moue quand mon oreiller vivant était parti. Je me redressais du coup, venant m’asseoir contre la tête du lit de mon ami. Il revint vers moi en me tendant un joint. « Merci. » Lui avais-je dit avant de lui rappeler qu’on pourrait nous surprendre. J’écoutais sa réponse et le regardais barricader sa porte en riant doucement, me mordant la lèvre. J’allumais ensuite le pétard et tirais la première taffe, savourant avant de finalement recracher la fumée en m’amusant à essayer de faire des cercles avec. Le sourire aux lèvres je tapotais près de moi sur le lit pour faire comprendre à Julian que je voulais qu’il vienne à côté de moi. Puis je lui tendais le joint en disant. « Allez viens là fais pas ton timide Ju ! » Je pouffais de rire en le regardant. Il me paraissait si intimidé face à moi alors que je ne l’avais jamais connu comme ça. Enfin pas avec moi en tout cas.

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