CHELSEA&MICAH ▬ It's a new day in a new life

Je ne voyais rien de mal au fait que Chelsea ne savait pas encore ce qu’elle voulait faire de sa vie. Après tout, ce n’était pas la fin du monde, et plus encore, j’étais bien mal placé pour lui reprocher quoi que ce soit. En effet, supposant qu’elle avait environ sept ou huit ans de moins que moi, sortant tout juste du lycée ou étant sur le point de terminer, j’étais bien loin de savoir ce que je voulais faire, à cet âge. À dix-huit ans, ma priorité était de pouvoir m’occuper de ma mère à distance, vivre sans elle du mieux que je pouvais et subvenir à mes besoins et ce, malgré l’aide de mes grands-parents. À la demande de ces derniers, à leur exigence même, devrais-je dire, j’avais terminé le lycée, mais après, j’avais commencé à enchaîner les petits boulots sans avenir précis, ayant pris pas mal de temps à me décider. Et pourtant, je ne pensais pas avoir mal tourné, même si je m’étais fixé très récemment. De ce fait, j’estimais que Chelsea avait encore tout son temps, même si je ne pouvais m’empêcher de penser qu’aux premiers abords, elle serait douée avec les animaux, et pas juste pour un emploi étudiant pour gagner un peu d’argent en attendant. En tout cas, elle ne semblait pas inconfortable avec ceux-ci et encore mieux, elle les défendait fermement, comme rarement je l’avais fait. Il fallait dire que ce n’était pas tant dans mon caractère, mais quand même, je trouvais ça admirable de sa part. Après, conscient que ce n’était pas à moi de lui dicter comment vivre sa vie, ni même l’influencer de quelconque façon, je me ravisai de passer quelconque commentaire, me contentant de simplement continuer la route en sa compagnie, suivant le trajet sans poser de questions, nous conduisant lentement, mais sûrement vers l’aquarium là où j’avais l’habitude de travailler, sachant très bien qu’à un moment ou un autre, au vu de la forme du zoo, nous ferions le tour, sans oublier quoi que ce soit, je l’espérais en tout cas. Puis, tandis que nous étions en train de marcher, Chelsea en vint à me poser une question qui n’avait rien à voir avec le boulot, d’où le fait qu’elle vint tant me prendre par surprise. Sans que je ne parvienne à me contrôler, mes rouges passèrent d’une teinte normal à un rouge que je supposais plutôt vif, au vu de la chaleur qui semblait s’y être accumulé en très peu de temps. Gêné, perturbé, je tentai malgré tout de reprendre contenance pour finalement dire:  « Hum… Non. » En vérité, ce n’était pas tant répondre à cette question qui, dans ma tête, était le pire. Le pire, c’était surtout l’après, dans le sens où je ne savais pas tant que dire, comment entretenir la conversation après ça. Et pourtant, c’était une question relativement banale, à laquelle j’avais l’habitude de répondre par la négative, n’ayant jamais eu vraiment des relations assez longues pour les assumer et le clamer à voix haute. Maladroit de nature en plus, je ne sus donc faire mieux que de lui demander:  « Et… Et toi ? », ne réalisant même pas que ma tournure de phrase pouvait être un peu étrange, ne parvenant même pas à l’arranger de quelconque façon, espérant juste que la marche ne serait plus trop longue avant la prochaine section, afin que je puisse me replonger dans les technicités du boulot et, je l’espérais, me sentir plus confortable.