Bandy + All you need is love

Être en congé maternité, voilà quelque chose que je n’avais jamais connu précédemment. Lorsque j’étais enceinte de Wesley, je n’avais pas de travail fixe, alors j’avais simplement dû arrêter de travailler au moment de donner naissance à mon fils pour me trouver un autre boulot à mi-temps par la suite, tandis que je poursuivais mes études en même temps. Mais là, j’avais droit à cette année de congé, qui avait commencé avec la rentrée scolaire, à laquelle je n’avais pas participé. Je n’allais pas le nier, cela m’avait fait tout drôle de ne pas découvrir mes groupes, commencer l’année avec des nouveaux élèves. Mais avec tout ce que j’avais dû préparer en prévision de la naissance du bébé, je ne l’avais pas tant senti. C’était plutôt ici et maintenant que je le sentais, alors que tout était prêt, que je peinais à bouger, et que je n’avais pas grand-chose à faire, outre m’affaler devant la télévision en attendant de pouvoir faire sortir cet enfant de mon ventre. Malheureusement, ce n’était pas moi qui choisissait ce moment, mais plutôt ce petit être qui, visiblement, n’avait pas envie de sortir, pas pour le moment en tout cas. De ce fait, ce fut une autre journée à m’échouer comme une baleine sur le canapé. Et comme à ce qu’était devenu mon habitude, je voulus allumer la téléviseur pour allumer la télévision, et enchaîner The Price is Right, puis Jeopardy, en tentant de me dire que peut-être je serais suffisamment douée pour participer, au vu de comment je commençais à comprendre le principe et les questions posées. Mon souci cette fois-ci, ce fut que je ne trouvai pas la télécommande sur la table basse. Quelques mouvements, et je me rendis compte qu’en fait, je m’étais carrément assise dessus. Grognant quelque peu, je me redressai tant bien que mal, mais au moment où je me relevai, je sentis une douleur au ventre. Puisque ce n’était pas la première fois, je ne m’en fis pas trop, alors tant bien que mal, je poursuivis mon objectif, pour finalement y parvenir, prendre la télécommande, et allumer le téléviseur. Une nouvelle fois, je m’écrasai dans le canapé, me plongeant à moitié dans la contemplation de l’écran, marmonnant quelques réponses de temps à autre, inspirant pour tenter de calmer la douleur qui se faisait de plus en plus fréquente, mais pas assez pour aller à l’hôpital. Puis, lorsque j’en eus assez, je voulus me relever une nouvelle fois, sauf que là, le geste fut accompagné d’une sensation pour étrange, complétée avec un ramassis d’eau sur le plancher.  « Non, c’est pas sérieux… » Ayant pris le temps de m’informer, je savais ce que cela signifiait. D’une main tremblante donc, je pris mon téléphone, et je tentai d’envoyer un message à Andy afin de le prévenir. Je prévins aussi la mère d’un ami de Wesley pour lui demander si Wesley pouvait aller chez elle le soir venu, comme nous en avions parlé il y avait de cela quelques jours. Finalement, je m’appelai un taxi en vitesse, refusant de conduire dans un état pareil, déjà que je ne pensais même plus être en mesure d’atteindre le volant. Quand ce fut chose faite, j’enfilai les premières chaussures que je trouvai, soit une ballerine et une sandale qui ne se ressemblaient pas, prit les sacs préparés d’avance pour la maternité, et quand le taxi arriva, je me glissai à l’arrière, direction l’hôpital, où nous arrivâmes quelques minutes plus tard. Une fois que j’eus payé la course, je sortis tant bien que mal du véhicule, me dirigeant ensuite vers l’entrée, détestant être seule pour tout cela, espérant sincèrement qu’Andy allait voir le message et daignerait venir me retrouver, en espérant qu’on le laisse faire, bien évidemment.