brother & sister (lennon & zara)

InvitéInvité MY BOOK COVER

Alors qu'elle travaillait sur un dossier très important, Zara eut la visite de son patron qui lui a demandé de terminer sa journée plus tôt que prévue. Évidemment, Zara ne comprenait pas pourquoi son patron lui demandait cela. Elle désirait encore travailler jusqu'à vingt heure ou même plus tard. Pourtant, son patron ne voulait rien entendre, disant qu'elle devrait aller se reposer et revenir le lendemain matin. Elle aurait pu continuer à s'obstiner avec son patron, mais elle n'avait pas la force de le faire. Elle ferma son dossier et le mit dans un tiroir de son bureau qu'elle ferma à clé, afin qu'il soit en sécurité. Était-elle folle? Peut-être qu'elle l'était un peu, mais Zara n'allait jamais l'affirmer. Ce n'était pas du tout son genre. Elle salua son patron et, malgré le fait qu'elle n'avait pas du tout envie de quitter son lieu de travail, elle sortit des bureaux et se retrouva dehors. Il faisait beau et il n'y avait aucun nuage, dans le ciel. Zara en profita pour prendre un taxi pour se rendre à une librairie. La blondinette adorait les bouquins, mais elle n'avait pas souvent l'occasion de lire et d'aller s'acheter des romans, alors, aujourd'hui, elle allait en profiter. Une fois l'adresse indiquée au chauffeur, Zara regarda par la fenêtre de la voiture, admirant le paysage défilé devant ses yeux. Zara adorait vivre à Washington. Certes, Baltimore lui manquait, mais Washington était une ville où il y avait des tas de possibilités et où les gens pouvaient réussir. Zara était heureuse d'être venue s'installer dans la capitale Américaine. Grâce à sa décision, elle est devenue une avocate en droit pénal reconnue, en plus d'avoir un mari extraordinaire. Leur couple vivait une passe difficile, mais Zara pensait sincèrement que tout allait s'arranger. Du moins, c'était ce qu'elle essayait de se convaincre. Elle arriva enfin à la librairie. Elle paya le chauffeur et sortit de la voiture jaune. Zara entra ensuite dans la boutique. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas venue. Du coup, la caissière ne l'a pas du tout reconnu, ce qu'il n'a pas surpris Zara qui n'était pas nécessairement amicale avec les gens qu'elle ne connaissait pas. Deux romans plus tard, elle paya ses achats et sortie de la librairie et pris la décision de se rendre au parc du quartier dans lequel elle se trouvait. Lire un bon roman dans un parc, lors d'une journée ensoleillée était le plan idéal, afin de ne pas trop s'ennuyer. Après quelques minutes de marche, Zara se retrouva dans le parc. Tout était parfait. La journée se déroulait merveilleusement bien, mais, lorsqu'elle vit son frère, Lennon, l'avocate cessa de sourire, surprise de le voir ici. « Lennon… qu'est-ce que tu fais ici? »

InvitéInvité MY BOOK COVER

Zara & Lennon

Brother & Sister

Do not always get well together

Alors que le soleil se levait, que la normale des gens quittait pour aller travailler, je faisais le contraire. Ça m’arrivait environ une fois par semaine, parfois deux quand le besoin était là. Je faisais une garde de nuit avant ma journée de congé, pour reprendre un horaire plus régulier le jour d’après. Dans un premier temps, ça m’avait perturbé, mais pas si longtemps que ça, considérant le fait que lorsque j’étais en mission, un emploi du temps, ça n’existait pas. Du coup, je ne m’en faisais plus, je m’étais habitué. Comme à mon habitude donc, j’étais rentré chez moi, puis ayant appris que je devais dormir un minimum, sans toutefois abuser, je me rendis directement à ma chambre, fermant comme il se le devait les volets, et me mettant au lit en oubliant l’extérieur pendant un instant. Après quelques heures de sommeil, de quoi me sentir revigoré, ou du moins, être capable de passer au travers du reste de la journée, aller dormir à une heure raisonnable et pouvoir reprendre à un horaire plus régulier le lendemain, je me levai, me douchai, m’habillai, et mangeai ce qui était pour moi mon premier repas de la journée. N’ayant rien de planifié à proprement parler, je fis ce que j’avais appris à aimer faire, soit profiter du fait que le temps n’était pas désagréable pour aller faire une promenade avec ma chienne, Nalà. Lui passant sa laisse, j’enfilai mon manteau, puis je sortis en sa compagnie pour commencer à marcher, m’aventurant plus loin que je le faisais normalement, me rendant dans un parc dans lequel je m’étais rendu plus d’une fois avant aujourd’hui, que j’appréciais. Était-ce parce que je n’y reconnaissais personne ? Ça devait en faire partie. Mais visiblement, aujourd’hui, ce moment précis fit exception à la règle, puisqu’alors que j’étais en train de marcher sans demander rien à qui que ce soit, je me fis interpeller, par la dernière personne que je pensais voir ici probablement, à savoir ma soeur aînée. Perdu dans mes pensées, je sursautai quand elle m’adressa la parole, la regardant, perturbé, avec pour seuls mots aux lèvres: « Oh, Zara… » Et même après le choc passé, je ne me sentis pas confortable pour autant. C’était idiot, mais je n’étais pas certain que si peu préparé comme ça, j’étais vraiment heureux de voir mon aînée ici et maintenant. Mais sachant que je me devais de répondre à sa question, je m’efforçai de reprendre une certaine contenance, lui disant: « Je… Je promène Nalà… » Et comme si je voulais être certain qu’elle ne se demande pas de qui je parlais, j’ajoutai bien rapidement: « Ma chienne… » Inutilement, je levai la main pour lui montrer la laisse, alors que Nalà était bien présente, ayant eu pour réflexe de s’asseoir lorsque je m’étais arrêté de marcher. Nerveux, je me rendis compte que laisser un silence n’était pas une option viable pour moi, alors maladroitement, je tentai de lui demander: « Et toi… Tu… Tu ne travailles pas ? » J’avais beau ne pas me tenir au courant tant que ça de la situation de Zara, mais j’en connaissais l’essentiel, et je savais qu’elle était une femme très occupée, comme bien souvent, on me l’avait fait comprendre, avec l’intention de me faire culpabiliser comme quoi je n’avais pas une carrière m’occupant autant que la sienne. Maintenant, je pouvais passer outre, mais pendant longtemps, ça m’avait affecté, et j’étais d’avis que ça m’affectait encore aujourd’hui, surtout en ce qui concernait les relations avec mes soeurs, qui étaient loin d’être harmonieuses et agréables à vivre.

InvitéInvité MY BOOK COVER

S'il y avait bien une chose que Zara n'avait pas du tout prévu, c'était bien de voir son frère, ici, dans ce parc. La blondinette ne l'avait pas vu depuis quelques temps et, du coup, le voir a été un véritable choc pour elle. Qu'est-ce qu'elle devait lui dire exactement? Devait-elle faire comme si rien ne s'était passé et rattraper le temps perdu avec Lennon? Elle ne le savait pas trop, mais c'était évident que l'avocate était perturbée. Zara n'a jamais été très gentille avec Lennon, elle devait l'admettre. Elle n'a pas été une sœur exemplaire et elle n'a pas bien rempli son rôle d'aînée au sérieux. Zara n'a pas laissé une place dans sa vie pour Lennon, étant une femme très occupée. Bien qu'elle s'en voulait un peu, Zara n'allait jamais lui dire. Elle était trop fière et orgueilleuse. Croiser le regard de Lennon la faisait presque souffrir, mais il fallait qu'elle prenne son courage à deux mains et qu'elle joue bien son rôle. « Ça faisait longtemps… » Évidemment que ça faisait longtemps! Elle n'a même pas fait l'effort de prendre de ses nouvelles et, pourtant, elle aurait dû. Zara se considérait comme étant une femme parfaite, celle qui menait une vie épanouie et qui avait tout ce qu'elle désirait, mais il y avait une petite voix intérieure qui lui disait tout le contraire. Zara était loin d'être parfaite et ne l'acceptait pas très bien. « Je ne savais pas que tu avais un chien. » Comment pouvait-elle le savoir? Elle n'allait jamais lui rendre visite et c'était en grande partie de sa faute. Zara a été méchante avec lui, lorsqu'ils étaient enfants. Elle a été dire à leurs parents que Lennon avait un ami imaginaire. Zara ne s'était pas rendu compte de son erreur, à ce moment-là, mais, en y repensant, peut-être que ce n'était pas la bonne chose à faire. « J'ai… j'ai terminé ma journée. Mon patron m'a demandé de revenir seulement demain matin. » Elle sourit timidement, de plus en plus gênée par la situation. Zara avait envie de se creuser un trou dans le sol qui se rendrait en Chine, pour ensuite s'y installer et se faire oublier. La blondinette se mordilla la lèvre inférieure, signe de nervosité et parla à nouveau. « Sinon, quoi de nouveau? » Il devait probablement avoir une tonne de choses à dire, mais allait-il le faire?

InvitéInvité MY BOOK COVER

Zara & Lennon

Brother & Sister

Do not always get well together

Voilà maintenant combien de semaines, de mois, que je n’avais pas parlé à Zara ? Là, tout de suite, sans prendre un temps de réflexion, sans faire un calcul précis, je ne saurais le dire. D’une certaine façon, c’était triste, parce que c’était l’évidence comme quoi nous nous voyons si peu, ne serait-ce que pendant les obligations familiales. Après, il fallait dire que le fait que je sois parti à l’étranger pendant un bon moment n’avait pas aidé non plus, mais même depuis mon retour, échanger des messages, s’appeler en d’autres circonstances que pour une fête ou un anniversaire - et encore là, c’était par politesse - ce n’était pas quelque chose de normal, ce n’était pas quelque chose que nous faisions. Du coup, je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas être au courant que j’avais un chien. Elle aurait pu s’en informer, certes, mais je n’avais pas cherché à le lui dire non plus. À la base, j’estimais qu’il ne s’agissait pas d’une nouvelle qui nécessitait tant de remous, et au sein de ma famille, je craignais plus qu’on me reproche d’avoir un animal de compagnie plutôt que d’une compagne humaine, une compagne avec qui partager ma vie, être stable, représenter la petite famille en devenir parfaite, comme Zara avec son mari. Ça semblait être rempli de sarcasmes, ça semblait représenter même un certain dégoût, une jalousie de ma part, mais il n’en était rien. C’était la triste réalité, cette réalité selon laquelle je me sentais toujours comme le vilain petit canard de la famille. Et puisqu’il en était ainsi depuis mon enfance, l’idée était bien ancrée, comme l’idée de ma soeur, toujours occupée, remplie de succès, l’était. Du coup, il me fut étonnant de l’entendre dire que, comme ça, sans visiblement de raison - à moins qu’elle ne voudrait pas le partager, ce qui était aussi légitime - elle aie sa journée de congé. Ne cherchant pas à en savoir plus, je me contentai de lâcher, dans un soupir, un: « Ah… » qui ne menait pas très loin. Ce ne fut pas pour autant que je ne me demandai pas le pourquoi du comment, puisque de toute façon, je n’en aurais pas eu le temps, au vu de ce qu’elle vint à me demander par la suite, comme si, soudainement, elle s’intéressait à ma vie. Mais peu certain que ce soit sincèrement le cas, je ne me vis pas me lancer dans de grandes explications, surtout qu’en vérité, il n’y en avait pas tant à donner. Je me contentai donc de répondre: « Oh… Rien de spécial… Le boulot… » Pourquoi me vanterais-je de toute façon, alors qu’il n’y avait rien à vanter ? N’allant pas plus loin, bien que je prenais conscience que ce n’était pas là un propos qui ferait mousser la discussion, je tentai tant bien que mal de trouver quelque chose sur quoi rebondir, mais me rendant compte que j’avais un blanc, que je n’étais même pas capable de tenir une conversation à peu près normale avec ma propre soeur, je fus pris d’une certaine nervosité, qui se trahit par le fait que je pinçai les lèvres et commençai à me gratter la nuque dans dire quoi que ce soit, détournant le regard, évidemment gêné d’être dans une telle situation.

InvitéInvité MY BOOK COVER

Entre Lennon et Zara, ça n’a jamais été évident. Durant leur enfance, ils ont eu quelques disputes, comme la plupart des frères et des sœurs, mais, ce qui les a séparés, c’est quand Zara a été dire à leurs parents que Lennon avait un ami imaginaire. Ça l’a pris plusieurs années à Zara pour se rendre compte que c’était ridicule. Elle n’aurait jamais dû dire à ses parents que son petit frère avait un ami qui n’existait que dans sa tête. Toutefois, Zara était trop fière et avait préféré ne pas s’excuser. Du coup, elle avait continué d’avancer dans la vie et de faire ses propres choix. Se retrouvant face à son frère, l’avocate ne savait pas quoi dire ou quoi faire. Ils se disaient des choses banales et c’était tout. Zara n’allait pas lui faire un câlin. Ça serait trop étrange et, dans leur situation, ce n’était pas nécessairement une très bonne idée. Du coup, la blondinette fut surprise d’apprendre que Lennon avait un chien. Pourtant, elle aurait pu le savoir, s’ils avaient été proches, mais ce n’était pas le cas. La faute à qui? À Zara, bien évidemment. « C’est bien… je suppose. » La blondinette remarqua la nervosité de son frère, ce qui était normal, puisqu’elle était elle-même gênée par cette situation. Ce n’était pas normal qu’un frère et une sœur ne puissent pas avoir une belle conversation, fluide et intéressante. Les choses devaient changer, mais Zara était trop orgueilleuse pour tenter quoi que ce soit. Connaissant plus ou moins bien son frère, il ne voudrait probablement rien savoir. « Les amours… ça va? » C’était un sujet tellement banal pour les autres, mais demander cela à son frère était loin d’être ordinaire pour l’avocate. Elle essayait de faire des efforts et de trouver des sujets de conversation, mais ce n’était pas gagné. « Cette situation est ridicule, n’est-ce pas? J’ai l’impression qu’on se parle comme si rien ne s’était passé… » Ce fut maintenant à son tour de se pincer la lèvre inférieure. Effectivement, c’était ironique d’avoir une conversation aussi banale avec son frère, mais c’était comme ça, malheureusement.

InvitéInvité MY BOOK COVER

Zara & Lennon

Brother & Sister

Do not always get well together

À la base, je n’aimais pas qu’on me pose une question sur ma vie personnelle et intime. Non pas que j’étais tant gêné d’en parler, mais parce que bien souvent, comme en ce moment, je n’avais rien à dire de ce côté, rien qui valait le coup d’être partagé en tout cas, ou bien que je craignais de partager, de peur d’avoir tout faux, de peur d’être jugé. Cet inconfort, il était pire quand il était question de ma famille, les jugements me rendaient encore plus craintifs, susceptibles d’accentuer ce sentiment d’exaspération, le fait que je sois blasé quand il était question des commentaires de ma famille. Cette fois-ci, en présence de ma sœur, ne fit pas exception à la règle ; l’inconfort était bien là, puissant, et vint expliquer pourquoi je ne sus que lui répondre, lâchement : « Euh… », incapable d’ajouter quoi que ce soit, n’ayant pas envie d’ajouter quoi que ce soit. Histoire de ne pas susciter d’autres questionnements de la part de mon aînée, je conclus en ajoutant : « Comment la dernière fois… », d’un ton trop peu convaincu, qui me rendit encore plus mal à l’aise quand je me rendis compte du pathétique de la situation. La dernière fois, c’était dans les environs de Noël, période de l’année où on se voyait surtout par principe, et non pas nécessairement parce que ça nous faisait envie. En tout cas, moi, ça ne me faisait pas nécessairement envie, puisque c’était toujours source d’angoisse, même si j’avais le temps de m’y préparer, contrairement à cette rencontre impromptue, où je me trouvais sans rien à dire, tournant les idées dans ma tête dans me décider. Évidemment, je pensai à demander à ma sœur comment allait son mari, sachant qu’il avait eu un accident, l’appréciant malgré tout, puisqu’il semblait être en mesure de m’accepter pour qui j’étais. Mais était-ce une bonne idée ? Et si les choses n’allaient pas si bien que ça entre eux ? Avant que je puisse me décider, alors que j’aurais très bien pu poser la question il y avait de cela un bon moment maintenant, Zara reprit la parole, venant poser une question inattendue, qui portait à confusion, mais qui, surtout, me donnait limite envie de me trouver une excuse pourrie pour prendre le large et attendre la prochaine occasion pour lui parler. Mais ce n’était pas mon genre. De plus, je travaillais si fort pour paraître plus sociable que ce serait un énorme pas vers l’arrière. Mais que pouvais-je dire à cela ? Oui, il était vrai que la situation était ridicule, mais elle avait toujours été ainsi, tellement que j’avais appris à me conforter dans celle-ci, quand j’avais compris que ça faisait moins mal que d’espérer avoir quelconque affection de la part de ma famille. Pourquoi cela changerait maintenant ? Bloqué sur cette idée, ressentant l’urgence de répondre, je finis par dire : « Et… Tu veux… Tu qu’on… Se parle comment…. ? » Qu’est-ce qu’elle attendait de moi en fait ? Je me le demandais sincèrement, n’ayant aucune réponse à la question, n’ayant surtout pas la présence d’esprit pour la trouver en cet instant précis.

Contenu sponsorisé MY BOOK COVER