Lorenzo | Loading...

Une naissance. Un garçon, une fille. Le choix du roi comme on dit, et ce en une seule grossesse. Elle n’est pas belle la vie ? Une arrivée de deux bouts de chou très attendue pour leurs deux parents, d’origine américaine pour l’un et italienne pour l’autre. Lorsque la famille s’agrandit, la vie est bouleversée alors lorsqu’il s’agit de jumeaux, cela devient vite un cataclysme. Le quotidien n’était plus de tout repos surtout quand la nuit, les bébés pleuraient l’un après l’autre. Le pauvre monsieur Mills avait bien du mal à être en forme pour aller travailler. Leur mère quant à elle, en bonne italienne qu’elle était, avait décidé d’être une mère au foyer pour élever elle-même ses deux enfants. Il était hors de question d’avoir une nounou qui s’occuperait des jumeaux Mills n’importe comment. Il est courant d’ailleurs que des jumeaux développent au fil du temps un lien fusionnel, après tout, ils ont toujours été ensemble et ce bien avant la naissance. On aurait pu penser que ce soit le cas pour Lorenzo et Erika. Mais il y avait toujours quelqu’un entre eux, leur propre mère. Cette femme avait un amour inconsidéré pour son fils, sa fierté, le petit homme de la famille, délaissant volontairement ou non sa petite fille. Dès que Lorenzo ouvrait la bouche, sa mère lui disait amen. Dès que le petit Enzo réussissait quelque chose, il était couvert d’éloge, sa mère ne cessait de vanter ses mérites, auprès de qui voulait l’entendre, il était parfait son fils. Avec sa fille, c’était différent, la pauvre petite peinait à attirer l’attention de sa mère. Le petit garçon avait parfois du mal à comprendre pourquoi sa mère était bien moins enthousiaste quand Erika ramenait une bonne note. Pourquoi ses dessins à lui étaient toujours plus jolis que ceux de sa sœur alors qu’un gribouillage d’enfant reste toujours laid quoiqu’il arrive. « Maman, pourquoi Erika est punie ? » Avait-il dit un jour alors que sa sœur était consignée dans sa chambre pour avoir cassé un vase. « Parce qu’elle a fait des bêtises mon chéri. » La réalité avait été un peu différente cependant. « Mais moi aussi j’ai fait des bêtises maman. » Alors pourquoi lui n’était pas puni ? « Mais non mon cœur, tu n’as pas fait exprès. » Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, elle lui trouvait toujours des excuses, parce qu’il était irréprochable son fils. Et leur père dans tout ça ? Il se tuait au travail, littéralement. Il n’avait pas un emploi qui payait énormément alors il passait sa vie à son boulot pour subvenir aux besoins de sa famille. Quand il rentrait le soir, il ne profitait pas bien longtemps de sa femme ou de ses enfants parce que la fatigue le submergeait toujours très vite. Les jumeaux n’étaient peut-être pas fusionnels mais une chose était certaine, Lorenzo n’aimait pas voir sa sœur triste à cause de leur mère, alors dès qu’il le pouvait, il tentait de la réconforter, même si elle l’envoyait bouler, il persévérait. Il n’était pas rare de les trouver dans le même lit au petit matin, quand ils étaient enfants.

L’entrée dans l’adolescence fut une toute autre paire de manches. Si dans son enfance, il aimait avoir sa mère pour s’occuper de lui, il a commencé à changer d’avis avec la puberté. Il avait besoin de tranquillité, d’autonomie, alors il trouvait sa mère trop envahissante. Et puis avouons-le, à treize ans, ça commence à devenir la honte devant les copains d’avoir sa maman toujours sur son dos à l’appeler par des petits surnoms affectifs. L’adolescence fut la période de la prise d’indépendance. Lorenzo râlait dès que sa mère entrait dans sa chambre sans frapper pour récupérer ses affaires sales qui trainaient. Dès qu’il faisait le moindre mouvement dans la maison, sa mère était là, sur ses talons. « Tu as besoin de quelque chose mon chéri ? ». Dès qu’il ouvrait le frigo pour une petite faim, sa mère était là, « Tu veux que je te prépare quelque chose mon ange ? ». L’enfant chéri commençait à en avoir assez de l’étouffement provoqué par sa mère. Un jour, il n’en put plus et se mit à gueuler un « Mais fous-moi la paix bordel de merde ! » assez retentissant. Trop c’est trop, non ? Sa mère lâcha un peu de leste suite à ça et elle était constamment rappelée à l’ordre par un regard quand elle en faisait trop. C’est durant cette période que les jumeaux se sont rapprochés. C’était le temps des premières fois dans à peu près tous les domaines. Premier verre d’alcool, première grosse fête, premier joint, premier flirt, première relation sexuelle, tout y est passé. Il faut dire que les filles étaient bien plus intéressantes que les études ou les jeux vidéo. Avec sa sœur, ils étaient de toutes les fêtes et ça dégénérait souvent. C’est à cette époque que Lorenzo apprit à contrôler sa propre impulsivité pour canaliser celle de sa sœur. Véritable garçon manqué, elle avait le coup de poing facile et il dut intervenir de nombreuses fois pour empêcher les bains de sang. Malgré ça, il ne supportait pas qu’on s’en prenne à sa jumelle. Même si elle était capable de se défendre, il n’hésitait pas à foncer dans le tas lui-même pour calmer le jeu. Il a toujours estimé être le seul à avoir le droit de l’emmerder.

La fin du lycée eut une saveur différente, légèrement amère. Erika avait décidé d’arrêter l’école à seize ans, contre l’avis de leurs parents. Même s’ils désapprouvaient, légalement, elle avait le droit d’arrêter sa scolarité. Lorenzo n’était pas intervenu dans cette guerre, il estimait que sa sœur était suffisamment grande pour prendre les décisions qu’elle souhaitait dans sa vie. Cette année fut assez éprouvante. Après une énième dispute, Erika quitta le domicile familial quelques jours. Seul son frère avait des nouvelles d’elle. Et puis, il s’est retrouvé seul à se rendre au lycée. C’était assez étrange comme sensation. Pour la première fois de sa vie, il se rendit compte de ce que ça faisait d’être réellement seul. C’était perturbant au départ, lui qui avait l’habitude d’aller à l’école avec sa sœur. Et finalement, il s’y était habitué. Oh bien sûr au lycée, on lui demanda où était passée sa délinquante de sœur, on supposa même qu’elle était enfermée quelque part dans un centre pour mineurs. Bien sûr, ces personnes là avaient rapidement fait connaissance avec le lavabo des toilettes, une porte de casier ou les poings de Lorenzo directement. Il n’était pas fan de l’école, mais tant qu’à faire autant aller jusqu’au bout pour décrocher un diplôme. Ça faisait toujours bien sur un CV et il faut dire que ses parents misaient tous leurs derniers espoirs de réussite sur lui. Il y parvint d’ailleurs. Pour la plus grande fierté de ses parents, il obtint son diplôme de fin de secondaire. Une étape de franchie, mais quelle serait la suivante ? Il ne savait pas trop quoi faire de sa vie à présent. Sa mère le poussait à entrer à l’université pour faire des études, son père l’encourageait à apprendre un métier. Les études ne le branchaient pas trop, il avait déjà eu du mal à supporter la fin du lycée, ce n’était pas pour s’embarquer de nouveau là-dedans. Il se mit à réfléchir pour tomber sur une idée qui lui semblait bonne. Entrer dans la police. Il s’était dit que ça aiderait peut-être sa sœur à se calmer et qu’ainsi, il pourrait véritablement la protéger des autres, mais aussi d’elle-même. Peut-être qu’avoir son jumeau dans les forces de l’ordre lui ferait prendre conscience qu’elle prenait les mauvaises décisions ? Et puis, soyons honnêtes, apprendre à manier une arme et se la péter avec un uniforme, c’était carrément la classe.

Les années passées à l’école de police avaient été bien plus intéressantes que ses années lycée. Il apprenait des choses concrètes qui allaient lui servir dans sa vie de tous les jours et ne se contentait plus d’apprendre bêtement des formules de mathématiques dont tout le monde se foutait. Là, c’était la vie, la vraie. Et cerise sur le gâteau, on lui apprenait à manier les armes. Non pas qu’il soit un mordu d’armes à feu, mais c’était assez grisant d’en tenir une dans ses mains. On lui apprit également à se battre, à se défendre et à maîtriser les hors la loi peu coopératifs. Même s’il s’était lancé dans ce domaine sans réelle grande conviction, il ne regrettait absolument pas son choix et il était fier de raconter à sa famille ce qu’il avait pu apprendre dans la journée. A côté de ça, ça ne l’empêchait pas de sortir avec sa sœur ou avec des amis le soir ou le week-end. Il était même plutôt content de constater qu’Erika avait trouvé un job. Barmaid ce n’était pas si mal et elle savait lui préparer de bons cocktails au moins. Il y avait même une fille plutôt pas mal dans son école. Il savait pertinemment qu’il lui plaisait, il n’y avait qu’à voir les regards qu’elle lui lançait. Elle le dévorait littéralement des yeux. Pourtant, Lorenzo ne fit aucun effort envers elle. Pire que ça, il avait même parié avec des potes sur le temps qu’elle mettrait à venir l’aborder et le temps que ça lui prendrait à lui de la mettre dans son lit. Autant dire qu’il avait une grande confiance en ses capacités et il gagna haut la main. Deux heures. Il lui fallut à peine deux heures de discussion pour que la demoiselle se retrouve avec lui sous ses draps. Challenge remporté et il gagna dix dollars de la part de chacun de ses potes. Elle n’en sut jamais rien pourtant, ils ont continué à se revoir en dehors de l’école, à coucher ensemble de temps en temps. Il ne voulait pas mettre de nom sur leur relation, pour lui, elle n’était qu’un amusement. De son côté à elle en revanche, c’était différent, elle s’attachait à lui. Cela dura quelques mois, jusqu’à ce que Lorenzo et cette femme ne croise Erika en ville. Tout aurait pu bien se passer, si cette inconsciente n’avait pas prononcé les seuls mots que Lorenzo ne supportait pas d’entendre. Sans savoir qu’il s’agissait de sa sœur de prime abord, elle se permit un commentaire sur son apparence physique, pour plaisanter. Erika n’avait pas un look qui passait inaperçu, mais Enzo était habitué. Le ton monta rapidement et avant qu’Erika ne puisse partir au quart de tour, ce fut Lorenzo, cette fois, qui fut le plus rapide. Ce soir-là fut la dernière fois qu’il adressa la parole à cette femme et il repartit au bras de sa sœur, laissant son plan cul planté en plein milieu de la rue.

Un an avant qu’il ne finisse l’école de police, Erika lui annonça qu’elle partait vivre à New York. Une nouvelle pour le moins difficile à accepter. Certes, ils ne vivaient plus ensemble depuis quelques années mais ils étaient dans la même ville. Elle à New York et lui à Washington, c’était différent et une manière assez brutale de couper le cordon, si on pouvait dire ça ainsi. Il tenta de l’en dissuader, mais la demoiselle avait pris sa décision. Il ne pouvait pas la forcer de toute manière, alors il la laissa partir, à contre cœur et ce, même avec ce mauvais pressentiment qui ne le quitta plus depuis le jour de son départ. Savoir sa sœur aussi loin de lui ne lui plaisait pas, il sentait qu’il la perdait progressivement, d’une manière qu’il ne savait pas décrire. Le fait qu’elle attire les mauvaises personnes n’arrangeait rien. Il en avait déjà vu quelques uns de ses potes et le moins que l’on puisse dire c’était qu’ils n’avaient rien de très fréquentable. Alors, peu de temps après l’obtention de son diplôme de l’école de police, il postula pour rentrer dans un commissariat de New York. Une chance pour lui, une place s’était libérée et il fut muté dans la ville où résidait sa sœur, à l’âge de 24 ans. Une fois ses valises posées dans sa nouvelle ville, son premier réflexe fut de prévenir Erika de son arrivée. New York était une ville très vivante, parfois trop. Ses premières années au sein de la police ne furent pas de tout repos entre tous les délits et les infractions que les new-yorkais commettaient. Cependant, un jour en particulier restera à jamais gravé dans sa mémoire. Il était agent de police depuis quatre ans. Il patrouillait avec des collègues en ville et ils reçurent un appel du Central pour les prévenir qu’un cambriolage avait lieu dans une maison non loin de l’endroit où ils se trouvaient. Le collègue de Lorenzo prit l’appel et ils se rendirent sur place. Ils furent bientôt rejoints par une autre patrouille. L’une allait jeter un œil dans le jardin pour passer par derrière, Lorenzo et son équipe prirent la porte de devant, arme à la main. La maison semblait vide, à part l’habitant des lieux blessé à terre. Des collègues d’Enzo le prirent en charge et appelèrent une ambulance tandis qu’il jetait un œil autour de lui. Jusqu’à entendre une voix qu’il connaissait par cœur. Son sang se glaça et il se précipita à l’extérieur, d’où provenaient les éclats de voix. Son monde s’écroula littéralement lorsqu’il vit sa propre sœur se faire menotter par un collègue. Ses bras lui en tombaient, littéralement, et il lâcha même son arme qui tomba au sol. Le choc. Ni plus ni moins. Etait-ce sa sœur qui avait tiré sur ce vieil homme ? Aucun mot ne sortit de sa bouche qui resta pourtant entrouverte. Ses collègues le rejoignirent vite et reconnaissant la jumelle Mills, ils se mirent entre les jumeaux pour éviter que Lorenzo ne s’approche trop ou tente quoi que ce soit. A vrai dire, il était tellement choqué et déçu qu’il resta immobile. Cette fois, elle était allée trop loin. Cette fois, même lui n’avait pas pu la sauver. Et ça lui brisait le cœur.

Savoir sa sœur jumelle, sa moitié derrière les barreaux était insupportable. Les premiers temps, Lorenzo ne trouvait pas le sommeil, tournant et retournant dans son lit pour passer sa vie en revue et trouver l’endroit où il avait merdé. Si sa sœur était en prison, c’était de sa faute, il était l’aîné, il avait toujours été responsable d’elle. Il avait pourtant tout fait, il était même entré dans la police pour l’encadrer davantage. Alors où avait-il commis une erreur ? Il avait été mis en repos forcé par ses supérieurs, ceux-ci préférant qu’il digère la nouvelle avant de le reprendre. Il n’avait pourtant pas fait de vagues, mais on parlait beaucoup dans son dos. Chose qu’il avait du mal à supporter parce qu’il était toujours question de sa sœur. Sa vie à New York devenait un enfer et même si vivre dans la même ville que sa sœur, malgré son emprisonnement était plus facile pour aller la voir, il demanda sa mutation pour retourner vivre à Washington. Il dut attendre quelques mois avant qu’un poste se libère. Cependant, ce n’était pas un poste d’agent de police, mais de sergent. Il avait là l’occasion de monter en grade, après quelques formations. Il accepta et retourna dans sa ville d’origine. Pendant plusieurs mois, il fut formé par un policier en préretraite qui le remit dans le bain. Parce que depuis l’arrestation de sa sœur, Lorenzo n’avait presque plus exercé. Celui-ci lui apprit tout ce qu’il y avait à savoir sur ses nouvelles fonctions avant de laisser la place au nouveau coéquipier de son apprenti, un certain Gabriel Winchester, qui débutait également en tant que sergent. Le courant passa rapidement entre les deux hommes. C’était la première fois que Lorenzo se retrouvait à bosser avec un partenaire à plein temps. Ils formaient un duo solide et parfois Lorenzo avait l’impression de retrouver ce qui lui manquait cruellement depuis deux ans, une personne en qui il pouvait avoir confiance, une personne sur qui il pouvait compter en toute circonstance. Non pas que Gabriel avait pris la place d’Erika, mais Enzo retrouvait en lui cette complémentarité qu’on lui avait pris.

Bien sûr, avec le temps, les deux hommes se confièrent l’un à l’autre et Gabriel ne tarda pas à apprendre que la sœur jumelle de son coéquipier était en prison. Lorenzo allait la voir au moins une fois par semaine d’ailleurs. Si au départ, il s’était montré froid et moralisateur avec elle pour lui exprimer sa déception, il s’était radouci au fil du temps. A quoi bon lui en mettre plein la tête chaque fois qu’ils se voyaient ? En prison, elle avait largement le temps de réfléchir et de culpabiliser. La vie suivait son cours, le duo de choc se lia d’amitié au fil du temps. Chacun menait sa petite vie de son côté. Lorenzo fut même invité au mariage de l’un de ses cousins, à sa plus grande surprise. C’était un beau mariage et la mariée avait eu l’idée de teindre ses cheveux en blanc. A moins que c’était une perruque ? Dans tous les cas, Lorenzo avait salué l’originalité et au final, il avait passé une bonne journée en famille. Il n’avait manqué qu’une seule personne cependant. La vie de flic pouvait parfois être risquée et les forces de l’ordre risquaient souvent leur vie. Lorenzo en fit les frais, il y a trois ans de ça. Avec Gabriel, ils menaient une enquête sur un petit trafic de drogue local. Ils avaient trouvé une piste et s’étaient tous les deux rendus sur place pour interroger et peut-être appréhender des suspects. Un homme leur ouvrit la porte de chez lui et commença à répondre à leurs questions, pas très à l’aise. Sorti de nulle part, de derrière lui, un autre homme apparut dans le champ de vision des policiers et tira sur eux. Lorenzo n’eut pas le temps de réagir et reçut la balle dans l’épaule gauche. Il s’effondra au sol et Gabriel neutralisa les deux malfaiteurs. Lorsque tout danger fut écarté, le blond se précipita vers son partenaire et appela une ambulance. La douleur était atroce, manque de bol, la balle n’avait pas traversé et était toujours logée dans son épaule. Gabriel fit tout ce qu’il put pour le maintenir éveillé jusqu’à l’arrivée des secours et grimpa avec lui dans l’ambulance. A son arrivée à l’hôpital, il fut opéré d’urgence parce qu’il souffrait d’une hémorragie interne. Il dut rester quelque temps à l’hôpital et ne cessera jamais de clamer haut et fort que Gabriel lui a sauvé la vie ce jour-là.

Le jour J était enfin arrivé. Après huit longues années enfermée à l’ombre, le jour de la libération avait sonné pour Erika. Lorenzo ne comptait rater ce jour pour rien au monde, il avait pris sa journée et avait même emmené Gabriel avec lui pour l’attendre à sa sortie. Les jumeaux n’étaient pas très tactiles, pourtant, ils ne purent s’empêcher de se serrer fermement dans leurs bras tant le plaisir de se revoir sans aucune barrière était grand. Lorenzo espérait sincèrement qu’elle arrête ses conneries à présent et qu’elle reprenne sa vie en main. Il était prêt à l’aider pour ça. D’ailleurs, il l’hébergea quelque temps chez lui le temps qu’elle se trouve un job et un appart. La cohabitation était haute en couleur parce que les jumeaux retrouvèrent rapidement leurs vieux réflexes entre eux. Erika s’amusa même à jouer le rôle de la petite copine quand son frère amenait des filles chez lui, juste pour voir la tête qu’elles tiraient. Sa recherche de travail fut difficile, les employeurs étaient souvent réticents avec un trou de huit ans dans un CV. Lorenzo ne perdait pas espoir et l’encourageait à continuer. Elle finit par trouver un poste dans un garage, plutôt atypique pour une femme, mais pourquoi pas ? Au moins, si Enzo avait des soucis de voiture, il savait vers qui se tourner.