Oh, here we go again. Ft. Jonas

Jusqu’au bout, elle avait repoussé l’échéance. Jusqu’à ne plus pouvoir tout simplement. Dos au mur, la peur au ventre de décevoir un peu plus. Mais c’était elle qui finissait dans les méandres de la déception. Elle aurait aimé qu’il l’attende de pied ferme, qu’il soit au moins là pour la retrouver après tous ces mois à s’aimer à distance. Mais à la place, il se prélassait très certainement sur une des magnifiques plages que répertoriait l’Asie. Le pire c’était qu’il n’était pas seul. De toute les personnes de sexe masculin que cette terre aient l’occasion de porter, c’était auprès d’une femme qu’il parcourait le continent asiatique tout l’été. Non, le pire, c’était le fait qu’il était incapable de lui dire quand est-ce qu’il comptait rentrer. Ses coups de fils s’espaçaient à mesure que le temps passait et demain, elle fêtera un énième de leur moisiversaire, seule. Avec Cookie, une fois encore. La rouquine adorait sa chienne mais cette fois, elle n’était pas certaine qu’elle lui suffise. Et elle se doutait que Skyler ne tiendrait pas particulièrement à passer du temps avec elle, à rattraper le temps perdu ou une autre idiotie dans le genre. Pour elle, c’était loin de l’être, une idiotie. Mais elle connaissait son cousin, il n’avait jamais aimé passer du temps avec et ce n’était très certainement pas aujourd’hui qu’il commencerait. Il la trouvait inintéressante, elle le savait seulement parce qu’il ne s’était jamais donné la peine d’être un peu moins honnête avec elle. Comment aurait-elle pu lui en vouloir, l’honnêteté était une belle qualité qu’elle ne pouvait que lui admirait. Mais elle ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était peut-être la raison pour laquelle son propre petit-ami préférait toujours se trouver à des années lumières de là où est-ce qu’elle était. « Bientôt, mon bébé. », qu’elle disait à sa pauvre chienne qui avait dans sa large cage fait le vol avec elle. Zoya avait fait envoyé ses affaires par camion alors elle n’avait qu’une petite valise posée à plat au-dessus de la cage de son animal de compagnie. Derrière ce trolley qu’elle poussait, c’était à peine si on pouvait la voir. A peine si elle voyait quoique ce soit. Mais elle savait déjà qui elle ne verrait pas. La jeune actrice avait pensé demander à Heath de passer la chercher mais elle n’avait pas voulu le déranger et ce n’était surement pas à dos de sa moto qu’elle aurait pu ramener Cookie à la maison. Mais son oncle lui avait dit qu’elle n’aurait pas à s’inquiéter, qu’il avait prévu un transport pour elle. Zoya avait d’abord pensé qu’il avait été consciencieux et elle avait trouvé tellement adorable de sa part. Enfin, jusqu’à ce qu’il lui reproche de ne pas être suffisamment débrouillarde, jusqu’à ce qui lui dise qu’il avait saisi son petit manège et qu’elle le veuille ou non, elle irait résider chez Skyler. Qui lui avait fait savoir hier soir alors qu’elle parvenait après des jours à enfin l’avoir au bout du fil qu’il partait en tournée et ne serait même pas là. A croire que c’était bien la peine qu’elle vienne jusqu’ici écrire un album qu’elle aurait très bien pu écrire à Los Angeles. Mais si tel était la volonté de son oncle, elle respectait même si ça ne faisait pas grand sens pour elle. Elle se pencha sur le côté pour regarder sa route alors qu’elle sortait sur la zone public de l’aérogare. Plissant les yeux alors qu’un à un, elle lisait les noms que les chauffeurs de taxi brandissaient. Au loin, elle pouvait voir le sien. Ses lunettes noires sur le nez, elle fendait maladroitement son passage parmi la foule. S’excusant ou remerciant chaque personne qu’elle passait.  A niveau de son prénom, elle sortait de derrière son trolley. « Bonjour. C’est moi. Je suis Bishop. », elle dit en montrant le carton qu’il tient devant sa figure comme s’il pouvait la voir. « Oh mon dieu ! », elle s’exclame immédiatement alors que l’homme rabaisse l’écriteau. Elle court la petite distance qui les sépare pour lui sauter littéralement dans les bras. Ses petites jambes, enroulant la taille du jeune homme, ses bras, en menotte autour de sa nuque. Sa petite robe d’été remontait pour laisser voir à qui le voulait, sa petite culotte de coton. « Jon, j’y crois pas, c’est toi ! », Jonas, une si longue et si courte histoire. Une histoire marquante, en tout cas.