Lost control | Katenzo

L'affaire était résolue. Le meurtrier avait été arrêté, jugé et enfermé. J'avais assisté au procès. Maintenant tout ça était derrière moi ça serait plus simple de faire mon deuil en sachant que l'enfoiré qui l'avait poignardé croupissait derrière des barreaux.  Tourner la page. J'avais entendu cette expression un nombre incalculable de fois ces derniers temps. Mais on était pas dans un putain de libre et puis que je sache même dans un livre quand on tournais la page on oubliait pas ce qu'il y avait d'écris sur la page précédente. Un jour j'arriverais à y repenser sans trop en souffrir. Peut-être que je continuerais à être un peu triste mais avec l'assassin punis je devrais au moins arrêté d'être en colère. Enfin si je n'étais plus dans une colère quasi constante ça ne voulait pas dire que je ne m'énerverais plus sur ce sujet. Oooh que non. Ce soir j'étais sortie pour boire un peu dans un bar pas très loin de chez moi. Je n'avais pas pris la peine de me maquiller ni même d'enfiler une perruque. J'avais juste envie d'être tranquille au bar. Je ne demandais rien à personne mais un mec qui avait visiblement plus bu que moi était vint tout de même m'aborder. Pas pour me draguer non ou alors il s'y prenait vraiment très mal. Parce que me demander si j'avais déjà sucer des bites où si je me contentais de lécher des chattes c'était pas vraiment la meilleure technique d'approche mais il semblait trouver ça drôle vu qu'il riait lui même à ce qu'il disait. Sans lui accorder un regard je buvais calmement une gorgée de mon verre "Je le savais c'est une gouine" ça y est ça allait commencer à me saouler "Qu'est ce que ça peut te foutre." je finissais mon verre. Heureusement que tous les hommes n'étaient pas comme ça après quelques verres. Mais c'était pas rare qu'il y ai un gros con lourdos pour parler de la sorte. Personnellement j'étais habituée à ce genre de propos dès que je sortais sans perruque et avec un look plutôt masculin. J'étais vite fait mise dans une case. Je me fichais bien qu'on puisse penser que j'étais lesbienne après tout j'étais bi. Ce qui m'énervais c'était qu'on en parle comme une insulte ou quelque chose de risible. "Ooh mais elle sort les griffes !" je tournais enfin la tête vers lui "Ecoute soit t'arrêtes de me chercher et tu retournes chez ta mère soit je vais te donner une bonne raison d'aller pleurer dans ses jupons" je n'étais pas censé me battre en dehors de mon boulot mais s'il me poussait à bout c'était ce qui allait arriver. Mais évidemment ça le fit rire "Tu veux jouer les bonhommes ? Alors fait le jusqu'au bout, viens on va dehors et on va voir qui va pleurer en premier" Sans réfléchir plus longtemps je posais un billet sur la table pour payer mon verre et me relevais pour lui faire face "Très bien"

Il sembla légèrement surpris mais il sortit quand même quand à moi je prenais mon sac pour le rejoindre dehors et poser mon sac sur une des chaises. "En fait ton problème c'est peut-être pas que t'es mal baisée mais juste que t'as pas baisée du tout" cette fois ci c'était trop. La provocation avait fonctionné. Peut-être parce que c'était vrai, je n'étais plus baisée en ce moment et ce pour une bonne raison, mon mari était mort et me le rappeler n'étais pas la meilleure chose qu'il avait eu à faire. Mon sang n'avait fait qu'un tour "En même temps qui voudrait de toi" sans attendre plus longtemps je m'étais retournée vers lui pour mettre une droite dans la continuité de mon mouvement. C'est à ce moment la qu'il arrêta de rire et s'en suivit un échange de coups plutôt douloureux. Le coup dans le ventre que je m'étais reçu m'avait arraché un cris non contrôlé. J'étais rouge de rage et en furie je lui avais foutu un coup de genoux entre les jambes ce qui l'avait fait se plier en deux automatiquement et je l'avais violemment poussé avec mon pied. Au moment où il tombait sur le sol je sentis deux mains me saisir les bras énergiquement pour me les bloquer. Dans le feu de l'action je ne m'étais par arrêté et j'avais donné un coup de tête en arrière qui avait frappé le nez de la personne, je l'avais bien sentis. En revanche l'injure qui sortis de la bouche de la personne me fit me calmer et faire les gros yeux. J'étais a peu prêt sûr d'avoir reconnu sa voix "Lorenzo ?" Sous le coup il avait relâché mes bras et j'en profitais donc pour me retourner pour le voir se tenant le nez qui saignait pas mal. C'était bien lui oui. Merde. Je grimaçais légèrement "Je suis désolée" oui la je culpabilisais. Bon certes je ne savais pas que c'était lui mais il était juste venu pour intervenir dans une bagarre et il s'était prit un coup. Je jetais un coup d’œil rapide à l'autre qui apparemment n'avait plus envie de se battre maintenant qu'on était plus que deux puis je me rapprochais d'Enzo pour prendre son visage entre ses mains histoire de mieux voir les dégâts "Je.. je suis désolée, attend" j'allais reprendre mon sac et je fouillais dedans pour sortir mon paquet de mouchoirs et en prendre un que je venais appliquer sur son nez. En soit ça saignait beaucoup mais ça n'était pas très grave, je ne lui avais pas cassé le nez non plus mais je m'en voulais quand même.

J’avais passé une bonne partie de ma soirée dans un bar avec Gabriel. On avait quitté tard le service et après une dure journée, quoi de mieux que d’aller boire un verre pour se détendre un peu ? Surtout qu’on était en plein dans la paperasse en ce moment alors ça n’avait rien de joyeux. Autant j’aimais mon travail, aller sur le terrain, être actif, autant remplir les rapports était une véritable corvée. Et encore, je crois que ça l’était encore plus pour Gab. De nous deux il était celui qui rechignait le plus pour s’y mettre. Alors après une journée aussi éprouvante psychologiquement parlant, il nous fallait bien un petit remontant – ou plusieurs – pour se libérer un peu l’esprit de tout ça ! On avait chacun bu plusieurs verres, sans pour autant nous en mettre plein la gueule au point de ne plus savoir aligner un pied devant l’autre. Je tenais bien l’alcool et ce n’était pas avec deux, trois verres que j’étais bourré. Il m’en fallait bien plus que ça. Si encore je pesais cinquante kilos, j’aurais eu une faible tolérance à l’alcool, mais c’était loin d’être le cas. D’autres potes étaient venus nous rejoindre et nous avions finalement passé une bonne soirée tous ensembles. Ça faisait du bien ce genre de moment.

On avait tous fini par partir pour rentrer chez nous et pour vaquer à nos occupations pour passer le restant de la soirée. J’avais salué tout le monde et j’étais également parti de mon côté. Il commençait à se faire tard et j’avais vraiment faim. J’étais en train d’énumérer mentalement ce que j’avais dans mon frigo pour trouver quoi manger quand j’entendis des bruits de coups non loin de moi. En tournant la tête, j’aperçus deux personnes en train de se battre. Super. Alors que je m’approchais la personne de dos donna un coup dans l’entrejambe du mec qui se plia en deux – forcément – et elle le poussa en arrière. Etant donné qu’elle avait le dessus sur la situation, il fallait que je la maîtrise pour calmer le jeu. En arrivant à son niveau, j’attrapais ses bras pour les maintenir dans son dos et ainsi l’immobiliser, mais je n’eus pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit d’autre que je reçus un coup de tête dans le nez. Sous la surprise et la douleur, j’avais lâché un « bordel de merde » plutôt retentissant et malgré moi, j’avais lâché mon emprise pour porter mes mains à mon visage en baissant légèrement la tête. Ça faisait un mal de chien. Je jetais un œil à mes mains, parce que je les sentais comme humides. Normal, elles étaient pleines de sang. Mais soudain, j’entendis mon prénom. Surpris, je relevais la tête pour constater que la personne que j’avais tenté de maîtriser et qui m’avait donné un coup de tête n’était autre que Kate. La veuve de mon défunt cousin. Je grimaçais, surpris de la trouver là en train de se battre. « Kate ? » Elle s’excusa et se précipita vers moi pour attraper mon visage entre ses mains. « Tu as un sacré coup de tête. » Lançais-je en souriant. Ah ça, je l’avais bien senti passer. Elle s’excusa une nouvelle fois avant d’aller chercher quelque chose dans son sac. En attendant, j’attrapais mon nez entre mes doigts pour vérifier qu’il n’était pas cassé. A priori non. « Ce n’est pas grave. » Mes paroles étaient vaines puisqu’elle vint m’essuyer le nez avec un mouchoir. « Ça va aller, c’est toujours impressionnant quand ça saigne mais il n’est pas cassé si ça peut te rassurer. » J’attrapais le mouchoir pour le maintenir moi-même contre mon nez. « Et toi, ça va ? Tu as une vilaine marque sur le visage. Ce connard a osé frapper une femme ? » Je fronçais les sourcils, s’il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas, c’était bien ça. Kate avait beau savoir se défendre, qu’un homme s’en prenne à elle ne me plaisait pas. Je lançais un regard noir à cet abruti qui peinait à se relever. « Toi tu dégages de là illico où je t’embarque au poste pour ivresse sur la voie publique et agression ! » Vu le regard apeuré qu’il me lançait, il avait compris et se leva un peu plus vite pour détaler comme un lapin. Je reportais mon attention sur Kate. « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Si auparavant j'avais appris à faire preuve de self control j'étais dans une période plus sensible. Je me rendais d'ailleurs compte que je n'avais pas été arrêtée pour rien même si travailler m'aurait permis de me concentrer sur autre chose. Si j'étais restée calme un certain temps j'avais quand même répondu à sa présentation et à son invitation à aller se bastonner. Lui qui voulait absolument se montrer le plus fort et qui prenait son pied en rabaissant les autres je dois avouer que je prendrais une certaines satisfaction et lui ramener les pieds sur terre. Voir même la face sur terre. Après tout pour ce type de mec se faire battre par une femme c'était humiliant, alors peut-être que ça allait le secouer un peu. Certes ça n'était pas gagné d'avance, mais ayant un entrainement spécial dans le combat et en l'appliquant professionnellement j'étais tout de même assez confiante même si pour le coup c'était plus une question de se défouler comme un bourrin qu'une question de technique. Mon calme s'était effacé quand j'avais repensé à mon mari et la c'était partit.

C'était pas vraiment étonnant au final que les bruits de combat aient alerté quelqu'un après tout on était pas tant isolé que ça on était même prêt du bar alors j'aurais peut-être du m'y attendre. Mais j'étais tellement dans ma rage que je ne pensais pas du tout à ça et que mes réflexes premiers m'avaient dit de me défendre parce qu'on essayait de me neutraliser. C'était comme ça que je m'étais retrouvé à donner un coup de tête à la personne qui se trouvait finalement être Enzo, alias le cousin de mon mari et celui qui s'était occupé de l'enquête. Je m'en serais déjà voulu d'avoir fait mal à quelqu'un voulant juste intervenir dans une baston pour éviter les dégât mais alors la je m'en voulais encore plus. « Tu as un sacré coup de tête. » Je plissais le nez. Dans d'autres conditions j'aurais probablement pris ça comme un compliment mais la c'était un peu délicat. Je n'avais pas du tout mesuré mon coup et du coup c'était partit tout seul donc oui y'avait des chance qu'il l'ai bien sentis. Il souriait, mais moi j'étais embarrassée par la situation. J'avais été chercher un mouchoir ne trouvant rien de mieux à faire, en tout cas pour l'instant « Ce n’est pas grave. » je revenais avec le mouchoir pour tenter de réparer mes dégâts "Je t'ai quand même fait mal" donc c'était pas rien non plus. C'était pas une petite gifle quoi « Ça va aller, c’est toujours impressionnant quand ça saigne mais il n’est pas cassé si ça peut te rassurer. » Oui c'est ce que je pensais aussi, au moins maintenant j'étais sûre donc oui on pouvait dire que ça me rassurait un peu. Disons que je me serais sentis encore bien plus mal si je lui avais réellement cassé. Autant l'autre type je m'en fichais bien il l'avait cherché mais Enzo n'avait rien fait de mal. "C'est vrai que le nez ça saigne facilement" j'avais pu le constater plus d'une fois. Je le laissais prendre le mouchoir, ça serait plus simple pour lui d'appliquer la bonne pression « Et toi, ça va ? Tu as une vilaine marque sur le visage. Ce connard a osé frapper une femme ? » Merde j'étais marquée. Génial, enfin pas si surprenant au final parce que je m'étais pris quelques bons coups aussi. Je portais une main à mon visage pour tâter ma pommette et mon arcade qui me faisaient plus mal que le reste. « Toi tu dégages de là illico où je t’embarque au poste pour ivresse sur la voie publique et agression ! » Je tournais la tête vers le mec qui ne jouait plus du tout les malins. Non la il n'avait plus envie de se battre, étrangement. Ben quoi quand c'était pas une femme c'était moins drôle ? « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? » je regardais à nouveau Enzo puis me grattais la tête deux secondes avant de relâcher mon bras en soupirant "En fait c'est moi qui ai commencé. Enfin qui ai donné le premier coup mais c'était pas sans raison" j'allais pas en rester la j'allais lui expliquer mais avant ça on allait peut-être bouger au lieu de rester au milieu de la rue. Je pris mon sac à main pour le caler sur mon épaule "Suis moi j'ai une trousse à pharmacie chez moi ça sera mieux qu'un mouchoir sec"je commençais à marcher et j'enfonçais mes mains dans mes poches "Pis je peux bien t'offrir un café ou autre chose pour me faire pardonner" c'était la moindre des choses non ? N'habitant pas très loin depuis que j'avais pris un appart pour éviter de retourner dans ma maison, on arrivait assez rapidement au bas de l'immeuble. Je sortais mes clés puis entrais et prenais les escaliers pour monter au deuxième étage puis enfin ouvrir la porte de mon appart. Je fermais la porte derrière lui puis j'allais chercher la trousse à pharmacie dans la salle de bain "Pour en revenir à ce qu'il s'est passée j'ai perdu mon calme quand il m'a dit que je ne devais pas me faire baiser" une insulte qui pouvait paraître assez classique quand on ne savait pas ce qu'il pouvait y avoir derrière. Je revenais vers lui et mettait un peu de désinfectant sur du coton.

Trouver deux personnes en train de se battre dans la rue n’était pas si inhabituel que ça. Quand j’étais encore agent de police, j’étais souvent appelé avec mon équipe pour régler une bagarre entre deux hommes, généralement ivres. C’était monnaie courante. L’alcool aidant, les esprits s’échauffaient et les barmans appelaient la police. C’était bien moins fréquent quand une femme était l’un des combattants. Deux femmes l’un contre l’autre oui. Une femme contre un homme, c’était extrêmement rare. J’avais l’habitude de neutraliser les combats inopinés mais là pour le coup, elle avait été plus réactive que moi. J’avais à peine eu le temps de l’attraper par les bras que je me prenais déjà un bon coup de tête dans le nez. Je l’avais bien senti passé. Surtout que le nez était une partie plutôt sensible du visage. Mon réflexe fut de reculer et de porter mes mains à mon visage. Je pissais le sang, évidemment. Cependant, le plus choquant n’était pas ce coup que je venais de recevoir mais plutôt de connaitre la personne qui me l’avait donné. Kate. La veuve de mon cousin. Je savais qu’elle avait un métier de mec, mais elle venait de me prouver qu’elle en avait aussi les capacités. Comment une femme pouvait-elle avoir une pêche pareille ? L’adrénaline sans doute.

Elle fit tout son possible pour réparer son geste, en s’excusant, en m’apportant un mouchoir et en s’excusant encore. Qu’elle ne se prenne pas la tête, il n’y avait pas mort d’homme et elle aussi était amochée, mine de rien. On formait un beau duo avec nos gueules cassées. Heureusement pour moi, mon nez n’était pas cassé. C’était une bonne chose. « Ouais, ça et l’arcade, ça pisse le sang facilement. » J’en savais quelque chose. C’était toujours impressionnant de voir du sang couler sur un visage mais au final, ça n’était pas grand-chose. « Je vais m’en remettre. Normalement. » Assurais-je avec un petit sourire. J’étais sûr de m’en remettre, je la taquinais juste. N’empêche, j’aurais bien l’air con à aller au boulot avec le nez comme une patate. C’est Gabriel qui se foutrait bien de ma gueule, surtout en sachant que ça venait d’une femme. Mon ego aussi en prenait un coup. J’appuyais sur mes narines avec le mouchoir qu’elle m’avait donné et je faisais dégager cet abruti qui avait osé s’en prendre à elle. Il fallait être la pire des sous-merdes pour s’attaquer à une femme, aussi forte soit-elle. Lorsqu’il avait décampé, je m’étais tourné vers Kate pour en savoir plus. Comment en étaient-ils arrivés à se battre tous les deux ? Je savais qu’elle avait du caractère, mais de là à se battre en pleine rue ?

Je fus légèrement surpris d’apprendre qu’elle avait asséné le premier coup. Elle se défendit sur le fait qu’elle n’avait pas agi sans raison mais s’arrêta là dans ses explications. Elle récupéra son sac avant de m’inviter à la suivre jusqu’à chez elle pour me soigner. Bon, je n’avais pas besoin de beaucoup de soin mais je la suivais quand même. Je n’avais rien de spécial à faire de toute façon. « Toi tu auras besoin d’une poche de glace pour éviter que ça gonfle davantage. Il ne t’a pas raté cet enfoiré, j’espère que tu lui as bien mis sa raclée. » En même temps, il était à terre quand j’étais arrivé et c’était elle qui avait le dessus, alors je ne me faisais pas trop de souci à ce niveau-là. Elle se mit en route et je la suivis, regardant de temps en temps mon mouchoir pour changer un peu de côté et voir si le saignement continuait ou non. Sa proposition de café pour se faire pardonner me fit sourire. « Un café contre un coup dans le nez ? Vu la force que tu y as mis, j’attends plutôt un repas cinq étoiles. » Je plaisantais et riais légèrement. « En fait, avant d’intervenir, je comptais manger un truc. Mais on va sans doute faire peur aux gens avec nos tronches déglinguées. Si ton frigo n’est pas aussi vide que mon estomac, je peux peut-être préparer un truc ? » J’aimais bien cuisiner, contrairement à elle. Je n’avais pas passé beaucoup de temps avec Kate par le passé, mais j’avais déjà remarqué que la cuisine, ce n’était pas trop son truc.

On arrivait rapidement chez elle et j’entrais dans son appartement. Pendant qu’elle allait chercher sa trousse à pharmacie, je fis quelques pas dans son salon. Lorsqu’elle revint vers moi, elle reprit ses explications. J’eus un pincement au cœur quand elle mentionna ce qu’il lui avait dit. Une insulte qui pouvait sembler banale dans la bouche de beaucoup d’hommes. Mais quand on connaissait la situation de Kate, ça laissait un gout amer. « Les débiles bourrés sont plus cons que la normale, ce n’est pas nouveau. » Je la regardais préparer son coton avec du désinfectant sans rien faire. Je me contentais de baisser la main qui tenait mon mouchoir. Je n’allais pas lui demander comment elle allait, la réponse était évidente. « Je comprends pourquoi le premier coup est parti. Dès que quelqu’un touche la corde sensible… » Je soupirais, ne continuant pas ma phrase. Qu’est-ce que je pouvais bien dire de toute façon ? Rien ne pouvait changer la situation. « Tu sais… Je suis là si tu as besoin. » Je haussais les épaules. « Je sais que l’enquête est finie et que du coup, tu n’as plus vraiment besoin de moi dans tes pattes, mais si jamais tu veux quoi que ce soit, sache que tu peux m’appeler n’importe quand. » Elle avait fait partie de la famille à un moment donné. Et on avait un homme en commun, défunt certes. Enfin bon, je n’allais pas verser dans le mélodrame, ce n’était pas mon genre. Autant changer de sujet. « En prenant en compte ce que tu as dans ton frigo et tes placards, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » Techniquement, elle devait savoir ce qu’elle avait à manger chez elle et ce qui était possible de cuisiner avec ça.

J'aurais peut-être dû me douter que quelqu'un viendrait s'interposer ou en tout cas essayer de nous arrêter mais je n'avais pas su contrôler mes réflexes et il se trouve que c'était Lorenzo qui avait pris. Pas de bol pour lui même si on était au moins passé à côté du nez cassé. En tout cas remarquer que c'était lui ça avait au moins eu le mérite de me calmer d'un coup. L'énervement était redescendu bien rapidement pour laisser place à l'inquiétude dans un premier temps à cause du sang sur son visage. Puis la culpabilité malgré le fait que ça ne soit pas aussi grave que ce que j'avais pensé au départ. Jamais je n'aurais voulu faire du mal à Enzo, y'avait aucune raison, au contraire il avait même été d'une grande aide pour moi et ça à plusieurs niveaux. « Ouais, ça et l’arcade, ça pisse le sang facilement. » ouais l'arcade c'était la même et puis ça marquait très facilement aussi à cause de l'ossature en dessous. « Je vais m’en remettre. Normalement. » J'haussais les sourcils avant de finalement souffler du nez amusée en souriant et me détendant un peu par la même occasion "Normalement oui tu devrais t'en remettre" Et moi aussi. Je ne m'étais pas encore vu mais je ne pensais pas avoir de blessures trop grave, peut être que je saignais un peu, de l'arcade justement, et j'allais probablement avoir de beaux bleus mais rien de définitif. Il fut un peu surpris quand je lui dis que c'était moi qui avait donné le premier coup et je pouvais comprendre. Il ne devait pas s'attendre à ça. Que je réponde oui mais que je sois celle qui commence non. En même temps il n'avait pas encore tous les détails de ce qu'il c'était passé. Je n'aurait jamais tapé quelqu'un sans raison. D'ailleurs j'étais plutôt partie pour l'ignorer au début. Enfin bref on allait pas rester planté la comme des cons. J'habitais pas loin puis en plus de cette façon je pourrais mieux réparer ma bêtise qu'ici avec un simple mouchoir. « Toi tu auras besoin d’une poche de glace pour éviter que ça gonfle davantage. Il ne t’a pas raté cet enfoiré, j’espère que tu lui as bien mis sa raclée. » Ah ben finalement j'étais peut-être un peu plus abîmée que ce que je pensais. Faut dire que je m'étais pris de bons coups aussi donc finalement ça n'était pas si surprenant que ça. "En tout cas je pense qu'il s'en souviendra malgré tout l'alcool qu'il a dans le sang" de toute façon il allait lui aussi avoir quelques plaies pendant quelques jours pour s'en souvenir. Et puis peut-être qu'il se souviendra qu'il ne peut pas se permettre n'importe quel comportement avec les femmes parce qu'elles sont capable de se défendre aussi. Enfin j'étais pas vraiment persuadé qu'il le prenne vraiment comme une leçon au final. « Un café contre un coup dans le nez ? Vu la force que tu y as mis, j’attends plutôt un repas cinq étoiles. » j'ouvrais la bouche en tournant la tête vers lui avant de rire à mon tour. Si je lui avais cassé le nez ça aurait pu se négocier « En fait, avant d’intervenir, je comptais manger un truc. Mais on va sans doute faire peur aux gens avec nos tronches déglinguées. Si ton frigo n’est pas aussi vide que mon estomac, je peux peut-être préparer un truc ? » C'est sûr que débarquer comme on était dans un resto ça risquait de faire une sacrés impression. Et encore, si on était accepté. Les gens allaient penser qu'on s'était battu entre nous et qu'on venait se reposer un coup et se remplir l'estomac ou quelque chose comme ça. La réalité n'était pas tout à fait la même. Mais on serait plus tranquille chez moi et en plus il se proposait pour cuisiner, que demander de plus ? "Mon frigo est bien rempli alors avec plaisir ! En plus je commence à avoir faim moi aussi. Tu cuisines souvent ?" je n'avais pas encore prêté très attention à cet aspect de sa personnalité du coup j'étais curieux de voir ce que ça donnait. Moi ça n'était pas vraiment mon truc. Enfin j'étais capable de faire à manger, je savais faire autre chose que des pâtes pour me nourrir quand même mais je ne faisais pas partie des personnes qui cuisinaient pour le plaisir. Je cuisinais pour manger c'est tout.

Une fois arrivé chez moi j'étais directement partie chercher la trousse de toilettes pour revenir avec auprès de lui « Les débiles bourrés sont plus cons que la normale, ce n’est pas nouveau. » J'hochais la tête "Ouais certains son bien atteint" même s'il ne pouvait pas savoir ce que j'avais vécu, j'avais été trop blessée sur le coup pour ne pas réagir. Tant pis pour lui, de toute façon ça n'était pas complètement volé non plus. Avec tout ce qu'il avait dit avant et sa provocation en proposant d'aller se battre dehors comme des hommes il l'avait cherché. Alors non, même si j'avais commencé à me battre, je n'allais pas le prendre en pitié. Contrairement à Lorenzo qui s'était prit un coup par réflexe, lui avait eu ce qu'il méritait. Je mettais du désinfectant sur mon coton et me mettait sur la pointe des pieds pour lui appliquer au niveau de sa blessure. J'appuyais mon autre main sur son épaule pour m'aider à tenir sur la pointe des pieds et reposais finalement mes talons au sol en ressentant une douleur dans une de mes jambes. "Dis tu voudrais pas t'asseoir ? Ça m'arrangerait" ça serait plus simple, parce qu'entre mes jambes et mes épaules la j'avais un peu mal partout. Sans que ça ne soit non plus de grosses douleurs mais si je pouvais me faciliter un peu les choses autant le faire. « Je comprends pourquoi le premier coup est parti. Dès que quelqu’un touche la corde sensible… » Je baissais les yeux un instant en me mordillant l'intérieur de la lèvre "Il faudra bien que je finisse par me contrôler à propos de ça" Si je finissais par péter un câble au boulot ça serait finit pour moi et je n'aurais plus qu'à trouver un autre travail. Enfin il y avait quand même peu de chance que quelqu'un aborde le sujet au boulot mais il fallait bien que je m'en sorte avec ça quand même sinon je risquais d'associer facilement les insultes à mon défunt mari et ça risquait de partir trop facilement en fight comme ce soir. « Tu sais… Je suis là si tu as besoin. » je relavais les yeux sur lui pour poser mon regard dans le sien « Je sais que l’enquête est finie et que du coup, tu n’as plus vraiment besoin de moi dans tes pattes, mais si jamais tu veux quoi que ce soit, sache que tu peux m’appeler n’importe quand. »  il réussis à me faire sourire à nouveau "Je ne t'ai jamais vu comme étant dans mes pattes, ta présence ne me pause absolument aucun problème et puis t'as fait beaucoup pour moi, tu crois vraiment que je vais te dire "Maintenant que tu as finis ton job retourne chez toi et fou moi la paix" ?" je ris légèrement "En tout cas merci, c'est sympa de ta part de te montrer aussi disponible surtout que.. toi aussi t'as perdu quelqu'un" ça serait égoïste de ma part de l'oublier. J'étais pas vraiment la seule à plaindre dans l'histoire "Et si pour une fois toi tu as besoin d'en parler, de ça ou d'autre chose d'ailleurs, tu peux compter sur moi" je lui devais bien ça. Même si je ne proposais pas uniquement ça parce qu'il m'avait aidé, j'appréciais Enzo alors dans tous les cas ça ne m'aurait pas gêné de l'écouter. « En prenant en compte ce que tu as dans ton frigo et tes placards, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » j'haussais les sourcils puis réfléchissais un peu à ce que j'avais dans mon frigo "Heuu une omelette ?" j'allais pas lui demander de faire quelque chose de trop long ou compliqué alors qu'il faisait déjà gentiment à manger. Je me relevais et allait ouvrir mon frigo "Tu devrais avoir de quoi l'assaisonner comme ça te plait, enfin je te laisse fouiller" je refermais le frigo puis ouvrais un de mes placard pour en sortir une poêle "A moins que tu n'aies une envie particulière de ce que tu veux manger toi ? Si c'est le cas, fait toi plaisir" moi je n'étais pas vraiment difficile et tout ce qui se trouvait chez moi étaient forcément des choses que j'avais acheté parce que je les aimais alors il pouvait faire ce qu'il voulait moi ça m'irait forcément. "Tu étais venu boire un coup quand tu nous as vu nous battre ou tu passais juste par la ? Parce que sinon j'ai aussi de l'alcool" je me tournais vers lui en souriant "Ça désinfecte les blessures internes" bon je disais plus ça pour la touche d'humour qu'autre chose, je savais bien que l'alcool n'aidait en rien et je n'étais pas du genre à boire un maximum dans le but d'oublier. Mais un verre de temps en temps ça ne faisait pas de mal.

Avec tout ça, il est vrai que je n’avais rien avalé et je commençais à vraiment avoir faim. Malheureusement dans notre état respectif, il n’était pas possible d’aller s’installer dans un resto ou d’aller commander à manger sous peine de sentir des regards réprobateurs ou carrément se faire virer. On avait suffisamment attiré l’attention pour aujourd’hui, mieux valait aller chez l’un ou l’autre pour rester au calme. En fait, je m’étais presque invité chez elle mais je lui proposais de cuisiner à condition que son frigo ne soit pas vide. Elle était gagnante dans l’histoire, non ? J’aimais cuisiner et j’étais plutôt doué pour ça alors que demander de plus ? « Tout le temps. Je tiens ça de ma mère. Elle est italienne alors pour elle, la cuisine c’est sacré. Quand j’étais petit j’étais tout le temps avec elle dans la cuisine. » Contrairement à Erika, j’avais toujours passé beaucoup de temps avec ma mère, notamment derrière les fourneaux. Elle avait toujours mis un point d’honneur à ce que je sache cuisiner et surtout les plats de ses origines. Et puis, j’avais toujours aimé cuisiner. C’était un passe-temps comme un autre.

En arrivant chez elle, elle était directement partie chercher sa trousse à pharmacie. En attendant, je faisais un peu comme chez moi et je jetais un œil à son salon. Elle me raconta la petite histoire qui l’avait conduit à se battre avec un poivrot. Evoquer son défunt mari était un sujet encore sensible pour elle, ce que je comprenais parfaitement. Elle avait perdu son époux, j’avais perdu un membre de ma famille. C’était sans doute un peu moins douloureux pour moi puisque de son côté elle avait été amoureuse de lui. J’imagine que c’est plus difficile de perdre l’être aimé. Elle était encore à fleur de peau à ce sujet alors je pouvais comprendre qu’à la moindre provocation, elle perdait son sang froid. Elle sortit un coton de sa trousse qu’elle imbiba de désinfectant pour nettoyer le sang qui avait séché sur mon visage. Je n’avais pas remarqué qu’elle s’était mise sur la pointe des pieds pour m’atteindre alors quand elle me demanda de m’asseoir pour plus de facilité d’accès, je m’exécutais immédiatement. « Oh oui, pardon. » Je m’asseyais sur le canapé pour être un peu plus à sa hauteur. « Ça te va comme ça ? Ou je m’assois par terre ? » Bon là je la taquinais, je savais qu’elle n’était pas petite à ce point là mais ça m’amusait. Et ça permettait de détendre un peu l’atmosphère.

Dans tous les cas, je pouvais facilement comprendre qu’elle craque dès qu’on touchait la corde sensible, même si elle affirmait devoir apprendre à contrôler son impulsivité. Je haussais les épaules. « Ça viendra, il te faut juste du temps. » Cette histoire était encore relativement fraiche, elle allait sans doute rester sensible encore quelque temps. D’ailleurs, si elle voulait parler ou si elle avait besoin de quoi que ce soit, j’étais dispo. Il ne fallait pas qu’elle se sente isolée après tout ça. Ce n’est pas parce que nous ne faisions plus partie de la même famille qu’il fallait obligatoirement qu’on coupe tout contact. J’étais sincère et mes paroles lui arrachèrent carrément un sourire. Au moins, j’étais rassuré sur le fait que maintenant que l’enquête était finie, elle n’allait pas me rayer purement et simplement de sa vie. Certes moi aussi j’avais perdu quelqu’un mais de mon point de vue, ce n’était pas comparable. Mais le fait qu’elle se montre disponible pour moi aussi était apprécié. « C’est gentil. Mais tu sais, je n’étais pas aussi proche de mon cousin que je peux l’être avec ma sœur. Je n’étais pas aussi proche de lui que toi tu l’étais. Je pense que tu le connaissais mieux que moi. » Je n’avais pas eu tant de contacts que ça avec lui, j’avais été invité à son mariage parce que je faisais partie de sa famille mais on ne se côtoyait pas tant que ça. Je n’étais pas en train de dire que je me fichais de sa mort, bien au contraire. Mais il était certain que j’allais m’en remettre bien plus vite que Kate.

Je lui avais demandé ce qu’elle voulait manger, en prenant en compte ce qui se trouvait dans ses placards et son frigo. Elle proposa spontanément une omelette. Pourquoi pas. Je la regardais se lever pour rejoindre la cuisine et je me levais à mon tour pour la suivre. Elle ouvrit son frigo pour vérifier ce qu’elle avait et m’invita à fouiller moi-même. Elle ouvrit également ses placards pour en sortir une poêle. « Une omelette ça me va très bien. » Je n’étais pas difficile et manger une omelette ne me posait pas de problème. « En fait à la base, je rentrais chez moi mais je ne suis pas contre un verre ! » Assurais-je avec un sourire. « Ce serait avec plaisir. » Je la laissais s’occuper de nous servir à boire, pendant que je posais un torchon à plat sur le plan de travail et que j’ouvrais le congélateur du frigo pour y sortir des glaçons. J’en déposais quelques uns dans le torchon pour ensuite le replier et garder la glace à l’intérieur et en faire une poche. « Tiens mets ça sur ton visage avant de ressembler à Quasimodo. » Lançais-je avec un sourire en me rapprochant d’elle pour poser moi-même la poche de glace sur sa joue, posant mon autre main sur son épaule. J’avais plus ou moins l’habitude de jouer les infirmiers à domicile. Dans notre jeunesse ma sœur étaient souvent rentrées avec des bleus parce qu’elle était une vraie tête brûlée. Ça n’avait pas changé d’ailleurs. « C’est dommage d’abimer un joli visage. » J’allais retrouver ce type, et d’une manière ou d’une autre, je lui ferais passer une bonne nuit en garde à vue. Enfin, l’omelette n’allait pas se préparer toute seule. « Je te laisse la tenir, le temps que je prépare à manger ? » Je parlais de la poche de glace. Je la lui laissais en main et je m’affairais à sortir tout ce dont j’avais besoin pour préparer une bonne omelette. Elle avait pas mal de choses intéressantes dans son frigo, ça allait me faciliter la tâche. « Tu cuisines aussi ? Ou tu es plus du genre à te contenter du strict minimum ? »

Au moins en allant chez moi plutôt que dans un quelconque endroit publique on évitait de faire peur aux gens. Et puis après lui avoir foutu un coup de tête dans le nez fallait bien que je lui nettoie un peu tout ce sang. Et puis en plus de ça il me proposait de cuisiner, qu'il se fasse plaisir ! « Tout le temps. Je tiens ça de ma mère. Elle est italienne alors pour elle, la cuisine c’est sacré. Quand j’étais petit j’étais tout le temps avec elle dans la cuisine. » Je ris légèrement en essayant de l'imaginer gamin "Est ce que ta maman est vraiment le stéréotype de la Mama Italienne ?" parce que les stéréotypes c'était tout ce que j'avais pour imaginer la mais je n'aimais pas m'y fier, en ayant moi même un peu trop souvent été victime. Mais si elle était vraiment pareil alors j'imaginais la bonne cuisinière en effet et qui surprotégeait son fils, en faisant un petit prince. Si c'était le cas au moins Lorenzo n'avait pas tourné trop narcissique ! En m'occupant de désinfecter sa plaie je lui racontais le pourquoi du comment j'en étais arrivée la avec l'autre mec. En réalité je ne savais pas s'il s'attendait à ce que je lui explique ou me justifie mais j'avais envie de le faire. Je lui avais dis que j'avais donné le premier coup alors je préférais qu'il comprenne pourquoi et non pas qu'il pense que j'avais juste pété un câble sans raison. Je voulais qu'il comprenne mon geste et pas qu'il ne porte un mauvais jugement. Hors pour juger il fallait avoir tous les éléments. Et puis il était quand même venu m'aider. Enfin m'arrêter à la base puis quand il avait vu que c'était moi il avait plutôt fait fuir l'autre. Et c'était également encore en quelque sorte quelqu'un de la famille. Donc oui ce qu'il pensait de moi m'importait, surtout qu'il ne m'avait pas laissé tombé après la mort de mon mari et s'était même montré très présent. « Oh oui, pardon. » je souriais et reprenais ce que je faisais « Ça te va comme ça ? Ou je m’assois par terre ? » cette fois ci un léger rire m'échappa. Je n'étais pas bien grande certes mais tout de même ! "Continue comme ça et je vais te faire t'asseoir sur mes genoux" je pouvais bien le taquiner moi aussi. Les hommes aimaient rarement s'asseoir sur les genoux d'une femme, ils se sentaient émascule à moins d'être leur maman à la limite. Mais du coup le faire s'asseoir sur mes genoux pour finir de nettoyer sa plaie je n'étais pas sûr que ça lui plaise !

Maintenant que je m'étais calmée et que je pouvais prendre du recule je me rendais bien compte qu'il allait falloir que je calme cette impulsivité pour ne pas partir au quart de tout à la moindre remarque trop déplacée. Parce que malheureusement elles arrivaient assez souvent. « Ça viendra, il te faut juste du temps. » j'hochais la tête "Ouais, j'ai eu du temps mais pas encore assez faut croire" Au final ils avaient peut-être bien fait de me mettre en vacances forcées. Y'aurait pas fallut que je parte en vrille au boulot. Même si du coup ça n'avait pas été forcément facile de rester sans activité. Au moins grâce à Lorenzo j'avais pu avoir des nouvelles assez régulièrement sur l'avancée de l'enquête, jusqu'à ce qu'elle soit enfin résolue. D'ailleurs il avait été cool la dessus, il aurait très bien pu ne rien me dire et m'en parler seulement une fois l'enquête terminée. Mais je n'oubliais pas non plus que lui aussi était touché par cette perte « C’est gentil. Mais tu sais, je n’étais pas aussi proche de mon cousin que je peux l’être avec ma sœur. Je n’étais pas aussi proche de lui que toi tu l’étais. Je pense que tu le connaissais mieux que moi. » c'est vrai que je n'avais pas vu souvent Enzo avec mon mari et je l'avais vu pour la première fois à notre mariage seulement. Mais je pouvais le comprendre, c'était pas rare que des cousins ne se voient pas souvent. "C'est amusant moi c'est plutôt l'inverse, je suis plus proche de ma cousine que de ma sœur ou mes parents. Enfin c'est une famille adoptive donc c'est probablement différent aussi" Ayant finit de m'occuper de sa blessure je le laissais se diriger vers la cuisine. Il avait évoqué l'idée de cuisiner plus tôt et semblait prêt à le faire maintenant « Une omelette ça me va très bien. » tant mieux, j'avais proposé quelque chose de pas trop compliqué pour ne pas qu'il passe deux heures à faire à manger. La normalement ça devrait être assez rapide « En fait à la base, je rentrais chez moi mais je ne suis pas contre un verre ! Ce serait avec plaisir. » je souris et m'occupais de sortir deux verres et de les remplir « Tiens mets ça sur ton visage avant de ressembler à Quasimodo. » j'haussais un sourcil avant de tourner la tête vers lui et de voir ce qu'il tenait dans la main "Oh ! Merci" c'est sûr qu'à choisir je préférais ne pas être aussi bossue que ce cher Quasimodo. Finalement il posa lui même sa poche de glace fait maison contre ma joue en posant son autre main sur mon épaule. Je levais les yeux sur lui. « C’est dommage d’abimer un joli visage. » j'eu un léger sourire même si pour le coup je ne savais pas vraiment quoi répondre. Cette proximité soudaine était inattendue et un peu perturbante je dois dire.  « Je te laisse la tenir, le temps que je prépare à manger ? » je prenais automatiquement la poche de ma main "Ouais oui je vais la tenir, de toute façon tu ne vas pas me suivre partout pour me la garder contre la joue" cuisine ou pas cuisine ça serait ridicule. J'avais juste eu un petit bug ne m'attendant pas à ce qu'il pose lui même cette poche contre ma joue. Je pris un des deux verres que j'avais remplis avec ma main libre et lui tendait "J'espère que tu aimes le whisky parce que j'ai pas pensé à te demander avant de nous servir" sinon je lui servirais un autre verre et je me chargerais de vider ces deux la. « Tu cuisines aussi ? Ou tu es plus du genre à te contenter du strict minimum ? » j'haussais les épaules "Je dirais que je suis une cuisinière moyenne, j'arrive à suivre des recettes et je ne fais pas que le stricte minimum sans non plus être une virtuose de la cuisine" Je buvais une gorgée de mon verre "Je m'en sors bien en barbecue !" je m'appuyais dos contre le mur pour lui laisser un peu de place pour cuisiner "Tu prends à quelle heure demain ?" je buvais à nouveau une gorgée de mon whisky "Parce que du coup si t'étais en train de rentrer je me rend compte que je suis peut-être en train de te retenir" j'haussais une épaule "Sinon si tu veux éviter de perdre plus de temps tu peux aussi dormir ici, ça ne me dérange pas" après tout c'était pas loin du chemin qu'il prenait pour rentrer. Et puis c'est bon on était deux adultes on pouvait dormir chez quelqu'un d'autre sans aller s'imaginer des choses.