Sujet: So cold tonight. (Thomas) Jeu 13 Oct - 10:21
"So cold tonight"
This house no lounger feels like home.Alexia & Thomas
FLASHBACK - 2012
Elle n'avait pas écrit de lettre, elle n'avait pas laissé de messages. Elle n'en voyait pas l'intérêt. Elle savait que le chagrin serait temporaire, que bientôt, il n'y aurait plus de place pour elle dans leur esprit. Ce n'était pas un appel à l'aide, elle ne cherchait pas à obtenir leur attention. Elle voulait que tout s'arrête ce soir. C'était un geste égoïste et paradoxalement, mûrement réfléchit. Il avait était si aisé de voler des médicaments ici et là sans que personne ne s'en aperçoive, sans que personne ne s'en soucie. Ce n'était pas comme si elle faisait des vagues, comme si elle se faisait remarquer. Les soupçons n'auraient jamais été portés sur elle de toute façon. Et pourtant, elle avait à présent entre ses mains un cocktail mortel.
Elle souffla, prenant un premier flacon dans sa main. Elle avait la sensation de vivre dans ce monde mais elle n'en était que spectatrice, totalement transparente. Elle n'avait de place nul part, ni chez elle, ni là-bas. Et elle en avait assez, elle était à bout. Elle regardait chaque être respirer sans trouver quelqu'un qui puisse faire écho à son esprit chaotique. Elle était plongée dans cette infâme solitude, totalement désespérée à l'idée de pouvoir en sortir un jour. Elle n'avait trouvé qu'une seule issue et elle était prête à l'emprunter. Pourtant, ce n'était pas si facile, elle serrait son ours en peluche qu'elle traînait avec elle depuis ses premiers pas, incertaine, effrayée. Elle avait envie de tout arrêter mais elle entendait cette voix qui lui soufflait qu'elle n'avait pas d'autres choix, qu'elle ne tiendrait pas une journée de plus dans cet enfer et qu'au fond, elle était déjà morte. Elle entendait le sarcasme de ses pensées qui lui soufflait injustement que si elle décidait de faire ça ailleurs que dans la salle de bain, personne ne la retrouverait avant plusieurs jours. Elle ne supportait plus d'entendre ce ricanement lui murmurer qu'elle ne comptait pour personne et que sa mort était simplement dans l'ordre des choses. Elle, elle n'était qu'une erreur, elle était de trop.
Elle ouvrit le premier flacon et au même moment, un sursaut, la porte s'ouvrit. Par réflexe, elle se mit à tenir plus fermement le flacon dans ses fines mains alors que son regard se posait sur Thomas. Si elle avait su qu'il risquait de rentrer, elle aurait fermé la porte à clé, elle aurait été ailleurs. Elle pensait avoir plus de temps, elle pensait que pour une fois, il ne bousculerait pas ses projets. Prise sur le fait, elle ne voulait pas qu'il reste là, elle ne voulait pas qu'il soit là. Elle lui lança un des regards des plus noirs dans l'espoir que cela suffise. « Mais casse-toi de là ! ». Enervée, elle tentait de fermer la porte de salle de bain mais sa force de mouche ne faisait pas le poids, et les larmes coulaient le long de ses joues alors que son coeur battait à tout rompre. « Fous-moi la paix ! ». Etait-elle seulement certaine que c'était ce qu'elle voulait ? Si Thomas lâchait prise à cet instant, elle le ferait aussi, elle abandonnerait. Et c'était incroyablement confus dans son esprit, c'était comme si la vie lui offrait une seconde chance et en même temps, elle ne comprenait pas à quoi bon.
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Sujet: Re: So cold tonight. (Thomas) Jeu 13 Oct - 12:23
J'ai dormi toute la journée, faute d'avoir put fermer l’œil de la nuit. Hier, j'ai eu ma dernière chimio avant … un bon bout de temps j'espère. Mais ce fût sans doute la pire de toutes celles que j'ai passé. Même sur le siège, avec l'aiguille dans mon bras, je me suis déjà senti mal. En me levant à la fin, j'ai fait un malaise. Les médecins voulaient me garder en surveillance, mais j'ai refusé. Je sais que ce n'est pas à l'hôpital que je vais aller mieux. D'autant que je devais, de base déjà, sortir hier après la chimio, après avoir passé plus d'un mois consécutif dans la chambre. Pneumonie, qu'ils avaient dit. J'ai donc refusé de passer une nuit de plus dans cette chambre et j'ai put sortir, en promettant de revenir si ça ne va pas mieux.
Cette nuit, ma mère était, à plus d'une reprise, à deux doigts d’appeler les urgences, tant j'étais malade. Fiévreux, j'avais froid puis chaud, puis à nouveau froid, je tremblais et je me sentais mal. Mais au final, c'est passé. J'ai pris un cachet et j'ai put m'endormir à 6h du matin. Mon père a appelé au boulot pour dire qu'il resterait auprès de moi aujourd'hui. Mais aujourd'hui c'est l'anniversaire de mariage de mes parents, je sais que mon père avait prévu une sacré surprise pour ma mère. J'ai donc dû me faire très insistant pour qu'ils acceptent de partir. De toute manière, je ne suis pas seul, Alexia est à la maison aussi. Ian, lui, je l'ai envoyé chez des amis, pour qu'il pense à autre chose, tout en lui promettant de rester joignable. C'est donc à 15h30 et après qu'ils aient insisté pendant plus de 20 minutes auprès de ma sœur qu'ils se sont décidé de partir. Ma mère a encore une fois donné toutes les indications à Alexia et je l'ai finalement mise à la porte. Une fois la porte fermée, je n'ai plus calculé ma sœur et je me suis traîné dans ma chambre.
Là, je me suis allongé sur mon lit et le sommeil est très rapidement arrivé. Ce n'est que plusieurs heures plus tard que je me réveil avec une envie pressante. Il doit être 19h lorsque je me redresse sur mon lit. Je reste un instant silencieux, essayant de savoir si ma sœur est quelques part à l'étage, avant de me lever. Je répond rapidement à un des dix SMS de mon frère pour lui dire que ça va, que j'étais simplement entrain de dormir. Pied nus, je sors de la chambre et me dirige vers la salle de bain. Ayant la tête dans le cul, je ne remarque pas la lumière derrière la porte et l'ouvre sans hésitation.
Mon regard tombe sur Alexia qui me fixe, surprise, un flacon en main. Je la regarde, cligne un peu des yeux puis je me fais engueulé sans que je ne sache pourquoi. Je l'observe avec incompréhension, alors qu'elle me pousse hors de la salle de bain. Je n'ai pas beaucoup de force, mais tout de même assez pour ne pas me laisser faire. «Ca … calme-toi » dis-je en retenant la porte «Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que … ? » mon regard se fixe à nouveau sur le flacon qu'elle tient en main. Celui-ci contient un nombre incalculable de pilules. Je reconnais d'ailleurs le contenant de mes médicaments à moi. «C'est quoi ça ? » demandais-je en m'approchant. Je lui prends le flacon des mains puis relève le regard sur ma sœur «Qu'est-ce que tu faisais avec ça ? Pourquoi tu … ? » je me tais et écarquille les yeux en voyant les autres flacons posé sur la baignoire. « Qu'est-ce que tu allais faire... ?» soufflais-je d'une petite voix dans laquelle on peut sans problème entendre un début de panique. Question rhétorique, je pense. Mais peut-être que je me trompe aussi ...
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Sujet: Re: So cold tonight. (Thomas) Sam 15 Oct - 2:51
"So cold tonight"
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Elle bouillait de le voir face à elle. Elle voulait le pousser hors de la salle de bain, se fichant bien du fait qu'il était malade. À cet instant, il n'y avait de la place que pour son propre mal être, elle ne pensait qu'à elle. Elle ne voulait pas se soucier du fait que lui s'était battu pour vivre, elle ne voulait pas donner d'importance à ce combat qui l'avait arraché à tout ce qu'elle aimait. Elle aussi, elle luttait pour rester envie mais, aujourd'hui elle en avait assez. Aujourd'hui, elle abandonnait parce que pour elle il n'y avait ni chimio ni médicaments pour la sauver. Du moins, pas d'une manière qui permettrait à son coeur de continuer à battre. «Ca … calme-toi ». Il tenait la porte et elle se détestait pour ne pas réussir à le faire lâcher prise. Il suffisait de le regarder pour savoir à quel point il était faible, épuisé mais, malgré tout, elle n'avait pas assez de forces. C'était pathétique et elle se détestait un peu plus pour cela.
«Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que … ? ». Il posa son regard sur le flacon qu'elle tenait fermement dans ses mains alors qu'elle le fusillait sur place. « Rien ! Ça te regarde pas ! ». Elle savait qu'elle ne s'en sortirait pas comme cela, elle savait qui si elle tenait à le voir partir, il lui faudrait être bien plus convaincante. Seulement, là non plus elle n'avait pas la force. Elle était à bout, elle était trop fatiguée pour prendre le temps de se battre, d'argumenter, de se disputer. Elle aurait voulu que tout soit plus simple, plus rapide. Elle était prise de court, elle n'était pas prête. «C'est quoi ça ? ». Il s'avança vers elle, elle fit un pas en arrière. Tremblante, elle n'avait pas pu l'empêcher de lui arracher le flacon des mains. Dès lors, les larmes inondaient ses joues en abondance. Ce n'était pas le fait qu'il ait pris un flacon, non, il y en avait encore plein d'autres, son plan ne tombait pas à l'eau. Néanmoins, la honte et la culpabilité venaient s'ajouter à ce cocktail de sentiments qui la tourmentait.
Et maintenant, il savait, il comprenait, les éléments s'imbriquaient dans son esprit. «Qu'est-ce que tu faisais avec ça ? Pourquoi tu … ? ». Elle croisa ses bras sur sa poitrine, le regard fuyant alors qu'il découvrait stupéfait le nombre de flacon soigneusement alignés sur le rebord de la baignoire. Elle aurait voulu qu'il ne dise pas un mot de plus et qu'il se décide de partir, tourner les talons et fermer la porte. Elle savait qu'il avait compris ce qui se passait même s'il ne l'admettait pas à haute voix et elle aurait voulu qu'il décide de la laisser là. Elle aurait voulu qu'il l'abandonne parce qu'alors, il n'y aurait plus eu aucun doute, le geste aurait été facile. « Qu'est-ce que tu allais faire... ?». Elle entendait la panique dans le son de sa voix et pourtant, elle le foudroya une nouvelle fois du regard. Elle ne parvenait pas à croire qu'il s'inquiète pour elle. Lui, plus que les autres, il n'avait aucune raison de s'affoler. Elle n'avait pas sa place dans son univers, elle n'était qu'un pion insignifiant qu'il pouvait ignorer et déplacer sans jamais troubler sa conscience. Si elle partait, cela ne changerait absolument rien pour lui. « Putain! pour une fois, tu devrais faire ce que tu fais le mieux. ». Elle luttait pour ne pas s'effondrer, pour lui tenir tête. « Ignore-moi ! ». Sa voix se brisa dans un sanglot alors qu'elle lui tournait le dos. Elle ne voulait pas se montrer si faible, si vulnérable face à son frère. Son coeur serrait dans sa poitrine, appelant à l'aide alors qu'elle entendait cette voix insupportable lui siffler qu'elle aurait dû mettre un terme à tout cela plus tôt, qu'elle avait cherché cette douleur.
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Sujet: Re: So cold tonight. (Thomas) Mar 18 Oct - 21:36
Jamais, oh non jamais je ne me serais imaginé face à Alexia dans la salle de bain, mais surtout n'aurais-je jamais pensé un jour avoir à faire face à une tentative de suicide. Car oui, s'en est une, vraisemblablement. Qui plus est c'est ma sœur que j'ai en face de moi ! Et là, tandis qu'elle me gueule dessus, qu'elle me dit de l'ignorer comme je le fais depuis ces derniers temps, je me dis que si j'étais arrivé, ne serais-ce que deux minutes plus tard, je la trouverais sans doute inerte sur le sol. Cette idée me retourne les tripes et me fait pâlir d'un coup.
Mais je dois me reprendre. Pour elle. Pour Alexia. Pour ma sœur qui a clairement besoin d'aide maintenant. Alors je m'avance, secouant la tête. « Non... non je ne t'ignorerais pas sur ce coup» dis-je en posant une main sur son épaule. « Alexia, calme toi» je me pince les lèvres «Je t'en supplis, dis moi que ce n'est pas vrai, que tout ça est faux. Que tu ne … que tu ne voulais pas ... » je ferme les yeux, mes lèvres refusant de laisser passer le mot 'suicide'. Je prends une profonde inspiration, puis passe à côté de ma sœur.
Je pose mon regard dans le sien, et mon cœur se serre en voyant toute la souffrance que j'y lis. Elle ne va pas bien, clairement. Agit-elle sur un coup de tête ? J'en doute. Cette souffrance que je vois est encrée depuis bien trop longtemps en elle. Toutefois, je pense plus à un appel à l'aide que j'ai fort heureusement entendu. Je lui offre un petit sourir qui se veut rassurant puis me laisse glisser au sol sur le tapis et m'adosse contre la baignoire en soupirant doucement. Je dois avouer qu'avec la fatigue, les relant de la chimio, la faiblesse que je ressens depuis plusieurs jours déjà et maintenant la peur et la panique que al découverte d'Alexia ici, mes jambes, elles, étaient sur le point de se dérober. Je les allonge tout en levant le regard sur ma sœur et, tapotant la place à côté de moi, je lui indique de s'asseoir. Une fois qu'elle ait prit place, je me tourne vers elle, attends quelques instants encore, puis reprends la parole.
«Parle-moi » dis-je simplement «dit moi ce qui ne va pas. Je suis sûr qu'on peut trouver une autre solution bien moins... radicale ... » finissais-je dans un souffle
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Sujet: Re: So cold tonight. (Thomas) Sam 22 Oct - 11:15
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Elle n'avait plus la force de lutter contre ce flot d'émotions, il aurait dû partir mais il était toujours là. « Non... non je ne t'ignorerais pas sur ce coup». Il posa une main sur son épaule et elle n'eut pas la force de le repousser. Au fond, elle avait besoin de ça, elle avait besoin qu'il fasse un geste pour qu'elle puisse sentir qu'elle n'était pas seule. « Alexia, calme toi». Elle l'entendait mais elle n'y parvenait pas, les sanglots l'étouffaient. Son coeur se serrait si fort que s'en était douloureux. Elle ne pouvait pas se calmer, elle était en train de lutter contre elle-même, contre ses propres démons. «Je t'en supplie, dis moi que ce n'est pas vrai, que tout ça est faux. Que tu ne … que tu ne voulais pas ... ». Mais elle ne dit rien, et finalement, ce silence en disait bien plus. Elle n'avait pas de mots rassurants, elle ne pouvait pas soulager le poids qui pesait sur ses épaules depuis qu'il avait franchi la porte. Elle ne pouvait pas prétendre qu'elle allait bien, que ce n'était qu'une mauvaise farce.
Elle se tourna vers lui et leurs regards se croisèrent. Elle pouvait aisément lire la peur au fond de ses prunelles et ça ne la soulageait pas. Egoïstement, elle aura dû être satisfaite de voir qu'il s'inquiétait un minimum, qu'il n'était pas près à la laisser faire une telle chose mais ce n'était pas le cas. Elle s'en voulait de lui imposer cela, elle n'avait pas voulu faire entrer une telle image dans son esprit. Elle n'avait eu cette idée que pour elle-même, pas dans le but dans les blesser. Il lui offrit un sourire réconfortant avant de s'asseoir, elle se doutait bien qu'il avait les jambes en coton. Il tapota le sol et s'installa silencieusement à côté de lui. «Parle-moi ». Son regard était perdu dans le vide, fixant un point hasardeux sur le mur de la salle de bain. De quoi pourrait-elle lui parler ? Elle n'était pas certaine d'être prête à cela, d'être prête à lui livrer tout ce qu'elle ressentait. Elle avait bien trop peur qu'il la juge, qu'il la blâme, qu'il la condamne. «dit moi ce qui ne va pas. Je suis sûr qu'on peut trouver une autre solution bien moins... radicale ... ». Et si il ne comprenait pas ? Elle ne savait pas comment exprimer ce qu'elle avait sur le coeur, ce qu'elle réprimait depuis si longtemps. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, hésitante. « Je suis seule... ». Elle souffla alors qu'elle n'osait pas regarder son frère dans les yeux. « Je me suis toujours sentie seule entre Graham et toi mais, j'avais l'habitude. J'avais mes amis, papa et maman étaient là... ». Elle se sentait entourée, aimée, elle avait l'impression d'exister et ce même si elle jalousait le lien entre Thomas et Graham. « Seulement on est arrivé ici... et je suis devenue transparente. ». Elle s'était effacée, elle n'avait pas su trouver sa place à la maison ou ailleurs.
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Sujet: Re: So cold tonight. (Thomas) Lun 31 Oct - 9:38
Je soupire doucement en me massant les cuisses. Ça fait du bien d'être assit. Ce trop plein de stresse et de brusque inquiétude aurait eu raison de moi. Mais une fois assis sur le sol, je sens que le malaise passe rapidement, mon corps n'ayant plus à faire cet effort de devoir être debout. Mais ça n'est pas fini. Je sais que cette nuit sera longue. Je regarde Alexia, lui intime silencieusement de me parler, de dire ce qui ne va pas et pourquoi elle s'est mit dans cet état.
Elle laisse passer plusieurs minutes et je les accepte. Je ne la presse pas, je sais que ce serait le meilleur moyen de la braquer. Et au final, elle reprend la parole, disant qu'elle est seule. Qu'elle s'est toujours sentie seule entre Graham et moi, mais qu'avant elle avait des amis et les parents. Et puis nous sommes arrivé ici et tout s'est accéléré. Elle est devenue transparente. Je pince les lèvres, soupire, déglutis et baisse les regard. « Tu … tu crois vraiment ?» demandais-je «Tu penses vraiment être seul ? » c'est une simple demande, aucun reproche dans ma voix « Putain ….» je me passe les mains dans les cheveux et baisse le regard.
Maintenant qu'elle le dit, elle a raison. Depuis toujours ça a été Graham et moi contre les autres. Nous avons, lui et moi, ce lien particulier des jumeaux qui se soutiennent envers et contre tout. Ça a toujours été nous deux contre les autres. Si Alexia en embêtait un, l'autre venait à son secour. Même par rapport aux parents, nous nous faisions un malin plaisir à dénoncer Alexia. Ça ne fonctionnait pas toujours, mais souvent ça aboutissait à une punition pour notre jeune sœur. Graham et moi, nous ne pensions pas à mal, au contraire. Mais maintenant que j'y pense, je crois que nous avons vraiment exagérer.
Je déglutis un peu et pince les lèvres «Est-ce qu'il est trop tard pour te présenter mes plus plattes excuses …. ? » demandais-je d'une petite voix, peu assurée. Je la regarde, pince les lèvres puis soupire en déviant à nouveau le regard « Je suis vraiment désolé. Je … je dois avouer que je n'ais pas pensé jusque là» je grimace et secoue la tête «Désolé, vraiment. Putain... si j'avais été un peu plus attentif j'aurais put remarquer que quelque chose n'allait pas. Que tu ne te sentais pas à la maison, ici ... » mais peut-on m'en vouloir, à moi, de n'avoir rien remarquer ? J'ai dû penser à plein de choses ces dernières années, je n'avais pas la tête à penser aux problèmes familiaux. Et mes parents non plus. Et Graham encore moins. Je ne crois pas que je doive être le seul à porter le fardeaux de l'ignorance, mais que chacun d'entre nous est responsable du mal être de la plus jeune. «Je suis désolé Alexia, vraiment désolé » dis-je en pinçant les lèvres avant de soupirer doucement
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Sujet: Re: So cold tonight. (Thomas) Sam 5 Nov - 5:54
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La solitude est quelque chose qui sur le long terme peut entraîner bien des problèmes. Plus Alexia était seule plus elle s'effaçait, plus elle s'effaçait plus elle se sentait mal, c'était une cercle vicieux dont elle ne parvenait pas à sortir. Et il était difficile de mettre des mots là-dessus, surtout avec Thomas. Elle avait peur qu'il lui en veuille, qu'il la juge mais, elle voyait bien à travers son regard que ce n'était pas le cas. « Tu … tu crois vraiment ? Tu penses vraiment être seul ?». Il n'y avait de jugement dans sa voix alors Alexia hocha doucement la tête. « Oui... ». C'était ainsi qu'elle le ressentait et elle était certaine de ne pas se faire d'illusions. « Putain ….». Elle ne répondit se contentant de souffler.
Dans ce silence, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à la famille qu'ils étaient supposés former. La vérité c'est qu'ils avaient cessé d'être une famille en arrivant aussi, parce qu'il y avait toujours mieux à penser qu'à la famille. Finalement, les disputes entre frères et soeur n'étaient pas si grave, le fait qu'ils s'ignorent parfois non plus. Ce qu'il fallait,c'était tenir bon face à la maladie. Et puis ça avait été un coup dur pour Graham d'apprendre qu'il ne pouvait pas aider Thomas avant sa majorité. Et elle savait aussi qu'aucun parent ne voulait perdre son enfant, il était donc normal qu'ils s'inquiètent davantage pour la santé de Thomas que pour le reste. Seulement aux yeux d'Alexia, en agissant ainsi, ils avaient mis à mal la famille. Et, elle aurait pu choisir de jouer les infirmière pour Thomas, jouer les petites soeurs modèles et attentives même s'il ne voulait pas d'elle mais, elle ne l'avait pas fait. Et doucement, elle avait perdu sa place, elle avait perdu ses repères.
«Est-ce qu'il est trop tard pour te présenter mes plus plates excuses …. ? ». C'était probablement la première fois qu'elle voyait Thomas aussi peu à l'aise face à elle, si peu assuré. Elle ne l'avait jamais vu faiblir face à elle. Et à vrai dire, elle ne savait pas si elle avait déjà entendu des excuses de sa part avant ça. « Je suis vraiment désolé. Je … je dois avouer que je n'ai pas pensé jusque là». Bien sûr que non et même si elle avait tenu son frère responsable de beaucoup de choses, elle ne pouvait pas le blâmer pour cela. «Désolé, vraiment. Putain... si j'avais été un peu plus attentif j'aurais put remarquer que quelque chose n'allait pas. Que tu ne te sentais pas à la maison, ici ... ». Elle fit un signe négatif de la tête, non, il ne l'aurait pas remarqué parce que personne ne faisait vraiment attention. Elle ne faisait plus rien pour se faire remarquer et au pire, cela ne changerait rien parce qu'elle savait que chacun laisserait le temps faire son oeuvre. «Je suis désolé Alexia, vraiment désolé ». Elle fit un signe négatif de la tête avant de poser son regard sur son frère. « Arrête de t'excuser Thomas... ». Elle avait toujours pensé que de l'entendre s'excuser pour tout ceci l'aiderait mais à vrai dire, c'était l'inverse. Elle sentait son coeur se serrait, elle ne voulait pas lui faire ressentir une telle culpabilité. Ce qui était paradoxal étant donné qu'elle le blâmer pour bon nombre de ses maux.
« Je t'en ai voulu parce que les parents ont décidé de venir ici pour toi... j'ai jamais voulu partir. ». Elle détourna le regard, déglutit péniblement. « Je voulais pas partir et tout le monde disait que ce n'était qu'une crise passagère, qu'avec le temps tout irait bien... après tout on partait pour ton bien. ». La colère s'entendait dans sa voix quand elle repensait à cela, quand elle pensait à quel point ses sentiments ont été niés. « Ils ont pas cherchés à savoir si j'étais heureuse ici... je ne me souviens pas de la dernière conversation sincère que j'ai pu avoir avec les parents. Mes plus longues conversations avec eux concerne ton traitement... » Une larme roula sur sa joue. Elle l'essuya avant de se tourner de nouveau vers Thomas. « J'étais tellement jalouse de l'intention qu'ils t'accordaient que j'ai souhaité tomber malade, j'ai voulu être ta place... mais, t'as pas à t'excuser, c'est juste moi... ». C'était juste elle qui avait un gros problème et qui ne savait pas commet s'en sortir, elle ne voyait plus le bout du tunnel et elle avait envie d'abandonner.
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