L'agresseur et l'agressée [Kenliet#2]

D’après mes parents, si je suis toujours célibataire, c’est parce que je suis trop difficile. C’est loin d’être le cas, car je n’ai pas de style d’homme. N’importe quel homme peut me plaire pour peut qu’il soit gentil, généreux et qu’il fasse preuve d’esprit. Les cons, très peu pour moi. En réalité, si je suis célibataire, c’est tout simplement parce que je manque de temps. Je passe le mien au travail, et quand, enfin, je peux m’occuper de moi, je suis généralement trop fatiguée pour en profiter. Certains diront que ce n’est qu’une excuse, et peut être n’auront-ils pas complètement tort, mais en tout cas, je suis bien obligée de reconnaitre que Kentin est la première personne que je rencontre depuis très longtemps. Trop longtemps. Une rencontre qui n’aurait très bien pu ne jamais avoir lieu pour la raison simple, mais évidente, que je n’avais vraiment pas prévu de m’offrir un nouveau pantalon, le jour ou j’ai pousser la porte de sa boutique. J’avais longuement hésité avant de le faire, car une voix intérieure me poussait à faire demi-tour, qu’il en allait de la santé de mon banquier. Je sais que j’aurais mieux fait d’écouter cette voix intérieure, car depuis, je suis contrainte et forcée de manger des pâtes, mais je ne regrette pas d’avoir fait cet achat, pour autant. Après tout, si je n’avais pas pousser la porte de cette boutique, la rencontre d’aujourd’hui n’aurait sans doute pas eut lieu. Même si, il est vrai, je me serais volontiers passer de toutes ses émotions. Je déguste tranquillement mon yahourt. Il est très bon, mais ça ne reste qu’un yaourt, au même titre que ceux que j’ai déjà mangé auparavant. C’est là qu’il me demande s’il peut me laisser son numéro, ce qui ne manque pas de me surprendre. Etant donné ma crise d’hystérie passé, je pensais l’avoir fait fuir, mais non. Tant mieux. « Oh ! Oui, bien sûr, avec plaisir ! » que je réponds, simplement. Après tout, il est sympathique et j’apprécierais volontiers de le voir dans d’autres circonstances que celles d’aujourd’hui.

Quand on sait les préférences de ma famille envers ma cousine Chloe, on comprends vite que mes choix ne plaisent pas à tous. Chloe et son super boulot, Chloe et son gentil petit mari ; que je suis la seule à savoir qu’il porte une magnifique paire de cornes ; Chloe et son super compte en banque, Chloe et ses merveilleux gamins. C’est simple, Chloe par ci, Chloe par-là, il n’y en a que pour elle. Et moi, j’ai toujours droit au même discours. Quand reprendra-tu des études ma petite Violet ? ; c’est vrai qu’infirmière, c’est un boulot inutile on est tous d’accord là-dessus ! Et quand comptes-tu te marié ma petite Violet ? C’est simple, rien de ce que je peut dire ou faire ne satisfait ma famille. Il n’y en a toujours eu que pour Chloe et malheureusement, ça ne changera jamais. Mais, dans le fond, je m’en moque que ma vie ne leur convienne pas. Oui, mon travail m’épuise, mais je ne le changerais pour rien au monde. Alors, ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent, je suis et je resterais une simple infirmière. Mais, revenons-en à Kentin. Il est gentil et en plus, il est le seul à être venu à mon secours. Mieux encore, pour être certain que je me porte bien, il m’a conduite jusqu’à ce petit restaurant ou j’ai pu me remettre de mes émotions. Alors, quand il me propose de me laisser son numéro, j’accepte volontiers. Je n’ose pourtant pas lui dire que je risque surement de mettre du temps avant de pouvoir le contacter, parce que je n’ai pas souvent l’occasion d’être en congés. « Moi aussi ! » fais-je, avec un petit rire. Car, avec ma poisse légendaire, ça pourrait être pire. Mais, je préfère ne pas y songer.

La famille, on ne la choisit pas. On la subit. En soit, ce n’est pas grave, mais elle vous met une de ces pressions ! La mienne en tout cas, elle est comme ça et ce n’est pas toujours facile. Surtout dans ses moments ou ils se font un plaisir sadique à te démontrer par A plus B que ta vie est merdique et qu’il faut que tu fasse autre chose sinon tu le regrettera. Je ne roule peut-être pas sur l’or mais au moins, je suis heureuse. On ne peut pas en dire autant de ma chère cousine Chloe, pourtant si parfaite à leurs yeux. De toute façon, je sais ce que je veux et ce n’est clairement pas la même chose qu’eux ! Je ne suis pas superficielle, je ne l’ai jamais été et je ne le serais jamais. S’ils ne peuvent pas le comprendre, tant pis pour eux. Moi, je sais qui je suis et c’est le principal. Pourquoi vouloir a tout pris changer les gens ? Faire en sorte qu’ils soient comme vous l’avez décider ? Je trouve ça idiot et inutile. Nous ne pouvons pas changer ce que nous sommes et d’une certaine façon, si nous sommes ce que nous sommes, c’est un peut à cause de nos parents, non ? Bref, passons tout ces détails. Kentin et mo échangeons nos numéros, puis, le jeune homme paye la note. Il est temps de repartir chacun de son côté. Encore faut-il que je retrouve le chemin de mon appartement, car j’ai beau connaitre le quartier de l’hôpital sur le bout des doigts, je ne sais pas du tout ou je suis ! « Je t’appelle très vite ! » lui dis-je, avant de partir de mon côté. Je l’ai tutoyé sans m’en rendre compte, mais de toute façon, si l’on se revoit, ce qui semble être notre souhait à tout les deux, ça aurait été inévitable. Alors, autant passer au tutoiement tout de suite, non ?

Fin du RP.