Tous les trésors ne sont pas d'argent et d'or | Lorexie

Il y a quelques jours, j’avais été plutôt surpris de recevoir une invitation pour accompagner une femme à une soirée huppée. J’avais rencontré Claire pour la première fois lors d’une enquête il y a quelques semaines. Elle avait été témoin dans l’affaire sur laquelle nous travaillions Gabriel et moi. Elle m’avait rapidement fait du rentre-dedans alors que j’étais en plein dans l’exercice de mes fonctions. En soit, elle était une belle femme, et célibataire qui plus est. Elle était légèrement plus âgée que moi, de quelques petites années mais elle était très jolie à regarder. Cependant, je ne pouvais pas m’adonner à ce genre de chose au cours de mon travail. Nous nous étions recroisés quelques jours plus tard dans un café. Elle était très vite venue vers moi et la discussion s’était engagée. Au final, j’avais passé la nuit chez elle dans sa superbe villa. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reçus un appel d’elle pour m’inviter à l’accompagner à l’une des soirées à laquelle elle se rendait sans cavalier. Ça faisait un peu bal de promo mais visiblement, ça faisait mauvais genre de venir seul à ce genre de festivités. J’avais accepté parce que je n’avais rien à faire de particulier et parce que j’étais curieux de voir comment les riches s‘amusaient. Parce que nous n’appartenions absolument pas au même monde.

Le jour J, je m'étais préparé comme il fallait. J’avais pris une douche et j’avais enfilé un costard et une cravate. Ce n’était pas le genre d’accoutrement que je préférais porter mais je n’allais pas y aller en jean t-shirt. Un peu de tenue quand même. Je me coiffais légèrement et me vaporisais d'une dose de parfum. Le mot d’ordre était l’élégance. J’étais fin prêt. Je quittais mon appartement pour passer la prendre chez elle afin qu’on y arrive en même temps. Sur place, elle s’accrocha à mon bras et nous avancions parmi les personnes déjà présentes. Il était inutile que je cherche des connaissances du regard, j’étais certain de ne croiser personne de connu. Je discutais un peu avec Claire et elle me présenta à quelques uns de ses amis. Cela ne faisait que quelques minutes que j’étais présent et je sentais déjà que j’allais me faire chier. A croire que tous les riches étaient coincés ? Je ne me sentais vraiment pas à ma place et finalement, j’avais hâte que la soirée se termine. Heureusement, au bout d’un moment, Claire me suggéra de nous diriger vers le buffet pour manger un morceau. En voilà enfin une bonne nouvelle ! Elle lâcha mon bras pour parcourir le buffet des yeux et j’en fis de même, jusqu’à sentir une main dans mon dos qui remonta sur mon épaule. Je n’eus cependant pas le temps de tourner la tête pour voir de qui il s’agissait que j’entendis déjà sa voix dans mon oreille. Alors ça, c’était une sacrée entrée en matière. Je haussais les sourcils en portant mon attention sur elle, bien qu’un sourire s’afficha immédiatement sur mes lèvres. Lexie. Evidemment. Qui d’autre ? Je n’eus pas le temps de réagir qu’elle disparaissait déjà. Mon regard suivit son mouvement lorsqu’elle s’éloigna et se posa sur ses fesses. Elle avait dit qu’elle ne portait rien alors ça m’intriguait. Claire revint à côté de moi et elle aussi suivit mon regard. « Oh, c’est Jan ! » Je revenais sur terre en tournant la tête vers elle. « Qui ? » Elle ne me répondit pas et attrapa mon bras pour m’emmener avec elle.

Jusqu’à atteindre Lexie. Et son mec que je reconnus finalement. « Jan comment vas-tu ? » Lança-t-elle joyeusement en s’approchant de lui pour lui faire la bise. Bon et bien visiblement ma cavalière connaissait le mari – copain – de Lexie. Comme le monde est petit. Elle s’écarta de lui pour faire les présentations, bien qu’elles ne fussent finalement pas nécessaires. « Jan, je te présente mon ami Lorenzo ! » UN ami. Et encore, le mot était bien fort et inapproprié. Je tendis la main vers lui pour le saluer avant qu’elle ne me le présente, gagnons du temps. « Bonsoir Monsieur Mikkelsen. Ravi de vous revoir. » Claire parut surprise qu’on se connaisse. C’était le cas uniquement parce qu’il était déjà venu au commissariat. Je ne côtoyais pas ce monde là. « Mademoiselle Donovan. » Assurais-je avec un sourire en inclinant légèrement la tête pour la saluer à son tour. Claire la salua à son tour comme si mon intervention lui avait permis de remarquer la jolie blonde. On ne voyait pourtant qu’elle… Finalement, la soirée prenait une tournure plus intéressante.

En acceptant de suivre cette connaissance à ce genre de soirée à laquelle je n’avais pas réellement l’habitude de me rendre, je ne m’étais pas imaginé une seule seconde que Lexie Donovan serait aussi présente. Cela promettait de rendre la soirée bien moins ennuyeuse. Surtout aux vues de la façon dont elle avait initié le contact. Je n’avais pas l’habitude de participer à ce genre de soirée m’as-tu vu. Ce n’était pas mon milieu. Pourtant, comme ma cavalière du jour me l’avait ait remarqué à de multiples reprises, mon charisme et ma prestance laissait croire le contraire. Il est vrai que j’étais le genre d’homme à faire attention à son apparence, contrairement à la plupart de mes autres congénères masculins. Enfin, toujours est-il que de savoir Lexie ici rendait la soirée tout de suite plus agréable, même si elle était accompagnée de son conjoint. Claire le reconnut immédiatement d’ailleurs et m’emmena avec elle pour aller le saluer. Etait-ce réellement une bonne chose ? Je ne saurais le dire. Elle fit les présentations non sans oublier de saluer Lexie au passage. C’est dingue comme les gens fortunés zappent délibérément des détails qu’ils jugent insignifiants. Cependant, ses présentations n’étaient pas nécessaires parce que je connaissais déjà monsieur Mikkelsen.

A son tour, il présenta les deux femmes non sans préciser la nature de leur relation. La discussion s’engagea entre les deux rangs élevés de la société et Lexie s’éclipsa pour aller fumer, proposant de partager ses cigarettes par la même occasion si l’un de nous en ressentait le besoin. Je savais que cette invitation m’était destinée, je doutais fortement qu’elle propose ce genre de chose à Claire. Pour ma part, je ne fumais pas mais je n’avais pas réellement envie de me retrouver dans leur discussion qui ne me concernerait absolument pas. Je la laissais partir et j’attendis quelques minutes avant de m’éclipser à mon tour. Inutile de la suivre instantanément, pourquoi ne pas la laisser mijoter un peu pour une fois ? Je m’excusais auprès de Jan et Claire et je les laissais tous les deux pour rejoindre Lexie sur le balcon. Elle était bel et bien là, appuyée sur la rambarde du balcon. Mon regard se posa quelques secondes sur son corps, notamment ses fesses, mises en évidence dans cette position. Avait-elle dit vrai ? Etait-elle dépourvue de sous-vêtements ? Pourquoi me posais-je donc ce genre de question ! Je secouais légèrement la tête pour reprendre mes esprits et je m’avançais jusqu’à elle, mains dans les poches pour me poster à sa droite. « Il fait meilleur ici. » Il faisait chaud à l’intérieur, avec le nombre de personnes qui s’y trouvaient, ça n’avait rien d’étonnant. L’air était bien plus respirable à l’extérieur. « Je ne fume pas mais j’avais envie de prendre l’air. » En réalité, j’avais eu envie de la rejoindre, ni plus ni moins. « J’ai été agréablement surpris de vous trouver ici. » Je tournais la tête vers elle pour jeter un coup d’œil rapide à sa tenue, sourire léger sur les lèvres. « Et cette robe vous va à ravir. »

Je n’avais pas l’habitude de participer à ce genre de soirée. Ça m’était arrivé une fois ou deux dans ma vie et je ne pouvais pas dire que j’en raffolais. Même si je savais me fondre dans la masse, je sentais que je n’appartenais pas au même monde. Je venais d’un milieu modeste avec une mère au foyer qui avait passé son temps à nous élever ma sœur et moi. Le monde des paillettes n’avait jamais été fait pour moi. Je m’en rendais bien compte en écoutant les sujets de conversation ici et là. Tout le monde était sur la réserve, arborait une façade parce que l’apparence était primordiale. Personne n’était réellement lui-même. Je préférais largement le genre de fête auxquelles je me rendais. A choisir, je préférais largement passer ma soirée avec Gabriel autour d’un verre, devant un match par exemple qu’être ici avec tous ces gens aux sourires figés sur leurs visages. Heureusement pour moi, j’avais repéré une tête connue dans le lot. Enfin, était-ce vraiment une chance ? Je ne connaissais pas Lexie plus que ça et chaque fois qu’on se voyait, elle me tournait autour. Elle était une belle femme, je ne pouvais pas le nier, et si elle n’était pas déjà en couple, il y a fort à parier qu’elle aurait déjà visité mon lit. Aussi, j’aimais le petit jeu qui s’était instauré entre nous. C’était amusant et flatteur de jouer avec elle. Même si parfois, ne pas franchir certaines limites était difficile.

Elle s’était éclipsée sur le balcon pour aller fumer et je savais qu’elle m’invitait à la rejoindre. J’avais hésité quelques minutes pour finalement abandonner Claire et Jan qui semblaient être en pleine conversation. Je me sentais de trop alors à quoi bon rester pour jouer la plante verte ? Ce n’était pas quelque chose que j’aimais faire. Rester en plan en attendant que ça se passe, très peu pour moi. Rejoignant Lexie à l’extérieur, j’avais plaisanté sur le fait que j’avais eu envie de prendre l’air. Sa réplique me fit sourire. « Loin de moi l’idée de vous prendre pour une idiote. Mais d’accord, je l’avoue. Je préfère vous tenir compagnie ici que de rester à l’intérieur à attendre que le temps passe. » Au moins, je me sentais plus utile ici. Même si en soit, elle n’avait pas besoin de moi. Malgré tout, j’avais été surpris de la trouver ici, même si à bien y réfléchir, et comme elle le souligna, ma présence était bien plus surprenante. J’eus un léger rire alors qu’elle me demanda si Claire m’y avait trainé de force. « Elle n’a pas utilisé la force non. Elle me l’a juste gentiment proposé et comme je n’avais rien de prévu, j’ai accepté. Mais je dois bien reconnaitre que je ne suis pas un habitué de ce genre de soirée. » Même si j’avais le look pour me fondre dans le décor, ce n’était pas trop mon truc. J’étais un homme bien plus simple que ce que je laissais paraitre. Ce n’était pas parce que j’aimais les belles choses que j’étais un riche snobinard. Loin de là. Je n’avais pas le même compte en banque que toutes les personnes présentes ici ce soir.

Lexie était une jolie femme et ce soir encore, elle me le prouvait en portant cette robe qui lui allait à ravir. Bon, ça me titillait de savoir si elle avait dit vrai ou non concernant ses dessous, mais ça, c’était autre chose. Evidemment, elle reprit bien vite son petit jeu en mentionnant une autre tenue qui lui allait bien. « Je n’en doute absolument pas. » Je n’avais aucun mal à croire qu’elle était aussi belle nue qu’habillée. J’en avais déjà eu un bref aperçu dans cette cabine d’essayage alors je ne pouvais pas être en désaccord avec elle à ce niveau là. Elle était une belle femme à tout point de vue et elle savait en jouer. Voilà pourquoi c’était dangereux pour moi. Elle complimenta ma tenue aussi en me tutoyant directement. Voilà qu’elle venait de franchir une nouvelle barrière. « Oui, j’avais pensé à enfilé un jean et des baskets mais je me suis dit que je ferais un peu tâche dans le paysage. » Bien sûr que non cette hypothèse ne m’avait pas traversé l’esprit, je plaisantais. Les baskets, je n’en portais que pour faire du sport. A sa question, je ne pus m’empêcher de sourire en coin. C’était plutôt une bonne chose qu’elle soit libre de ses mouvements. Je sortis une main de ma poche pour m’appuyer contre la rambarde et me tourner face à elle. « Je n’ai pas l’intention de la coller non. Je ne suis pas son mari ni rien de tout ça, je l’ai juste accompagnée pour qu’elle ne se montre pas ici toute seule. Maintenant que tout le monde m’a vu à ses côtés, je suis libre de mes mouvements. » Bon ben ça répondait à sa question. Claire pouvait à présent vaquer à ses occupations, tout comme moi. Je n’étais pas son chien de garde ni son mec. « Pourquoi cette question ? Tu avais quelque chose en tête ? » Je jouais l’innocent mais je connaissais le fond de sa pensée, il ne fallait pas être stupide. Et sans même m’en rendre compte, je l’avais tutoyée aussi. C’était sorti tout naturellement. En même temps, depuis le temps qu’on jouait tous les deux, un bon nombre de barrières étaient déjà tombées. Une de plus, une de moins… C’était étrange comme sensation mais chaque fois que je me retrouvais seul avec elle, j’avais l’impression qu’il n’y avait plus rien d’autre autour. Comme si le monde s’arrêtait de tourner.

Lexie Donovan était une femme surprenante. Le genre de femme qui marquait les esprits pour longtemps. Elle dégageait quelque chose d’inqualifiable. Quelque chose d’attractif. A chaque fois que je la voyais, j’avais envie de lui parler, de passer du temps avec elle, d’apprendre à la connaitre… J’avouerais même que j’avais souvent les pensées qui dérivaient vers quelque chose de bien plus déplacé et son comportement d’allumeuse n’arrangeait rien. Si je n’avais écouté que mes pulsions, il y a bien longtemps qu’elle serait passée dans mon lit. Je n’étais pas homme à refuser les avances des femmes. En revanche, j’étais un homme de principe. Coucher avec une femme déjà prise n’en faisait pas partie. Chose bien difficile à contrôler avec Lexie Donovan. Chaque fois les limites avec elle étaient franchies et dépassées. Jusqu’à quel point ? Le point de non retour était-il déjà si proche ?

Je n’étais pas un habitué de ce genre de soirée, même si je pouvais donner l’impression de m’y sentir comme un poisson dans l’eau. Même si je n’étais pas né dans ce milieu, je parvenais à m’y fondre sans souci. J’étais un véritable caméléon, capable de me fondre dans n’importe quelle ambiance. Une chance dans mon travail, quand il fallait agir sous couverture. La supposition de Lexie me fit sourire. Il est vrai que cela pouvait être une bonne raison. « Parce que c’est toujours utile de rendre service. » En général, le service était rendu par la suite. Pour ce qui était de coucher avec Claire, c’était déjà fait. « Coucher avec elle n’est pas dans mes plans pour la fin de la soirée, non. » A vrai dire, je n’avais pas de plan précis en tête. Je supposais que j’allais simplement rentrer chez moi après et me coucher. Je n’espérais pas ramener une femme chez moi ce soir, pas dans ce genre d’endroit.

Je plaisantais sur ma tenue vestimentaire potentielle. Jamais je n’aurais songé à me présenter en jean baskets, comme le soulignait Lexie, il y aurait eu peu de chance pour qu’on me laisse entrer. « En effet ! » Maintenant qu’on m’avait vu au bras de Claire, je n’avais plus besoin de rester près d’elle constamment. Heureusement pour moi, la soirée me serait parue longue et ennuyeuse si j’avais dû saluer toutes les personnes qu’elle connaissait et jouer le rôle du pot de fleurs. « Je suis toujours un gentleman ma chère. » Assurais-je avec un petit sourire et un air charmeur. On me qualifiait de bien des surnoms mais je devais bien reconnaitre que celui-ci revenait assez souvent. Je voulais savoir ce qu’elle avait en tête même si en réalité, je savais exactement ce qu’elle souhaitait. Elle ne s’en cachait pas depuis le premier jour. Elle se débarrassa de sa cigarette pour s’approcher de moi et attraper ma cravate. Je ne bougeais pas et la laissais rompre la distance qui nous séparait. « J’aime les surprises, uniquement quand elles sont bonnes. » Elle en l’occurrence, elle état plutôt bonne. Et je ne parlais pas de la surprise, quelle qu’elle soit. La jolie blonde se colla encore davantage à moi, au point que je pouvais sentir sa poitrine contre mon torse à chaque inspiration. Elle approcha ses lèvres de mon oreille pour me murmurer à quel point elle était souple. Je haussais un sourcil et me mordillais la lèvre rien qu’en imaginant. Bon sang. A défaut de pouvoir la toucher, j’attrapais la rambarde à côté de moi et glissais mon autre main dans la poche de mon pantalon. « Quelle souplesse. Mais tu sais, je suis le genre d’homme plutôt terre à terre qui ne croit que ce qu’il voit. » Lançais-je à voix basse, profitant de sa proximité pour humer son parfum enivrant. Lui lançais-je un défi malgré moi ? Peut-être bien. Elle parvenait à me pousser dans mes retranchements. Le fait de savoir qu’elle ne portait sans doute pas de sous-vêtements, sa robe qui lui allait divinement bien, son odeur, sa proximité et ses provocations me faisaient perdre pied. J’avais l’impression que ma mauvaise conscience avait bâillonné la bonne et me hurlait dans l’oreille de foncer avant qu’il ne soit trop tard. Depuis le temps qu’elle me cherchait, mes barrières commençaient à s’effriter. « Tu as l’air d’être une femme pleine de surprises, ça me rend curieux. »

« Peut-être que je suis un homme gentil. » Après tout, je n’agissais pas toujours par intérêt. Ce soir par exemple, je rendais simplement un service qu’on m’avait déjà rendu. Un homme agissait-il toujours uniquement par intérêt ? Non. Ce n’était pas mon cas en tout cas. Visiblement, mes plans de fin de soirée avaient l’air de lui convenir. « On va dire ça comme ça. » Je n’avais aucune obligation envers Claire, nous n’étions pas en couple. Je lui servais juste de cavalier mais maintenant qu’on m’avait vu à son bras en arrivant, je n’avais plus besoin de lui tenir compagnie. Elle savait très bien se débrouiller pour trouver avec qui passer du temps et discuter. Ma mission avait été accomplie. Avec succès.

Je savais me tenir et j’avais un charisme naturel tel que je me fondais à merveille dans ce genre de soirée où le paraitre était primordial. « Oh mais je n’en doute pas, rassure-toi. » Une mauvaise surprise avec une femme telle que Lexie ? Il y avait peu de chance. Elle dégageait quelque chose de spécial, d’attractif et de terriblement séduisant. Comment avoir une mauvaise surprise avec une femme comme elle ? D’ailleurs, elle me vanta ses mérites et sa souplesse et à cet instant, je sentis que la dernière barrière s’effritait. Je n’avais pas pu m’empêcher de la provoquer pour qu’elle me prouve ses dires. Allais-je flancher ? J’étais bien parti pour. Un fin sourire orna mes lèvres alors que sa main glissa le long de mon bras pour attraper mes doigts et venir les poser sur le haut de sa cuisse. Elle m’invita à la rejoindre dans l’une des chambres de l’établissement et s’éclipsa aussitôt sans me laisser le temps de réagir. Je la regardais partir, mon regard s’attardant sur son fessier et je me mordis la lèvre inférieure. Bon sang. Perdu dans mes pensées, je me retournais quelques secondes vers l’extérieur pour poser mes deux mains sur la rambarde. Qu’est-ce que je devais faire ? Si je la rejoignais, je savais que mon ultime barrière allait tomber. Si je la retrouvais dans cette chambre, je ne contrôlerais plus rien. Elle obtiendrait ce qu’elle voulait. Mes principes seraient bafoués. Mais mon attente serait satisfaite. Dans le cas contraire, nous serions tous les deux frustrés. J’avais attendu trop longtemps pour laisser cette chance s’échapper. Nous avions joué trop longtemps.

Soupirant un grand coup, je lâchais la rambarde et retournais à l’intérieur pour monter les escaliers et rejoindre la chambre où Lexie m’attendait. Arrivé devant la porte, la dernière once d’hésitation s’envola et je tournais la poignée pour m’engouffrer dans la pièce. Jetant un œil à la belle blonde devant la fenêtre, je refermais la porte derrière moi. « Bonsoir Mademoiselle. » Un sourire aux lèvres, je m’avançais doucement dans la pièce pour la rejoindre lentement. En chemin, je desserrais légèrement le nœud de ma cravate. « J’ai rendez-vous ici avec une jolie blonde qui doit me montrer ses talents. » M’approchant toujours plus d’elle, je posais mes mains sur ses hanches une fois arrivé à son niveau. « Suis-je arrivé à bon port ? »