LOTERIE ✻ a day at the zoo /w Micah & Aden

Aujourd’hui, ce n’était pas une journée ordinaire au zoo. Déjà que ce n’était pas tout à fait normal que celui-ci soit aussi bondé dans une période de l’année où le temps ne se prêtait pas à un tel exercice, mais en plus, il y avait pas mal plus de gens qu’à l’habitude. Après, quand on connaissait la raison, c’était tout à fait justifié, et j’estimait également que c’était une excellente idée, de quoi rendre le zoo plus accessible à tous, et donner à certaines gens qui ne pouvaient pas nécessairement se l’offrir une journée agréable. Honnêtement je n’étais pas contre, mais cela signifiait une certaine adaptation, considérant le fait que je ne pouvais pas faire tout ce que je faisais normalement avec les dauphins à cette période-ci de l’année, au vu des gens qui venaient habituellement comparativement à aujourd’hui. Peu inquiet, je savais que je saurais m’y faire. Arrivant à l’heure prévue, j’allai me changer aux vestiaires, dans une combinaison plus chaude et plus étanche que ce que je portais habituellement, puisque même si les bassins étaient adaptés, il n’en demeurait pas moins que je ne voulais pas souffrir d’hypothermie en sortant de ceux-ci, si je venais à aller à l’intérieur de ceux-ci, ce que je n’avais pas décidé. Désormais prêt, je me rendis au bassin où se trouvait les dauphins avec qui je travaillais, les saluant à ma façon, tout en considérant les environs, curieux de voir si certains passants allaient s’arrêter et s’approcher.

Certains passants commencèrent à ralentir en voyant le bassin, tantôt attendant de voir un dauphin, tantôt en passant leur chemin sans faire quoi que ce soit d’autre. Ayant l’habitude, je ne leur en voulais pas. Personnellement, je n’étais pas le genre de personne qui insistait pour que les gens viennent à ma rencontre. Peut-être je devrais le faire un peu plus, même si en vérité, je n’en voyais pas l’intérêt, considérant le fait que je ne rapportais pas vraiment d’argent en faisant de la publicité. Ceux qui payaient un supplément pour nager avec les dauphins, très souvent, payaient d’avance, puisqu’ils devaient réserver une plage horaire pour ce faire. Aujourd’hui, c’était différent qui plus est, considérant que le zoo était ouvert à tout le monde. Et au vu de la situation, je ne savais pas précisément comment j’allais m’adapter à la situation, supposant que j’allais improviser au fur et à mesure. Comme là, lorsque je me rendis compte qu’un petit groupe de personnes s’attardait un peu plus longtemps, je compris que je ne pourrais pas rester sans rien faire. De toute façon, en bonne conscience, ç’aurait été tout simplement impossible, au vu du sourire qui éclairait le visage d’un gamin qui était là, comme émerveillé. C’était adorable, tout simplement. Souriant à ce petit spectacle, je finis par essayer d’attirer son attention en disant:  « Bonjour. » Je tentai de lui faire un petit sourire afin de montrer que je ne lui voulais pas de mal. Puis, je fis quelques pas en sa direction, et je dis:  « Tu veux approcher ? » Et là, je lui proposais de venir à la rencontre des dauphins, évidemment. D’ailleurs, comme si ceux-ci avaient compris, ils avaient sorti leur tête de l’eau, venant la poser sur le rebord du bassin, comme pour saluer les passants. Bien sûr, je ne voulais pas forcer qui que ce soit à s’approcher, mais s’il le souhaitait, je venais là de lui montrer que je n’allais pas m’y opposer.

Le gamin ne paraissait pas trop hésitant à l’idée de s’approcher, mais il fut tenu de se retourner pour demander l’approbation aux adultes qui ne se trouvaient pas loin. Ses parents ? Je ne savais pas trop, ce n’était pas à moi de le déterminer ou non, même si c’était la conclusion la plus plausible. Mais moi-même, j’avais une situation familiale complexe, alors j’avais tendance à me montrer un peu plus méfiant par rapport à ce genre de situation. Ne passant aucun commentaire, j’attendis de voir ce qu’il en serait, pour finalement avoir une réponse positive de la part de l’individu, à laquelle je répondis avec un sourire. N’attendant pas plus longtemps, je lui fis signe de s’approcher d’un signe de tête. Lui laissant le temps de faire quelques pas, histoire qu’il soit un peu plus à ma hauteur, je repris en suite la parole pour dire:  « Je m’appelle Micah, au fait. » Comme ça, s’il y avait un problème ou s’il avait une question, il saurait comment s’adresser à moi. Et puis, peut-être ça le mettrait un peu plus en confiance. Tournant mon regard vers les dauphins, je lui dis:  « Lui, c’est Sammy et à côté, c’est Malou. » Je marchai en direction du bassin, m’accroupissant non loin du premier dauphin, posant ma main sur son museau pour le caresser un peu, en guise d’exemple. Puis, je dis:  « Tu peux faire de même si tu veux, ils aiment beaucoup les câlins. » Il fallait inévitablement qu’ils soient sociables pour travailler avec le public comme ça, même s’ils avaient chacun leur personnalité et leurs préférences. Si la situation s’y prêtait, j’y arriverais plus tard, me contentant pour le moment de m’en tenir à ce que je venais de dire là.

 « Ravi de te rencontrer, Aden. » Voici tout ce que je dis au gamin quand il se présenta à son tour, signe que la relation de confiance, si je pouvais l’appeler ainsi, s’était maintenant installée. Enfin, je savais qu’il en fallait plus que ça, mais pour l’instant présent, c’était bien suffisant. Procédant au même exercice avec les dauphins, je remarquai clairement qu’Aden écoutait attentivement. Il semblait clairement fasciné par les dauphins, nullement effrayé, et aux premiers abords, pas vraiment du genre à faire quoi que ce soit qui pourrait compromettre le bien-être des dauphins. J’espérais sincèrement que je ne trompais pas, parce que je n’avais pas l’habitude de faire ça à l’improviste comme en ce moment, mais aujourd’hui, tout était différent. Restant quand même prudent, je ne vis toutefois pas de mal à répondre à sa question. Enfin, je réfléchis quand même un peu, puisque pour tout dire, je le faisais naturellement sans le mentionner à qui que ce soit, mais quand je trouvai réponse à la question, je dis:  « Ils ont des traits particuliers pour les différencier. Si tu regardes bien, Sammy a un museau un peu plus rond que celui de Malou. » Enfin, ce n’était pas une différence bien évidente, et il y en avait d’autres, mais c’était celle que j’avais trouvé le plus rapidement et qui était, en fait, celle qui était la plus facile à observer, au vu de leur position. Sur ce, je le laissai caresser le museau d’un d’entre eux, souriant doucement de le voir si heureux, avec si peu. Je le laissai faire pendant un temps, avant de lui proposer:  « Si je leur demande de faire un tour, tu voudras bien leur donner une récompense ? » Sur ce, je lui montrai le contenant où je gardais les poissons pour les gratifier quand ils obéissaient. Ça aussi, j’offrais de le faire souvent, même si là, je devrais adapter un peu, puisque je ne voulais pas qu’Aden se retrouve complètement trempé non plus, ce n’était pas tant le temps de faire une chose pareille.