Confidence + Feat Adriano

Austin & Adriano

Alors ouais, venant de moi ça pouvait peut-être paraitre un peu étrange. Après tout, depuis tout petit, j’avais le profil du petit élève sérieux, sage, qui avait de très bonnes notes. J’ai toujours été à la fois le gamin qui s’installait tout devant pour écouter le professeur mais aussi le gamin populaire dont toutes les filles voulaient en être la petite amie. J’avais eu la chance de combiner les deux, puisque en général, les bons élèves ne sont jamais très appréciés. Mais moi, j’ai toujours pu avoir les deux. Sûrement grâce à ma belle gueule, et dans ce cas je devais bien dire merci maman, merci papa. En Italie, même si je sortais de temps en temps pour voir mes amis, j’avais toujours privilégié mes études au reste. J’ai toujours été plutôt terre à terre d’aussi loin que je m’en souvienne. Ça ne m’a jamais posé aucun problème. J’ai toujours aimé ouvrir un livre, qu’il soit pour loisir ou pour l’école, et pouvoir m’y perdre un long moment pour finir d’étudier. Pourtant, comme tout gamin, j’avais toujours eu envie d’apprendre un talent plus artistique. Je n’avais jamais pu m’inscrire à un club d’art, ni essayer une activité extra scolaire. Je n’en avais jamais eu le temps. Ma mère ainsi que mes grands-parents avaient toujours voulu que je me concentre sur les études uniquement. Alors je n’avais jamais évoqué mon envie de nouvelles découvertes, restant le nez dans mes livres de classe, m’accordant des sorties entre amis quand le moment me le permettait. Pourtant, Florence est une ville pleine de culture et je ne demandais qu’à apprendre moi aussi. Je n’en ai jamais voulu à personne, c’était de ma faute, j’aura du insister auprès de ma famille. Mais le temps avait passé, et je crois que maintenant, c’était encore, le moment ou jamais de me concentrer sur ma faculté. Désormais major de ma promotion, je ne regrettais jamais tout le temps que j’ai passé derrière mon bureau, après tout il s’agissait de mon avenir, et je ne voyais plus les choses autrement pour moi. Il me restait encore tant d’années de travail et d’apprentissage à venir. Il fallait, maintenant plus que jamais, que je garde la même motivation et que je continue à faire de mon mieux dans cette ville, qui n’était pas la mienne. J’étais venu pour retrouver mon père, et poursuivre le cursus de droit que je m’étais imposé. Je n’avais pas le temps pour autre chose, même si ça faisait bien chier ma copine la plupart du temps, de me voir dans mes codes civils plutôt que de l’écouter parler de sa vie et de ses amies. Pourtant, j’avais eu, la chance de croiser la route d’Austin, désormais mon ami. Bien plus jeune, mais pas moins mature que moi, il faisait de l’art de rue quand je l’avais rencontré, et mes envies d’art, avaient ressurgies en moi tout naturellement, comme si, c’était peut-être enfin le moment d’apprendre quelque chose. Après tout, j’étais maintenant seul, bien avancé dans ma vie, et j’avais un peu de temps pour moi. C’est comme ça que tout s’est enchaîné, et qu’il se retrouve maintenant à s’occuper de moi et de mon taux zéro de talent artistique, mais peu importe, ce qui compte désormais c’est que je m’amuse avec ou sans lui.


« Je suis pas déconcentré, ça fait une heure que je fais de mon mieux, t’es juste le pire sadique de l’histoire de l’apprentissage c’est tout. » Bon, c’est vrai que je n’étais pas vraiment concentré. En fait, je n’arrivais pas à faire grand-chose. Je pensais à quelque chose en particulier, depuis quelques jours maintenant, et je n’arrivais pas à m’en défaire. Je rejouais la scène dans ma tête en boucle, et je me demandais bien pourquoi. Bien sûr, je n’en avais pas parlé à Kalya, mais ça me restait. « Si tu m’étrangles je te manquerai trop, donc ne me fait pas croire que tu en serais capable. » Je lui avais lancé un grand sourire amusé. Mais de toute façon, l’inverse était vrai, il m’aurait manqué lui aussi. Mine de rien, je le considérai comme un ami maintenant, même si il s’amusait à me torturer plus qu’autre chose avec ses tours de magie que je comprenais jamais. D’ailleurs il n’avait aucune patience, je me demandais bien pourquoi je continuais de l’écouter. Je soupirai un peu, haussant finalement les épaules. Je ne pouvais pas continuer à faire comme si j’étais en état de concentration, il voyait bien que c’était faux de toute façon. « Bon ok je suis pas à fond là. Je pense à autre chose. » Je me grattais un peu la nuque, passant une main dans mes cheveux pour les remettre correctement en place. « C’est pas de ma faute, j’ai…Il m’est arrivé un truc la semaine dernière et depuis je suis à la masse. » Ah les rencontres, avec les jolies filles. Bon et puis j’avais aussi trompé, encore ma meuf entre temps. Mais ça, je ne tenais pas trop à en parler.