Le jour où tout a basculé (Soan & Julian)

Soan & Julian

J’essayais autant que possible de réconforter mon ami car je n’ai jamais aimé le voir mal. Ce qui est tout à fait normal je pense puisqu’il s’agit là de mon meilleur ami que je connais depuis toujours. Je lui fis un petit sourire lorsqu’il me répond qu’il sait que contrairement à ses parents moi je me préoccupe de lui. Tant mieux alors s’il le sait c’est tout ce qui compte à mes yeux. Du coup nous arrêtons là notre conversation sur les parents du brun. C’est probablement mieux ainsi et puis je ne suis pas du genre à insister sur un truc si je vois que la personne en face de moi préfère clore le sujet.

Tandis que maintenant je connaissais les sentiments que Julian avait envers moi depuis un petit moment, je n’avais pas pu m’empêcher de le taquiner un peu en disant qu’il était mignon à être jaloux comme ça. Ça m’amusait plus qu’autre chose de le voir possessif de la sorte envers moi. Voir sa réaction après mon intervention me fit rire et secouer la tête. J’étais à peu près certain de savoir ce qu’il pensait et c’était vraiment marrant. Toutefois je ne répondis rien quant au fait qu’il m’avait dit ne pas être mignon. Puis j’avais donné mon point de vue à Ju’ sur notre amitié. Pour moi il était clair que jamais rien ne nous séparerait. Ça ne pouvait pas se passer autrement à mes yeux. Mister Silvester était vraiment mon meilleur ami, la personne la plus importante dans ma vie. Du coup j’essayais de bien lui faire rentrer ça dans le crâne car je ne voulais pas qu’il déprime à cause de choses qu’il s’imagine et qui sont totalement fausses et absurdes à mes yeux. Je souriais tandis que mon ami me remerciait. « T’as pas à me remercier Ju’. »

Après ça j’étais parti m’allonger sur le lit de mon ami, comme j’avais pour habitude de le faire quand je venais lui rendre visite. À savoir assez souvent quoi. Ici c’était en quelque sorte ma seconde maison, l’endroit où je passais le plus de temps après mon domicile familial et le bahut. Et comme à notre habitude Julian et moi allions rester posés dans sa chambre à fumer des pétards. Après avoir allumé celui qu’il m’avait tendu, je lui avais demandé de me rejoindre sur son lit. Je souriais alors qu’il m’avait dit qu’il arrivait. Tant mieux parce que ça me faisait bizarre de le voir sur la réserve avec moi. Bien vite le brun m’avait rejoint et avait repris son joint sur lequel il avait tiré une taffe avant de me le rendre. Sans me faire prier je tirais une seconde fois dessus. J’arquais un sourcil, le regardant en lui rendant son joint. « Quelle question ! Non ça ne me dérange absolument pas. Je ne vois pas pourquoi ça serait le cas. Je ne vais pas te fuir comme la peste sous prétexte que t’es homo, bi ou que sais-je encore et que t’es amoureux de moi. Ça serait complètement idiot de ma part de faire ça. Et surtout ça voudrait dire que je n’étais pas sincère avec toi. » En tout cas moi c’était comme ça que je voyais les choses et les gens qui coupaient les ponts avec leurs soi-disant amis en apprenant que l’autre est en kiff sur eux. Si vraiment ils tenaient à ces personnes, ils n’agiraient pas de la sorte et ne les rejetteraient pas à cause de ça. « Tu crois vraiment que je serais collé à toi et que j’aurais posé ma tête sur ton torse tout à l’heure si ça me dérangeait ? Hum ? » C’est vrai quoi… Il suffisait d’observer mon comportement pour comprendre. Je secouais doucement la tête en riant un peu. Probablement que Julian n’avait pas les idées bien claires à cause de la gêne qu’il ressentait depuis qu’on s’était embrassé. D’ailleurs si vraiment j’étais gêné, je ne serais pas retourné vers lui pour lui rouler une pelle. *Ah la la sacré Ju’.* Pensais-je en me mettant à nouveau à rire. « Tu réfléchis trop et mal. » Finis-je par lui dire en le regardant.

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Soan & Julian

J’essayais autant que possible de rassurer mon meilleur ami qui semblait être angoissé. Évidemment je n’étais pas dans sa tête pour savoir ce qu’il pensait et ressentait vraiment après m’avoir annoncé qu’il était attiré par les hommes et moi plus particulièrement. Néanmoins je ne le connaissais que trop bien pour reconnaître son langage corporel et comprendre qu’il n’était pas hyper à l’aise dans ses baskets. Je souris tout comme lui avant de lui répondre. « Je vois pas pourquoi je te rejetterai Ju… » Je ne comprenais pas du tout cette peur qu’il avait. Du moins je ne voyais pas comment il pouvait imaginer que je lui ferais ça. Des fois je me demandais s’il me connaissait si bien que ça, malgré que nous soyons amis depuis quasiment toujours.

Tandis que je réfléchissais à ceci, me rappelant de nos souvenirs d’enfance je fus sorti de mes pensées par la voix de mon ami qui me demandait si je pourrais garder pour moi tout ce qu’il m’avait dit. Sur le ton de l’humour je lui avais répondu. « Motus et bouche cousue ! » Tout en mimant une fermeture éclair au niveau de ma bouche. J’avais ri doucement avant de reprendre sur un ton normal. « Ça restera entre toi et moi, te tracasses pas pour ça. » Dis-je en lui souriant pour essayer de le rassurer au maximum. Avec moi il était sûr que son secret serait bien gardé. Après tout depuis que je le connais je ne l’ai jamais trahi et ça n’arrivera probablement jamais vu que je tiens réellement à lui.

Le brun et moi étions sur son lit en train de fumer un bon pétard tout en continuant à discuter sur le même sujet depuis un bon nombre de minutes. À savoir son orientation sexuelle et le fait qu’il avait peur que je ne le voie plus de la même manière que d’ordinaire. Tout comme lui j’avais haussé les épaules. « Exactement… » Oui si ça me gênait vraiment d’être aussi proche de lui il y a fort longtemps que j’aurais pris la poudre d’escampette. Or, ce n’est pas le cas donc il n’a aucune inquiétude à avoir selon moi. Alors que j’étais en train de fumer je n’avais pas pu m’empêcher de dire à mon brun préféré qu’il faisait trop fonctionner son cerveau et pas vraiment dans le bon sens. Bien évidemment j’avais dit ça en riant. Sa réponse me fit autant rire. Je ne peux m’empêcher de le pousser un peu pour le faire réagir. « Allez Ju décoinces-toi un peu ! » Je n’avais pas dit ça méchamment, juste pour qu’il redevienne le gars que je connais et non pas celui qui se trouvait près de moi actuellement. En même temps il faut bien avouer que d’habitude il n’est pas autant sur la réserve, alors oui là ça me fait tout drôle de le voir comme ça.

Visiblement Julian s’inquiète pour moi, ce que je trouve touchant même si du coup sa question me retourne un peu l’estomac alors que jusqu’ici j’avais oublié mes problèmes. Je soupirais doucement, me couchant sur le côté, le bras sous ma tête pour la garder surélevée. « Si tu arrêtes de me demander comment je vais et de m’y faire penser, oui ça va… » Dis-je en le fixant, faisant un léger sourire. J’avais besoin que l’ambiance change, du coup je m’étais redressé afin de m’assoir sur le lit, me plaçant face à mon ami. « T’as pas envie qu’on s’amuse un peu ? » Demandais-je en faisant un grand sourire taquin. « Non parce que j’ai pas envie qu’on passe la nuit à déprimer tu vois… » Je ne savais pas exactement ce qu’on pourrait faire mais en tout cas il fallait qu’on trouve un truc si le brun ne voulait pas continuer à se sentir gêné en ma présence. Et puis ça m’empêcherait peut-être aussi de penser à la journée de merde que j’avais passée.

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Soan & Julian

Ça me faisait bizarre de voir Ju dans cet état ce soir. J’avais comme l’impression que des Aliens étaient venus, qu’ils avaient enlevé mon meilleur ami et avaient mis quelqu’un d’autre dans son corps. Ouais je sais je suis en train de partir dans un bon gros délire là… Ça doit probablement être le pétard que je fume qui me fait penser à des trucs aussi chelous. Je n’avais pas hésité à taquiner un peu mon ami pour le faire réagir et surtout le faire sortir de son état de gêne envers moi. « Ravi de te l’entendre dire ! » Lui répondis-je en souriant tandis qu’il venait de me dire qu’il se détendait. Le voir lever les yeux au ciel me fit rire. Apparemment je dois l’agacer mais bon tant qu’il ne dit rien ça me va. En revanche lorsqu’il me demande comment je me sens, inévitablement ça me fait un coup au cœur de penser à ma mère qui est à l’hôpital. Je lui avais donc fait comprendre que je n’avais pas trop envie d’en parler… Ce pour quoi il s’excusa. « Ne sois pas désolé, c’est bon Ju… » Je ne voulais pas qu’il s’en veuille alors qu’il s’inquiétait juste pour moi. Je lui fis un petit sourire pour lui faire comprendre qu’il n’y avait pas de malaise.

J’avais besoin qu’on parle d’autre chose que de nos soucis et donc j’avais proposé à mon ami qu’on s’amuse un peu. Comment ? Ça je n’en avais aucune idée mais j’étais certain qu’on finirait par trouver un truc à faire. Comme d’hab quoi. Et puis à nous deux on arrivait toujours à trouver une connerie quelconque à faire. Quand le brun me demande ce que je veux faire, je hausse les épaules en faisant un petit bruit de bouche qui voulait dire que je ne savais pas. Quand Julian se leva de son lit, je le regardais, arquant un sourcil, me demandant ce qu’il allait faire. Finalement je le vois mettre de la musique. Ah ça c’était déjà une excellente idée, j’approuvais totalement ! Je riais en imaginant la tête des parents Silvester en bas à cause du son à fond. Au bout de quelques instants mon brun préféré se rapprocha de moi et me demanda s’il pouvait me faire un look rock. Je ne m’étais pas vraiment attendu à ça. Julian s’amusa avec mes cheveux. Je fis une petite moue puisque d’ordinaire je n’aime pas trop qu’on me décoiffe mais bon pour une fois… Et puis si ça peut lui faire plaisir après tout. Je le vois déjà s’agiter, sûrement fier de l’idée qu’il avait eue. Voyant qu’il m’observait tout en posant des vêtements près de moi, je finis par me lever et lui dire. « Alors qu’est-ce que tu comptes me faire essayer au juste beau gosse ? » Dis-je en observant les habits étalés sur le lit. Je me demandais bien comment j’allais me retrouver fringué d’ici quelques minutes.  Mais en tout cas ça nous permettrait sûrement de nous amuser et de rire ensemble. Donc personnellement ça me convenait. Et puis ça serait sûrement l’occasion de prendre des photos-souvenirs de cette soirée qui s’annonçait déjà mémorable pour moi.

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