[Hot] Falling in your arms to heal my wounds ◘ Clay ♥

i can't fight myself anymore

Noël était certainement la fête préférée de Maxim Evans. Effectivement, si Thanksgiving lui permettait de retrouver ses amis et de pouvoir passer une soirée riche en émotions et en partage avec eux autour d’une dinde rôtie qu’elle préparait tous les ans de manière différente, Noël était un moment à vivre en famille et près de ceux qu’elle aimait plus que tout au monde. Ayant posé quelques jours de congés, elle était alors retournée dans la maison où elle avait grandi depuis ses six ans. Evidemment, son frère était également présent et ce fut tous ensemble qu’ils passèrent les fêtes de fin d’année. Malgré le fait qu’elle et Thomas aient tous deux étés adoptés, leurs parents de cœur ne pouvaient se résoudre à les abandonner et chaque année, c’était dans ces circonstances qu’ils se retrouvaient chaque année, réservant toujours ces instants pour une réunion de famille en bonne et due forme. Et cette année plus que jamais, la jeune femme avait été heureuse de quitter la collocation qu’elle aimait pourtant énormément.

Depuis la grande fête d’Halloween, Max n’avait su quel comportement adopter en présence de Clayton. En effet, si l’alcool pouvait en partie être responsable de leurs baisers échangés, il n’avait guère effacé le souvenir agréable de cet instant dans la mémoire de la jeune femme. Le retour à la vie normale n’en avait alors été que plus compliqué et la brunette s’était toujours soigneusement arrangée pour ne pas croiser Clay seule trop souvent dans l’appartement, prenant soin de se servir de Kawaii comme d’un bouclier humain. Là où les choses pouvaient être plus compliqué, c’était bien au bar, là où elle servait sous le regard attentif de son colocataire. Alors oui, cette pause de Noël lui avait fait le plus grand bien, s’éloignant de lui physiquement bien que lui envoyant quelques nouvelles régulièrement par SMS. Et finalement, cette trêve hivernale prit fin et Maxim dut prendre la route du retour ce qui se résumait à traverser deux quartiers de Washington.

Arrivant au pied de son immeuble, le taxi s’immobilisa et la jeune femme le remercia avec politesse de sa patience et de son aide pour les bagages qu’il avait lui-même placé dans la voiture avant de les en retirer. Puis, elle se dirigea vers l’ascenseur, se glissant à l’intérieur et patientant simplement qu’il ne daigne l’élever jusqu’au dernier étage. Au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de l’appartement, elle sentait son cœur battre de plus en plus fort. Elle savait que Clay serait là, mais Kawaii ? Peut-être que la jeune fille serait également rentrée et qu’elle serait là pour se jeter à son cou et lui souhaiter une bonne et heureuse année ? Elle l’espérait intimement au fond d’elle. Un tintement lui signifia que l’élévateur s’était arrêté et les portes s’ouvrirent sur un couloir qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle descendit, faisant rouler sa valise derrière elle. Avant de pénétrer dans l’appartement, elle prit la peine d’ouvrir son trench beige, dévoilant une chemise blanche et une jupe bleue marine plissée. Un véritable look digne d’une anglaise de bonne famille. A ses pieds, des bottines à talons qui venaient élégamment mettre en valeur sa silhouette. Elle observa la porte d’entrée durant un long moment avant de se lancer dans un soupir.

Elle glissa la clé dans la serrure et ouvrit la porte. « Oh ! Oh ! C’est le père Noël ! » Elle ne put s’empêcher de sourire doucement de sa propre blague. Elle entra et fit glisser sa valise dans l’appartement avant de refermer la porte, déposant ses clés sur le petit meuble de l’entrée. Puis, elle ôta son trench et le déposa sur le porte manteau. « Je suis rentrée ! » Le premier à venir la saluer fut Fergusson qui, d’un miaulement amical vint se frotter à ses jambes. Elle rit légèrement avant de se pencher vers lui, s’accroupissant, et lui offrant de nombreuses caresses. « Oh, mais tu m’as manqué à moi aussi, grosse boule de poils ! » Des pas se firent alors entendre et la jeune fille releva ses yeux bleus vers Clay qui apparut au bout du couloir. Sans qu’elle ne puisse le contrôler réellement, son cœur eut comme un raté. Mais consciencieuse de garder la face, elle lui adressa un sourire, ne se relevant pas immédiatement. « Salut ! Bonne année, monsieur Winston ! Kawaii est rentrée ou je suis la première ? »

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Les papillons voletant dans son estomac, elle parvint à conserver un contact visuel qu’elle espérait plus que normal. Le rouge monta doucement à ses joues quand elle prit conscience du fait qu’il ne portait qu’un boxer. L’espace d’un instant, elle se vit, caressant la peau de ce torse nu offert à elle avec envie et cette fièvre de désir qui l’avait transportée ce jour-là. Et cette fois-ci, elle n’avait pas l’excuse de l’alcool. Pas encore. Kawaii n’était pas encore rentrée, profitant des fêtes de fin d’année et les laissant seuls. Tous les plans de Maxim pour éviter ce genre de situation venaient de voler en éclats. Elle sourit doucement, hochant la tête pour signifier qu’elle avait bien compris. Il allait falloir trouver un plan B.

Il lui proposa, en gentleman qu’il était, de monter sa valise dans sa chambre. Elle se redressa, abandonnant Fergusson le temps d’un instant et prit soin de lisser sa jupe pour qu’elle reprenne la place qui était la sienne. « Ce n’est peut-être pas une bonne idée… Avec ta jambe… » Fallait-il toujours qu’elle s’inquiète pour lui de la sorte ? N’arriverait-elle pas à s’en empêcher, pour une fois ? Mais, sans l’écouter, il s’était emparé de l’objet pour le conduire dans l’antre de la jeune femme, la laissant dans l’entrée. Accompagnée de Fergusson, elle traversa le couloir et se dirigea dans la grande pièce à vivre sur laquelle était ouverte la cuisine. Rien n’avait réellement changé depuis son départ, même si elle soupçonnait son colocataire d’avoir rangé tout ce qu’il avait pu mettre en désordre avant qu’elle n’arrive. Après tout, le petit côté maniaque de Clay ressortait bien de temps à autres. Perdue dans la contemplation de ces lieux qu’elle aimait plus que tout au monde, elle ne l’entendit pas redescendre et ce fut en sursautant légèrement qu’elle prit conscience de ses mots. Un lait fraise ? Maxim sourit jusqu’aux oreilles avant de s’avancer vers la cuisine. « Tu as réussi à survivre sans que je fasse la cuisine durant plusieurs semaines ? Rassure-moi, tu as mangé à ta faim, au moins ? » Un sourire taquin sur les lèvres, elle entama elle-même la préparation de la boisson désirée par Clayton. Ouvrant le congélateur, elle s’empara des fraises congelées qui s’y trouvait et en fit tomber dans le blender qui se trouvait sur l’ilot de la cuisine. « Tout s’est bien passé dans ma famille. J’étais plus qu’heureuse de les revoir, surtout mes parents que je ne vois pas trop souvent. Tu as le bonjour de mon frère d’ailleurs. Et puis, cette année, j’ai été chargée de m’occuper du repas de Noël de A à Z. Il faut croire que tous tombent un peu plus amoureux de ma cuisine, même pour ce qui est des plats. Quant à la bûche, je te laisse deviner ce qu’elle a pu donner… J’en referais peut-être une pour nous, si j’ai un peu de temps et si Kawaii accepte de m’aider… » A peine rentrée, voilà qu’elle mettait déjà en place les prochains projets culinaires de l’appartement. Une véritable tornade gustative, cette Maxim.

Tandis qu’elle mettait un peu de sucre de canne dans le blender, elle orienta son regard vers le jeune homme avant de lui sourire avec douceur. « Et toi ? Tout s’est bien passé ? Et au bar ? Je suis vraiment désolée d’avoir pris autant de jours de congés, si tu le souhaites, je bosserais plus les prochains jours… Ah, et je t’ai ramené ton cadeau de noël, aussi… » Généreuse ? Non, pas plus que ça. Tous les ans, à Noël, Max offrait des cadeaux à ses colocataires. Même Kawaii allait avoir le privilège d’en recevoir un, cette année. Des petites choses qui pourraient être utiles et qui, elle l’espérait, feraient toujours plaisir.

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Quand il signala qu’il n’avait pas encore dévoré son chat, Maxim ne put empêcher son sourire de s’élargir, plissant ses petits yeux et lui offrant cette bouille amusée qui pouvait en faire craquer plus d’un. Décidément, ce genre d’humour décapant offert par le jeune homme lui avait grandement manqué durant son absence. C’était une des choses qui faisaient qu’elles se plaisait toujours plus dans cette collocation. Elle ne releva pas ce commentaire, cependant, se contentant de rire avec légèreté avant de commencer la préparation du lait-fraie qui donnait envie à Clay. Ce faisant, elle lui raconta ses propres vacances chez ses parents, de comment elle avait apprécié ces retrouvailles dans cette famille recomposée qu’était la sienne. Devant les compliments qu’elle avait pu recevoir concernant sa cuisine, son colocataire vint en rajouter une couche, précisant que Max savait déjà, théoriquement, ce qu’il pensait de sa cuisine. Elle lui adressa un petit sourire timide, comme à chaque fois que quelqu’un venait la complimenter sur ce qu’elle savait faire de mieux.

Puis, riant doucement, Clay vint à signaler que lui aussi pourrit lui venir en aide si elle ne craignait pas trop pour ses doigts. Max se mordit doucement la lèvre inférieure, retenant un sourire. Elle avait tout fait pour éviter de se retrouver seule avec Clay et voilà qu’il souhaitait passer du temps avec elle, bien que se cachant derrière une fausse excuse, lui permettant de refuser. Evidemment, en temps normal, c’aurait été un plaisir pour elle que de partager un instant de cuisine avec lui. Mais depuis cette fameuse soirée, elle ne savait plus trop ce qu’elle attendait du jeune homme qui se tenait à ses côtés ou ce que lui pouvait attendre d’elle. « C’est plutôt pour tes doigts que je m’inquiète… Mais si tu te sens capable de le faire, pourquoi pas… » Puis, déversant le sucre dans le blender, elle lui demanda ce que lui avait fait durant ce temps, en profitant pour s’excuser de cette longue absence durant laquelle elle n’avait pas pu aider Clayton dans le bar qu’il gérait.

Elle se tourna vers le frigo, s’emparant de la bouteille de lait tandis qu’il lui racontait ses quelques mésaventures. Max ne put s’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur quand il lui annonça qu’il avait réveillonné seul avec son chat. Rien ne pouvait être plus triste à ses yeux qu’être seul pour Noël et elle se sentait presque coupable de cela alors qu’elle aurait pu l’inviter généreusement à venir chez ses parents et fêter l’événement dans sa famille. Puis, il lui signala que tout avait été comme sur des roulettes, dans l’appartement comme au bar, seul le manque des deux filles partageant son logement se faisant sentir. Enfin, il précisa qu’elle n’avait rien à rattraper sur son lieu de travail. Elle croisa son regard, souriant avec tendresse, le remerciant en silence de ce geste de pure sympathie qu’il lui offrait. Tous les patrons n’auraient pas eu le même comportement, c’était certain. Enfin, alors qu’elle versait le lait dans le blender, il lui annonça que lui aussi avait un cadeau pour elle et qu’il setrouvait dans sa chambre, quelque part. Ce genre d’annonce fit hausser les sourcils de la jeune femme qui sourit avec malice. « Ne me dis pas que ta chambre est en désordre, je ne te croirais pas… »

Elle était en train de refermer l’appareil quand Clayton bougea, venant se placer derrière elle, déposant ses mains sur ses épaules, surprenant la jeune femme qui interrompit tout simplement son geste. Les lèvres de Clayton vinrent se glisser dans son cou, caressant sa peau douce d’un baiser qui n’avait rien d’amical, aux yeux de la jeune femme. Puis, les mains du brun glissèrent le long de son corps pour finir leur course sur ses hanches, arrachant un frisson à Maxim qui se mordit de nouveau la lèvre inférieure, figée telle une statue. Posant sa tête dans le creux de son épaule, il se mit à murmurer quelques mots, lui faisant part du fait qu’elle lui avait manqué. « Clay… » Elle aurait aimé pouvoir se défaire de son étreinte, le repousser, mais ce n’était pas ce qu’elle voulait au plus profond d’elle. La douce chaleur qui s’était répandue dans son corps à Halloween était de retour, lui intimant de simplement se laisser aller à cette pulsion et sombrer dans le plaisir. Elle poussa un long soupir alors qu’elle se retrouvait complétement coincée entre le plan de travail et le corps du jeune homme. Corps qui, elle se le rappela, était quasiment dépourvu de vêtements, ce qui ne tarda pas à faire rougir Max comme une tomate.

Rompant l’instant, elle actionna le blender qui commença son travail de mixage avant de se libérer avec douceur de ce contact. Pourtant, son regard était toujours fuyant. Elle n’osait pas le regarder, elle n’osait pas se confronter à lui parce qu’elle ne ferait que céder un peu plus, elle le savait. Se réfugiant dans sa cuisine, elle attrapa deux verres avant de stopper le blender et d’en verser le contenu dans les verres. « Tiens. » Le regard toujours préoccupé ailleurs, elle lui tendit son verre avant de boire une gorgée du sien. C’était une réussite, comme toujours, et la boisson eut au moins le mérite de la détendre un peu. Mais la situation devenait invivable. Elle qui avait tout partagé avec Clay, qui avait été là pour lui dans les pires moments autant que la réciproque était vraie, ils ne pouvaient pas, tout simplement, s’éviter. Finalement, relevant un regard timide vers lui, elle s’éclaircit la gorge. « Je crois qu’il faut qu’on discute un peu de… de la soirée d’Halloween. » Bon, elle avait lancé l’offensive et maintenant ? Elle posa son verre sur le bar avant d’humecter ses lèvres, passant sa langue dessus. « Ecoute… Depuis ce jour-là… Je ne sais pas, j’ai l’impression que ce n’est plus pareil et j’ai du mal à te croiser, ce qui est franchement con quand on vit sous le même toit… Je ne dis pas que c’est de ta faute, je crois que c’est moi qui… Fin, je ne sais pas. Ce n’est pas que je suis amoureuse de toi, ne t’inquiète pas mais… Merde, Clay, je crois que j’ai juste envie de toi et j’en suis vraiment désolée… Ce soir-là, j’avais bu, ça a surement dû encourager le fait que l’on se soit embrassé et… Toi aussi non ? » Elle était désemparée, essayant de se montrer franche avec lui sans pour autant abîmer leur belle amitié.

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