LOTERIE DE LA SAINT-VALENTIN ✻ love letters /w Sasha & Amaya

Ce n’est pas parce que je suis célibataire que je trouve la Saint-Valentin stupide, c’est plutôt parce que le romantisme et moi, ça fait deux ou même cent, voir carrément mille. Je suis peut-être démodée, mais à mon humble avis, lorsque l’on est en couple, on ne doit pas précisément attendre ce jour-là pour offrir un cadeau à l’être aimer ou lui faire une déclaration sur du papier parfumée. Déclaration qui sera lu par des inconnus du club de lecture. Moi, je suis plutôt le genre de nana à crier au loup parce qu’on me tient la porte de l’immeuble ou à envoyer promener mon patron parce qu’il a eut l’audace de me dire que j’étais mignonne avec le nez rouge. Enfin, je l’ai pas envoyer promener, mais je ne l’ai pas cru, alors ça revient un peu au même. Je crois que si Jacob m’apportait des fleurs dans mon bureau, je serais capable de lui rire au nez au lieu de lui dire merci. Voir même de les jeter dans la première poubelle venue, parce que je penserais inévitablement au message qu’il veut me faire passer. Dans le fond, ça me ferait plaisir qu’il m’offre des fleurs, mais je sais que je n’arriverais pas à les accepter, tout simplement parce que je ne suis pas une romantique. Puis, de toute manière, autant mettre les choses au clair, il ne m’offrira jamais des fleurs ou des chocolats, tout simplement parce que ça ne lui ressemble pas. Et pas, parce qu’il est mon patron. Enfin, inutile de penser à lui pour le moment, ça ne m’aiderait certainement pas à aller au bout de ma tâche. D’autant plus que mon amie semblait avoir besoin de se confier. Alors, je n’étais pas la personne la mieux placée pour lui donner des conseils, mais j’allais faire de mon mieux. « Ha ! » que je dis, lorsqu’elle m’indique que le problème ne vient pas de là. Comme je le disais, je ne suis pas Docteur Love, donc je n’y comprends rien. Elle ajoute ensuite qu’elle sait qu’il pourrait être l’homme de sa vie, mais qu’elle se sent attirée par le frère de l’homme dont elle est amoureuse. Et moi qui pensait que mon propre parcours amoureux était complqiué.je suis loin du compte. « Et … tu penses qu’il le fera ? » la questionnais-je. Puis, elle me demande si j’ai quelqu’un dans ma vie, je lui fais savoir que c’est trop compliqué et donc pas utile d’en parler. De toute manière, j’ai déjà soulevé le problème avec elle une fois, alors, je n’ai pas envie de rendre la chose indigeste. D’autant, que je ne comprends rien du tout à cette histoire. Mais ; et c’est sans doute parce que je l’ai écouté jusqu’au bout ; elle me demande si je suis certaine de ne pas vouloir en parler. « C’est … » commençais-je, avant de m’interrompre. « C’est cette histoire avec mon patron. Je ne sais plus sur quel pied danser ! » avouais-je, sans entrer dans les détails. Au moins, elle sait de quoi je parle et comme j’ai déjà évoqué cette histoire avec elle, je n’aurais peut-être pas besoin d’en dire plus. Après tout, elle sait que mon patron est un bel homme qui ne pense qu’avec son machin. « Tu veux qu’on abandonne ? » proposais-je à mon amie, qui semble déprimée par toutes ces lettres dégoulinantes d’amour. En faisant cette proposition, je l’avoue, c’est aussi à moi que je pense, parce tous ces bons sentiments, c’est bien joli, mais moi, ça me file la gerbe.

Comme je l’ai déjà signaler, je ne sais pas parler d’amour. C’est un sujet qui dépasse mes compétences. Pourtant, je suis intelligente. Sinon, je n’aurais pas fait d’études supérieures, c’est évident. Malheureusement, il y a certains domaines ou je suis bonne à rien et celui-là en fait partie. Je comprends que mon amie est besoin de parler, c’est normal de vouloir se confier à une personne que l’on estime proche de nous, mais il est évident que même si je suis capable de l’écouter, ce n’est pas auprès de moi qu’elle pourra obtenir de bons conseils, tout simplement parce que je n’y connais rien à l’amour. J’ai eu des histoires, c’est sûr, mais rien qui puisse me permettre de dire les choses à faire et à ne pas faire. Et puis, compte tenu de ma situation amoureuse actuelle, c’est clair que non, je ne suis pas la personne qu’il lui faut. D’ailleurs, quand elle me parle des deux hommes dont elle pourrait être amoureuse, je ne trouve rien de mieux à dire qu’un simple « ha ! ». Autrement dit, j’ouvre ma bouche pour des choses inutiles. Il ne manquerait plus que je me retrouve dans un état de stress pas possible et que je mette à dire des vérités gênantes. Il y a des gens, quand ils stressent, ils parlent en dormant, moi, je ne dors pas, je dis des choses sans m’en rendre compte. C’est ce que j’ai fait avec mon patron et c’est la raison précise pour laquelle il est comme ça avec moi. Il n’en a rien à faire de moi, j’ai simplement attisé sa curiosité et son truc qu’il à entre les jambes, juste parce que je n’ai pas été capable de fermer ma gueule quand il le fallait. Mon amie reprend la parole après ma dernière question, mais ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais et je dois dire que là, elle m’a perdue pour de bon. « Donc, si j’ai bien compris, tu penses avoir des sentiments pour Christian, parce qu’en réalité, c’est de son frère que tu es amoureuse ? » la questionnais-je, car je ne suis vraiment pas certaine d’avoir bien compris le sens de ses paroles. Je n’y suis pour rien, je l’ai bien prévenue que j’étais loin d’être la mieux placée pour l’aider et la conseiller, je fais donc de mon mieux, même si, à l’évidence, je suis à côté de mes pompes. Puis, elle me questionne à son tour et je finis par lui dire que j’ai la tête à l’envers à cause de mon patron. Lui ayant déjà parler de lui, elle sait comment il est, ce qu’il est. Et ce n’est pas vraiment de conseils dont j’ai besoin, juste de vider mon sac, parce que c’est difficile de tout garder pour moi. Je sais très bien que je ne dois pas m’approché de lui, ne serais que pour garder mon poste. Il en va aussi de ma santé mentale. « Que je ne dise rien ou que je parle, le résultat est le même. C’est pas un type bien ! Il joue avec les sentiments des gens. Sa seule qualité c’est qu’il est à tomber à la renverse ! » finis-je par avouer. Puis, comme nous n’avons aucune envie ; l’une comme l’autre ; d’être ici ce soir, je lui propose d’abandonner et elle me reparle alors des films dont j’ai parlé. « Oui, c’est ça ! J’ai pleins de DVD chez moi ! » que je réponds, avec un sourire. Et il est vrai que c’est tout de suite plus sympas à deux que tout seul.