Help your brother’s boat across and your own will reach the shore ♡ Noah H. Dawson & Alec J. Miller

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ft. Noah H. Dawson, Alec J. Miller & Christian Dawson

Help your brother’s boat across and your own will reach the shore.

Tout en serrant fermement le ballon de basket que je tenais entre les mains, j'observais le terrain de sport sur lequel je faisais les cent pas depuis déjà un bon quart d'heure. Dire que cela me rendait nostalgique de me retrouver en ces lieux était un euphémisme : à dire vrai, j'en étais presque tout retourné. Il fallait reconnaître qu'à mes yeux, cet endroit était symbolique à bien des égards dans la mesure où j'y avais vécu certains moments mémorables pour ne pas dire inoubliables. En réalité, ce terrain de sport était un lieu chargé d'émotions qui occupait une place spéciale dans mon cœur. Je me souvenais par exemple que je m'y étais souvent rendu avec mon frère lorsque nous étions arrivés à Washington et que nous éprouvions encore toutes les peines du monde à nous remettre de la mort de nos parents. En réalité, on venait parfois s'y réfugier après les cours pour parler de tout et de rien : régulièrement, il arrivait d'ailleurs qu'on y demeure jusqu'à la tombée de la nuit. D'une certaine manière, cela avait même fini par devenir notre jardin secret au fil des années : quand on avait besoin de se confier l'un à l'autre, on se donnait alors rendez-vous en ces lieux et on profitait souvent de l'occasion pour se livrer un petit duel sur le terrain de basket.

Je ne pensais pas me tromper en disant que c'est ici que j'avais vécu le plus d'aventures avec Noah. Bon nombre de mes souvenirs liés à mon frère se rattachaient à cet endroit qui avait donc une signification très particulière à mes yeux. Ce n'était d'ailleurs pas un simple hasard si j'avais choisi de m'y rendre alors que l'après-midi touchait à sa fin. En réalité, j'attendais de pied ferme Noah afin de m'expliquer en sa compagnie. Cela faisait désormais un petit moment que nous étions en froid tous les deux et je reconnaissais volontiers qu'à force, cela finissait par me gaver. Je savais parfaitement que Noah en avait gros sur le cœur : que je quitte Washington pour mener ma propre vie lui était toujours resté en travers de la gorge. En un sens, je comprenais sa réaction car il avait eu la sensation d'être délaissé mais je trouvais dommage qu'il continue de me fuir alors que l'on aurait eu tout intérêt à s'expliquer afin de se réconcilier. Heureusement, j'avais repris contact avec Alec il y a peu de temps et en passant un moment en sa compagnie, j'avais jugé utile de lui faire part de mon désarroi vis-à-vis de cette situation dans la mesure où il était très proche de mon frère. Il n'avait alors pas hésité à me proposer son aide et c'est donc en m'appuyant sur ses conseils que j'avais échafaudé ce plan.

D'un moment à un autre, Noah était donc censé me rejoindre sur ce terrain de sport. Je ne savais pas comment Alec allait procéder pour parvenir à ses fins mais il m'avait promis qu'il s'arrangerait pour que mon frère pointe le bout de son nez en ces lieux : j’espérais donc qu'il mènerait sa mission à bien.

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.

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Alec ne savait pas si c'était vraiment une très bonne idée. Les plans foireux de ce genre finissent souvent mal et retombe sur celui qui exécute. Cette fois-ci c'était lui et il sentait qu'il allait en prendre pour son grade. Alors pourquoi le faisait-il ? Il ne le savait même pas lui-même. Peut-être car ça lui brisait le coeur de voir que ses amis d'enfance ne se parlait plus, des frères en plus. Lui aurait tout donner pour revoir le sien. Malgré tout, en règle général il aurait sans doute refusé, mais quand il avait vu à quel point ça comptait pour Christian, il n'avait pu qu'accepter. Il allait emmener Noah jusqu'au terrain de basket pour leur laisser avoir une petite discussion, y être sans doute au début mais s'effacer dès qu'il serait assurer de ne pas les voir se taper dessus.

Ca lui faisait vraiment bizarre, parce qu'il détestait se mêler des affaires des autres et qu'il avait vraiment toujours tout fait pour s'y tenir. Mais c'était sans doute le Alec d'autrefois qui parlait, naïf et souriant, n'attendant qu'une hâte, partir en vacance pour rejoindre le chalet. Leur mère adoptive était la meilleure amie de la mère d'Alec, c'était ainsi que tout avait commencé et au rythme des étés, les enfants avaient grandis ensemble. Mais tout avait changé, Noah et Christian ne se parlait plus, il n'avait revu Carter que récemment après neuf ans, apprenant au passage que celle qui lui avait volé sa virginité était enceinte, marié et déjà mère. Il n'était pas jaloux, Alec n'était pas aussi desesperé pour être resté amoureux de la même personne pendant près de dix ans. Mais ça lui avait fait bizarre de la revoir, bien plus âgée et bien plus distante. Les choses changent il paraît.

Déjà, Alec avait réussi à faire monter Noah dans sa voiture, sans vraiment lui dire la vérité. C'était le plan, mais le plan ne lui plaisait pas. Il était resté en contact avec Noah par réseau sociaux depuis l'époque où Alec a arrêté d'aller au chalet puis un peu plus depuis qu'il vivait aussi à Washington. Il n'empêche qu'il ne savait plus si c'était approprié alors une fois devant le stade, Alec se garait et regardait Noah. «Bon j'vais être honnête avec toi parce que j'aime pas ce genre de plan donc je vais pas te le faire à toi » Alec était quelqu'un d'honnête, qui disait souvent le fond de sa pensée, il préfère être direct au moins c'est fait. Alors c'est ce qu'il allait faire avec Noah pour ne pas le froisser et ne pas lui tendre un piège. Il espérait que son ami serait assez intelligent pour prendre la bonne décision, ou plutôt sa décision. « Ce stade, j'suppose que tu l'connais… Y a ton frère qui t'y attend là-bàs. Comme il n'arrive pas à t'approcher, il m'a demandé mon aide. Tu sais que pour moi vous êtes mes frères alors j'ai accepté de l'aider. » Il voyait bien que ce qu'il disait ne plairait sans doute pas à Noah qui se sentirait sans doute pris au piège, ou pas en réalité il ne pouvait pas deviner ce que pense les autres. « Je penses vraiment que tu devrais y aller, parler avec et régler cette histoire une bonne fois pour toute. Peut importe l'issue de la conversation. Je te connais assez pour savoir que ton frère a longtemps été le centre de ta vie. Et tu peux lui en vouloir pour des raisons qui ne regarde que toi, mais je pense que tout ce temps que tu perds sans au moins lui parler, c'est du gâchis. » Alec faisait référence à son propre frère décédé dans un accident de voiture, frère que les Dawson avait connu aussi et dont ils étaient au courant du décès. « La décision te revient Noah, si tu veux rentrer, finalement je te ramène, mais laisse lui cette conversation ? »

Spoiler:

Christian & Alec & Noah

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Maybe we will find a way home

J’aimais les mystères, j’aimais l’abstraction, puisqu’ils étaient tantôt source de défi, tantôt source d’interprétation quelconque, interprétation qui, venant de moi, prenait toujours une tournure qui faisait souhaiter à la personne principalement concernée de m’avoir donné plus de détails plutôt que de laisser libre-court à mon imagination. J’aimais ça quand le mystère était volontaire, consensuel. Lorsque c’était inconfortable, c’était tout autre chose. Et cette sortie avec Alec, le fait que ce dernier ne m’avait pas donné quelconque détail au sujet de celle-ci, c’était inconfortable. Nous avions beau ne pas nous être vus bien souvent ces derniers mois, voire ces dernières années, nos échanges n’avaient jamais été tant teintés de malaise, ou du moins, pas aussi fort que celui-ci que je ressentais en ce moment, assis du côté passager de son véhicule, maudissant le verrouillage de portières pendant que la voiture était en marche, maudissant le fait qu’il roulait à une vitesse normale, peu lente, parce que si ce n’était que de moi, j’aurais déjà ouvert la fameuse portière, et je serais sorti du véhicule, me moquant des éraflures que le geste aurait pu engendrer. C’était ridicule, extrême comme idée, mais quand je stressais, quand je n’avais rien à me mettre sous la dent - à mâcher, fumer, qu’importe - pour essayer de calmer ce stress, je devenais insupportable. Regardant Alec à plusieurs reprises, le sentant impassible, cela devint encore plus frustrant, le comble étant que je savais d’emblée que si je venais à lui demander où il m’emmenait, ce qu’il faisait, s’il était là pour m’enlever et me vendre à une mafia quelconque, il n’allait pas me répondre, il ne m’avait déjà pas répondu. Il avait fallu que finalement, j’attende que la voiture s’arrête, que volontairement, il prenne la parole, pour me dire la vérité. Roulant les yeux pour lui signifier que si cela lui pesait tant, il aurait pu me le dire avant, j’écarquillai ces mêmes yeux quand il me fit constater - ce que je n’avais même pas remarqué, avec l’angoisse - que nous étions sur ce terrain de basketball où Christian et moi avions toujours l’habitude de nous trouver, parfois jusqu’à des heures pas possibles. Fronçant les sourcils, ceux-ci virent à s’arquer bien rapidement lorsqu’il m’expliqua que tout ça était un coup monté, que mon frère était derrière celui-ci, à défaut de pouvoir venir me parler directement, puisque je le rejetais à chaque fois. Si je le faisais, c’était qu’il y avait une raison, et pas une seule fois j’avais cherché à savoir pourquoi il insistait ces derniers temps, pourquoi il y tenait vraiment. Et là, borné, frustré et en colère, je ne cherchai pas à me poser la question cette fois-ci. Inspirant plus fortement, commençant à perdre mon calme, contre Christian, contre Alec parce qu’il était complice, je refermai ma main fortement sur la poignée de la voiture, jusqu’à ce que mes jointures viennent à blanchir. Malgré cela, j’écoutai Alec jusqu’au bout, pour finalement grimacer, et comprendre que je ne pouvais pas lui en vouloir à lui, pas tout à fait. En parlant de son frère décédé par sous-entendu, il avait touché une corde sensible, je ne pouvais le nier. Et ce fut grâce à ça qu’au moins, je fis un effort, l’effort de lui dire: « Mouais, j’vais la lui faire moi, la conversation. » La rage vint à bouillir de nouveau en moi, tandis que j’ouvris la porte, la refermant plutôt violemment derrière moi. En quelques foulées de taille supérieure à la normale, j’arrivai à peu près à sa hauteur, et les bras écartés de mon corps, je vins à dire à mon frère, d’une voix plus forte que je ne l’aurais voulu: « Qu’est-ce que tu veux !? Tu n’es pas là pendant une éternité et là, soudainement, parce que tu le veux bien, il faudrait que je t’écoute !? » Ce que je voulais lui signifier par là, c’était qu’il avait intérêt à avoir une bonne raison, et qu’il n’était pas là que pour prétendre vouloir rattraper le temps perdu. Pour ça, il était trop tard, beaucoup trop tard même. J’allais au minimum le laisser s’expliquer, parce qu’une partie de moi avait envie de croire qu’il avait des raisons plus sérieux et profondes d’orchestrer tout cela, sinon, Alec ferait mieux de se tenir non loin, puisque là, tout de suite, tout se mélangeait à un tel point que je ne saurais pas dire comment j’étais susceptible de réagir.

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ft. Noah H. Dawson, Alec J. Miller & Christian Dawson

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C'était surprenant de voir à quel point le temps pouvait souvent nous jouer de vilains tours comme si d'une certaine manière, il prenait un malin plaisir à mettre nos nerfs en pelote, à nous frustrer chaque fois qu'il en avait l'occasion quitte à nous imposer parfois une torture des plus insoutenables. C'est exactement ce que j'éprouvais à cet instant précis : chaque fois que je jetais un coup d’œil à ma montre, j'avais l'impression que le temps tournait au ralenti. Même une minute semblait me durer une éternité et à ce rythme, je me disais que je risquais d'imploser en plein vol avant même que mon petit frère ne me rejoigne sur le terrain de basket. Il faut dire qu'en un sens, je n'étais pas forcément fier de moi : j'avais l'impression d'avoir tendu un piège à Noah en quelque sorte et connaissant son caractère, j'avais dans l'idée qu'il n'allait pas du tout apprécier de s'être fait rouler dans la farine. D'un autre côté, il ne m'avait pas vraiment laissé le choix dans la mesure où de son côté, il avait toujours mis un point d'honneur à me fuir depuis que j'étais revenu à Washington. Il est clair que j'avais employé les grands moyens mais il était hors de question à mes yeux que l'on demeure en froid plus longtemps : sans doute qu'il allait encore m'en vouloir davantage et que j'allais en prendre plein la gueule mais j'étais prêt à encaisser sans broncher si cela lui permettait de se débarrasser de toute cette colère qu'il avait accumulé au fond de son cœur pendant tant d'années.

En fait, dans toute cette histoire, ce qui me gênait bien davantage, c'est d'avoir entraîné Alec dans ma combine. Par ma faute, je craignais que Noah lui en veuille et je me sentais assez mal à l'idée que cela puisse jeter un certain froid dans leur relation. A dire vrai, je ne lui en aurais même pas tenu rigueur si au dernier moment, il m'avait finalement confié qu'il ne se sentait pas capable de mentir à mon petit frère mais selon toute vraisemblance, il tenait vraiment à m'apporter son aide. Sans doute que lui-même était peiné de voir que nous n'étions plus liés comme les deux doigts de la main. Il faut dire qu'à l'époque où il nous avait connu, nous étions inséparables pour ne pas dire indissociables l'un de l'autre et que cela devait lui faire tout drôle de constater qu'aujourd'hui, on ne s'adressait même plus la parole. Quoi qu'il puisse se passer désormais, je savais que je lui serais éternellement redevable et je comptais bien tôt ou tard lui rendre la pareille si j'avais l'opportunité de offrir mon aide.

Alors qu'au fil des secondes qui s'écoulaient, mon espoir ne cessait de s'amenuiser et que j'avais fini par me dire ce n'était pas encore aujourd'hui que je pourrais discuter avec Noah, mon regard se posa soudainement sur une voiture qui venait de s'arrêter à proximité du terrain de basket. Je compris aussitôt que c'était le véhicule d'Alec et qu'il avait donc réussi à emmener Noah en ces lieux. Mon cœur se mit alors à battre la chamade et je demeurai sans réaction durant de longues secondes : en un sens, j'étais comme pétrifié car cela faisait un bail que j'attendais ce moment mais d'une certaine manière, je ne pouvais pas m'empêcher de le redouter dans la mesure où je ne savais pas du tout comment cela allait se terminer. Je parvins néanmoins à reprendre le contrôle de mes émotions et aperçut alors mon petit frère qui se dirigeait dans ma direction : il suffisait de voir comment il marchait pour comprendre qu'il était remonté comme une pendule et à dire vrai, je n'aurais pas été surpris si sa première réaction avait été de me foutre un pain dans la gueule mais il n'en fut rien.

En revanche, il ne tarda pas à prendre la parole et me cracha en quelque sorte son venin à la figure. Je connaissais mon petit frère sur le bout des doigts et je comprenais parfaitement que la rage qu'il exprimait était surtout le reflet d'un certain mal être qui l'habitait et dont j'étais le seul responsable. Cela me conforta également dans l'idée que j'allais devoir ramer pour regagner sa confiance mais il en fallait bien davantage pour me décourager : Noah était mon petit frère et j'étais prêt à me donner corps et âme pour que l'on soit de nouveau comme les deux doigts de la main. J'aurai pu lui donner la réplique et lui dire que même s'il avait tous les droits de m'adresser des reproches, il n'était pas juste de sa part qu'il me rejette de la sorte dans la mesure où Carter et Summer avaient fait preuve de beaucoup plus de compréhension à mon égard mais mon but n'était pas de rechercher la confrontation. Je tenais à la jouer profil bas, du moins dans un premier temps, en espérant qu'il essaierait de se mettre à ma place.

Après avoir pris une profonde inspiration, je décidai donc de me lancer et de prendre la parole.

- Rien ne t'oblige à m'écouter si tu n'en as pas la moindre envie et si c'est vraiment ce que tu désires, tu peux continuer de me rejeter et prétendre que je ne représente plus rien à tes yeux. Je suis sincèrement désolé si je t'ai causé autant de tort en quittant Washington mais contrairement à ce que tu as l'air d'imaginer, je ne t'ai jamais zappé de ma vie : j'ai simplement saisi une opportunité que l'on m'offrait parce que j'estimais que je n'avais pas le droit de la laisser passer. C'est vrai que j'ai fait preuve d'un égoïsme exacerbé mais encore une fois, je n'ai jamais cherché à te tourner le dos : il ne s'est pas passé un jour sans que je pense à toi et si durant toutes ces années, j'avais appris que tu avais le moindre souci, je serais revenu à Washington sur le champ.

Je poussai un léger soupir tout en profitant de l'occasion pour reprendre ma respiration puis je décidai de poursuivre sur ma lancée.

- Ecoute, tu as tous les droits de me détester si ça t'enchante et tu peux même me frapper si ça te permet de te soulager d'un poids. Libre à toi de m'en vouloir éternellement mais il y a une chose qui ne changera jamais, c'est que tu es mon petit frère et que je t'aime. On fait tous des erreurs dans la vie et j'en ai sûrement commis une en quittant Washington il y a quelques années mais tu me manques terriblement et au regard de tout ce que l'on a partagé par le passé, je trouverais ça dommage que l'on fasse comme si on avait jamais existé l'un pour l'autre. Est-ce que l'on ne peut pas juste s'expliquer et repartir du bon pied tous les deux ?

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.

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Alec avait quasiment rempli toute sa mission en bon mercenaire qu'il l'était seulement elle lui laissait des soucis de conscience. Alors c'est sur, il aurait pu tout avouer à Noah avant de le mettre en voiture et il reconnaissait volontairement sa connerie mais mieux vaut tard que jamais non ? Il n'était pas à l'aise avec l'idée de s'immiscer dans cette relation, mais les deux Dawsons avaient été en quelque sorte de sa famille plus jeune, et encore maintenant il répondrait présent pour eux. Parce qu'Alec avec cet instinct de loyauté qui survivait à tout et même au temps. Mais finalement, il se disait qu'en obliger un à voir l'autre risquait de saboter leur relation. Mais il avait préféré tout avoué et il avait vu l'expression de Noah changer. Malgré tout, il l'écoutait, même si le jeune chirurgien s'attendait à recevoir les foutres du Dawson. Ca serait mérité et Alec n'y redirait rien, mais ses explications sincères sembaient faire comprendre pourquoi à l'exception de d'habitude, Alec s'était mélé de choses qui ne le regardaient pas. Et contre toute attente, Noah acceptait sous le regard étonné de son ami. Malgré tout, il ne semblait pas enclin à la conversation mais aux règlements de compte ce qui était une bonne chose quand même. Alec se décidait alors à suivre son camarade pour pouvoir assister à la scène. Si tout ce passait bien, il disparaitrait comme s'il n'avait jamais été là, mais si ça dégénérait, il voulait être prêt à intervenir.

Sans surprise Noah vidait son sac, il demandait des comptes à son frère et c'était totalement justifié. Il aurait sans doute agis pareil à sa place. Mais Alec espérait qu'après ces cris, il y ait les explications, le pardon et les réconciliations. Lui ne considérait plus avoir de famille, alors s'il pouvait sauver leur fratrie, il ne s'en sentirait que plus victorieux. Alec restait en retrait par rapport au deux. Il se sentait même un peu de trop dans cette histoire mais il avait trop peur de possibles réactions de Noah. Et certaines tournures pourraient aggraver la situation, d'autant plus qu'il n'avait pas envie de devoir faire des heures supplémentaires aux urgens pour s'occuper de ces messieurs. Heureusement l'ainé répondait bien plus calmement laissant une dernière fois le choix à Noah. Il s'excusait et se justifiait. Alec qui était neutre pouvait comprendre les ambitions du plus âgé. Lui même en possédait tellement qu'il avait laissé passer des personnes dans sa vie, il ne pourrait l'en blâmer pour ça. Il ne cherchait même pas de coupable, il n'était pas là pour ça après tout. Il poursuivait ses explications, il lui disat qu'il l'aimait et il trouvait des bons mots. Du moins aux yeux d'Alec, il observait la scène, il attendait la réponse de Noah mais finalement, il pensait bientôt s'en aller. Il avait rempli sa part et maintenant sa place n'était plus ici. Qui ne faisait pas d'erreur ?

Christian & Alec & Noah

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Combien de fois avais-je songé au potentiel retour de mon frère aîné ? Combien de fois avais-je voulu entendre ses excuses, l’entendre me dire qu’il savait qu’il m’avait fait du mal, qu’il en prenait conscience, qu’il s’excusait ? Trop de fois. Lorsque la frustration de son départ était passée, l’espoir que ce ne soit qu’un mauvais épisode avait pris la place. J’avais guetté mon téléphone, j’avais attendu, sans jamais faire les premiers pas, puisque dans ma tête, ce n’était pas moi qui devait les faire. Et cet espoir vain était devenu une rage, une rage rancunière, contre celui que je considérais comme la personne la plus importante dans ma vie, la seule vraie famille qui me restait. Je ne crachais pas sur notre famille d’adoption, mais j’avais toujours pensé que Christian et moi avions un lien plus solide, plus fort que ça. Et pourtant, lui, l’avait brisé, sans scrupule, m’abandonnant derrière. Voilà pourquoi, malgré cette envie d’entendre ces mots à un moment ou un autre, je ne pouvais pas tout oublier. Je lui en voulais encore, je lui en voulais parce qu’il s’y prenait que maintenant, alors que pour moi, dans ma tête en tout cas, c’était trop tard. Est-ce que cela signifiait que j’étais totalement insensible à ses dires ? Pas du tout. Ceux-ci me brisaient le coeur, ceux-ci me donnaient envie de redevenir son petit frère de nouveau; lui sauter dans les bras, l’étreindre comme s’il n’y avait personne autour de nous, profiter du fait que nous étions sur ce terrain de basket qui me rappelait tant de choses pour rattraper le temps perdu. Mais je ne pouvais pas, parce que dans ma tête, lui pardonner comme ça me paraissait faible, me donnait l’impression que tout ce que j’avais pu endurer ne comptait pas, que jamais il ne saurait vraiment comment je m’étais senti. En sommes, je vouais lui faire payer, faire comprendre qu’il ne pouvait pas revenir comme ça, comme bon lui semblait, en espérant que quelques mots pourraient faire en sorte que tout redevienne comme avant. Poing serré, même si je n’avais pas l’intention de le frapper, parce que malgré tout, il restait mon frère, ce fut quand même avec un ton sec que je vins à lui dire: « Parce que ton « opportunité » ne t’occupe plus, t’as donc du temps pour moi !? » Je l’avais mal pris, je le prenais encore mal, si bien que je ne pouvais pas lui dire que j’étais content pour lui. Mais en fait, ce que je ne digérais pas, ce n’était pas tant que sa carrière avait décollé, mais bien qu’il n’avait pas su concilier les deux; ma présence et son métier. Était-ce égoïste ? Non, parce que j’étais son frère, parce qu’en raison de son manque de communication, le fait qu’il disait avoir pensé à moi, me paraissait que des sottises, qu’une façon de m’amadouer. Mais ça ne marchera pas, je ne voulais pas que ça marche, et pour cette raison, je ressentais cette impression horrible dans l’estomac, qui remonta jusqu’à ma gorge, vint briser ma voix quand j’ajoutai: « C’est trop tard… T’as voulu que je me fasse à ton départ, bah c’est réussi. J’y suis arrivé. » C’était un mensonge, un mensonge qui faisait en sorte que je ne pouvais plus me tenir la tête haute en ce moment, que je ne pouvais pas supporter cette conversation, ce qui était en train de se passer. Et sachant que si je restais là, j’allais écraser ma fierté, j’allais lui demander de recommencer à neuf, voire de m’excuser pour mes propos alors que je n’étais pas celui qui devait se faire pardonner, je fis le lâche. Ce fut donc vers Alec que je me tournai, ignorant le fait que mes yeux étaient brillants de tristesse, lui demandant, comme un gamin qui vient de se faire tabasser dans la cour d’école: « Je veux rentrer… » Je n’aimais pas me fier à lui de la sorte, surtout que je me doutais bien que j’allais me prendre une réflexion quelconque, mais il était celui qui m’avait emmené, alors je pouvais difficilement partir autrement. Mais ne voulant pas m’attarder plus longtemps, je jetai un dernier regard à Christian, avant de tourner les talons, prêt à revenir vers la voiture, me faisant même violence pour ne pas commencer à courir en sa direction.

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